Comment évaluer le degré d'usure d'une voile?

Bien que les principes généraux d'évaluation de l'usure d'une voile soient largement décrits, il n'en reste pas moins difficile d'évaluer le moment de les remplacer.
Grosso modo, je pense qu'il faut les changer quand les performances du bateaux sont altérées d'environ 30%. Mais comment évaluer qu'on en est là?
Quelqu'un a-t-il de l'expérience sur ce sujet?
Merci

L'équipage
08 oct. 2014
08 oct. 2014

Un bon test de résistance pour les voiles en tissé est de plier le tissu à angle droit de la chute, en pincant avec les ongles, et de tenter de déchirer parrallélement à la chute. Si ca déchire, poubelle.

Jacques

08 oct. 2014

Bon, en même temps quand c'en est là c'est bien cuit!
Tout dépend de l'objectif : pour régater c'est changement aussi souvent que le budget le permet... (ça peut parfois être long malgré tout, le temps de convaincre sa sponsore préférée...).
Pour de la jolie promenade, c'est ton ressenti par rapport à l'allure générale de la toile en nav, l'intégrité des possibilités de réglages et le verdict du speedo par rapport aux temps passés. Pour ce qui est de l'aspect et de la résistance, une usure ponctuelle si on sait à quoi elle est due n'est pas réhédibitoire du tout. Une grosse fatigue générale par contre c'est plus que le moment de changer.
La voile est un sport mécanique désespéremment cher le pratiquer comporte des risques, y compris financiers...
Cdlt
JM

08 oct. 201408 oct. 2014

dans le meme esprit, quand on trouve des trous sans qu'il y ait eu d'accroc, c'est fini, on peut les changer avant mais seulement si on a des sous et pour la performance.
un GV ou un genois soignés rincer couvertes etc... ca doit faire 30-40000 milles ou 15 ans ( c'est un ordre d'idée)

08 oct. 2014

L'usure dépend beaucoup de tes moyens.
j'ai eu des voiles bien creuses qui sont allées jusqu'au moment ou elles déchirent.
Mon dernier génois, le bord se déchirait quand il fouettait.
Après avoir mainte fois recousu, un jour j'ai changé.
Certe le gain fût énorme, mais je suis incapable d'évaluer de combien, car ma vitesse moyenne est toujours la même.
Le génois s'est amélioré, mais le bonhomme a grossis et le bateau s'est alourdi..........

08 oct. 2014

Sans parler d'usure, au près, on peut visualiser la déformation de la voile liée à son âge, à son usage, pour peu qu'elle ait été corectement taillée :-p
Le creux est accentué et trop reculé. Cela ne signifie pas que l'on doive impérativement en changer mais comme déjà dit auparavant, une voile agée fait perdre en cap et en raideur.

Ensuite, comme le dit AICA, c'est une question de moyens. Mais nous convenons tous que sur un voilier, les voiles sont importantes :-)

08 oct. 2014

Tout ceci reste vague. Il faut sans doute beaucoup d’expérience pour apprécier un creux trop accentué ou déplacé.

08 oct. 2014

Merci pour vos réponses que je résume en deux points:
1) le tissus est dégradé: ancune alternative, il faut réparer ou remplacer
2) La fatigue se fait sentir sans accident visible de la toile: les performances de la voile se dégradent petit à petit, insidieusement. Le creux s'agrandit et/ou se déplace mais de façon très progressive et vient le moment où la questions se pose: mes voiles sont-elles encore performantes? A ma connaissance il n'existe pas de courbe qui afficherait les performances en fonction de la fatigue. La fonction est-elle linéaire? une voile de 8 ans est-elle deux fois moins performante qu'une voile de 4 ans qui elle-même serait deux fois moins performante qu'une voile de 2 ans? De plus, il faudrait définir comment mesurer l'effet de la fatigue. Comment mesurer le creux?

08 oct. 2014

la déformation de la voile est redibitoire .
avec du tissé quand l'enzimage (le craquant)est parti les fils frottent les uns sur les autres et le tissus s'allonge et jamais ou il faudrait .
la protection des uv est indispensable hors usage et le rinçage aussi.
pour des tissus exotiques quand ils délaminent c'est foutu
alain

08 oct. 201408 oct. 2014

Il y a une façon simple et visible d'évaluer l'état du tissu, c'est le bruit qu'elle fait quand on la froisse. Quand elle est neuve, elle est raide et "claque", quand elle est à jeter, elle est souple et ne fait plus de bruit... Entre les deux, comme dit plus haut, il y a toute la gamme des usures tolérables selon ton programme et ton budget.
Bien sûr, quand elle en est à se déchirer... c'est déjà un peu tard... Si c'est au port, c'est pas grave, mais en mer...

Après, il faut éviter qu'elle ne se détériore. Pour cela, j'ai 3 principes :
- La protéger du SOLEIL (énnemi No 1 des voiles), donc, la couvrir ENTIÈREMENT après l'avoir ferlée au mouillage, au moteur ou au port. (attention aux lazy bags qui, souvent, ne couvrent pas les extrémités, ce qui bousille la totalité de la voile)
- Éviter les faseyements
- Détendre tous les étarquages au repos

08 oct. 2014

j'ajouterai que pour l'hivernage, rien ne vaut l'enroulage plutôt que le pliage soigneux tel qu'on l'apprend à l'école.
J'ai commandé au début de l'hiver 2012 un génois et j'ai été le chercher en Avril.
J'ai été surpris de constater que lon voilier l'avait plié. S'agissant d'une voile pentex, les plis marquent pour longtemps.
L'hiver suivant, je lui amène un génois pentex (celui du second bateau) pour changer la bande UV en piteux état. Même topo. Pour le coup, je lui ai manifesté ma surprise et mon mécontentement. Sa réponse : ça prend moins de place pour le stockage...

08 oct. 2014

Il faut demander à la voilerie si elles sont à changer !
:acheval: :acheval: :acheval:

08 oct. 2014

ilo te repondra "a que oui "
alain

08 oct. 2014

Merci Babouloil pour ta méthode empirique qui semble la meilleure à ce jour: Apprécier la raideur et le bruit qu'elle fait.
Deux remarques:
1) Considérant un usage normal (pas trop de faseyements et rangement enroulé à l'abri des UV), la fatigue est d'abord rapide suivi elle suit une pente douce et finalement une accélération en fin de vie.
Ainsi, pour un usage plaisancier moyen en Manche (soit 20 weekend et 10h de navigation par WE= 200 heures de stress pour les voiles par an)
Les voiles neuves n'accusent pas ou très peu d'usure durant les deux premières années, une lente dégradation d'environ 5% par an pendant 10 ans et finalement des voiles franchement dégradées pendant les années suivantes (souvent jusqu'à 15 ans). Ceci est-il un scénario réaliste?
2) Le comportement d'un fanion au vent me semble une représentation accélérée du phénomène de vieillissement des voiles. Après une année, le fanion est presque troué, la toile détendue et la structure du tissus dénudée des charges entre les fibres. Charges qui la rendait raide lors de son achat. Cette comparaison semble raisonnable?

08 oct. 2014

Oui, c'est pratiquement le même matériau, qui est exposé aux même épreuves : Soleil et vent. Sauf que pour le fanion (si on le laisse à poste) c'est plein pot de soleil tous les jours de l'année (enfin, ici dans le sud :mdr:), et faseyement permanent 24h / 24h...

08 oct. 2014

Ne pourrait-on mettre sur une voile une éprouvette d'un tissu témoin, de - bonne qualité. Quand celui-ci serait mort, la voile n'en serait pas loin.

08 oct. 2014

L'eprouvette existe peut être de fait :
la chute du haut de la voile, c'est elle qui prend un max par le fasseyement. si elle se decoupe toute seule ( c'est mon cas ) C'est sans dangers, certes. Mais le reste de la voile doit commencer à être bien moisi. Bon indicateur je pense.
.
Trop radin, moi j'ai collé des patchs.......puis des patchs avec des mini lattes.

08 oct. 2014

Bonjour

Elan & Baboujoli j aime assez votre comparaison avec le fanion
en générale nous nous apercevons de l'état du fanion quand il part en lambeau sur la "chute" soit après 8700h.....
j 'ai souvenir serte peut être de mauvaise qualité d'un fanion qui au bout de 4 mois était mort donc +/- 3000h.
Peut être que comme pour un moteur nous pourrions
avoir "après 5000h changement de x pièces,
Là c 'est après 2000h prévoir changement de la voile
Les Fabricants de tissu et de voile on peut être
connaissance de se genre de programme de vieillissement.

Le Moko

08 oct. 2014

Excellent, il ne reste plus qu'à déposer un brevet!
Sorte de témoin d'usure comme sur les pneus.
Ou encore sur les piles pour évaluer leur état de charge.

08 oct. 2014

Mais, en toute connaissance de cause, surtout sur route mouillée, et en évitant la marée chaussée, je roule avec des pneus usés.
Quant a l'état de charge de la pile.......elle vaut bien celle du bonhomme quand il roule....car c'est bien connu que dans mon état il vaut mieux me faire rouler que marcher, en fait c'est comme les voiles roulées, c'est mieux.

08 oct. 2014

ça dépend beaucoup de l'usage :
Pour la coupe de l'américa, c'est à la fin de la manche.
Pour celui qui fait des sorties à la journée en balade sur un plan d'eau fermé, les voiles peuvent durer longtemps.
Avec tout les cas intermédiaires...

Pour tous les usages, la perte de résistance du tissus peut amener à des risques en terme de sécurité.
En régate, on va surtout s'intéresser à la performance et donc à la forme, qui arrive généralement avant la perte de résistance du tissu.

08 oct. 2014

En complément de ce sujet que j"apprécie beaucoup je vous propose un petit moment de réflexion pour vous rappeler l'age et la qualité de l'état de vos voiles puis comme pour les centenaires une petite recette du genre tous les matins j'y coule une petite goutte d'eau du désal avec une autre goutte un peu plus grosse d'ammonium quaternaire bien sur etc..
Je vous dirai en fin de jeu l'age de mes voiles et de l'amirauté seule capable de les manœuvrer dans les grains
A+ sauf si je suis encore griser
Roland

Cabo Sao Vicente

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