coque en sandwich balsa : même soucis que pour le pont ?

Bonjour à tous

J'envisage l'achat d'un GibSea 30 de 1975. Je m'interroge sur la construction de la coque, en sandwich balsa polyester.

A priori, d'après mes recherches sur le web :

"coque avec un sandwich de balsa et de polyester renforcé de tissu de verre. Le début du moulage se fait de manière classique avec la projection du gel coat et la pose de plusieurs tissus de verre, puis on place de grandes plaques constituées de petits carrés de balsa en " bois debout " que l'on recouvre ensuite de plusieurs tissus enduits de résine".

Cela a des avantages en terme de rigidité, puisque c'est ainsi que l'on fait les ponts, et peut-être moins de souci d'infiltrations d'eau que ces derniers (comme en attestent les nombreux fils), puisqu'il n'y a pas tout l'accastillage à fixer.

Qu'en pensez-vous ?
Comment détecter un souci au niveau d'une coque réalisée ainsi ?

Merci !

L'équipage
11 nov. 2005
11 nov. 2005

il y a
aussi les "Mallard 11.40" et je me pose la meme question que toi avant d'aller plus loin dans mes projets.

11 nov. 2005

et qu'en penses-tu
à priori ?

personnellement, j'ai l'impression que si tant de bateaux ont un pont en sandwich balsa, cette construction doit être aussi adaptée à la coque, puisqu'il y a moins d'éléments à fixer dessus, et donc de risques d'infiltrations...

Pourtant, j'ai l'impression qu'il n'y a pas autant de coques construites ainsi. Un problème de base, que je ne comprendrais pas ?

Difficile de trouver un bateau de série en polyester dont la construction soit exempte de doutes ou de critiques...

12 nov. 2005

Beaucoup d'avantages, mais...

Les deux grands problèmes du sandwich balsa sont le cisaillement
de l'âme consécutif aux flexions de la peau. On trouve ça plutôt
sur les multis au niveau des bras et de l'accastillage.
Mais on aussi vu des monos vriller.

Et le délaminage suite à des efforts de compression ou d'arrachage
localisés. Chez les monos, sauf chocs localisés, c'est plutôt du côté
du retour de galbord que ça se passe.

Et monos et multis connaissent ce problème au niveau des reprises
d'effort des pièces d'accastillage lorsqu'elles sont, comme dans
beaucoup de bateaux anciens, rattachées aux bordés.

Mais dans les 2 cas, il y a prise d'eau, avec à terme les effets
dévastateurs qu'on peut imaginer.

Une construction en contour kore est une garantie de qualité.
Si le vendeur peut présenter une étude du service technique
du fabricant dite Lamprep, avec les échantillonnages, c'est
encore mieux.

Mais même ainsi, et même avec un homme de l'art ou un expert
réputé, ça reste un matériau plus risqué que le monolithique.

12 nov. 2005

a priori
on peut penser qu'il y a moins de risques pour une coque que pour un pont, mais vérifier si les passes-coques, entre autres choses, sont bien montés en zone monolithique (d'ailleur, toute les oeuvres vives devraient être en monolithique....AMHA)
par contre, si le bateau n'a pas été poussé au dela du raisonable, je pense qu'il n'y a aucune raison de craindre pour la structure du sandwich(ce n'est qu'un monocoque ;-) )

12 nov. 200516 juin 2020

P'tetre ben q'oui
Le sandwich balsa est utilisé dans les coques de beaucoup de bateaux de série aux USA et au Canada, notamment les C&C et les J/Boats. C'est une construction très fort et leger. L'inconvenient vient à l'introduction de l'eau. Quand l'eau penetre quelque part, elle est absorbé par la balsa. La balsa, gonflé par l'eau, casse l'adhésion de la résine. Résultat: délamination, et perte de force dans la construction. Au bout d'un certain temps, la balsa peut même pourrir entre les deux "murs" de plastique. Si la coque est subi à la possibilité de gèle, c'est encore pire, parce que l'expansion de la glace augmente la délamination. Chaque taquet, chaque vis, chaque trou, chaque gratinature dans la coque peut laisser entrer l'eau. Un propriétaire prospectif devrait faire très attention à ça, surtout avec une coque où l'eau a eu une trentaine d'années à infilterer. D'habitude un expert prend un petit marteau et tappe partout sur la coque pour chercher les endroits "moux" , Quelques uns, pas trop grands, et ça va. Mais il faut se méfier.

Nous avons un J/36 de 1981. Nous avons trouvé une zone de délamination d'environ 1m de diametre dans la coque lors de la mise à sec à la fin de la saison 2004. C'était causé par un vis qu'un travailleur a mis pendant la construction du bateau. Le vis servait à rassembler les fils de contrôle du moteur. Il était vissé à l'intérieur de la coque, sous une couchette, et ça tenait bien toutes les fils, bien nette et comme il faut, pendant une vingtaine d'années. Cependant, de temps en temps, une vague arrive sur le panneau de controle du moteur. Et il pleut. Et un peu d'eau entre par les petites fentes autour des jauges et boutons. Et l'eau suit le parcours le plus évident... il déscend les fils de controle, jusqu'au vis, qui l'introduit a la balsa, merci beaucoup monsieur. Au printemps, j'ai dû couper la couche de fibre de verre de l'intérieur, en cercles grandissant, jusqu'a la limite de la balsa mouillée. J'ai enlevé la balsa où il ne collait plus, et je l'ai remplacé avec du sec, et jel'ai re-collé avec la résine et des nouvelles couches de fibre de verre. Ça tenait bien quand le bateau a été sorti la semaine dernière. C'est un sacré travail, surtout s'il faut démanteler l'intérieur du bateau pour le faire. Pour nous, ça valait le coup, mais si le bateau que tu envisages acheter a des problèmes comme ça, c'est peut-être mieux d'en acheter un autre qui en aurait moins.

12 nov. 2005

Infiltrations
les causes dinfiltrations, dans les constructions sandwichs, sont la pluspart du temps les fixations mal réalisées.

Pour la moindre vis il faudrait (pour faire les choses dans les règles de l'art) pratiquer un insert époxy: on injecte de l'époxy dans une petite zone où la mousse, le balsa, le nid d'abeille, ont été retirés grâce à quelques outils appropriés.

Sur le roof de mon sangria, j'ai du changé 50cm2 du balsa (complètement pourri) à cause d'une fixation de bloqueur "salopée"

J'imagine qu'un voilier de 1975 a vu quelques propriétaires et que certains ont peut être fixé des choses sur la coque avec des vis. Ce sont ces zones qu'il faut tout particulièrement sonder.

Grande prudence dans cet éventuel achat...

Green Point Lighthouse, Capetown SA

Phare du monde

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2022