crac ? crac.... si, si, crac.

salut les copains,

qu'il est grand cet ocean !

Apres 17 jours de mer, on avait bien marche, RFI annonce un coup de vent sur la zone, les cartes "BLU" montre une depression nord et une petite en formation juste en dessous. On capte une carte americaine "develloping gale".
OK, on est prevenu, c'est pour bientot, on prepare le petit foc arrise, on prend 3 ris et quelques heures apres broum broum, ca monte doucement a 35 puis 40 noeud... on est portant on fait de la route, tout va bien.
Les vagues grossissent atteignent 3,5 metres, ca commence a faire un peu peur.
Et puis le bruit, derriere la barre... crabadoum ou un truc comme ca...
On entend l´arbre d'helice qui fait un bruit de bebe chien accroche a la roue du tracteur, un bout, un filet ?
Le vent forcit dans la nuit monte a 45 puis 50 noeud, la mer se creuse, se creuse, ca doit faire 5 metres ces trucs. On laisse le tourmentin, et on file 7-8 noeuds, toujours dans le bon sens. Une deferlante venue de nulle part nous coiffe par le cote le bateau se couche et tout est mouille dedans, on change les gamins de cabines on sauve l´ordi et la blu.
Ca continue a la journee et la nuit on se retrouve pendant 3 heures avec un vent apparent a 55 - 60 noeuds... il est loin le coup de vent et rfi qui nous avait annonce que ca mollirait dans la soiree ! Je me rends compte que niveau electricite c'est pas le top, le pilote travaille enormement. Et puis une batterie mal arrimee a tape, tape et se vide doucement...
La connerie.
Au matin ca se calme, ma capitaine d´amour toujours aussi courageuse se jette a l'eau...
Suspens...
Le safran pete en deux, l'arbre tordu...
Bon Flores n´est plus qu´a 60 milles, petole, on fait secher et puis on se lave, on debrieffe, et le vent se leve 35-40 noeud, dans le pif pour flores. On remonte remonte, toute la journee la nuit ca frole les 50 noeuds, sous tourmentin et grand voile arrise (le petit foc avait une faiblesse connue et schrik...), on remonte pas vraiment, la mer est toujours aussi grosse.
Au petit matin, extenue on arrive a 7 milles de Lajes de flores et boum, on ouvre les vannes 55-60 noeuds dans le pif.
Impossible de remonter sans prendre de risque pour le bateau, on voudrait bien mettre a la cape, mais sans trop de safran... on enleve tout et en fuite seche, on fait du 6 noeud dans le sens inverse...
Une enorme vague nous deferle dessus par l'arriere, ca mousse dans le cockpit, le bateau, va bien, l´homme de barre est trempe.
C'etait un front froid, ca se calme, ca tourne et on peut reprendre notre route apres deux heures de stress.
Arrive a Lajes dans un mouillage bonde, avec 20 noeud de vent et pas de moteur et pas de safran ou si peu.
On fait quelques virements de bords audacieux, on reussit a aller piocher tout devant tout le monde.

Et la, merveille, tout sévanouit.

Les acores.

Et les acoriens.

C´est jeudi soir, le vendredi on parle et le lundi le bateau est sorti, etaye ... pour rien.
Gratuit.
"On connait la mer, vous etes venus jusque chez nous, on va vous aider".
Le lendemain, l'arbre d'hélice est detordu. Gratuit.

Reste le safran. Jeanneau nous a envoye les plans. Le charpentier de l'ile ne peut rien faire pour nous, pas de cp marine pas d'epoxy, il faudrait aller a horta...
Mais moi je bosse dans 18 jours...

Alors on ne sait pas, un metallo va venir cet am, on devrait faire un safran metal boulonne sur le morceau qui reste, ca doit suffire pour rentrer en france...

Voila, que d'emotions ! On vous tiendra au courant, mais rappelez vous de ces iles .. açores, les plus belles du monde, et l'accueil digne de roi.

L'équipage
22 juin 2005
22 juin 2005

Vraiment content
d'avoir de vos nouvelles, et de savoir que tout l'équipage de la Capucine est bien arrivé à Horta.

Bien content de vous revoir :-)

Ta depression, Gatsby l'avait vu, on t'imaginait entrain de faire péter des scores de vitesse au portant !

Espérons que ton problème de safran soit réglé avec le métalo, mais à mon avis, ça devrait pouvoir le faire, si ça se trouve tu ne sentiras pas la difference.

Note perso: on dit souvent que les safrans suspendus sont dangereux à cause du tube de jaumière, cela fait plusieurs fois que je constate que c'est le safran qui fait fusible exactement comme sur la photo de Vincent, ce qui est quand même rassurant !

22 juin 2005

Et une baleine à bosse en plus, une !!!
Bien content pour vous tous.
Les belles îles sont encore plus belles quand on en a bavé pas vrai ?
En tous cas beaucoup de sang froid, çà m'a l'air d'un bon bâteau et d'un bon équipage tout çà.
S'il y a des liaisons aéro-postales, je veux bien t'envoyer ma pelle par la poste.

Tom
Si vous croisez le Tom par là bas (grande goelette noire à mats jaunes), Paul sera content de vous filer un coup de patte

il a de l'or dans les mains le Paul.

bon vent pour le retour

Joli récit...

Tiens, je note que vous mouillez a la voile.
Comment vous y prenez vous ? Cela m'intéresse
:-)

23 juin 2005

salut nico
mouiller a la voile, ce n'est pas le plus difficile.
Il y a plusieurs solutions,
- garder le genois et arrive sur l'endroit ou on mouille l'enrouler hyper rapidement
- ne garder que la grand voile et idem, c'est en fait le mieux souvent, ca permet de culer en mettant la voile a contre (mais pas avec un grand frais)
- dans un mouillage encombre c'est mieux d'arriver avec les deux voiles, mais pas en entier la plupart du temps, histoire d'eviter de percuter un bateau a 5 - 6 noeuds, mais plutot a 3 noeud ...

Le probleme est de bien se coordonner, de ne pas passer 3 plombes a chercher ou on mouille.
Pour les virements de bords dans le mouillage ou l'on etait, le bateau ne repondait pas bien (voir pb d3e safran), on avait deux ris, genois mi enroule, on faisait du 3.5 noeuds et on etait "au taquet".
a chaque virement il faut laisser le genois prendre un peu a contre pour aider le bateau a passer le lit du vent et reembraquer rapide de l'autre cote, puis reprendre la contre ecoute pour etre sur qu'au virement de bord suivant elle n'aille pas se coincer quelque part... et ca repart, on relance le bateau et on revire, ca epuise vite ce jeu, surtout quand on voit la gueule des skippers des bateaux a cote.
penser a avoir un parebattage sous la main, pret au cas ou on l'on touche un voilier au passage.
Et apres arrive sur la place au lieu du mouillage, virer pour se retrouver face au vent, enrouler le genois et puis poser la pioche et affaler la grand voile.

en fait il faut avoir une super capitaine comme la mienne, qui donne les ordres bien clairs :
- paré ?
- paré.
- envoyez.

et puis quand les voisins se sont remis de leur infarctus, ils viennent te voir et t'est un super héros et c'est bien bon pour l'ego et le moral !

23 juin 2005

mouiller a la voile
Salut ici Nausica, l amoureuse de Vincent, juste pour ajouter que savoir mouiller a la voile est tres important et que pour apprendre, il faut s entrainer. A chaque fois que tu te sens a l aise, tu mouilles a la voile. Au debut ce sera seulement dans les mouillages que tu connais et ou il n y a personne et puis petit a petit tu tenteras avec plus de monde et puis dans les coins inconnus. Il faut apprendre a regarder le plan d eau avant d etre au milieu de tous les bateaux. Quand en plus de mouiller a la voile on a une annexe sans moteur et qu il y a du vent on a souvent envie de mouiller devant tout le monde et c est la que c est interessant. Il faut se preparer a manoeuvrer rapidement et puis, a mon avis, parler peu. Seul le skipper decide quand virer et ou mouiller (on a parfois le temps de discuter bien sur). La confiance vient en pratiquant. Nous mouillons toujours a la voile, sauf dans la petole absolue.
Amuse toi bien,
Nausica

Waaah merci !

Mais que voila de chouettes réponses...
Claires et sympa par dessus la marché !
:-)

merci. :-)

La vie serait si simple
si c'était toujours comme ça...

personnellement, ça fait 25 ans que j'essaye d'éduquer au moins mes équipiers, et même mes skippers, mais la mode semble être à la manoeuvre démocratique, où tout le monde à son mot à dire, et personne ne prend vraiment de décisions.

donner des ordres devrait être à la matière de tous les cours de navigation :policier:

et je parle pas des spectateurs qui au mauvais moment te donnent une poussette ou commencent à tirer comme des fous sur ton amarre alors que le bateau négocie parfaitement l'arrondi :tesur: :oups:

en tout cas, bravo pour l'exemple!
:pouce:

22 juin 2005

Contents malgré tout
de vous savoir sains et saufs !

22 juin 2005

cest cool
:-)
pas la casse, mais d
avoir gerer :-)
bonne chance la marine euh la capucine

23 juin 2005

fortune de mer et réparation de fortune!

Bonjour.
Il vous faut de la tige filetée en inox ou en galva des écrous de M8 mm, deux feuilles de contreplaqué en CTBX en 10 mm d'épaisseur (contreplaqué extérieur)
Vous découpez la forme générale de la "pelle " du safran avec joues gauche et droite.
. Derrière la mèche en sonde avec un petit foret de 4 mm les plaques d'inox qui tiennent les joues d'origine du safran pour les éviter.
. Vous posez les deux joues sur l'ancien "ce qui en reste!) Avec de puissants serres joints.
Derrière la mèche du safran en évitant les pattes Inox internes repérée par le sondage, percé de part en part la joue rapportée+le safran d'origine+le joue rapportée de l'autre coté, passer la tige filetée avec d'un coté un écrou sans rondelle (il va s'enfoncer au serrage dans le contre plaqué de l'autre coté on met une rondelle qui vont permettre de serrer les nouvelles joues sur l'ancienne pelle.
Vous percez tous les 5 cm environ, après la partie rompue biens sur le serrage va se faire joue sur joue.
L'avant ainsi fixé on déplace les serres joint vers l'arrière (bord de fuite!).
On recommence l'opération à 5 cm du bord de fuite
Avec un espace de 5 cm en hauteur.
On ponce on remplie à la bombe de mousse isolante ,l’espace ainsi crée sous le moignon de safran et les nouvelles joues.
Bien sur suivant les disponibilités matérielles on peut améliorer la réparation ;
Ponçage complet du moignon jusqu'au bois et coller aussi les joues avec de la PPE + tiges filetées . Recouvrir l'ensemble par des tissus de roving et résines polyester ou epoxy suivant les ressources locales !
Bon courage et cordialement votre.

23 juin 2005

Salut la Capucine
Super de ravoir de vos news.

En fait ce mouillage à la voile c'est un peux la même chose qu'une prise de coffre non? Evidemment avec les bateaux autours ça doit quand même être plus stressant!

Impressionné de la force du vent que vous avez pris dans les dents, ça fait quoi en beaufort? 10, 11? J'aurais certainement eu la trouille moi, je le reconnais.

Bonnes réparations.

Cordialement

Farolito

Peniche, Portugal

Phare du monde

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Peniche, Portugal

2022