Cristallisation de l'inox 316 avec le temps
Bonjour à tous,
un gréeur professionnel est interviewé dans la vidéo ci-dessous et indique à 18min10s que l'inox des pièces de gréement (donc 316 à priori) cristallise avec le temps et devient fragile.
S'il y a des métallurgistes dans la salle, auriez-vous des infos et explications sur ce sujet ? Je n'ai rien trouvé sur le net ni en français ni en anglais.
Gilus bleu en son temps (DCD en 2011) nous avait parfaitement expliqué la chose, appelée corrosion intergranulaire.......
en.wikipedia.org[...]rrosion
Merci TIR,
vu comment la chose est présentée dans la vidéo il me semblait qu'il parlait d'une modification structurelle de l'acier dans le cœur même de la matière et non pas d'un phénomène de corrosion au départ de la surface de la pièce.
Je comprends donc que peut-être le terme de cristallisation de l'inox serait employé à tort pour parler de cette corrosion intergranulaire.
J'ai trouvé un autre fil qui en parle mais sans explication.
www.hisse-et-oh.com[...]reement
Il s'agit bien d'un "phénomène" qui prend naissance au coeur de la matière donc invisible...
il s'agit surtout d'une rumeur(pas vraiment fondée) propagée par les gréeurs qui te recommande de changer ton greement tout les 10 ans..
Comme le souligne @crescent76, si le phénomène se produit notamment aux hautes T°, doit-on alors s'inquiéter pour les cadènes ou tirants mécano-soudées qui équipent de nombreux bateaux ? Peut-on vérifier et faire du préventif ? (pour rappel, ces pièces sont sous contraintes permanentes de traction)
Je n'ai pas d'expérience personnelle pour l'accastillage, mais à une époque ça a été la mode de faire des coudes d'échappement en inox. Au bout de quelques années, ils se fendillaient et devenaient cassants comme de la faïence. En fin de compte, ça tenait moins que la fonte.
Jamais entendu parler.
Si on a la curiosité de taper : "cristallisation inox", on ne tombe que sur les fils H&O....
La corrosion intergranullaire est bien une corrosion qui se produit naturellement à l'intérieur du métal et pas à température élevée.
Je ne sais pas si l'inox y est particulièrement vulnérable, mais l'aluminium oui.
Plus de photos..
Il y a inox et inox ainsi que des conditions d'environnement très différentes. Il est facile de vérifier que différents 316L n'ont pas le même taux de nickel en regardant s'ils sont magnétiques ou non avec un puissant aimant comme un SmCo.
L'inox est aussi très sensible aux produits chimiques. J'ai trouvé qu'un inspecteur qualité qui vérifiait le PH d'eau utilisée pour l'épreuve hydraulique d'une circuit inox faisait un peu de zèle mais j'ai vite changé d'avis quand j'ai appris qu'une pièce en inox de ce fournisseur, usinée dans la masses, s'était percée lors d'essais sous pression. L'enquête a incriminé l'eau d'une précédente épreuve hydraulique dont le Ph n'avait pas été vérifié et qui avait longtemps stagné dans cette pièce.
Voici la liste des produits chimiques fortement déconseillés (classe D - Effets sévères) avec l'inox 316 par le site "compatibilité-chimique.com" :
Acide Bromhydrique 100% , Acide Bromhydrique 20% , Acide Chlorhydrique 100% , Acide Chlorhydrique 20% , Acide Chlorhydrique 37% , Acide chlorique , Acide Fluorhydrique 20% , Acide Fluorhydrique 50% , Acide Fluorhydrique 75% , Acide hydrofluorosilique 100% , Acide Phosphorique (>40%) , Acide Sulfurique (10-75%) , Acide Sulfurique (75-100%) , Aqua Regia (80% HCl, 20% HNO3) , Brome , Chlorure de cuivre , Chlorure Ferreux , Chlorure Ferrique , Fluoborate de cuivre , Hypochlorite de Sodium (100%) , Iode , Sulfate Éthylique ,
l'inox comme tous les métaux soumis à des efforts cristallise .
surtout à la flexion mais aussi à la traction .
bien malin celui qui saurait fixer une durée .
alain
mes poulies et manilles qui se sont autoflagellées avaient environ 25 ans......
En vérité je vous le dis, la christallisation de l'osmose nous guette... :-)
J'ai souvenir de problèmes constatés dans des canalisations en inox 316L des circuits de secours dans lesquels l'eau stagne, jusqu'au prochain test de fonctionnement. L'eau déminéralisée avait été testée. Il me semble que cela n'avait pas été concluant.
Solution proposée: Uranus B6, mais ce n'est pas le même prix :-(
Merci pour vos retours.
Je comprends que, dans le détail, le sujet de la corrosion et plus généralement de l'usure des inox de nos bateaux reste assez mystérieux voire mystique pour beaucoup d'entre nous, moi y compris.
Je viens de commander le bouquin de Nigel Calder qui est cité dans le fil indiqué par Little Wing. J'espère y trouver des éléments plus "scientifiques" et, en l'absence de mention sur le sujet de "la cristallisation des inox" ou de "la corrosion intergranulaire" j'en déduirais que cela n'existe pas ou n'a pas lieu dans les conditions d'utilisation de nos pièces inox de gréement.
Moi, j'ai une explication assez simple : si ces inox dont vous parlez étaient tous reliés à une tresse de masse elle même reliée à une anode sacrificielle, y'aurait pas plus de corrosion intergranulaire que de corrosion tout court.
Le problème de toutes ces pièces d'accastillage, c'est qu'elles ne sont protégées par aucune anode sacrificielle. Qui a déjà relié la manille de son ancre à une anode sacrificielle ?
Il en est de même pour les canalisations industrielles en inox qui transportent des liquides.
Elle dit quoi la règle? toute pièce métallique plongée dans l'eau ou en contact avec l'eau....................?
Pourquoi les réservoirs carburant en inox finissent par se trouer sur certains bateaux ? Parce qu'ils sont reliés à rien et encore moins à une anode et qu'ils sont dans le fond du bateau, et ils baignent dans une eau stagnante.
Qui a ses balcons de bateau et leurs embases reliés à une anode ?