Deriveurs versus biquilles (performance)

Hello,
Quand on cherche un bateau à faible tirant d'eau pour pouvoir s'echouer relativement facilement , passer presque partout, pour diverses raisons ou programmes, on pense souvent à l'option des dériveus ou des biquilles pour les monocoques . On entend souvent dire , logiquement vu les lois de l'hydrodynamique , que ces bateaux et lest sont souvent moins performants, aux allures de prés / prés serré surtout, comparés a des quillards plus classiques avec lests profonds fixes .
Mais je me demandais d'après les expériences ou connaissances des uns et des autres, quels sont les bateaux, à taille egale, qui ont tendance à être plus performants ou les moins pénalisés, entre les dériveurs et les biquilles ? (sachant bien sûr qu'il y a différentes formules de dériveurs plus ou moins performants, dériveur lesté,intégral, quille relevable , ce dernier est en général le plus performant. Et du côté des biquilles les premières générations à très faible tirant d'eau, très peu hydrodynamiques et lourds avant diverses ameliorations ensuite, y compris chez les Anglais, je pense par exemple aux British Hunter , mirages ou d'autres , qui semblent déjà plus performants, sans pour autant parler des versions beaucoup plus légères et modernes comme les RM, mais qui me paraissent une autre categorie).
Si vous avez des avis!

L'équipage
21 août 2021
21 août 2021

Sur le plan performances, le meilleur compromis est la quille relevable qui donne un bon plan antidérive quille basse et permet de passer partout ou presque quille relevée.
Les biquilles modernes, avec deux quilles avec grand allongement genre Surprise BQ, Filo, Django sont plutôt performants mais le tirant d'eau reste important qu'avec une quille relevable.
Le dériveur intégral avec lest dans les fonds a le tirant d'eau le plus faible, mais pour garder une bonne stabilité la masse du lest doit être importante, ce qui entraîne un déplacement plus important qu'un quillard de taille équivalente.


21 août 2021

Les dessins biquilles d'e. Lerouge ont un faible tirant d'eau .
Matin bleu , 15 m , 1.50 m te
Je vois les RM au chantier naval, leur te n'est pas anodin !! De même l'allongement du ou des safrans
Par contre , c'est plus rare , et il y en a 1 assez loin au mouillage , un dériveur 11 m avec 2 dérives.
Tout dépends , du lieu , du programme...
Ce qui est étonnant , c'est le nombre de +/- dériveurs alu au sec, à toutes les sauces : bi ou mono safran , quille relevable,dérives arrière, dérive centrale etc...


21 août 2021

Le problème du quillard quille relevé est qu'il peut perdre alors une bonne partie de sa stabilité sous voile selon la répartition du lest choisie par le concepteur, ce qui n'est pas le cas du DI. L'autre problème à résoudre est la mécanique pour mobiliser et immobiliser une masse très importante et les conséquences d'un talonnage, alors que la dérive du vrai DI est relativement légère, escamotable ou est prévue pour se rompre sans endommager le puit.
Le biquille est revenu à l'honneur par effet de mode (en France via M. Joubert et le patron des chantiers Meta). Il a l'inconvénient théorique d'avoir une surface mouillée de quille double de monoquillard.
A noter que dans l'effet antidérive la coque participe selon sa conception, parfois complétée de petites dérives mobiles. La quille profonde a été uniquement développée pour la course. Aucun bateau de travail n'aurait voulu d'un accessoire aussi handicapant.
Pour la stabilité statique, somme de celle de forme et celle de lest, le DI est théoriquement plus large que le quillard, pour limiter le lest.


red sky:La dérive de mon DI fait une tonne. Si vous voulez venir vérifier votre théorie tout en vous musclant les bras.·le 22 août 2021 10:56
outremer:Votre remarque est habituelle quand on aborde le concept DI.Ce n'est pas une théorie c'était la définition initiale (cf Méridien d'André Mauric) du concept de dériveur intégral où la dérive ne participe pas du tout à la stabilité statique du bateau . Cette idée mise en application sur tous les petits dériveurs où la stabilité statique est purement de forme et la stabilité en route purement dynamique par la force antidérive équilibre complété par le déplacement des passagers. Sur le vrai DI qui suit ce concept la totalité du lest est uniquement à fond de coque. Ce concept a été très mal accueilli dans le petit monde de la plaisance et depuis le début toujours très mal compris car on confond en permanence, la fonction antidérive et la fonction stabilité de lest, séparées sur un DI et confondues avec un quillard . Perso sur mon DI la dérive est lestée à 100kg et c'est déjà trop. Sur les DI à dérive fusible la dérive légère est mobilisée sans aucun effort . Surlester de façon exagérée la dérive en partageant le lest entre coque et dérive c'est en fait progressivement s'éloigner du concept DI et se rapprocher du quillard à quille relevable. ·le 22 août 2021 11:48
lolapo:Sur le Meridien que je connaissais, la dérive était assez lourde pour etre assisté d'un assez gros winch.Mais tu as.raison , il y a quelques confusions sur le sujet.Ps : j'ai revu le Meridien n°1 aux Antilles.·le 22 août 2021 20:34
matelot@19001:Ha oui? Je l'avais croisé au Cap Vert en 2017.·le 22 août 2021 21:40
red sky:ma remarque est habituelle car votre intervention sur les Di est récurrente dans le style. Le DI ne se résume pas à un tonneau avec une plaque de fonte au fond. Certains architectes ont fait le choix de bateaux de largeur, poids et TE modérés avec une quille lestée, ce qui en fait au final aux caractéristiques approchant celle d'un quillard de croisière. ·le 23 août 2021 09:43
outremer:Le point fondamental d'un DI est que sa stabilité statique n'est pas remise en cause appendice rentré, tout comme l'est un petit dériveur dont la stabilité est purement de forme, le plan antidérive dérive n'étant la que pour dynamiquement contrer la dérive. Cette notion est très importante car
on peut et on doit en situation très dégradée relever la dérive pour pouvoir glisser (si on a assez d'eau à courir). Ce glissement/dérapage se sent alors très bien, ce qu'un quillard ne peut pas faire.Chaque architecte cherche naturellement à optimiser certains paramètres car aucun mobile ne doit viser de transporter un poids mort très pénalisant. Le DI pose toujours un fort problème psychologique, au point que c'est le DL (variante du quillard) qui est naturellement admis.Assez curieusement alors que le DI est regardé avec beaucoup de méfiance, le cata grâce à la Course est maintenant admis par la majorité alors qu'il est aussi stable à l'envers qu'à l'endroit.·le 23 août 2021 14:55
red sky:Point fondamental selon qui.Je pense que l'architecte qui a conçu les plans de mon DI a dû se rendre compte qu'une fois cet appendice rentré, la tonne de cet appendice ne disparaissait pas par magie.·le 23 août 2021 15:40
AKALOA:T’es Sky Outre-mer a tout à fait raison dans son explication . Par ailleurs Si vous avez 1 tonne de lest dans la dérive ça devient un quille relevable..le constructeur ou l’architecte autorise-y-il la navigation quille relevée ??·le 23 août 2021 18:24
red sky:====>La raison pour laquelle la quille Southerly est si désirable est qu'elle améliore beaucoup les performances par rapport à une quille fixe. Il serait très gênant d'avoir un yacht de croisière avec un tirant d'eau aussi profond qui est fixe, mais l'avantage de ceci est que combiné avec des safrans jumeaux et un angle d'écoute étroit sur le foc autovireur, un Southerly remonte très bien au vent avec une marge de manœuvre absolument minimale , et l'angle de barre (votre pilote automatique aura également moins de travail). Sous le vent, la traînée de cette quille profonde peut être éliminée en soulevant la quille, qui à son tour déplace tout le poids vers l'arrière en soulevant la proue et elle est partie ! Parce que la quille oscille, il peut être utilisé pour remonter un canal peu profond, chaque fois que le bateau ralentit pour s'arrêter doucement, vous pouvez soulever la quille et aller un peu plus loin. Si vous devez tenir station en attendant une écluse par exemple, mettre le nez dans la boue d'un canal et baisser la quille maintiendra souvent le bateau stable. Donc, ce n'est pas seulement que vous pouvez vous ancrer dans la foule, ou l'échouer ou sauter les files d'attente pour les serrures et les seuils. C'est d'abord une fonctionnalité de performance, ainsi qu'un outil pour la navigation et les eaux peu profondes <====·le 24 août 2021 13:00
outremer:Vu qu'il faut un effort très faible pour immobiliser un petit bateau, s'il s'agit de planter un truc dans la boue pour faire du sur place, n'importe quoi peut servir, dérive mobile peu lestée ou quille mobile surlestée la différence se faisant alors à l'effort plus ou moins important nécessaire au relever. Perso même si je peux très facilement immobiliser ainsi le bateau, j'évite par principe de le faire si je peux faire autrement..·le 24 août 2021 15:08
21 août 2021

Les bateaux à quille relevable ne sont pas prévus pour naviguer à la voile quille relevée, c'est la première chose qui est écrite dans le manuel de l'utilisateur.


red sky:"Sous le vent, la traînée de cette quille profonde peut être éliminée en soulevant la quille, qui à son tour déplace tout le poids vers l'arrière en soulevant la proue et elle est partie"·le 24 août 2021 13:01
22 août 2021

Merci pour les réponses. Bien sûr certains bateaux sont difficilement comparables, suivant les évolutions et les typess. Je pense qu'on pourrait comparer un peu plus des bateaux de même génération comme les biquilles en anglais dont les quilles sont un peu mieux profilées, comme je disais par exemple les British Hunter, mirages ou d'autres, qui restent moins performant que les quillards modernes, mais qui sont plus fait pour la croisière tranquille et pouvoir s'échouer à chaque marée par exemple .
Il me semble que les dériveurs ont beaucoup plus été développés en France , avec bien sûr un mécanisme plus complexe et un plan anti-dérive qui reste moins efficace aussi en général qu'un quillard moderne . Pour rester chez les Français, si on compare un Biloup 77 avec un kelt 760 DL, un Gib sea 84 DL avec sa version biquille, ou un Fantasia biquille avec sa version deriveur, je me demande s'il y a une grande différence de performances aux allures de prés, en vitesse exetera. Les mieux placés pour repondre sont les utilisateurs comme souvent!


lolapo:Je pense qu'il y a eu des comparatifs ds les revues à partir du même modèle mais versions différentes .·le 22 août 2021 15:52
22 août 2021

Je me suis dessiné et construit un dériveur, j’ai eut des « quillards talonneur » Requin, des quillards normaux, des envies d’estrant sans béquilles, etc.
Je viens d‘acquérir un Westerly Seahawk béquille.
La vitesse est un faux problème en croisière, un bon moteur fiable permet de regagner les quelques degrés perdues.
Par contre la sécurité et le confort d’un biquille est sans comparaison tant par les mouvements plus doux en mer que par le confort d’un échouage solitaire.
La résistance des quilles et un titan d’eau faible sont alors primordiaux ce qui élimine les modernes destinés à vous faire croire qu’il n’ont qu’un seul appendice…


22 août 2021

J'ai un ami qui a un DI integral . 28 " acier dessiné par Caroff.
Il marche bien , remonte bien au prés mais son skipper est fana des DI. Il navigue en côtiere et hauturier. Gréement fractionné et pas d'enrouleur. 9 voiles.
Voilà la recette...


22 août 2021

Quelques réflexions sur les biquilles issues du livre "LOUVOYAGES" que j'ai écrit il y a quelques mois..

Biquille :

Deux quilles au lieu d'une.

Très prisé par les Anglo-saxons, ce système est apparu en France dans les années quatre-vingts avec les biens connus « Biloup » Il s'est fortement développé à compter des années 2000. La possibilité d'échouer ce type de bateau dans les ports à marées a permis de compenser en partie la pénurie de places dans les marinas. Les chantiers produisant ce type de bateaux utilisent tous les arguments commerciaux pour vendre leur bateaux munis de ces appendices. La surface mouillée très importante pénalise les performances bien évidemment. La réponse des chantiers, relayée par les revues nautiques est que les profils de quilles sont très soignés donc plus performants... Ce qui laisserait penser que les profils de quille de voiliers traditionnels sont bâclés par les architectes...
Un autre inconvénient et non des moindres, que je n'ai jamais lu dans les revues : les deux quilles (et donc le lest qu'elles contiennent) sont écartées l'une de l'autre de plusieurs dizaines de centimètres. Pour limiter le tangage, il est recommandé de centrer les poids, le moteur est placé le plus au milieu possible, le mouillage au maximum en arrière. Dans le cas du biquille, on coupe le lest en deux pour en écarter les deux moitiés, ce qui a pour effet d'augmenter de manière importante les mouvements de roulis, c'est le principe de la balançoire. Le centrage des poids est intéressant dans les deux cas, tangage et roulis.
Les avantages : l'échouage et la possibilité de gratter la coque, mais certainement pas les performances.


mocitoo:je n'ai jamais remarqué un roulis excessif sur mon centaur par rapport aux bateaux de meme tonnage, mais si tu le dis en tant que pro, je te crois sur parole. On pourrais penser aussi que le fait de diviser le lest de part et d'autre de l'axe puisse compenser le roulis? ou alors une simple querelle de chapelle...:-)·le 22 août 2021 17:03
AKALOA:Pour s'en rendre compte, il faudrait les 2 mêmes bateaux cote a cote dans les 2 configurations.. mais la physique est une science exacte. ·le 22 août 2021 17:10
matelot@19001:Si (par la pensée) on ramène les deux quilles au centre le moment d'inertie total ne change pas, je ne vois pas comment le roulis serait affecté. Au contraire l'augmentation de surface mouillée devrait être un frein et un amortisseur de roulis. De toute façon la forme de la carène est le principal facteur il me semble, je le constate quand je me souviens de mon précédent bateau (un Romanée) qui roulait terriblement au mouillage, rien à voir avec mon actuel.·le 22 août 2021 17:28
AKALOA:Il faut dissocier la fonction anti-dérive de la fonction lest.. Un dériveur intégral avec le lest central et 2 dérives latérales ne connait pas ce problème de balançoire. les chalutiers équipés de quilles anti-roulis non plus. Par ailleurs est-ce qu'un bi-quille a plus de surface anti-dérive qu'un mono quille ? réponse de Normand, ca dépend... de la décision de l'architecte. Mais dans tous les cas plus le lest est centralisé longitudinalement et transversalement, meilleures seront les performances. Mais vous avez raison de dire que le plus important pour le roulis est la forme de carène, entre un requin et un Pogo, les comportements au mouillage sont radicalement différents.·le 22 août 2021 17:57
mocitoo:ce que je vois, c'est qu'en sortant de la Vilaine par un bon 5 de suroit vent contre courant, arrivé le soir à la trinquette, les quillards ont eu tout juste le temps d'avoir bu la première tournée et que moi le midi j'ai mangé ma godaille de maquereaux la barre amarrée par un tendeur, accessoirement je dormirais bien à plat dans le fond du port... :-)·le 22 août 2021 18:02
earendil:Akaloa , merci pour votre demonstration théorique sur les biquilles , mais j aimerai savoir , qu'elle est votre experience de navigation sur des biquilles ? pour ma part ayant eu deux biquilles de suite , aucun phénomène de roulis , pour ce qui est des profils de quilles , evidemment sur un monoquille on ne va pas s amuser à y mettre une quille au profil assymétrique , ce serait facheux , par contre sur un biquille c est intéressant , a chaque bateau son appendice adapté ....comme le dis Mocitoo , je crains que votre demonstration ne soit qu une simple querelle de chapelle , certes les biquilles sont certainement moins performants que d autres à tirant d eau equivalent ( quoique ) , mais en croisière ils apportent un confort et une praticité enviable comme toujours , un programme , un bateau ....·le 22 août 2021 22:19
22 août 2021

Si je compare mon biquille avec le même bateau en version DI (puisque les deux existent), le mien fait une tonne de moins et porte 10% de toile en plus. Cela doit pour le moins compenser la surface mouillée en plus 😉
A la gîte la quille sous le vent est proche de la verticale donc l'efficacité du plan anti-dérive est optimum, d'autant plus que le profil NACA est assymétrique et que les quilles sont légèrement pincées.
J'imagine aussi que mon safran profond est plus efficace que celui d'un dériveur, où on doit recourir à des subterfuges peu hydrodynamiques pour ne pas dépasser le tirant d'eau dérive relevée.


lolapo:Surface mouillée : quelle serait la différence de surface mouillée ?Avec 1 t. De plus la coque à plus de surface mouillée.Concernant le pincement des quilles , au portant ,ne serait ce un frein ?Juste pour apprendre.merci.·le 22 août 2021 16:38
matelot@19001:Il faudrait évaluer la surface des quilles pour le savoir, comme ça je ne peux pas dire. Et pour la comparaison, elle change selon que le DI a sa dérive baissée ou relevée. Le pincement est faible, il doit influer au vent arrière mais dans quelle mesure je ne saurais dire, sûrement moins perturbant qu'un safran qui n'est pas dans l'axe.·le 22 août 2021 16:52
lolapo:Merci , l'architecture est un art bien compliqué ....·le 22 août 2021 17:18
22 août 2021

Il me semble que pour les choix d'un bateau echouable et petit tirant d'eau , les Anglais ont plutôt opté pour les béquilles pendant longtemps , et les Français plutôt pour les dériveurs. Je ne pense pas que les Anglais soient de mauvais marins. Certains biquilles ou la plupart (jamais essayé), doivent avoir quand meme des capacités suffisantes meme au prés pour eviter le moteur! (voir les choix de Roger taylor , voiliers minimalistes biquilles, et meme "triquille" sans moteur pour son dernier et avec greement jonque, ming ming 2 )


22 août 202122 août 2021

Juste un partage d'expérience, ayant eu un DI et maintenant un biquille.
Le DI: B-Jet (1m50 de tirant d'eau), quille de 380 kg profil Naca, se comportait comme un quillard avec une limitation due à sa largeur (transportable, 2m50), obligation de réduire assez tôt. J'ai talonné (gentiment) quelques fois, la dérive (ou quille, c'est selon ...) pivote gentiment sur son axe. Donc pas de différence significative de performance avec un quillard de même taille.
Le biquille: un RM900 (1m30 de tirant d'eau). Pas prévu d'en discuter dans le post initial, mais bon, un bateau de 1993 n'est peut-être pas une carène moderne ? En tout cas bien pensée :
- Le bateau fait un très bon cap, équivalent à la plupart des bateaux que j'ai côtoyé en navigation, sauf les plus pointus (par exemple, je rends environ 10° à un First Class 10, normal :-)
- Les quilles (à bulbes) sont petites, donc on est pas dans un schéma où on double la surface par rapport à un quillard.
- Le bateau est large (3m54) et à bouchains vifs. Il se cale parfaitement sur son bouchain à la gite, et si l'on dépasse cette limite, il suffit de réduire (la GV, le foc a une surface ridicule ...).
Mon sentiment est que l'architecte a fait un excellent compromis entre forme de carène et bi-quille. J'adore ce bateau :-)


22 août 2021

Un peu en dehors du sujet . Parole aux navigateurs : est ce qu'un biquilles à la même stabilité de route qu'un monoquille ???


22 août 2021

Pas vu de différence de mon coté ...


22 août 2021

le plan anti derive n 'est pas forcement à lui seul responsable de la stabilité de route , pour avoir eu deux bateaux radicalement differents à la suite , à savoir mon Kbane 7.10 , léger et très toilé deriveur integral à ballasts et à derive lourde ( 170kg ) profil naca ( gréement de yawl houari ) et profonde 0.28 / 1m70 et mon Hunter Pilot 27 biquille , à deplacement lourd et peu toilé,( 7/8ème avec solent autovireur ) les deux bateaux ont montré d excellentes aptitudes nautiques , bien sur en vitesse pure ( surtout dans les petits airs ) il n y avait pas photo entre les deux mais en stabilité de route là c 'est plus mitigé voire presque comparable au près même si le Kbane l emporte toujours de deux bons noeuds en vitesse

le kbane par son plan de voilure allongé ( tape cul ) montre une excellente stabilité de route ( on peut lacher la barre au près , aller faire le tour du mât et revenir , le bateau pointe tout seul à la risée ) celà est certainement du à son allongement de plan de voilure , dans la grosse brise au portant il est aussi très sûr et ne surprend pas son barreur même à 11 noeuds

au près le hunter Pilot se montre excellent dès 10 noeuds de vent en dessous il faut recourir à un geenaker taillé plat car il est notoirement sous toilé avec ses voiles d origines , dès que le vent monte il peut en remontrer à des unités plus affutées et grandes , une excellente carène de david Thomas et des quilles assymétriques font le job

au portant si on reste sous la configuration de voile d origine le bateau a une stabilité de route plutôt passable , dans le petit temps et medium , il vaut mieux envoyer le geenaker ce qui résoud le problème , dans la grosse brise , un ris ou deux ris et solent complet palient au problème

pour avoir rencontré a peu près toutes les conditions de mer ( hormmis la vague scélérate ;) ) avec mon Hunter Pilot , je n ai jamais eu de problème de roulis mentionnés plus haut , même sous spi

enfin un point positif des biquilles non mentionné ci avant ( mais on ne parle que de comportement "voilier" ) leur excellente manoeuvrabilité au moteur , en marche arrière mes deux biquilles ( Hunter Pilot 27 et Moody Eclipse 33 ) se montrent vraiment faciles à manoeuver , et pourtant j ai peu d experience des ports à pontons encombrés car je fréquente très peu les marinas , quand celà m arrive cependant , aucun soucis de manoeuvres .....

il y a 40 ans , je n aurai jamais imaginé avoir de biquilles , il faut dire que j étais plutôt "régate" , avec l'âge , les raideurs , mon cerveau devient plus souple et comme j ai toujours apprécié les petits coins tranquilles ( aujourd hui plus que jamais ! ) j adapte mes bateaux à mon programme de navigation , gardant toujours un principe de base pour un voilier , celui ci doit pouvoir s élever au vent même en mer formée , une condition première de sécurité pour moi ....


22 août 2021

Merci pour ces retours d experiences interessants. Entre autre sur le passage du DI ou QR , au biquille (ca depend lequel en effet).


23 août 2021

Je ne sais pas si le fait d'être monoquille ou biquille, pour une même carène, fait une quelconque différence quant à la stabilité de route. Tout ce que je peux dire c'est que mon biquille est très stable à toute les allures. D'ailleurs la réponse du pilote auto est toujours réglée au minimum.
Barre libre (quoique amortie par le vérin hydraulique du pilote) le bateau se met au près et y reste. Une anecdote : en plein océan mon équipier désactive involontairement le pilote auto. Le bateau se met au près et l'équipier pense que le vent a subitement tourné (improbable là où nous étions :), il borde donc les voiles, le bateau suit sa route ainsi et ce n'est que 22 minutes plus tard (attesté par la trace) que l'équipier s'aperçoit de sa bévue 😁
Aux allures portantes : très stable également. J'ai navigué jusqu'à 84 heures d'affilée sous spi et sous pilote auto, jour et nuit, en dormant paisiblement 😁


lolapo:Si ça marche si bien sous spi en dormant , tu es bon pour la transquadra 👏👏Merci pour le retour.·le 23 août 2021 01:43
23 août 2021

Les propriétaires de biquille peuvent ils nous parler des éventuelles ennuis à avoir une hélice non protégées au milieu de 2 quilles.


23 août 2021

Bonjour , sauf à passer directement sur une bouée de casier en partie immergée qui passerait directement sous la coque , je dirai que le danger est moindre que sur un quillard ou deriveur de prendre un orin dans l hélice , si par malheur on accroche avec une quille , l orin se mettra en drapeau derrière celle ci et on a peu de chance que celui ci finisse dans l helice , pour ma part pratiquant régulièrement le "rase caillou " dans des coins ou les casiers et filets abondent , jamais eu de problème de ce type


23 août 2021

La stabilité de route est naturellement fonction de la forme de coque mais en dynamique sur un voilier l'équilibre vélique est fondamental (il doit d'ailleurs être établi avant de mettre en route le régulateur d'allure ou le PA électrique (mode vent).
Dans tous les cas un appendice le plus arrière possible améliore sensiblement les choses
(cf stabilité de flèche) (dérive arrière très utile quand on peut en disposer), la surface mobile du gouvernail ne devant presque pas servir à la stabilité mais à changer de cap.


ancien:Depuis quand les voiliers ont-ils un plan antidérive notable ? fin 19e ?alors je suis tout à fait d'accord sur la comparaison des performances et leur utilité, mais enfin, nos navires modernes sont tellement plus efficaces que tous ceux qui ont traversé les océans au fil des siècles que j'aurais tendance à privilégier les aspects pratiques et de confort sur la vitesse pure ou le cap (dans des limites raisonnables bien sûr, pas 180° d'un bord sur l'autre...).·le 24 août 2021 09:56
ancien:Depuis quand les voiliers ont-ils un plan antidérive notable ? fin 19e ?alors je suis tout à fait d'accord sur la comparaison des performances et leur utilité, mais enfin, nos navires modernes sont tellement plus efficaces que tous ceux qui ont traversé les océans au fil des siècles que j'aurais tendance à privilégier les aspects pratiques et de confort sur la vitesse pure ou le cap (dans des limites raisonnables bien sûr, pas 180° d'un bord sur l'autre...).·le 24 août 2021 09:56
23 août 202123 août 2021

Je parle de ce que je connais, à savoir les biquilles Westerly. Il y a eu trois générations successives de biquilles, avec des performances améliorées d'une génération à l'autre.
La première, années 70, sur plans du cabinet Laurent Gille. Les fameux Centaure et Pentland. Carènes lourdes, étroites et profondes, inadaptées à la formule biquille, et quilles "massives" de section droite, peu profondes et d'importante surface mouillée. Pas la peine de faire un dessin pour évoquer les performances. Ces unités sont à l'origine de la réputation de mauvais marcheurs des biquilles anglais.

Oui mais... Le tout dernier dessins de Laurent Gille ( le Konsort) et les premiers dessins d'Édouard Dubois, apportent une amélioration considérable. Carènes plus larges, moins creuses, profil et position des quilles repensées. Mais la section est toujours rectangulaire. A ce jour, le Westerly Fulmar biquille reste une référence. Il va vite, même au près, mais tape beaucoup. En cause, des quilles avec trop de cordes et très écartées.

Dubois a donc revu sa copie et centré les quilles, avec des sections affinées à mi hauteur et des pattes d'éléphant en bas.
Tempest 31, storm 33, et plein d'autres.

Il existe une quatrième génération, mais seules 7 unités de l'océan 33 ont été construites en biquille avant la disparition du chantier. Quilles a faible corde, fort allongement et bulbe massif, comme on le voit maintenant sur tous les biquilles modernes.

Concernant la protection de l'hélice, c'est la merde...
Un chalut ne canaliserait pas mieux que les quilles, les algues et bouts qui traînent vers l'hélice. J'y ai laissé une ligne d'arbre complète, chaise et silent blocks compris.
Les algues en vive eaux, ça me fait perdre un demi noeud au moteur, qd je prends un gros paquet. Le coupe orin n'y fait rien. Donc coup de marche arrière puis marche avant pour que les dents du truc arrivent à les broyer.

Concernant les perfs du Konsort, que j'ai depuis 12 ans. C'est bien moins pire que les détracteurs veulent bien le dire. Bateau fortement lesté (1500 kg pour un 29 pieds, soit 40 %), généreusement toilé, il avance fort bien a partir de 10 noeuds de vent, et sur un rail. La barre est toujours douce.

Le roulis. Je ne sais pas d'où vient cette idée. Les 2 quilles sont justement un frein qui l'empêche, y compris en mer au portant. Il est très stable au mouillage et ne roule pas.
Cependant, il pivote très bien dans les manœuvres de port. La carène est large et plate. Ça aide.

Le point noir. Le près serré. 1 m de tirant d'eau, et une quille au vent qui fait un gros bouillon en surface. Remède. Un discret coup de moteur en gardant les voiles, et mon bateau se transforme en quillard profond...


24 août 2021

Et les Moody ? qualité construction ? perf ?


24 août 202124 août 2021

J'ai eu 2 biquilles.
Un GibSea 76 hélice bipale fixe de 1989
Un Copain 10.20 (CP epoxy biquille bisafran de 2004) hélice tripale fixe puis repliable.

Biquille VS Dériveur selon moi

Avantage au biquille :
- Pas de pièce mobile sous la coque. (problèmes de calage de la dérive, maintenance du système, opérations de montée/descente ...)
- Meilleur près pour les biquilles récents.
- Echouage plus aisé sur sol avec cailloux résiduels.

Avantage au Dériveur :
- Plus rapide au portant dérive relevée. (Moins de trainée)
- Meilleure possibilité de fuite dérive relevé (pas d'effet croche-patte)
- Echouage dans moins d'eau et sur un sol plus meuble que le biquille.

Old biquille VS New biquille

En navigation.
Si le Gibsea 76 était très correct, le Copain 10.20 marche fort.
Meilleur cap et plus de vitesse pour les nouveaux biquilles moins "patauds"
Gros avantage pour l'hélice repliable sur un biquille : entre 0.5 et 1 noeud de gagné à la voile et plus de sécurité pour passer les algues et autres orins sans les accrocher.
Si à la voile le Copain 10.20 file tout droit grâce à ses 2 safrans et son bouchain, il sait aussi pivoter autour de ses quilles étroites en manoeuvre de port au moteur.

A l'échouage.
Le Gibsea76 est beaucoup plus tolérant que le Copain 10.20 handicapé par la forme des ses quilles (profondes et étroites). Je suis beaucoup plus précautionneux sur la présence de houle résiduelle avec le copain.


matelot@19001:Le Copain est un biquille très particulier avec ses quilles très écartées, et en plus les biquilles bisafran sont rares. Il est atypique et rapide.·le 24 août 2021 13:19
24 août 202124 août 2021

Interessant retour. On en revient aux préférences de chacun entre confort et performances. Et pour un programme 'passe partout " ou presque, je choisirais plutot un biquille ancien "amelioré", plutot qu'un new /performant mais aux quilles plus legeres et fragiles. D apres les infos que j ai glané, sur les biquilles anglais/francais entre autre, il y a plus ou moins 3 évolutions au fil du temps. Les premiers biquilles lourds, (quilles droites , courtes et peu performantes au prés). Puis les "old biquilles ameliorés (quilles legerement evasées vers l'extérieur (de 10 à 15 degrés de plus vers l horizontale ), tirant d eau un peu allongé, voile de quilles un peu plus fin et profilé avec parfois un embryon de bulbe et deplacement total plus modéré pour un gain interessant de cap et vitesse).
Les 3eme, etant l aboutissement des seconds, privilégiant la performance et la vitesse avant tout (RM, Django, etc) .
L'evolution entre les deriveurs lestés avec derive legere vers les quilles relevables plus performantes mais plus de contraintes et d efforts sur la structure semble aller dans le meme sens


Le phare du Creac'h à Ouessant, un soir d'automne (1985, image argentique, ce qui explique le grain)

Phare du monde

  • 4.5 (30)

Le phare du Creac'h à Ouessant, un soir d'automne (1985, image argentique, ce qui explique le grain)

2022