Etre sûr de son équipage.

J’ai beaucoup hésité avant de vous en parler.

Au début de Juillet, j’envisageais une croisière Arzal les Anglos normandes et retour sur 3 semaines environ. Nous devions être deux. Ma femme et moi. L’année scolaire fut dure, et je pensais que cette balade lui changerait les idées. Il n’en fut rien, bien au contraire.

Elle rechigne à partir, retarde le départ, refuse le programme et cible une balade d’île en île avec pour limite nord : Audierne. Le 7 juillet nous devions mettre à l’eau, sur coffre dans la Vilaine pour un départ le lendemain matin.
Elle refuse, trop de vent. Il est vrai que, en milieu d’après midi, il y a un 6-7 dans l’entonnoir du fleuve alors que sur la côte je mesure force 4. Petites vagues, rien de bien méchant. Un vent un peu fort pour un premier jour, sans plus. Nous faisons du tourisme en voiture.

Le lendemain, la météo s’annonçant plus clémente (bulletins de la capitainerie), nous mettons à l’eau. Le moteur rechigne un peu. Bulles d’air le fonctionnement est irrégulier normal àprès remplacement des filtres.
Prise d’un coffre et pose sur vase pour la nuit. Le soir je lui fais une petite révision de lecture de cartes, de calcul de 12emes et de travail à la règle cras. Elle se perd dans les angles et le positionnement de la règle.

A 3 heures du matin, elle se réveille. Floc Floc puis Toc Toc. Ce ne sont que les vaguelettes de la marée montante et la bouée du coffre qui cogne un peu contre la coque. (J’ai oublié d’amarrer très court pour éviter ce désagrément).

8 heures et des poussières, départ sans histoire. Il fait frais. Je me suis habillé avec le pantalon de combinaison, il me faut mettre la veste pour couper le vent puis le bonnet.

9H : Nous filons 6 nœuds au près avec une gîte de 25° la barre est un peu dure, je décide de prendre un ris. Brassière, mise à la cape, tout se passe confortablement. Nous repartons 5,8 nœuds et 15° de gîte avec une barre douce.

10 heures : Elle a froid et n’est pas bien. Je lui demande de prendre une barre chocolatée et un coca, et de rester à l'abris du vent et au soleil. Cela va mieux.

11 H : moins de vent : 4 nœuds. Je largue le ris.

12 Heures. Le vent est trop à l’ouest et au lieu de faire route sur Hoëdic direct, on fait route sur les grands cardinaux et sa barrière rocheuse.

Je lui montre qu’on est encore à 3,5 nautiques, les fonds sont francs, on navigue dans des eaux de 25m et que l’on peut se permettre d’attendre la remontée des fonds à 12m avant de virer. D’ailleurs, loin devant nous, un autre bateau remonte au près sur l’autre amure en longeant les cailloux.

3 nautiques plus loin : « On est trop près » (fonds de 20m) j’accepte de virer pour la tranquilliser. Elle comprend difficilement la position des tourelles. (1 phare et deux tourelles de ce coté.)… Dur !.

Nous arrivons, à marée basse, je mouille le principal à ras de plage. La Britany en empennelle embossée sur l’arrière pour être tranquille. Le vent est un peu remonté.

Les péripéties habituelles de la mise à l’eau d’une ax2 par force 4 ne la rassure pas, mais nous allons à terre et la balade est agréable.

Le soir elle ne mange presque rien et n’est pas bien. J’ai déplacé le bateau vers le grand Meulon pour être plus abrité, mais le mouillage est un peu rouleur. Elle ne dort pas de la nuit ou peu. Et le lendemain matin me demande de rentrer. Elle est noséeuse, mange à peine, et à froid.

Le temps est correct, vent 1 à 1,5 je lui dis de rester allongé et que je m’occupe de tout. Le positionnement relatif des bateaux est bon le départ à la voile ne pose pas de problème.

Je choque les écoutes en grand, hisse la grand voile, ajuste la balancine et remonte le mouillage (15m de chaîne de 8 ). A long pic je jette un œil sur ma position. Tout est clair, je peux déraper. Je remonte le tout. Alors que je range la delta qui a du mal à se loger dans le coffre j’entend « Le bateau répond pa s» Elle s’est mise à la barre, barre sous le vent, grand voile bordée plat alors que nous sommes en plein travers. « Je t’ai dit que je m’occupais de tout! »

Je choque redresse la barre, reprend de la vitesse, contourne les autres bateaux sous leur vent et le courant, déroule le génois. Force 1 à 2, le bateau est parfaitement équilibré, je peux lâcher la barre pour finir le rangement à l’avant. La, elle ressort de la cabine, « et les cailloux?»

Je lui explique que je me dégage en longeant l’île, et que les fonds sont francs. Elle regarde la carte et ne semble pas convaincue.

Retour vers l’est, sauf que, il n’est pas question de se présenter dans la Vilaine avant 15h45. moins de 20 Nautiques à parcourir en plus de 7 heures, cela laisse de la marge...

11h. Plus de vent « on ne sera pas à l’heure ». Ok je mets le moteur pour se rapprocher tout en sachant que le thermique va se lever.. A midi je coupe le bazar pour manger tranquillement. Et comme le vent se lève, on arrive une bonne heure trop tôt à l’embouchure.
Une heure à perdre : Génois 3 ronds à contre, voile ½ bordée, barre coincée sous le vent on dérive gentiment et confortablement vers Dumet. « Qu est ce qu’il se passe » Elle ne comprend pas la manœuvre. Je lui re-explique ce que je lui avait dit ½ heure plus tôt.

Je vous passe les péripéties de raclage de vase entre les bouées bâbord à l’ouest de Tréhiguier (moi à la barre) ni le plantage entre les deux vertes plus loin elle était à la barre incapable de gérer l’accroche et de réagir sauf de dire « le bateau répond plus »

Après une semaine à terre dans la famille elle va mieux mais m’interdit de naviguer seul…

Je me retrouve donc au sec en recherche d’équipier… et il ne me reste que 10 jours de liberté, sauf à bouleverser mes plannings et à tenter quelques jours en août. Dur !

Une débutante vous me direz ?
Non, j’ai connu ma femme en école de voile alors que nous étions tous deux moniteurs… Simplement de la fatigue et du stress accumulé qui aboutit à la panique.

J’ai déjà vu des malades à bord, mal de mer entre autre, cela se gère.

Mais la panique c’est pire qu’un malade à bord, c’est quelqu’un de dangereux pour les autres, incapable de comprendre et de réagir, quelles que soient ses compétences.

Pas simple à gérer, mais surtout, pas simple à prévoir.

L'équipage
20 juil. 2009
20 juil. 2009

Non, non, tu as bien fait d'en parler ouvertement
La situation est très bien décrite. Quand la confiance est perdue, il n'y a plus grand-chose à faire.

Il ne te reste plus qu'à réconcilier ta moitié avec le bateau en louant un cata sous les tropiques.

Mais attention au porte-monnaie au retour.

Bon courage

RV

20 juil. 2009

pas simple,
mais à te lire, je confirme ce que nous disons à ceux qui veulent apprendre. Il faut du temps et pour gérer ce genre de situation, il faut de l'expérience.

Et encore, y a pas eu mutinerie. :-) :-(

François

Malgré cela, sûrement bonne expérience enrichissante.

20 juil. 2009

Pas simple ...
a gérer ...

Il m'est arrivé un peu la même chose ... à l'inverse ... C'est le skipper qui a perdu pied complètement paniqué et stressé par la fatigue d'une nuit de navigation ...

Nous venions d'Arcachon et étions presque arrivé à la Rochelle quand le vent est monté ...

Il m'a fallu des trésors de diplomatie et de patiente pour lui faire admettre que pour prendre un ris, il suffisait simplement de venir bout au vent après avoir affalé notre spi ...

Mauvais souvenir ... Parce que la panique est communicative ... C'est vraiment dur de faire face ...

Il ne s'en ai jamais remis et a vendu son voilier peu après ... :-(

20 juil. 2009

Compliqué...
d'abord, oui, tu as bien fait d'en parler.

D'abord pour te rendre compte à quel point cela est commun.

Manque de confiance, tout en voulant se laisser porter. Sentiment de délaissement, tout en étant incapable d'être efficace, bien des causes ammènent ce genre de comportement.

Et évidement, plus l'équipier met à l'écart de l'action, plus le peu qu'il fera sera inadapté à la situation.

Et on arrive à des situations totalement incompréhensible (j'ai aussi vu ma femme, dans une situation totalement tranquille, au mouillage, ne plus arriver à plier un foc, et moi tenter de lui expliquer en parlant comme à un gamin de 6 ans).

Je crois que cette situation est malheureusement classique.

Cela n'est pas vraiment de la panique, mais relève plutôt du fait d'être en dehors du coup.

La solution ? Je ne sais pas, mais déja, la remettre dans le coup. Plus d'action, plus de manoeuvre, plus d'initiative.

Le point de départ, c'était trop de vent pour elle ? C'est une notion trés subjective, où, pour les mêmes conditions données et la même allure, t'en as qui sortent le spi alors que d'autres sont avec trois ris et la brassière capelée. Mais effectivement, quand tu es crevé, la limite entre temps maniable et baston peut être trés basse. J'ai moi même totalement merdé une arrivée au près après deux jours de traversée en ballade entre la Corse et le Continent. J'étais crevé et je me suis fait prendre à froid au large de Camarat par 25 nd d'ouest, et j'ai fini comme un vrai débutant, sous toilé, merdant dans le cap, rincant mon équipage...

Repart donc avec elle, mais avec un temps de demoiselle et un programme simple : bullage sur une plage idylique.

En attendant ces conditions, peut être un peu de solo ? Partir avec des potes peut être vexant pour elle, sans parler d'embarquer une sirène...

Jacques

20 juil. 2009

Ben mon pauvre...
:-(

La panique est ce qu'il y a de pire.
j'ai cru un jour que je devrais assommer ma mère, pourtant nageuse émmérite, dans 1m d'eau (avec des vagues, soit) et à 20m du bord.

Quand à trouver une solution... :-(

20 juil. 2009

Beau récit!!!
C'est un beau récit. Tristoune mais très beau.

Pourquoi ne pas la remettre à la nav, en reprenant les deux fondamentaux:
- comment être certaine que je ne suis pas là où je ne veux pas être (alignenents, relèvements sécu.). Et,
- où sont les dangers les plus proches de moi et dans combien de temps y suis-je si j'ai fonce en ligne droite?

Cela lui permettrait de suivre la nav, d'identifier là où elle ne veut pas être, et savoir quand il faut être alerte.

Enfin j'dis ça ... Bon courage!

20 juil. 2009

rien à voir

avec de la panique qui est quelque chose de bref .

Mais il semble tout simplement qu'elle n'a pas envis de faire du bateau .
Toi ça te plait elle non alors la moindre petite chose se transforme en probleme, le vent,le moteur,les horaires,le roulis,le froid, le chaud....

que faire ???

peut etre la solution :à chacun son loisir

josé

20 juil. 2009

..
- de quel droit est-ce interdit de naviguer seul ?

  • enfin, il me semble que des sorties par force 2, au soleil et au chaud, sur un plan d'eau connu et calme, et seulement pour quelques heures, ça fait toujours du bien quand on est pas rassurés. Il est pas loin le temps où ce que je viens de décrire me tranquillisait pas... même avec un capitaine autre que moi. Moins d'un an plus tard je sors pour le plaisir dans du 6, en capitaine.

Bonnes vacances !

20 juil. 2009

Option
Vérifie si dans ton contrat de mariage il y a la clause "changer de femme" :-D :-D

:jelaferme:
Ben si non je compatis
Peut être qu'avec le temps !

20 juil. 2009

gilus
je suis triste pour toi et ta famille,

même nous qui connaissons le coin, connaissons le bateau , et l'équipage super motivé,

la première escale en sortant de la vilaine pour la première sortie de la saison est PIRIAC , on passe souvent pour des poltron, mais tant pis, ça permet à tous de retrouver ses marques, il nous est arrivé d'aller directement au crouesty ou trinité mais le temps était super et on le sentait bien,

mais surtout arriver sur un port à ponton pour qu'après la première journée chacun puisse se dégourdir, dès fois le mal de terre se fait déjà sentir,

mais pas de mouillage ni de descente à terre par l'annexe le premier jour :non: c'est comme ça qu'on a faillit perdre le bateau, la première sortie de l'année super temps direct sur houat au mouillage, arrivée pas trop tard tout le monde exité (enfin les enfants) pour descendre à terre ,

donc gonflage mise à l'eau de l'annexe et descente à terre,

arrivé à terre on se rend compte 5mn après que le bateau chassait on est arrivé à temps l'ancre commençait à pendre sous le bateau,

constat; précipitation manque de chose essentiel car manque de préparation et fatigue qui est à l'origine de tout ça :-(

voilà notre façon de procéder et pour le moment, tout va bien,

une fois en début de saison on a voulu descendre direct la rochelle, arrêt forcée aux sables car malades pas bien etc etc, trop de fatigue avant de partir pas amariné,

j'ai peur que ce soit dure de lui refaire prendre confiance , mais je te le souhaite, ....

sinon se mettre à jouer au échecs et aux dames (c'est une blague hein)

20 juil. 2009

beau récit, pas encourageant pour l'avenir
elle s'est semble t il dégoutée de la voile apres une année difficile

naviguer ailleurs ? normalement soleil et eau tiede devraient apporter un début de "guerison"

on change, c'est humain

je n'en suis toujours pas revenu que mon épouse m'ait accompagné entre bilbao et baiona en 2005 avec 2 étapes de pres avec 2 ris, puis des etapes dans les alizés portugais, meme sans nav de nuit

mais aujourd'hui je crois qu'elle ne le referait pas. les iles d'hyeres et retrouver le bateau aux baleares ou en corse en ferry/avion, on verra

je compatis avec Gilus Bleu, pas évident à gérer

Donner du temps

20 juil. 2009

oui calypso, peur de tout.

appréhension, inquiétude, angoisse, peur, moment de panique pour finir en... phobie?

Et vraisemblablement plus envie de faire du bateau. Mais peur aussi de me savoir dessus alors que je vais prendre beaucoup plus de risque dans les trois aller et retour Vendôme-Arzal que je vais être obligé de faire pour quelques bricoles et sortir un peu quand même.

Ce résultat est le stress d'une fin de carrière dans un contexte éprouvant. Et je ne pensait pas que cette dépression me tomberais dessus sans que je puisse l'esquiver. Le mot est lâché, et c'est bien de cela qu'il s'agit, l'usure du temps...

Les quelques jours que nous venons de passer dans la famille, tranquillement à oléron ont été salutaires. Mais de là à ce qu'elle remette le pied à bord, l'eau s'écoulera sous les ponts.

J'avais déjà passé un câble de 2,5 carré entre la boîte à disjoncteur et l'arrière, il me faut continuer l'équipement du pilote.

Mais ce qui m'a surpris c'est que tout ce qui pose problème comme un essai de godillage de l'ax2 que je voulais faire par vent moyen, pour voir, a été pris à la négative. A partir de là, j'ai sentis le problème monter.

J'ai pu y mettre fin dans les meilleurs délais, heureusement.

Ceci étant, mon propos était de faire part de ce témoignage par l'aspect risque humain que tout chef de bord risque d'avoir à affronter. L'accumulation de petits riens qui aboutit à une situation dangereuse.

20 juil. 2009

j'aime bien ce fil!!
Enfin, un fil ou l'on se déboutonne...

Cela ne me surprend pas, cette réaction de conjoncture.
Je m'y retrouve...mais dans une situation complètement inversée: je n'arrive pas toujours à profiter de la mer, sauf quand ma copine est là..
J'ai beaucoup navigué en solo, mais en ce moment, le contexte y est pour quelque chose,je reste au port plus souvent qu'à mon tour: inquiétude, lassitude, fatigue, tout y passe.

J'arrive même à ces moments à n'avoir en mémoire que les pb qui devraient survenir..forcément.

Déprime du marin peut être. J'ai envie de croire que cela ne durera pas.
J'ai envie de croire que cela ne durera pas pour toi Gilus.

Fraternellement

20 juil. 2009

il faudra sortir
Une autre fois dès qu'il y aura un beau ciel bleu et très peu de vent annoncé. C'est comme après une chute de cheval , il faut recommencer. Si elle est d'accord bien sûr. Sinon trouver un deal. Léo

20 juil. 2009

le deal
peut être une sortie de la ta femme sur le bateau d'un autre une demi journée, un truc pirias / piriac,

par beau temps, le bateau ne lui appartiens pas, que elle à gérer pour elle même et savoir si la peur reste ou s'il s'agit d'un problème de confiance
ou de responsabilité qu'elle pense avoir à bord en lui ayant expliqué les cartes les caps etc etc ce qu'elle n'avait pas abordé en dériveur à l'époque,

enfin c'est peut être une piste

20 juil. 2009

essaye de faire....
du bateau sur celui de quelqu'un (un bon skipper)dans lequel ta femme aura confiance. Quand j'ai commencé la voile avec ma femme elle ne voulait pas rentrer à l'intérieur donc fatiguée attrapant vite froid, nous avons fait souvent du bateau avec un copain et avec sa femme et petit à petit la confiance est venue; ELLE AVAIT CONFIANCE EN EUX,. Bien sur il faut éviter toutes situations de mauvais temps.
Maintenant nous naviguons souvent tous les 2 je reviens de 2,5 mois de navigation tour complet de la sardaigne 1000milles, les années précédentes 2 fois AR le Golfe de Gascogne dont 1 fois avec en final 45N.
Et maintenant c'est ma barreuse préférée!
et elle aime

20 juil. 2009

bien venu au club !!!
salut à tous et particulèrement à JM, je ressens ces mêmes soucis depuis l'année dernière et j'ai du mal à en sortir.
Pour le fil, est ce que ton épouse a lu ton récit ???? Cela lui ferait certeinement du bien et à coup sur le début d'une discussion pausée et sereine comme l'est ton récit.

20 juil. 2009

l'épicentre ?
Il me semble que le point central est sa perte de confiance en [b]toi[/b]. Si on n'a pas confiance en [b]soi[/b], mais confiance en [b]l'autre[/b], ça peut marcher, même si on est peu motivé. On accompagnera simplement moins souvent l'autre si on est peu motivé.

Pourquoi cette perte de confiance en l'autre, c'est une histoire personnelle, il n'y a pas lieu d'en dire quoi que ce soit ici à mon avis.

20 juil. 2009

Difficile à dire Robert.
Demain je part à Arzal. Mon fils m'a téléphoné il dispose de quelque jours et il voulait naviguer. Et je n'ai pas de refus de principe.

C'est plus complexe. C'est plus le coté "je ne saurais pas faire s'il t'arrive quelque chose" qui semble prévaloir.

Je vais voir comment cela évolue.

20 juil. 2009

Pour éviter ça
j'ai longtemps fait des ronds dans l'eau par beau temps. Au fur et à mesure nous avons changé pour des bateaux plus gros et maintenant ma douce est plus gonflée que moi (et souvent plus clairvoyante).

Elle voit les bouées vertes (même toutes petites) ELLE et quand on l'écoute on rate pas le chenal de Santona et ainsi on évite l'échouement ;-)

Pour GilusBleu, je pense qu'il recommencer doucement, éviter les mouillages de nuit reprendre goût dans l'eau chaude et au soleil...

Attention, même dans les Caraïbes, il y a du vent...

20 juil. 2009

oui menhir
t'as femme :pouce:

la sortir de san vincente super même avec le temps que vous aviez et les galère, j'ai été témoin et admiratif :pouce:

20 juil. 2009

Un coup de mou dans la confiance...
Essaye de lui faire dire ce qui ne va pas, ce qu'elle craint... Dans ta description, il semble que ce soit avant tout un probléme de positionnement sur la carte, ou la crainte de ne plus savoir reprendre le vent pour relancer le bateau, aussi le fait d'avoir "raclé" le fond.

Il faut repartir un cran en dessous : beau temps, géographie locale bien révisée, pas d'objectif autre que des ronds dans l'eau à manoeuvrer entre deux bouées pour faire évoluer le bateau, autour de l'étal de pleine mer pour ne pas avoir à gérer le courant... Reconquérir les repères qu'on a perdu.

Eventuellement si c'est une peur de l'endroit où l'on se trouve, il y a des équipements qui permettent de se localiser avec précision et d'évoluer largement en dehors des zones limites.

Enfin si on est pas sûr de ses manoeuvres à la voile, dans les chenaux ou les passages difficiles, ne pas hésiter à le faire moteur en marche.

J'ai appris la voile tout seul, sans avoir jamais fait de bateau avant (sauf avoir lu ce site pendant près d'un an avant de me décider). Maintenant ça fait 3 ans et bientôt 10.000 milles...

J'ai aussi ressenti ces petits coups de mou dans la confiance :
- Après une avarie de moteur ou il m'a fallu deux jours pour rentrer à la voile sans vent et me démerder à trouver un peu d'aide pour passer une écluse (ça fait un an que j'écoute attentivement le bruit du moteur quand il tourne...)
- Après avoir dû sauter à l'eau (3 fois) pour enlever un bout de filet dans l'hélice.
- Après avoir fait une pirouette dans l'écluse et être sorti en marche arrière (mauvaise gestion du vent et de l'ordre des tâches)
- Début de saison avec un peu trop de vent

Le vrai truc difficile, c'est que ce n'est pas toi qui a le problème, mais ton équipière, qu'il faut remettre en selle. Il va falloir la faire parler (si elle veut).

Mon équipière à moi... Au début, elle avait une trouille bleue, de cette surface opaque et glaciale, qui cache des pièges innombrables avec des dents plus grosses que le pouce, Aujourd'hui, la terreur à disparue, mais rien ne l'intéresse à bord, impossible de lui faire faire plus que la gestion de l'amarre avant, un petit pas sur le ponton ou un peu de veille au cargo la nuit, au moteur, génois roulé, sous pilote automatique (ça pose quand même un problème de sécurité, surtout pour elle, s'il m'arrivait quelque chose)... Elle doit vraiment m'aimer pour venir encore ? Enfin elle m'incite à naviguer avec des copins (Je préfererai des copines, mais bon une perle pareille, je ne voudrais pas la perdre...

Enfin la déprime... Moi, c'est ce qui m'a mis à la voile, plus rien ne m'intéressait, il me fallait une nouvelle vie... Et cet amalgame de nouveauté, d'incertitude d'arriver, d'aventure et d'improvisation, le fait de me foutre de ce qui pouvait mal tourner... ça parait pourtant être l'inverse de ce qui engendre ces "crampes à l'estomac et ces craintes", va comprendre l'ambiguité humaine... :-)

20 juil. 2009

Petite histoire

vraie ,on en rit encore .

Ma femme en moi on achete notre premier bateau .

Ma femme n'ayant jamais mi les pieds à bord d'un bateau j'y vais donc tres progressivement.

Premiere sortie on va de St malo à Dinan sur la Rance donc là en riviere pas trop de probleme , le temps est beau les oiseaux chantent ,super.

A Dinan le soir ,resto, bonne soirée tranquille.

Le lendemain retour on passe l'écluse du Chatelier vers midi , il y a un monde fou à regarder les bateaux eclusé .

Ma femme va à l'avant et attrape le bout qui pend moi à l'arriere au moteur .Le niveau monte ,le bateau se trouve tout à coup vent de travers ,la gaffe est coincée ,le bateau s'écarte brusquement......mais comme ma femme est obeissante elle ne lache pas sa gaffe ....et passe à l'eau par dessus les filieres :-|

50 ou 100 personnes ,plié en deux de rire ,un zodiac dans l'écluse ramene madame à bord avec toujours ses lunettes mais une chaussure en moins.

Evidement pas de rechange ...

Au retour je me disais :"José demain tu met une annonce pour revendre le bateau" et bien non ...ça a marché ...ensuite on partait 4 semaines en vacances en bateau avec les enfants.. :-D

21 juil. 2009

une histoire exemplaire
l'histoire de GilusBleu, à la chronologie bien énuméré met en valeur plusieurs faits, qui montrent bien, qu'un équipier (skipper inclus) peux créer des situations dangereuses sur le bateau simplement par un état physique ou psychologique inadéquat ..
J'ai vécu deux exemples de cet ordre avec des équipiers fatigués.
...lors d'une nav hauturiér, pour le premier cas, une de mes équipières, matelote confirmée, avec des dizaines de milliers au compteur, de quart à la timonerie d'un lagoon 440, par temps calme, visi maxi, au large du brésil, à fait un blocage total devant une situation d'urgence! elle est restée tétanisée devant un cargo en route de collision, incapable de réagir dans une situation qu'elle avait assumée des dizaines fois auparavant, heureusement que mon instinct de survie à joué et m'a réveillé, m'a fait monter à la timonerie ou j'ai pu donner le coup de barre utile! le cargo était à quelque longueurs et mon équipière, elle, était béate, et comme anesthésiée!..aprés avoir soufflé un grand coup de soulagement , fait émergé la zombie, je me suis forcé au calme, car le pire de tout, dans ce cas là, je pense, c'est de hurler sur la victime!(ce n'est d'ailleurs pas dans mes habitudes de skipper de hurler!) je me suis contenté de lui parler doucement de ce que l'on avait évité, c'est à dire le pire!!!on venait de faire plusieurs jours de nav au prés dans une mer dure et la fatigue et le stress étaient là....
un deuxième exemple, sous la Guadeloupe,mer lisse et vent nul, aprés une transat, équipier de quart sur le pont , le bateau sous pilote et au moteur, je monte, sentant un comportement inhabituel du bateau (dufour 48) et , horreur, je vois les cailloux devant à moins de 50m. devant, mais aussi sur le côté! et mon équipier, confirmé aussi, figé, incapable de réagir! ...le pilote avait décroché et le bateau avait suivit une route en arc de cercle de plus d'un mille pour venir à l'INTERIEUR (!!) d'une découpe de la côte!! l'équipier , lui, avait eu un trou inexplicable autrement que par la fatigue de la fin de transat, car il était bien réveillé ! mais sans réaction aucune!...là encore il m'a fallut prendre sur moi même pour éviter "de le tuer"! :)
j'ai même pas dit un mot, je crois me souvenir!...je ne suis revenu sur "l'incident" que plus tard , calmement, pour faire constater à mon équipier ce qu'il avait faillit arriver...
dans les deux cas, un cumul de fatigue et de stress, était probablement la cause première de ces "absences"...

21 juil. 2009

Question
Qu'on répondu les interessés ?
Et comment ont-ils expliqué leur comportement ?

21 juil. 2009

ils
n'ont absolument pas trouvé d'explications à leur blocage après coup!! hormis le fait de la fatigue physique et mentale (stress) qu'apporte une longue traversée pas toujours facile (sud Brésil-Baléares, dans le cas du cata=54 jours de prés face à l'atlantique), et sur le moment ils "n'étaient pas là" (!!)...une vraie "absence mentale" et une incapacité d'analyse lors de l'incident...après un temps ils ont bien sûr vus la gravité de la situation qui avait été vécue...

21 juil. 2009

Ont-ils seulement
été conscients de la situation ? On a l'impression que non...

21 juil. 2009

tout d'abord
merci pour ce beau fil, plein de descriptions profondément personnelles.

Sans doute la voile ne peut lui apporter ce dont elle/vous avez besoin aujourd'hui.

Il faut peut être faire une petite parenthèse, se détendre; la voile, la croisière ne doit pas être une obligation mais un plaisir.

Nous passons tous des phases difficiles dans la vie qui nous imposent de faire un peu de "roue libre", et d'éviter ce qui nous demande trop d'efforts.

Pour tous ceux qui perdent un peu confiance, j'ai toujours des places à bord pour des sorties de détente.

21 juil. 2009

Un comportement surprenant
Bien que cela soit différent, cela me rappelle une situation vécue il y a une vingtaine d'année lors d'une sortie en baie de St Malo.

L'un de mes amis, chef d'entreprise avait invité 3 de ses amis fournisseurs et expert-comptable pour un week end à Jersey au départ de St Malo sur un catamaran LOUISIANE, tout neuf.

Dès les premières minutes, l'expert -comptable était blanc, puis franchement malade. Aussi, compte tenu de la météo, Force 5 de Nord Ouest, nous nous sommes contentés de tirer des bords en Baie de St Malo pour une courte sortie.

A peine le cata amarré au Bas-Sablons, notre comptable débarque et emmène ses sacs vers sa voiture.

Une heure après, sa femme s'inquiète, n'ayant pas d'explication et la voiture ne se trouvant plus sur le parking.

Finalement, deux heures après, il était de retour, honteux, après avoir fait demi-tour à Rennes!

21 juil. 2009

gilus bleu,je ne te donnerais aucuns conseilles
je remarque simplements que touts les matelots
ci-dessus ton donné pleins de conseilles qui me semble judicieux.
Donc pour ce qui est du demain maritime de ta chérie et toi même ,je vous dis (merde)
ps parfois le temps fait bien les choses
;-)

21 juil. 2009

.

On m'a raconté une fois une histoire, un gars prit de panique en plein BMS il voulais sauté du bateau pour rentrer à la cote à la nage. Le chef de bord lui a collé un pain et attaché au gray tape dans le bateau sur le mat.

Des fois je laisse une personne gérer la nav en gros tu est chef de bord pour un atterrissage. Le bateau fonce sur une pointe rocheuse le navigateur cherche ses bouée, il rentre, il sort, il rerentre, il monte avec le compa de relèvement regarde le sillage du bateau, rerentre. il était en panique total regardait dans le vide, en plein Bogue. Les bouées je les avais vu depuis longtemps je lui avait même montré avant vers ou elles étaient, je donne des conseils, regarde devant/derrière les voiles ce qu'il y a ...

rien le bateau fonce toujours sur la pointe rocheuse...
les équipiers commence a paniquer, je profite d'une descente du navigateur a la table a carte pour leur faire chute de la main et des petit clin d'œil pour rassurer.

le temps passe ... les rocher se rapproche

Ma ligne de sonde sécu en tête j'envoie le virement à quelques longueurs des rochers qui émerge.

Le navigateur chef de bord continue a rentrer sortir/rentrer sortir il ne s'est même pas rendu compte que l'on avait virée. Je l'arrête et lui explique ce qui c'est passé.

Les autres équipier me remercie pour les clin d œil et le coté détendu par ce qu'il commençais a bien serré les fesses.

Un autre exemple, ma miss elle commence tout juste la voile pour ça première nav en fin d'aprem on s'est tapé un 45 knt (pas prévue :/) le pont est rincé un vague sur 2 ça tape ça roule, elle on l'a mise a l'intérieur pour la sécurité. Elle adore ça, alors pour m'accompagner elle décide de faire des stage glénans vers paimpol. Ca se passe super bien elle adore encore plus ça. On fais un peu de Hobie 16 ensemble super beau temps, pas de vague, peu de vent mode balade tous se passe super bien la marée monte donc je commence a aller trainer dans les passes de maumusson la on commence a avoir les remous des passe le clapot du courant le bateau bouge d'une maniére différente elle commence a flipper...
Je lui explique si il se passe un truc avec le courant blabla aucun danger... rien n'y fais j'ai fait demie tour c'est allée tout de suite mieux. Mais que se serait t'il passé si javais été dans une autre configuration ou le demi tour est impossible ?

Avec le temps je me suis rendu compte que la panique, le Bogue, ça arrive peu importe la météo, l'état de fatigue. J'arrive maintenant même si je ne suis pas infaillible a pas trop mal le détecter sur mon équipage pour calmer le jeux en terme de nav changer le programme pour adapter en fonction des possibilités de mes équipiers. Je fais du coup pas toujours ce que je veux ou vise en Nav, au début ça me faisait bien chier je m'étais dit la nav ça va finir en solo ou avec des inconnues. Mais en faites c'est aussi très enrichissant de voir et sonder les autres, ça permet d'apprendre beaucoup sur soit, pour se sonder soit même.
On est en temps que chef de bord amené a prendre plein de décisions donc pas a l'abrit de "boguer" et si on ne trouve pas tout de suite la bonne décisions il faut de toute façon apprendre a trouver la moins mauvaise avant.

21 juil. 2009

Je crois que c'était prévisible à lire ton touchant récit, Gilus
Fatigue et stress de fin de boulot. Rechigne à partir de suite et préfère écourter votre trajet prévu. Perte d'appétit, nauséeuse etc...

Si la croisière à la voile c'est bien sympa, par temps calme ou pas, on doit quand même être tjs vigilant. Même si tu t'occupes de tout, elle sait aussi naviguer et a donc déjà rencontré des conditions un peu agitée. Pas toujours marrant de faire le poids mort, vaut mieux participer. Malheureusement quand au départ on le sent pas... Alors les maladresses s'accumulent, d'où cette perte de confiance en soi, puis en toi.
Ça veut pas dire qu'elle n'avait plus confiance en toi réellement, mais qu'elle était sans doute ailleurs dans sa tête, une bonne petite déprime qui commençait, les neurones qui se connectent plus... Peut-être que ta femme avait besoin d'un bon break après son année boulot, du temps rien qu'à elle, avec ses envies à elle, décompresser avant d'embrayer de suite sur vos vacances nautiques, avec le rush de la prépa du bateau.
Maintenant qu'elle s'inquiète que tu ailles naviguer seul, c'est bien légitime, elle tient à toi et doit se sentir bien triste de t'avoir gâcher ce début de vacances sur l'eau.
L'idée de UGO est judicieuse, il faut parfois se séparer, naviguer avec d'autres amis, le coté affectif du couple est mis de coté. Elle reprendra goût à la voile tout naturellement. Pas forcer.
Et Jorge a bien résumé le blèm.
Je vous souhaite de futures heureuses navigations.

21 juil. 2009

Hello tout le monde ;-)
[i][b]L’année scolaire fut dure[/b], et je pensais que cette balade lui changerait les idées. Il n’en fut rien, bien au contraire. [/i]

Amha, moral a zéro, soucis dans sa tête, etc...
Normal, les temps sont durs pour tous...
Surtout si c'est quelqu'un qui connait la voile.

Je serais tenté de dire d'y aller doucement...
Laisse là se " reposer " moralement ", quelques petites sorties courtes, histoire de dissiper ses soucis...

Pas la peine de la forcer a des ballades plus longues, tu risques de la dégouter encore plus, si elle n'est pas bien moralement.

Contente toi de moins cette année, pour mieux en profiter l'année suivante.

:-)

21 juil. 2009

gestion du stress
Tout cela prouve que la peur est irraisonnée...Bien que démarrer par F6 ce peut être stressant..surtout au prés. Solution possible, reprendre la navigation par tout petit temps F 2 ou 3 et le temps d'une croisière, en évoluant dans la dificulté (Fore du vent, durée de navigation,la confiance peut revenir.
Est-il besoin pour l'équipier de savoir tout faire ? en théorie, oui mais avec le temps tout s'apprend.

22 juil. 2009

hum
..perte d'appetit,nauseuse...et si la dame était tout bonnement enceinte.. :-D

josé

22 juil. 2009

le bon docteur José . . .
a causé ........ :-D :-D :-D :-D

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