Incendie à bord : solution de fond ?

Hello !
toujours dans la même intention de conceptualiser le voilier de voyage le plus sûr possible, à la lecture des experiences sur le feu à bord, je me suis dis qu'un voilier ne serait pas idéal s'il ne proposait pas une solution à ce type de problèmes.

Après avoir principalement considéré cela comme un risque incontournable que l'on pouvait seulement surveiller en continu.

Mais, cela ne me satisfait toujours pas... Du coup, je me repose la question, de la façon la plus extrême qui soit : on part d'un container vide, en acier : il est possible de faire un feu de bois n'importe où sans nécessairement transformer le container en four de verrerie.

A partir de là, on itère : qu'est ce que l'on peut ajouter, et qu'est-ce qu'il ne faudrait pas ajouter, pour qu'un feu quel qu'il soit ne puisse pas se propager davantage ?

Par exemple : si on fait un feu directement sur une surface en epoxy, (sachant que l'epoxy brûle), est-ce que l'expoxy seul va propager l'incendie en l'absence de chaleur ? (sous entendu, si un bout de l'epoxy brule, alors l'ensemble de la surface va brûler)

De façon générale, quels sont les matériaux qui vont pouvoir réellement prendre et entretenir le foyer ? (le tissu, ca brûle vite, mais à moins d'être dans un placard, ca ne suffit pas à entretenir un foyer)

Il serait théoriquement possible, si les contraintes ne sont pas trop fortes, d'isoler chaque élément capable d'allumer un feu, et de faire en sorte que s'il brûle, il brûle en paix, et ne fasse rien brûler d'autre.

Cela implique aussi de circonscrire chaque élément source potentiel d'incendie d'un périmètre suffisant pour qu'il n'ait rien à portée pour le transmettre. En particulier, le moteur devrait être isolé par des parois résistantes au feu comme à la température. Tous les appareils électriques ou chauffants enfermés (exemple : le groupe eau, que l'on ne fait pas trôner au milieu du carré), doivent être enfermés et isolés de façon à pouvoir brûler eux aussi tout seuls, sans embêter personne.
Et à l'inverse, ne rien enfermer qui ne soit pas nécessaire.
Pour le parc de batteries, l'isolation doit être monstrueuse, considérant la vitesse et l'énergie que sont capables de déclencher leurs courts-circuits.

Et par ailleurs, ce même principe serait d'interdire tout élément permettant de créer un feu (même un simple fil) dans un endroit qui serait capable de l'entretenir. (les équipets, les carburants ...)

Mais, potentiellement, cela ne serait pas suffisant ... Il reste des trucs qui permettent d'alimenter le feu, c'est tout ce qui est ajouté à l'usage, et en particulier la saleté (la poussière, la graisse, ca brûle super bien, surtout dans un endroit confiné). Mais à cela aussi, il peut être possible d'apporter une solution : états de surfaces très faciles à nettoyer (le rêve : à grande eau ! :D)

Est-ce que ce genre de principes vous sembleraient possibles ? Et du coup, quelles seraient les contraintes en pratique ? (potentiellement, elles seraient énormes)

L'équipage
04 mai 2018
04 mai 2018

Peut être une bonne idée pour un achat groupé: Stage de 5 Jours incluant la survie et la lutte contre l'incendie en version course et plaisance, ça existe.
Félicitations pour cette prise de responsabilité mais le sujet à été maintes fois débattu ici (seulement débattu).

04 mai 2018

La meilleur technique, supprimer l'oxygène et le remplacer par un gaz inerte. Rien ne brulera.
D'accord, la vie a bord va être difficille...... :acheval:

Tu oublies deux types de foyers qui n'ont strictement rien à faire de l'oxygène : les feux électriques et les feux de métaux.

Ton dispositif risque même d'empirer les choses si des gaz de pyrolyse en température suffisante pour leur auto inflammation rentrent en contact avec de l'air frais à la suite du viol de ton enceinte de confinement (par exemple attaquée par la chaleur dégagée par un conducteur électrique surchargé).

04 mai 2018

"que toutes les formes de métaux en poudre ne sont pas autorisées à bord"
Alors vire les feux de détresse...

Pour le feu de métal, il n'y a qu'un moyen de lutte : écarter ce qui peut étendre le foyer et recouvrir avec du sable chargé (on n'en a pas sur un bateau).

Il n'y a pas que le sodium, il y a le lithium (qui a une réaction analogue au contact de l'humidité ou de l'eau) mais aussi certains alliages d'alu (c'est d'ailleurs très spectaculaire quand on fait brûler une voiture).

Pour atténuer le propos concernant les batteries "modernes" j'ai déjà examiné des batteries qui ont subi des emballements thermiques réels (dans la vraie vie) et expérimentaux.

De toutes ces expériences, il ressort que, pour les batteries LiFePo4, les emballements se stoppent d'eux même avec un dégagement thermique limité à une dégradation du plastique de la paroi et, pour les autres (et en particulier les LiPo) des effets inadmissibles dans un navire (gaz chauds enflammés toxiques, projections corrosives, très fort dégagement de chaleur).

Encore une fois, je pense que c'est plus une prise de conscience des dangers directs ou croisés de chaque élément présent à bord qui sera efficace que des dispositions techniques au-delà du respect des règles de l'art.

Dans les "classiques" des causes "exotiques", tu as le chiffon imbibé d'huile de lin pour nourrir le bois.
Roulé en boule, en été, dans un milieu aéré, il peut s'enflammer seul.

Tu ne le sais pas, tu ne prendra aucune précaution.
Tu le sais, tu prendras des précautions (le mettre dans un récipient fermé).

Sais-tu que le vin est inflammable à partir de 49°?
Laisser une bouteille ouverte ou des récipients contenant du pinard dans un local fermé et chauffé par le soleil sur la coque (j'ai relevé des températures de l'ordre de 115° sous des planches de bord de voitures en Bretagne l'été) va créer une accumulation de vapeurs d'alcool qui seront prètes à nuir à la première étincelle.

Tu ne le sais pas : tu ne finis pas tes verres.
Tu le sais, tu finis les bouteilles pour conserver le pinard à l'abri à 37°C dans l'estomac.

Tu portes des lunettes?
Bien entendu, tu ne les pose jamais dans un endroit qui peut être soumis aux rayons du soleil...

Les causes d'incendie sont multiples et dans un éventail très large.
La malchance a beaucoup d'imagination...

04 mai 2018

Premier postulat : un bateau fireproof ne doit surtout pas être waterproof

05 mai 201805 mai 2018

Cette notion du "triangle du feu" est antique, très incomplète et totalement abandonnée de nos jours puisque les pompiers ayant observé que cette notion de triangle était "boiteuse" parlent plutôt maintenant du "tétraèdre du feu" qui fait intervenir le concours des circonstances.

Cette notion offre, en outre, l'inconvénient de ne définir que l'origine des incendies (ce dont se servent les pompiers pour éteindre les incendies) sans permettre d'en déterminer les causes (ce qui est nécessaire pour comprendre pourquoi un foyer a été généré et comment il a entrainé un incendie ce qui est une autre histoire) or, ce qui nous intéresse ici : ce sont les causes.

Tu peux parfaitement déclencher un foyer sans température avec juste une énergie d'activation (par exemple polymérisation) et l'entretenir sans le couple carburant/comburant (feux de métal). D'autre part, réduire un foyer à du "feu" ou un "incendie" est insuffisant pour en comprendre le mécanisme de ses causes.

Dans le cas précis des deux types de foyer auxquels je faisais allusion, tu peux supprimer le comburant, tu ne supprimera pas le foyer.

Un fil rayonnant de la chaleur par effet joule le fera toujours dans le vide ou sous l'eau, un métal mis à feu brûlera toujours si tu le plonges dans l'eau (essaye avec tes feux pyrotechniques).

Parce que, sur ton navire, tu n'as pas de circuit électrique?
Aucune pièce en alliage d'alu?
Aucune batterie "moderne"?

04 mai 2018

Ben, je ne souhaite pas spécialement à proposer un dispositif, je cherche plutôt des solutions en fait :p
Du coup, ca donne : ok, sur ce type de feux, on fait quoi ? Si on ne peut rien faire (ce qui me semble probable, c'est typiquement le cas de la batterie lithium qui prend feu), il reste toujours possible de faire en sorte que le feu reste petit, et à l'écart. Mais si même ca ca ne suffit pas, ok, faut faire quoi, laisser la batterie à l’extérieur prête à être balancée à la flotte ?
Mon intention initiale, à travers ce fil, c'est surtout de brainstormer et voir jusqu'où ca emmènerait de vouloir créer un bateau fireproof par essence (jeu de mot inside)
Sinon, le feu de métaux, je ne connais pas. Cela ne se règle-t-il pas simplement en disant que le sodium pur et que toutes les formes de métaux en poudre ne sont pas autorisées à bord ? :D

04 mai 2018

Ben, je ne souhaite pas spécialement à proposer un dispositif, je cherche plutôt des solutions en fait :p
Du coup, ca donne : ok, sur ce type de feux, on fait quoi ? Si on ne peut rien faire (ce qui me semble probable, c'est typiquement le cas de la batterie lithium qui prend feu), il reste toujours possible de faire en sorte que le feu reste petit, et à l'écart. Mais si même ca ca ne suffit pas, ok, faut faire quoi, laisser la batterie à l’extérieur prête à être balancée à la flotte ?
Mon intention initiale, à travers ce fil, c'est surtout de brainstormer et voir jusqu'où ca emmènerait de vouloir créer un bateau fireproof par essence (jeu de mot inside)
Sinon, le feu de métaux, je ne connais pas. Cela ne se règle-t-il pas simplement en disant que le sodium pur et que toutes les formes de métaux en poudre ne sont pas autorisées à bord ? :D

04 mai 2018

Nemo: J'apprécie d'habitude tes avis très techniques, mais permets moi de te rappeler le triangle de combustion dont chaque coté est déterminé par:
Carburant, comburant, température.

05 mai 2018

On s'éloigne "un peu" du voilier...
Feux d'origines électrique, hydrocarbures, friteuses etc.

04 mai 201804 mai 2018

@Dica : j'aime ! Ca c'est créatif. En pratique, c'est réellement un facteur à considérer : les poches de gaz piégées ne devraient pas contenir d'O2. Potentiellement, c'est réalisable. (avec des volumes de mousses sans oxygène) Évidemment, ce n'est pas applicable à tout le voilier, sauf à résumer le voilier à une planche à voile :D
 
@Darwin : oui, mais si l'humain est un élément de la lutte, c'est un élément aussi bien capable de prouesses que défaillant par nature. Par contre, si le stage inclu des notions de protections passives et permanentes applicable, ca m'intéresse.
L'un des principes utile, je pense, c'est que le feu se propage en rampant aux plafonds : c'est donc là qu'il faut vraiment trouver le minimum de trucs à capables de propager les flammes (à commencer par la graisse)

04 mai 2018

Après avoir vu des tests de pompiers, il s'avère que la fumée accumulée au plafond, même sans présence de flammes, va chauffer de plus en plus et s'auto-enflammer au bout d'un certain temps. Donc même si seule une banquette prenait feu, il est fort à parier que le feu se déclencherait inexorablement. C'est je crois pour cette raison qu'il existe dans les bâtiments des trappes d'évacuation des fumées

04 mai 2018

Si on en arrive là, c'est trop tard, c'est que trop de truc a brûlé.
Je pense qu'il doit être possible de faire en sorte qu'un feu s'éteigne de lui-même avant d'en arriver là.

Un moyen efficace et simple consiste à connaitre les risques afférents à chaque élément à bord et à l'écarter de toute éventualité d'être mis en condition de brûler.

Un exemple : le court-circuit.
Un fil en présence d'un excès de courant consécutif à un CC va chauffer.
Rapidement, cet échauffement va mettre à feu l'isolant.

Si les cheminements des câblages électriques sont à distance de tout élément inflammable, un CC n'aura aucune autre conséquence que détériorer le fonctionnement de ce qui est alimenté.

Un autre : le gazole.
Le gazole est ininflammable en dessous de 70°C.
Il faut part conséquent qu'aucune partie du circuit de stockage et d'alimentation du gazole puisse être à proximité d'un élément chaud et que, en cas de fuite, l'épanchement soit dirigé vers un réceptacle frais.

Un autre : les tissus, les mousses, les panneaux mobilier ne brûlent que si ils ne sont pas ininflammable. Les tissus comme les mousses, comme les panneaux existent avec des traitements leur permettant soit de retarder la diffusion du feu (cf norme auto 10cm/mn voir classification plus dure).

Connaitre la liste des produits inflammables présents à bord et leurs point éclair et point d'auto-inflammation pour prendre des décisions de stockage adaptées.

Etc.

04 mai 2018

Pourquoi recommander un stage de feu ?
Parce que ÇA CHAUFFE ! Toutes les théories du monde ne servent à pas grand chose si l'on n'a pas un minimum de pratique.
On le voit d'ailleurs au premier stage.

04 mai 201816 juin 2020

Solution extrême: le bateau en granit bien sûr ! :pouce: :topla: :jelaferme: :acheval: :acheval: :acheval: :pecheur:

05 mai 2018

Bonjour,
en fait, rien à cirer des théories, triangle, tétraède ou autre masturbation de cervelle, si tu n'as pas réussi à maîtriser un départ de feu sur un bateau en polyester ( parce que plastique, ça fait un peu plastoc ) dans les trente secondes, tu n'as plus à te poser de questions. Simplement à laisser cramer le bateau et à sauter à l'eau avant que ça ne devienne trop chaud pour tes fesses.

Réaction absurde pour plusieurs raisons :

1°) un feu ne se communique pas instantanément à l'ensemble du bateau.
Réfléchir deux minutes avant de se jeter à l'eau (sens du vent, aliments au feu à proximité, etc.) permettrait d'envisager un sauvetage moins "primaire" que sauter à l'eau.

2°) quitte à réfléchir et à objectiver ce qui se passe, il peut être possible d'isoler le feu et de limiter son extension.

En un mot comme en cent, utiliser sa tête et pas ses muscles.

D'où l'intérêt du être informé voire formé.

05 mai 2018

"utiliser sa tête et pas ses muscles"

C'est le début de la bonne solution, mais c'est aussi ce qu'il y a de plus difficile à faire, surtout en cas de feu dans un espace restreint sans possibilité de se mettre à l'abri. Et là, faut bien admettre qu'on est plutôt mal préparé à ce genre d'événement.

Phare du monde

  • 4.5 (37)

2022