Jeanneau réputé vulnérable à l'osmose ?

J'hésite à hiverner sur ber mon Sun Odyssey 30 chaque année. Un chantier naval informe que spécialement les Jeanneau seraient vulnérables à l'osmose. Vrai ?

Autrement dit, avec un antifouling annuel et laissant le bateau dans l'eau à l'année, y aurait-il le risque d'osmose ? A préciser, le bateau est en eaux douces, Lac Léman.

Vos avis seraient très appréciés, merci par avance.
Manu

L'équipage
02 avr. 2019
02 avr. 201902 avr. 2019

et comme en plus posé sur bers à terre, les patins enfoncent la coque, et la quille rentre dans le fond de coque ..
gagne du temps benne le de suite.

Hier, j'ai eu l'idée du siècle, le stockage des bateaux sur coussin d'air.
Poids repartis comme dans l'eau, la structure n'est pas abimée
Pas de contact avec l'eau pas d'osmose
J'ai déposé le brevet

À condition qu'il n'y ait pas d'humidité entre le coussin et la coque.
Un simple sac à drisses le long du roof peut provoquer des cloques ...

02 avr. 201902 avr. 2019

Bonjour

ni plus ni moins que d'autres bateaux en fibres de verre en eau douce
faut pas angoisser pour çà
profiter du navire et quand le problème apparaîtra un traitement réglera le problème

Amicalement

franck

02 avr. 2019

bonjour,

Tous les bateaux en polyester sont plus ou moins sensibles à l'osmose. On dit souvent que l'osmose est la maladie du polyester. La qualité de réalisation et des matériaux choisi influe juste sur le fait que celle-ci arrivera plus ou moins vite.
Le phénomène est du à la porosité des polymères (tout plastique est plus ou moins poreux) et à la présence de traces résiduelles de catalyseur dans l'épaisseur du stratifié. La différence de salinité entre l'eau et le catalyseur pousse se dernier à migrer au travers de la coque, ce qui à terme peux conduire à la formation des cloques. En fonction de la qualité de la résine, de sa porosité, de la qualité du dosage de catalyseur et de son homogénéisation, du temps laissé à la résine pour polymérisé, le phénomène peux donc être plus ou moins présent.

Les Jeanneau (et Bénéteau ?) d'une certaines époque (je dirais après 1990 et jusqu'en 2000, mais c'est très subjectif) sont effectivement réputés plus sensibles à l'osmose que d'autres bateaux (à chaque fois que je vais en Angleterre et que je discute avec un local, une des première questions sur mon Attalia est de savoir si je ne suis pas trop embêté avec l'osmose). De mes différentes lecture, cela viendrait du fait que sur cette période, il y aurai eu des choix de produits et de mise en œuvre (en particulier les temps de post-cuisson et de conformation) qui aurait favorisé la sensibilité de ces coques à ce phénomène.

Hiverner son bateau à sec ou non ne changera pas grand chose à l'arrivée ou non de l'osmose (ce n'est pas les quelques mois à terre qui changerons la vitesse du processus sur plusieurs années), mais te permettra de prendre le temps d'inspecter ta coque à la recherche d'éventuelles cloques et de les traiter (ouverture, rinçage, séchage, rebouchage) si cela reste localisé. En cas d'une problématique plus étendue, il faudra envisager des traitement plus complexes. Dans tous les cas, le laisser à l'eau ne permet que de se cacher les yeux pour ne rien.

Tout bateau a ses problèmes de vieillissement (le taret pour le bois, la corrosion pour les acier et alu, l'osmose pour les polyester ...) qui surviendront tôt ou tard. Mieux vaut surveiller pour traiter au plus tôt dès l'apparition des premiers symptômes (non, je ne suis pas publicitaire dans le pharmaceutique) plutôt que de croire qu'il existe des bateaux parfait qui ne vieillissent pas ou des solutions miracles qui permettent de ne rien faire.

02 avr. 2019

gwenc d'où tiens tu tes infos concernant l'osmose pour les bateaux de 90 a 2000 .

02 avr. 2019

En fait, le fournisseur de résine avait modifié sa formulation sans en aviser ses clients, constructeurs généralistes.
Le plus touché fut Bénéteau qui dut rappeler de nombreux bateaux livrés neufs peu de temps auparavant. Au moins Wauquiez fut également touché si ma mémoire ne flanche pas trop

18 mars 2024

Oui c'était en 1985. Et oui, Wauquiez était également touché. J'avais visité un Hood 38 construit en 1985 (le dernier ?) qui à peine mis à l'eau en était ressorti pour passer 6 mois sous un tunnel chauffé puis être restratifié.

02 avr. 2019

L'apparition d'osmose sur des bateaux quasiment neufs c'était plutôt vers 1985.
Cela venait d'un catalyseur à bas coût utilisé par les chantiers à l'époque.

03 avr. 2019

Les polymères ne sont pas poreux , il serait trop long d'expliquer la porosité , mais le phénomène d'osmose est en fait une réaction chimique dite " hydrolyse " , qui débobine le polymère . Ce qui faut comprendre , c'est que toute réaction chimique est en fait réversible , et que la polymérisation des polyester n'y échappe pas . Sous l'effet de la pression de l'eau ( salée ou non ) et de sa température , le polyester se casse en molécules secondaires plus petites en libérant de l'acide acétique ( l'odeur de vinaigre ) . Le phénomène est plus ou moins étendu ou dense , variable avec les types de gelcoat ( isophtallique ou téréphtalique ) , leur épaisseurs , la couleur qui impacte le rapport volumétrique pigmentaire etc ...
L'accident de Bénéteau en 1985 ne venait pas de la résine polyester , mais du péroxyde de MEK ( méthyl ethyl cétone ) , dilué à tort dans de l'éthylène glycol en lieu et place du MEK plus léger . La présence de glycol a entraîné une faiblesse du polyester déclenchant prématurémment de l'osmose .
En conclusion , l'osmose n'est en aucun cas une faiblesse du polyester , et se traite par rabotage du gelcoat , séchage de la coque et application d'une forte couche d'époxy sans solvant .
A noter pour ceusse qui sont en contact avec nos amis anglais , que l'osmose des polyesters n'est pas géographique et que les UPE ( unsaturated polyester ) et qu'a ma connaissance ( je travaillais un leader mondial des résines avec des usines en angleterre ) , leur formules et process , n'étaient pas plus en avance ou retard que les autres . La seule différence étant que les chantiers anglais n'hésitaient pas à fortement échantillonner les épaisseurs tant de gelcoat que de stratifiés .

03 avr. 201903 avr. 2019

Tout a fait , on peut débattre de cette précision de language , car en effet , si on utilise le mot osmose , on engage des phénomènes d'ordre physique , mais si on parle d'hydrolyse , on engage qu'un phénomène chimique .
Je me demande dans quelle mesure le mot osmose est bien indiqué pour qualifier cette dégradation du polyester . Ce que nous avions constaté à l'époque , étant fournisseur de Bénéteau , c'est qu'il s'agissait bien d'une dégradation chimique due à la faiblesse engendrée par le peroxyde de MEK fournit par La Châlonnaise des Peroxydes . La dégradation se propageant à l'intèrieur du stratifié , on avait parlé d'influence de la pression de l'eau et donc de pression osmotique . Est ce le mot approprié ? Toujours est il que les critères influençants le phénomène de dégradation sont clairs :
1/ La qualité du polyester ( iso , téré ) ainsi que la qualité du gelcoat
2 / la température de l'eau et sa salinité
3/ la qualité du blocage de la réaction du polyester qui induit sa stabilité . Une post cuisson , le mode de moulage ( infusion , contact etc ... ) influence forcément le résultat .

03 avr. 2019

@ Safioran
tu dis "le phénomène d'osmose est en fait une réaction chimique dite " hydrolyse " " , qui débobine le polymère."

Il y a là un raccourci qui peut porter à confusion. L'hydrolyse du polymère (réaction chimique) entraine une augmentation de la force ionique s'exprimant à l'intérieur de la résine - et c'est cette force ionique qui entraîne l'osmose (phénomène physique) de par la différence de pression osmotique entre le milieu extérieur et le milieu intérieur.

Je suis sur que tu approuveras cette précision de langage, comme nous apprécions tes précisions techniques de professionnel dans le domaine des peintures et résines.

03 avr. 2019

L'osmose résulte d'une différence de pression osmotique, laquelle dépend de la différence de force ionique entre deux solutions séparées par une "membrane semi-perméable"... Expérience de Dutrochet.
Mais l'usage du mot "osmose" a évolué dans divers emplois, notamment industriel ou technique, mais aussi dans un sens plus général d'influence réciproque ou d'inter-imprégnation.
On le retrouve dans l'osmose inverse, procédé qui consiste à appliquer sur une solution une pression hydrostatique (hydro pour l'eau) supérieure à la différence de pression osmotique des solutions de part et d'autre de la membrane.
L'eau osmosée peut atteindre une qualité ultra-pure, dont on mesurera la résistivité électrique jusqu'à 18 Mohm/cm.

Dans le cas des polyesters, je crois que le phénomène s'accélère du fait que la présence de molécules d'eau favorise la dépolymérisation par hydrolyse (encore hydro), et donc l'apparition des sites actifs sur le plan force ionique.

02 avr. 2019

Du coté de tes interlocuteurs British, il est forcément de bon ton de critiquer les bateaux Français (premiers constructeurs mondiaux) alors qu'ils s'estiment être les seuls "vrais marins" et "vrais plaisanciers" au monde...

02 avr. 2019

Cela deteins aussi sur les bretons qui pensent idem par rapport aux mediterranees!
Le meme secarismes sur la planete!

02 avr. 2019

les résines polyester n'ont pas toutes les mêmes qualités,
les process de fabrication non plus
l'atmosphère des chantier aussi n'était pas toujours bien contrôlée
Ce sont pas mal de paramètres mal contrôlés...
Quand on sort son bateau de l'eau pendant plusieurs mois comme 4 mois par an il n'y a plus d'attaque osmosique, les bulles percées évacuent le "vinaigre" on rebouche avant remise à l'eau, et personne ne doit dire que ça ne sert à rien!

02 avr. 201902 avr. 2019

@gwenc_hlan, pour info, les anglais au début du polyester ne mettaient pas de gel-coat!!! C'est de chez eux qu'est venu l'osmose!!!

02 avr. 2019

On ne devrait pas autoriser de tel post ,en titre ,ce sont des attaques envers des marques , malgré le point d interrogation.

02 avr. 2019

Les Jeanneau ne sont pas plus vulnérables à l'osmose que les autres bateaux des chantiers généralistes : Bénéteau, Dufour, Hanse, Bavaria etc....
La navigation en eau douce est un facteur aggravant à l'apparition de l'osmose.
Les molécules d'eau douce sont de taille plus petites que celles d'eau de mer donc cela facilite le passage au travers du gel-coat.
La température de l'eau a son importance aussi, il y a beaucoup de bateaux aux Antilles touchés plus rapidement par l'osmose.

02 avr. 2019

Les molécules d'eau sont des molécules d'eau, salées ou pas :-)

02 avr. 2019

L'osmose est un phénomène physique qui apparait quand deux solutions de force ionique différente sont séparées par une membrane "perméable". Les molécules de solvant, l'eau en l'occurrence, migrent à travers la membrane du milieu le moins concentré vers le milieu plus concentré.
La résine polyester est perméable, elle contient un peu d'eau et possède des sites ioniques en quantité, surtout quand un peu de dépolymérisation a produit de l'acide acétique. Le gelcoat est là pour protéger la résine. Il est beaucoup moins perméable, mais il vieillit aussi et des nanofissures finissent par laisser l'eau entrer... et on a des cloques qui puent le vinaigre.
L'eau douce a une force ionique moindre que l'eau de mer, l'osmose n'en sera que plus facile...
Sortir le bateau permettra à la coque de sécher un peu, mais les manutentions favorisent la création des fissures. Dilemme !

02 avr. 2019

Désolé, mais Hanse propose ou proposait des coques en epoxy,
châssis en acier galvanisé, tous les poids centres

02 avr. 2019

Bien d'accord avec toi. MM

02 avr. 2019

Ben non, l'eau de mer c'est pas de l'eau douce. Et cela joue pour l'osmose.

02 avr. 2019

Différence de potentiel électrique?

02 avr. 2019

Grand merci pour votre réactivité et vos explications utiles, qui me laissent toutefois dans le dilemme, comme dit Duduche.

02 avr. 2019

Bonjour.
J'ai un Poker qui est en eau douce et j'ai aussi ce problème d'osmose avec de grosses cloques.
Traitement prévu l'année prochaine.
Je ne sais pas si c'est récurent mais en tout cas vu son âge et son manque d'entretien sérieux apparent je ne suis pas surpris.
Il sera bientôt comme "neuf".

28 oct. 2023

Précieux....

18 mars 2024

Ça s'est de l'infos. Un grand merci.

03 avr. 2019

Bonjour,

J'avais lu en son temps que l'alternance eau douce / eau salée était néfaste et accélérait le risque d'osmose.
Si le bateau ne séjourne qu'en eau douce, il n'y a pas plus de risque que ça...

03 avr. 2019

Je pense que ta lecture t'aura enduit d'erreur :litjournal: :oups:

03 avr. 2019

Je pense que ta lecture t'aura enduit d'erreur :litjournal: :oups:

03 avr. 2019

Je pense que ta lecture t'aura enduit d'erreur :litjournal: :oups:

03 avr. 2019

Quelle chance, mon Jeanneau sun od 43 de 2002 a une coque en vynilesther….pas de problème avec l'osmose,donc.

09 avr. 2019

Bonjour fleurdelys ..... Comment vas-tu ??
Je viens de voir que tu cherchais de nos nouvelles il y a plus d'un an !!! Hahahahaha ..... mais nous aussi on cherchait à te retrouver !! Bon .... réponds-moi ! Marie.

04 avr. 2019

Pas sur, même Hanse ne garanti pas qu’il n’y aura jamais d’osmose sur une coque epoxy, alors le vinylester...

04 avr. 2019

Y' a 15 ans j'ai acheté sans savoir un Baracuda a la Réunion quand on l'a sorti de l'eau y'avait des cloques de partout monsieur de Sygoyer un vendeur de résine et traitement en tout genre que nous connaissions bien et a qui nous avons demandé conseil nous a dit un coup de peinture et c'est bon ben Azala flotte toujours!!!

05 avr. 2019

la concurrence à fait courir un bruit sur les bateaux Jeanneau, un autre bruit courait aussi sur les Bavaria à une époque. C'est la concurrence, c'est comme ça ! Mais il faut le savoir. J'ai un vieux jeanneau d'une quarantaine d'année, ben oui il a des petites cloques minuscules, il ne coule pas, il va de l'eau douce à l'eau salée et inversement (c'est un très bon antifouling) . J'avais un Dufour, c'était pareil ! Un copain avait un Bénéteau, c'était pareil. Les autres je ne sais pas. Mais il faut se dire que l'osmose est une mine d'or pour les chantiers qui font payer très cher des traitements qui ne sont pas garantis plus de 5 ans et ce qui leur permet de racheter à bas prix des bateaux d'occasion.

28 oct. 202328 oct. 2023

J'ai vu une vedette partir à la déchetterie avec des cloques grandes comme des soucoupes de tasse à café. En appuyant fort au centre un a fait un trou avec le doigt. C'est sur et certain que l'osmose c'est un truc bidon de pros pour faire du fric...!! Le chantier a prévenu le client qu'il ne voulait pas traiter. Ce dernier était furieux. Personnellement j'ai traité l'osmose sur mon voilier qui avait passé 37 ans dans l'eau il y avait des cloques assez localisées. Au pelage TOUTE la coque puait le vinaigre y compris aux endroits sans cloque. La raison : avec le temps le gel-coat devient poreux et les cloques se forment beaucoup plus difficilement. Le traitement tient toujours après 8 ans mais pas impossible que les cloques réapparaissent bientôt.

05 avr. 2019

Les Jeanneau pas plus que les autres de la même époque (sauf l'accident industriel de Beneteau au milieu des années '80).
Pour ce qui est de mon expérience perso, notre ancien bateau (Jeanneau Attalia) a présenté ses premiers signes d'osmose (assez généralisé sur la coque) après 17-18 ans en ayant séjourné quasi toute sa vie en eau salée fraiche (Bretagne sud et Pays-Bas). Il a eu droit à un traitement professionnel de qualité mais classique. Je l'ai revendu en 2011 et rien n'était réapparu.
Mais ce n'est pas à partir d'une expérience qu'on peut tirer une statistique.

28 oct. 2023

Comme le dit Domde, TOUS les bateaux en polyester non traités sont osmosés. Avec le temps, tous les gel coat deviennent poreux. Peu au debut, et on observe des cloques et de plus en plus, du coup, plus de cloques. Ce qui fait dire à certains : " mon bateau n'a pas d'osmose".
Pour éviter les problèmes, 2 solutions : soit laisser le bateau au sec plus de 6 mois par an, soit faire sécher et remplace par de l'epoxy.
Nous, on a changé l'epoxy tous les 20 ans.

28 oct. 2023

Pourquoi le -1 ?
C'est tout à fait vrai.

29 oct. 2023

il y en a assez de ce système anonyme. mais il ne faut pas le dire.

Phare du monde

  • 4.5 (196)

2022