La collimation

La collimation

Ce mot , utilisé par les sages qui grâce à leurs lunettes astronomiques et autres instruments savants ont su placer le HAVANA à GIJON et accessoirement les continents sur les cartes , fut pour nous le fil conducteur de cette BARQUERA 2005.
Après un départ dans les molles sous un soleil bienvenu , nous prîmes une option vers l’ouest annonciatrice de vents plus forts afin de faire marcher notre coursier , un peu lourdaud certes mais d’une vaillance à affronter la haute mer sans faiblir .
Malgré les prières aux dieux , sacrifices et autres sabbats Gaéliques , Neptune et Eole ne nous entendirent point .
POINT , ça y est le mot est dit , où sommes nous ?
C’est là que la collimation entre en jeu .
As-tu le sextant du capitaine ? Un peu raide celle là me répond-t-on (Q pour les initiés). Et voici qu’il sort son instrument magique .
« Tout d’abord faire la collimation ! L’image de droite doit être parfaitement dans le prolongement de l’image de gauche , sans décalage et sans faire de politique , cet écart instrumental minime est primordial dans la précision de notre positionnement futur sur la carte » , nous enseignât-il .
Le reste ne fut que rigolades et bonnes blagues : mater le soleil , le descendre sur l’horizon , le mouiller un peu , le sécher , le remouiller ensuite , puis le faire tangenter sans trembler et en anticipant les mouvements de la mer et du navire . Ha , ha , facile !
Puis on redescend pour jouer avec les livres , les crayons , les arcs , les flèches , actionner tous les sinus pour les retrouver dans un mouchoir sur la carte .
C’est ici que la deuxième collimation entre en jeu , il s’agit de celle située entre nos deux yeux . Celle là est plus difficile à maîtriser car elle peut être le fruit d’un passé plus ou moins lointain de certaines dévotions sacrifiées à Bacchus . Certains mélanges pouvant être fatals à la précision de nos déplacements , et pas seulement ceux sur la carte .
Après quelques tâtonnements , jusqu’à 65 miles pour ma part , nous recalâmes notre estime , estime ( de soi ) soit dit en passant qui nous fit un peu gonfler le torse quand nous vîmes , après trois jours de mer , grandir la baie de GIJON . Un dernier relèvement sur les amers remarquables , cap PENAS , HAVANA , puis nous embouquâmes le chenal d’entrée et passâmes la ligne d’arrivée sous spi .
L’accueil à l’arrivée fut à la hauteur de notre exploit , le port tout entier nous fit la fête. Après les formalités d’usage , journalistes , photographes , direct à GIJON TV , la découverte des lieux fut très courte avant de repartir , mais nous pûmes quand même refaire l’avitaillement en solides et liquides .
Le signal du départ étant donné , tel un diable , la machine articulée ressortit de sa boite et le jeu reprit les trois jours suivants .
Collimation , collimation , observation , précision , perfection , nous rigolâmes encore longtemps et firent chauffer la CASIO pour retrouver enfin Pornichet .
Ah oui j’oubliais , les dauphins , les baleines , les couchers de soleil , les nuits étoilées, les manœuvres de voiles , les coups de soleil , les coups de vents , les bannettes humides , la navigation gastronomique mais je n’ai plus le temps . Plus tard peut-être sinon il eut fallut en être .
Un dernier conseil enfin , pour la deuxième collimation , le réglage est simple il suffit de se cacher un œil !

Mai 2005 ,Olivier , extrait de « Mémoires de BARQUERA » Tome XVI.

L'équipage
04 oct. 2009
05 oct. 2009

Ah, ça c'est un fil pour Clarivoile
qui vient juste d'apprendre qu'il existe les GPS :-)

Feu sur l'épi Dellon, à l'est de l'ancien Lazaret à Sète

Phare du monde

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2022