La déconstruction, ça coûte combien ?

Ce que coûte – vraiment – la déconstruction des vieux bateaux de plaisance (2 exemples-types)

La déconstruction des bateaux de plaisance hors d’usage (les célèbres BPHU) fait toujours couler beaucoup d’encre. Les tarifs des déconstructeurs sont parfois confus, on ne sait pas précisément ce qu’ils recouvrent, le coût final se noie dans le flou artistique souvent incompréhensible. On en a ici bien des échos.

• Que coûte réellement, l’élimination (propre autant que possible) d’un bateau de plaisance en plastique ?
Pour le savoir, nous avons interrogé un déconstructeur sérieux (DDNR) en lui présentant le cas fictif de deux plaisanciers, dont les bateaux vétustes (et sans doute mal entretenus) leur coûtent trop chers. ()
• Nous avons choisi des bateaux de moyenne croisière et de croisière côtière que nous pensons représentatifs : un Arpège (Dufour) de 9,00 m construit en 1976 (appartenant à Paul) et un Love-love (Jeanneau) de 6,04 m construit en 1978 (appartenant à Pierre). Le premier étant basé à Sainte-Maxime (83), le second à Port Haliguen (56). DDNR a accepté de jouer le jeu et nous a proposé deux devis que nous tenons à votre disposition.
Nous avions demandé des estimations réalistes et complètes ; les voici.
• L’Arpège
Si nous avons bien compris, le prix du démantèlement est estimé en fonction du poids total (2 300 kg) ; les constituants sont globalement repris à 0,98 € le kilo, soit 2 254 €. Le moteur Volvo de 12 CV (revalorisable) est estimé à 450 € (ou plus selon son état) et vient en déduction du coût total. Comme d’ailleurs le gréement pour 80 €. Ce qui ramène la facture (reprise moins les déductions) à 1 724 € plus une TVA de 337,90 €. Total 2 061,90 €
• Le Love-love
Là, c’est évidemment moins cher. L’évaluation de départ (1 200 kg + lest 470 kg) repris sur les mêmes bases : 715,40 € sur lesquels la valeur du moteur (HB) est de 180 € et celle du gréement 90 €. Cela nous amène à un total brut de 445,40 € avec une TVA de 87,30 €. Coût pour le plaisancier : 532,70 €.
• Contrairement à ce que nous pensions jusque-là, ces prix incluent le transport. Hormis les cas particuliers, nécessitant un grutage ou un renflouement, ils sont nets pour le plaisancier. Celui-ci doit être présent lors de la prise en charge, pour remettre les papiers du bateau et signer l’acte de vente de l’épave. C’est tout. Au préalable, il aura payé (d’avance) la prestation, soit par chèque, soit par virement bancaire.
Tels sont les chiffres et telle est la formule. Vous les apprécierez vous-mêmes, nous ne les commenterons pas. Notre but était d’apporter un éclairage crédible, public et chiffré sur des cas concrets. Voilà qui est fait.
• Deux dernières remarques
- Pour l’Arpège comme pour le Love-love nous avons précisé plus haut « sans doute mal entretenus » car « bien entretenus » (voir les photos) ces jolis bateaux ont encore de beaux jours devant eux. (Le plastique est inusable)…
- Que DDNR soit remerciée ici de sa collaboration amicale, étant entendu, que nous n’avons aucun lien commercial avec cette société.
(
) Ces prix sont indicatifs et ne sauraient être considérés comme des tarifs standards valables partout.
Maurice Duron

L'équipage
24 mai 2011
24 mai 2011

Clair et précis . Et surtout moins couteux que de laisser pourrir des épaves dans les ports et peut être un choix quand on veux changer de bateau et qu'on ne trouve pas acquéreur .

24 mai 2011

Merci pour ces devis. Juste une précision : quand le bateau est à l'eau, le grutage est-il à la charge du client ou est-ce compris dans la prestation ?

Terje

24 mai 201124 mai 2011
29 mars 2017

Je fais remonter ce vieux fil.
Je ne sais pas comment est la situation est en France mais aux Pays-Bas et en Belgique la situation du marché de l'occasion semble évoluer vite et pas dans le bon sens pour les vendeurs (je parle ici des bateaux de + de 35 ans). Quand est-il pour le prix de la déconstruction ? Des nouvelles récentes ? Je suis très content de mon bateau maintenant mais je ne me voile (ah ah) pas la face, d'ici 5-6 ans quand je voudrai passez à autre chose la déconstruction sera probablement l'issue fatale.

30 mars 2017

Bon, vu le manque d'intérêt pour la question je pourrais en déduire que la procédure normale en cas d'impossibilité de vendre un bateau est de l'amener en mer à en endroit bien profond, ouvrir les vannes et rentrer avec le youyou ? Ou ? (on pourrait imaginer que cette problématique concerne au bas mot des dizaines de milliers de bateaux dans le moyen terme).

30 mars 2017

bonjour a toi pierre3 oui ces tabou beaucoup de gens n 'ont pas dans l esprit de faire déconstruire leurs bateau car certains pense toujours le vendre sauf que un moment ou un autre ces plus le cas et certains encombre les ports et les chantiers .

30 mars 2017

j' avais aussi notion d'un prix de 4 à 5000 E pour un 10 m de 5 tonnes,ce qui fait effectivement environ 1E du kg

30 mars 2017

@Hériona-team, OK, merci pour la réponse. Le manque d'enthousiasme pour cette question tend à confirmer ce que tu écris. Si je me souviens bien tu es un pro. Donc probablement parfois confronté à la tâche difficile de faire passer la réalité aux propriétaires de bateaux.

30 mars 2017

Même peut-être un double tabou, le premier est celui de réaliser que son bateau ne vaut rien après la masse de temps et d'argent consacré et l'autre de réaliser qu'il est hors de question d'en plus devoir payer pour s'en débarrasser (d'ou les vannes ouvertes). Le prix des maisons à poissons au fond de l'eau eux risquent de fort diminuer ces vingt prochaines années.

30 mars 2017

Bonjour Mengam, je retiens 1 EUR du kg. Merci.

04 mars 2021

Un ordre de grandeur du prix
www.francebleu.fr[...]4621574

04 mars 2021

Insolvable le pauvre garçon, on devrait peut etre faire un saintropton... :-)

04 mars 2021

Voir le site de l'APER à propos de cette filière de déconstruction. En gros, cela coûte au propriétaire pour amener le bateau sur le site de déconstruction, puis le coût de la déconstruction proprement dite est pris en charge par l'APER. Voir les FAQ.
Le site: www.recyclermonbateau.fr[...]/

13 sept. 202113 sept. 2021

Bonjour, ce qui n'est pas clair c'est peux t'on en retirer tout ce qui est récupérable par soi avant la livraison au centre de déconstruction : accastillage, équipements etc... c'est alors moins avantageux pour l'APer puisqu'il n'y a plus de déduction du récupérable sur le coût de la déconstruction sauf peut être les moteurs trop anciens, la mature trop voluumineuse, la quille trop lourde.

13 sept. 2021

et est ce que des ridoirs, chaines, ancres, balcons etc... anciens (+ de 30 ans) gardent leurs caractéristiques de résistance notamment malgré leur âge

www.recyclermonbateau.fr[...]bateau/
A ce qu'en dit le site de deconstruction APER : la deconstruction est gratuite, seul le transport est à charge...Donc au mieux amener le bateau ( si possible) au plus proche....

18 août 2024

Bonjour,
Le système par l'APER fonctionne bien, j'en ai "bénéficié" et ça s'est globalement bien passé.
Je conseillerais de bien prendre contact avec l'entreprise qui réalisera la démolition au final pour être bien au clair sur ce qui peut être fait ou pas avant de leur livrer le bateau : le contrat avec l'APER interdit en effet "tout tronçonnage" ; en fait, m'y étant strictement conformé, je me suis aperçu que j'aurai pu récupérer avant transport vers l'issue finale plein d'équipements (plexis hublots, listons, balcons et éléments intérieurs) que j'avais, au vu de cette clause rédigée de façon très impérative, laissé en place. J'ai compris ensuite que cette interdiction de tronçonnage était faite pour contrer les rigolos qui tronçonneraient sur place (avec les résidus dans la nature) et livreraient en plusieurs voyages les morceaux dans la petite remorque familiale ou le petit camion du copain...
Par contre le démolisseur ne voulait pas du moteur des batteries, des équipements électriques et électroniques (jai récupéré) ni des fluides résiduels de toutes natures et tout ça c'était très clairement énoncé.
Donc vraiment bien préciser avec le prestataire final ce qu'on peut et doit faire ou pas, ne pas se contenter du contact rapide vite fait.
Le cout qui reste obligatoirement à charge c'est la manutention et le transport vers l'établissement de déconstruction : prévoir un billet de mille
Et savoir que les contrats sont ainsi faits que le professionnel qui assure manutention et transport ainsi que le professionnel de la déconstruction sont identifiés comme prestataire du propriétaire du navire et que ce propriétaire est responsable de toute l'opération (civil, pénal et financièrement) : exemple, le déchargement du bateau depuis le camion transporteur est réalisé par soit un engin de levage du transporteur soit un ou des engins de levage de l'entreprise de démolition/récupération, ben tout ça c'est sous la responsabilité du propriétaire du navire, lequel n'a en règle générale pas grande compétence technique pour ce genre d'opération... Vécu : les grutiers élinguent le bateau "n'importe comment" je crie à la chef que ça va glisser si on lève, personne n'en a cure et évidemment le bateau retombe, pas de bol, en cassant une pièce du camion. Si le transporteur n'avait pas eu une réaction et un geste très sympa, le cout de la pièce c'était pour ma pomme.
Savoir que l'assurance du bateau n'assure pas ces manutentions et transports là...
Donc se renseigner sérieusement et prévoir une assurance spécifique pour l'opération
Cdlt
JM

18 août 202418 août 2024

@jminet: merci pour les infos précises. Dommage qu'on n'ait pas ça outre-quiévrain.

18 août 202418 août 2024

@Pierre3: chez toi et moi, il semble qu'on en est encore (fev 2023) à la pré-étude du phénomène.
Edifiant.

mobilit.belgium.be[...]-de-vie

18 août 2024

L'APER vivra au moins jusqu'à 2029.

18 août 2024

Polmar je n’arrive pas à lire l’article, problème de qualité photo, cela m’intéresse car les filières de destruction ou de valorisation sont une obligation pour les metteurs sur le marché .

18 août 2024

Le texte officiel arrêté du 28 juin 2024 ici
www.legifrance.gouv.fr[...]9889950


18 août 2024

Merci, cela fonctionne comme pour la pyro, l'obligation concerne les metteurs sur le marché mais l'eco-organisme à un temps d'agrément défini qui peut être renouvelé ou non, le fonctionnement est sous la surveillance d'un commissaire du gouvernement.

19 août 202419 août 2024

l'APER c'est très bien mais ......
c'est à vous de payer le transport jusqu'au site de déconstruction et là c'est une autre chanson ....
pour mon cabernet, posé à l'extérieur d'un chantier, le déconstructeur me demande plus de 1000 € pour venir le chercher (grutage, transport exceptionnel (2.64 m de large !) sur 20 km et repose au sol.
du coup ce sera scie circulaire et remorque à la déchetterie .....
émotionnellement pas glop du tout !!!
et encore, le bateau serait à flot ce serait la vasière après dépollution et basta
ce système est très bien pour de petits bateau sur remorque mais au delà, compliqué de sortir de telles sommes pour certains
à noter que la région Bretagne a fait une action il y a quelques temps en prenant ces frais de transport à sa charge, le dispositif a été très efficace mais non renouvelé hélas.

19 août 2024

C'est justement pour accélérer le mouvement que la question du coût du transport est à l'étude.
Et si c'était la machine de déconstruction qui venait près du bateau du à déconstruire ?

Feu sur l'épi Dellon, à l'est de l'ancien Lazaret à Sète

Phare du monde

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Feu sur l'épi Dellon, à l'est de l'ancien Lazaret à Sète

2022