Qu’est ce qui fait qu’un bateau «tienne la barre tout seul»

Bonjour.

J’entends plusieurs fois au sujet de bateaux qui «tiennent le cap tout seul» sans qu’on ait à toucher à la barre.
Qu’est-ce qui fait qu’un bateau est capable de ça?

L'équipage
29 mars 2024
29 mars 2024

fais du dériveur ,tu apprendras à tenir un cap sans toucher la barre ,juste en réglant les voiles et en déplaçant le lest intelligent ou pas .ce n'est pas de l'IA mais de la mécanique des fluides pure avec un peu de physique .


zitoun69:Tout à fait d’accord. C’est comme pour le vélo… On peut te faire un cours technique sur les forces qui interviennent ça ne te fera pas tenir dessus pour autant. Sachant qu’un bateau qui garde le cap tout seul, ça marche dans certaines circonstances favorables mais nettement moins bien dans d’autres ! Ceci étant c’est chouette de trouver le bon réglage et d’y parvenir. Comme le dit Fripouilles, il y a des allures où c’est assez simple, surtout si ton bateau est un peu ardent (enfin il me semble…). ·le 29 mars 11:58
29 mars 2024

Forme de la carène
équilibre du bateau par les poids embarqués (bonne répartition)
Forme des appendices (quille, safran)
plan de voilure et réglage des voiles
sensibilité au déplacement à bord

C'est le cas pour mon aquila, bien réglé, il va tout droit sans toucher à la barre.


29 mars 2024

Il va y avoir des réponses plus techniques, mais c'est l'équilibre qui fait que cela tient tout seul. Ca ne marche qu'à certaines allures, du prés au travers (voir moins sur certains bateaux). Au prés, tu bloques ta barre légèrement au vent, la gite a tendance à faire loffer le bateau. Si tu regles tes voiles pour qu'elles fassayent si ca loffe un peu, le bateau va perdre sa gite, il va abattre (car ta barre est legerement au vent), et il va reprendre de la gite, et ainsi de suite. Il fait de légers zigzag ...


29 mars 202429 mars 2024

Vu la popularité des pilotes automatiques, il semble que les voiliers modernes larges et à quille étroite ne tiennent pas leur cap tout seul. Ou alors, c’est la coupe des voiles qui a évolué. A moins que les gens ne sachent plus régler leur bateau.


Jatim:N'importe nawak. Faut arrêter de fumer des algues.·le 29 mars 11:20
Lulu2:Non, ce n’est pas nawak. Primo : à la gîte, les bateaux ayant un rapport largeur/longueur élevé ou un coefficient prismatique faible ont une partie immergée qui se déforme ´en banane´ avec une corde qui s’incurve et qui donne une tendance à loffer ; bien plus que les bateaux longs et étroits. C’est bien connu de ceux qui barrent encore à la main dans la brise : il faut tirer sur la barre dans les coups de gîte. Deusio : il est largement admis que les bateaux qui ont une quille longue ont une stabilité de route meilleure que ceux qui ont une quille étroite. Tertio : selon le profil aérodynamique des voiles, le centre de poussée peut se déplacer plus ou moins et influer sur la stabilité de cap. Et quarto : la forme du plan de voilure a aussi une incidence sur la stabilité de cap ; un plan de voilure ramassé et divisé offre davantage de latitude de réglage qu’un plan de voilure a grand allongement. Enfin, si les croiseurs modernes tenaient le cap tout seuls, ils n’auraient pas besoin d’autant de pilotes automatiques. Et the last but not the least : merci pour le tact avec lequel tu manifestes ton désaccord et pour les argument que tu avances. 😉·le 29 mars 15:10
cleden:C’est un peu prendre les architectes pour des benêts que de penser qu’ils n’ont pas établi le plan de voilure enfonction de l’équilibre de la carène à la gîte 🤣·le 29 mars 16:34
Lulu2:Non, les architectes ne sont pas des ânes. C’est tout simplement une loi incontournable de la physique. Plus le rapport largeur/longueur est élevé, plus la dissymétrie de la carène à la gîte est prononcée et plus la tendance a lofer qui en résulte est forte. Pour que ce phénomène disparaisse, il faudrait que la carène soit cylindrique, soit un coefficient prismatique égal à un. C’est un peu ce qui se passe avec les scows modernes.·le 29 mars 16:41
29 mars 2024

Pour qu'une balance, où par définition les forces sont en opposition, soit à l'équilibre il faut que les forces résultantes (en rotation: force x longueur du bras de levier = moment ) , dans ce cas statiques, opposées soient égales. Ce principe se retrouve strictement en avion mais en dynamique puisque en vol les surfaces porteuses développent des forces de portance et de trainée quand l'avion avance dans l'air grace à sa propulsion. Avec un avion bien calculé et chargé en respectant strictement les possibilités de chargement en poids ET en position à l'équilibre toutes les commandes bien trimées on peut les lacher. IL en est de même avec un voilier sauf qu'il y a alors un équilibre plus complexe à satisfaire puisque au près pour obtenir une force propulsive on doit équilibrer deux groupes de forces dynamiques de portance + trainée: celles des voiles dans l'air et celles du plan antidérive dans l'eau appliquées à l'équivalent de l'axe d'une balance qui est la coque soumise aussi à Archimède, les forces des voiles transmises via le mât et ses haubans et les forces d'antidérive via l'ensemble antidérive (quille) + coque. Le concepteur que ce soit pour un avion ou un bateau fait en sorte que l'ensemble du montage soit disposé de telle façon que les forces soient équilibrées pour que le mobile soit non dangereux, équilibrable et pilotable donc relativement naturellement stable.
A noter que l'on peut aller d'une quasi autostabilité forte à une instabilité forte les deux n'étant pas souhaitables pour un usage habituel mais qui peut être paradoxalement recherché dans certains cas profitables.
Chaque solution a des avantages et des inconvénients.


Shari:Pour un avion comme pour un bateau, le problème essentiel a résoudre une fois qu'on a bien compris qu'il s agissait avant tout, comme tu l'expliques si bien, d équilibrer les moments des forces qui interagissent sur le mobile, est que: des que la vitesse est modifiée, les moments des forces évoluent, et il faut donc modifier le réglage (dans l'avion sur les trims/compensateurs, dans un bateau sur les écoutes/hale-bas/points de tire ou autres). Bref, un bateau peut ''tenir son cap tout seul'' mais quand même avec un peu d'aide de son skipper... N'en déplaise a Slocum qui racontait avoir laissé son bateau tenir son cap tout seul pendant plusieurs semaines dans l'indien. ·le 29 mars 16:01
29 mars 2024

"La navigation à la voile réalisait le rêve d'Héraclite ! Libérer l'énergie de la conjonction des contraires. Au départ tout s'oppose : le poids enfonce la coque. La poussée la relève. La gîte s'accroît, le vent adonne, puis refuse. La mer freine. La vague entraîne. L'étrave frappe. Soudain l'instrument s'accorde : les tensions se résorbent. Alors, pour un instant, le marin demeure immobile, jouissant de l'équation. En un endroit précis du bateau situé légèrement sous le pont convergent les forces. On appelle "point vélique" cette croisées des poussées. Seul ce point est animé. Il meut la masse. Est féerique le moment où la perfection des choses autorise à ne plus faire un geste. A quand la vie vélique ?"
Sylvain Tesson "Avec les fées" (Je vous le recommande)


Rigil:Héractète et Jean Baptiste Botul estimaient l'exact contraire sur la navigation à la voile...·le 29 mars 13:07
LR:« Le point vélique «  sous le pont?????AMHA les cours de Stab’ sont à revoir..E.·le 29 mars 13:37
29 mars 2024

Voiles équilibrées, barre (franche) maintenue par un jeu de sandows (d'ancienne chambres à air de vélo) on tient un bon moment sans avoir à toucher quoi que ce soit... ça marche du près bon plein au grand largue sur une mer pas trop formée... Sunlight 30 PTE.
Sur l'Océanis 331 quillard et barre à roue on règle les voiles et on laisse filer sans toucher la barre sauf pour éviter les casiers...
Sus la caravelle, je m'amuse à lâcher la barre et à diriger le bateau avec les écoutes et en déplaçant mon poids. Je peux même virer de bord comme ça. J'ai aussi un jeu de drosse + sandow que je met sur la barre et qui me permet de 1) filer droit, 2) de garder le cap en tirant sur la drosse quand je veux aller à l'avant pour prendre quelque chose...


29 mars 2024

Bonjour,

Très bonne question ! juste une précision : en fait ce n'est pas le cap qui est maintenu mais l'angle que fait le vecteur vitesse du bateau avec celui du vent (désolé pour le gros mot). Tout monocoque bien calculé et bien réglé doit maintenir cet angle, barre amarrée, en oscillant autour de la position moyenne (comme l'a dit fripouilles ci-dessus), en tout cas au près et dans des conditions mer/vent à peu près stables. Si tu as conjointement une grosse vague et une molle, tu peux partir complètement à l'ouest (ou à l'est) et une fois l'écoulement du vent sur les voiles en mode turbulent le bateau fait n'importe quoi.
Pour répondre à la question précisément du point de vue physique, j'ai mon idée mais je préfère lire les explications de marins qui ont déjà dessiné (et construit) un voilier, il y en a sur ce forum.


29 mars 202429 mars 2024

Certains bateaux sont bien nés et n'ont guère besoin de beaucoup de science ni d'éforts de la part de leurs barreurs pour naviguer sans barre.
Les créations de Knud Reimers par exemple, naviguent sur le rail sur lequel on les mets.
J'avais été étonné de trouver sur un Tumlare une barre franche de 2.5 cm de diamètre à son extrémité...a l'usage, c'était bien suffisant.
Mais comme disait Daniel Charles : "on n'est plus sur un "bateau", c'est une œuvre d'art"
Ca, ça n'a pas besoin de barreur ni pilote :


Pierre3:La partie avant de la coque en V non seulement rend le passage dans la mer doux mais aussi participe marginalement à la stabilité directionnelle. Ces formes ont graduellement disparu pour offrir plus de volume habitable mais en contrepartie ça tappe au près et c'est directionnellement moins table. On ne peut pas tout avoir. En ce qui concerne les bateaux "bien nés", mon impression est que pour certains bateaux le chantier a limité la prestation de l'architecte à "faire un plan". idéalement un bon cabinet d'architecte a son mot à dire sur à peu près tout sur le bateau et participe jusqu'aux essais sur l'eau. Alors ça devient un bateau "bien né" pour autant que le cabinet en question soit compétent bien entendu.·le 29 mars 17:03
29 mars 2024

Super les réponses!
Bravo.

Missingdata, est ce que l’emplacement du mat a son importance?


outremer:Le mât a deux fonctions: porter la voilure et grandement participer à la transmission des forces aérodynamiques produite par la voilure qu'il porte jusqu'à la coque qui elle subit les forces inverses des surfaces anti dérive: coque elle même plus celle produite par le ou les autres diverses surfaces anti dérive dérive/quille en premier Si les forces s'écartent d'un alignement il se crée immédiatement un couple qui va faire tourner le bateau sur lui-même d'un côté ou d'un autre.D'habitude le mat est donc légèrement décalé par rapport à la composante transmise par la coque.Le concepteur calcul cette position selon les critères habituels mais des voileux peuvent chercher une position légèrement différente. Toutefois la mise en oeuvre n'est pas si simple puisque on dit que la force appliquée en bas du mat est de l'ordre de grandeur du déplacement du bateau. Il faut donc mécaniquement en tenir compte !!!!!·le 29 mars 16:01
29 mars 2024

Je peux repondre en avance..oui.
Ardent ou mou en fonction de sa position ( entre autres,car biensur il ya interaction avec nombres d’autres parametres)


29 mars 2024

Je ne dois pas savoir régler quoique ce soit car sur mon biquilles, faut pas lâcher la barre .


matelot@19001:J'ai un biquille moderne, et si on met le pilote en stand-by le bateau se met au près et il y reste. La première fois que je l'ai constaté, c'était pendant le quart de nuit d'un équipier qui avait désactivé le pilote par inadvertance.·le 29 mars 15:21
29 mars 2024

quand il est amarré ... :-) ou dans la vase...


29 mars 2024

J’ai une carène « moderne » très large et le bateau va tout droit au près contrairement à ce que j’ai lu plus haut. Plus précisément, il lofe tout seul légèrement dans les surventes et abat dans les déventes sans toucher les safrans. Il faut évidement bien régler les voiles et un minimum de vent, dans les 5-10nds.
Sur les petites unités, on peut déplacer les charges et l’équipage. Sur les gros bateaux c’est l’architecte qui a déjà fait le boulot. Je pense qu’avoir un petit safran aide aussi, il intervient moins dans la surface du plan anti dérive.


Pierre3:Y a-t-il un ou deux safrans ?·le 29 mars 16:57
cleden:Deux safrans·le 29 mars 19:43
cleden:De surface plutôt réduite, surtout qu’il y en a un qui sort quasi entièrement de l’eau à la gîte ·le 29 mars 20:35
29 mars 2024

lorsque l'on a divisé le plan antiderive en deux elements (quille et safran) pour diminuer la surface mouillée on l'a payé par des bateaux plus volage en tenu de route .
Puis sans doute ajouté a celà un soucis d'avoir des emmenagements confortable donc l'emplanture du mat en concequence à fini par avoir des bateaux ou le safran doit corriger sans cesse ces defauts ...
perso j'ai la chance d'avoir une quille longue et un ketch , en temps ordinaire je peux laisser la barre libre le temps de me chauffer un café ..j'ai fais un jour le test par mer relativement calme et au bon plein le bateau a suivi son cap par rapport au vent durant 1h1/2 barre libre ..
mais j'ai l'impression que peut de plaisancier regle leur voilure en tenant la barre à la main ,elle doit etre douce ,sans effort ..


cleden:quille longue ou courte, ça ne change rien, c'est la résultante du plan anti-dérive qui compte. Vous pouvez avoir la quille la plus longue du monde, si la résultante de la poussé antidérive n'est pas parfaitement équilibrée avec le centre de poussée vélique, votre trajectoire va dévier d'un coté ou de l'autre au bout de quelques secondes. D'ailleurs, plus haut on parle de petits dériveurs qu'on ne peut pas vraiment qualifier de "quille longue, et pourtant ceux-ci peuvent très bien tenir leur direction au près sans toucher la barre·le 29 mars 19:44
Lulu2:Qu’un bateau ait un réglage équilibré est une condition nécessaire, mais pas suffisante pour qu’il soit stable sur son cap. Comme tout automatisme, il faut qu’il y ait une contre-réaction. C’est-à-dire qu’une déviation de cap provoque une tendance à revenir au cap. Il faut aussi que la contre-réaction soit suffisamment rapide et dosée pour ne pas produire d’oscillations divergentes. C’est typiquement le cas lorsqu’un bateau tient la cape avec la trinquette à contre et la barre sous le vent.·le 29 mars 20:02
29 mars 2024

sans parler du voilier à quille longue, un voilier avec un skeg devant le safran est plus stable (mais moins manoeuvrant au port)


29 mars 2024

Si le vent está stable en direction, en reglant bien les voiles, mon bobateau tiene un cap sans probleme et sans toucher la barre


29 mars 2024

Sur mon Joshua, on réglait les voiles et si l'artimon était bien réglé... Ca avançait tout seul grâce à la quille longue

Ensuite avec le mirage 28, au près aucun problème. Il filait droit sur des miles sans rien toucher

Avec mon Hanse, barre extrêmement sensible, nada. Peu importe l'allure et les réglages de voiles


29 mars 202429 mars 2024

Contrairement à ce qui est écrit plus haut, on peut avoir un bateau de conception moderne très large avec une très bonne stabilité de route, c'est le cas de nombreux bateaux actuels dotés de bi-safrans.


cleden:Effectivement, la conception moderne ou ancienne d’un bateau n’a rien à voir avec sa capacité à tenir une route sans intervention humaine… mais je crois que certains ont besoin de se rassurer 🤣·le 29 mars 21:19
BWV988:J'ajoute que j'ai eu plusieurs bateaux avec des stabilités de route variables. Entre autres, j'ai le souvenir d'un Flot 18 qui était excellent dans ce domaine, d'un Kelt 8m très mauvais (une vraie toupie), de mon First 30 plutôt bon au près, mais très moyen au portant, et quand à mon dernier bateau, un Pogo2, vraiment super, encore mieux que mon Pogo1, ces deux bateaux pourtant très larges et dotés d'une quille étroite, bénéficient vraiment d'une super stabilité de route, et ce quelle que soit l'allure je précise bien que je ne parle que de cet aspect dans les avis que je donne.·le 29 mars 21:51
29 mars 2024

Les "quilles longues" sont trés doués pour ça ! (ça compense leurs 'aneries en marche arrière)
Sur le mien (quille longue, gouvernail d'étambot, carène en V à galbord) il arrive qu'il tienne facilement 1/2 H au prés sans toucher à la barre et en barrant finalement bien mieux que moi, car il suit au petit poil les variations du vent.


30 mars 2024

après il y a même des cata qui n'ont pas de safrans ;)
www.instagram.com[...]sports/


30 mars 2024

Le SO37 tiens le cap entre le pres et le bon plein si le vent est régulier et sans mer formée.


30 mars 2024

Hello,
Beaucoup parlent de "bloquer" la barre avec des sandows...ce système fonctionnerait-il sur une barre à roue hydraulique?
Je n'ai jamais essayé de "lâcher" mon percheron, une fois les voiles bien réglées, je ne barre de toute façon pratiquement jamais.
Je me rends par contre bien compte qu'au près, sans trop de mer, que le pilote ne travaille presque plus.
Il n'y a plus les rappels de vérin comme parfois au portant, juste un bip régulier, dont la fréquence, j'imagine, doit dépendre du gain choisi.


matelot@19001:Sur le mien c'est le vérin hydraulique en mode off qui fait amortisseur de barre et qui contribue à la stabilité d'allure.·le 30 mars 11:36
Pat45:C'est tout le système qui est hydraulique..La barre se tourne avec 2 doigts...·le 30 mars 12:14
Phare Amédée jour d'orage en Nouvelle Calédonie

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2022