Retour d'expérience First class 8

Bonjour,
Je me permets de faire un petit retour d'expérience qui servira peut-être à d'autres.

Il y a bientôt 10 ans j'ai acheté un first class 8 pour m'initier à la voile et faire des navigations côtière avec un voilier transportable.
Après avoir eu différents avis j'ai opté pour le bateau le plus rapide et le plus grand que j'ai trouvé et ceux malgré des avis contraire. J'avais beaucoup lu qu'il était un bateau compliqué pour apprendre et plus pour la régate que la croisière.
Je viens donc vous confirmer que .... J'ai eu la chance d'apprendre et de naviguer sur mon class 8. 😉
Ce bateau n'est pas compliqué pour apprendre pourvu qu'on ne cherche pas à devenir champion en titre des réglages en tout genre.
Oui j'ai eu le droit à des vannes quand le moniteur de voile de mon club m'a croisé à mes débuts avec pour seul bout de tissu hissé mon ridicule foc avec 5 à 8 noeuds de vent tout au plus.
Mais celà m'a permis d'appréhender très simplement mon bateau et au final de naviguer avec toute la toile ou au spi en solo.
Côté nav donc c'est génial.
Côté transport... C'est gros. Grutage du bateau et grutage du mât.
Côté habitabilité c'est spartiate, moi le spartiate ne me dérange pas. À 1 ou 2 on peut y faire des aménagements, mais ça manque de coffre, car même si les couchettes cercueils sont grandes, il n'est pas pratique d'aller au font. Il manque une baille aussi.
Après plusieurs mois de navigation sur lac, ma fille et moi partons pour une navigation en Méditerranée, et là nous avons dès le premier jour pris ce que l'on appelle une bonne br***ée. Une mer bien formée et surtout une situation inédite pour nous deux. Ancre jetée à 50m peut-être moins de la plage (merci le dl) je me disais au pire on quitte le navire et on nage jusqu'à la plage. Je savais et j'avais déjà connu les coups de gueules de la Med mais je n'avais pas pris le temps de m'y exercer avec le bateau et donc l'inconnu à laissé place à la panique.
Je suis quelqu'un d'optimiste mais remettre en cause mes choix ne me pose aucun soucis d'égo lorsqu'il s'agit de ma famille, nous avons donc utiliser la vhf pour demander un remorquage.
Très peut de temps après j'ai réalisé que c'est la panique qui l'a emporté et que la bateau aurait pu tenir ce gros temps c'est certain.
Tout ça pour dire que la règle essentielle selon moi c'est de ne jamais emmener quelqu'un avec soit dans des situations que l'on à pas appréhendé auparavant en solo. Prendre le temps de connaître les limites du bateau mais surtout ses capacités permet de garder la tête froide.
Suite à cette mésaventure j'ai aussitôt revendu mon bateau, je savais qu'il me faudrait du temps pour digérer tout ça, pendant quelques heures j'ai vécu le sentiment d'avoir mis en danger ma fille et croyez moi, pour un père, c'est bien au-delà du désagréable.
Ceci étant nous gardons de très bons souvenirs de ce bateau.

L'équipage
6j

Salut,

Content que personne n'ait eu à en souffrir. Il t'a fallu du temps pour digérer la chose et certainement du courage pour oser le partager.

Je partage une de tes remarques: la confiance est un élément de la réussite d'une croisière.
J'avais invité à mon bord une connaissance qui n'a jamais été capable de m'accorder sa confiance et qui malgré un CV nautique plus que fourni n'a cessé d'avoir peur en plus de souffrir du mal de mer.
Avec, là aussi la peur pour sa fille, c'était mal barré.

Je m'inscris en faux par contre avec une autre de tes conclusions: la voile s'apprend en faisant des cours, avec des moniteurs qualifiés, des stages de manœuvres, des croisières, des navigations par gros temps, etc. Pas en faisant ses bêtises loin des regards des autres. Il aurait suffit de quelques stages pour te mettre le pied à l'étrier. Je ne comprends pas cette suffisance qui fait que beaucoup s'imaginent qu'ils apprendront bien la voile tout seuls.

À 8 ans, mon gosse faisait des cours d'Optimist. Plusieurs semaines de cours! Comment un adulte peut-il penser gérer seul un Class 8 ???

Amitiés (quand même....)

Jef


Bonjour. Je partage ton expèrience. Nous sommes resté bloqué une nuit entière, l'hélice du hord bord prise dans un filet. Je n'ai pas osé me mettre a l'eau avec 35 noeud de vent. Ma fille n'as pas aimé, elle est poutant remonter le lendemain apres midi.
Pour les cours, les adultes n'ont pas toujours la possibilité de se ménager un créneau. Je ne pense pas que l'on puisse prendre des cours de voile après 22h. Les régates habitables sont formatrices et l'on est pas seul sur l'eau.
Dommage d'abandonner au 1er vrai échec ( bien que se faire remorquer pour assurer sa sécurité est une bonne décision )
fred


Salut à vous, je lit beaucoup d'histoires des uns et des autres qui m'aident énormément dans mes réflexions et ceux dans de nombreux domaines. Je me suis dit que si ça peut servir à quelqu'un. Et puis c'est une petite contribution à Hissé et Oh que j'adore.
Pour préciser plusieurs points

La voile, comme n'importe quel activité ou compétence peut s'aquerir seul, et heureusement. Il n'y a pas LA méthode mais plutôt une méthode pour une personne. Et puis on est rarement seul maintenant, beaucoup d'avis et de techniques accessibles sur le net. Et puis je n'étais pas seul non plus, j'étais dans un club donc je partageait avec d'autres voileux quasi à chaque sortie, il m'est souvent arrivé d'ailleurs d'être moins longtemps sur l'eau que ce que j'avais prévu à force de tartailler au ponton.
Je n'ai pas abandonné, j'ai vendu un 8m pour prendre un 3,5m hehe.. c'est d'ailleurs la chose que j'aurai dû faire juste avant le class 8, ne serait-ce que 1 ou 2 mois et en lac et en mer. Car là c'est vraiment très simple et surtout très réactif. J'entends par réactif que une erreur une réaction, beaucoup moins de lest, voir pas du tout, donc on voit beaucoup plus les micros erreurs. Donc on apprend vite et on gagne en confiance. La taille du canot fait aussi que l'on rencontre beaucoup plus vite le mauvais temps et on apprend donc l'anticipation.

L'erreur principale avec le class 8, je pense, c'est de ne pas suffisamment connaître les capacités du bateau, j'aurai simplement dû aller me mettre à l'abri plus tôt, mais nous nous sommes retrouvés coincé dans dans l'anse de Beauduc ou je pensais nous abriter, ce qui ne fût pas du tout le cas et avec le moteur (qui fonctionnait pourtant très bien) qui ne fonctionnait plus (probablement trop secoué), ce concours de circonstance a laissé place à l'imprévu.... Et l'imprévu n'a pas vraiment sa place en navigation, même si 0 imprévu et 0 risque celà n'existe pas.
Au bout du compte je le répète, nous aurions attendu que le coup de vent passe et il ne se serait rien passé de plus.

En tout cas, entre temps, entre étude des enfants, projet pro, covid.... Le temps file mais le virus ne m'a pas quitté kayak en rivière dériveur Legé, l'eau n'est jamais très loin, je ne peux pas m'en passer très longtemps, je pense que beaucoup ici sont dans ce cas.

Pour finir, ma fille n'a pas été traumatisée loin de la. Je pense remettre une pièce dans la machine d'ici peu avec un 5.50 probablement et elle ne sera pas contre une virée, ça sera très certainement ses contraintes pro qui vont la bloquer plutôt que l'appréhension.
Je partage ici car faire des erreurs fait partie de la vie, certains abandonnent, d'autres s'en enrichissent. L'idéal c'est de s'enrichir de celles des autres 😄


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