Sextant : entre fantasme et réalité

On a fait 2 TdM au sextant. (voir mon profil)

Le sextant n'était pas une option, mais le seul matériel existant pour nous positionner.

La précision, avec l'habitude est relativement bonne. Plus ou moins d'un mille en utilisation normale. Mais cette précision n'est pas souvent nécessaire. En pleine mer, une position par jour est amplement suffisante.

Quand on a besoin d'avoir une précision importante, (atterrissage sur un atoll, passage d'un détroit aux côtes basses), la précision peut être accrue par des droites multiples sur des planètes, ou étoiles.
L'imprécision était bien souvent à cette époque non pas liée à ta visée ou ton calcul, mais aux cartes elles mêmes dont on a découvert les erreurs qu'à l'arrivée des satellites.

Concernant l'heure. Des postes en SW n'étaient pas chers et consommaient peu. Il était facile de prendre des top horaires soit diffusés en continu sur certaines fréquences, soit sur une radio en clair toutes les heures. Une montre de qualité (quand les montres à quartz sont apparues, c'était plus facile), a un fonctionnement régulier et tu sais rapidement quel décalage elle peut avoir en 24h.

Le sextant était donc un appareil fiable avec lequel on vivait en continu.

Mais depuis le GPS, c'est comme tu le dis un outil de plaisir ou de décoration. Je suis dubitatif quant à la sécurité qu'il peut procurer au vu de la multiplicité et de la simplicité des GPS qu'on a à bord (pour nous, 3 téléphones, 3 tablettes, 1 PC, 1 iridium, 2 VHF, soit 10 appareils fournissant une position.

Une bonne partie de la réponse se trouve dans le V&V d'Octobre à travers l'expérience de Philippe Posth, qui a notamment commis "Navigation astronomique et calculatrices programmables" , navastro.free.fr[...] et navastro.com

Je ne pratique plus la navigation astro depuis la fin de mes études, donc une trentaine d'années.
Je suis parfaitement as been, par contre je vérifie régulièrement la dérive de mes deux petites montres à quartz solaires et étanches (Citizen pour ceux que ça intéresse).
Elle est de 6 secondes par an pour les deux montres depuis une dizaine d'années, sans que j'ai pu enregistrer des variations d'un mois sur l'autre (1/2 seconde environ). Et c'est de la montre étanche à 200 euros, pas du haut de gamme connecté.
L'obtention d'une heure précise sur une traversée de quelques semaines n'est donc pas un souci.

je rejoins ED850 de nos jour le sextant n'est plus qu'un bel objet de déco , ou un outil à plastronné pour navigateur en mal d'égo.!

j'ai utilisé cet instrument dans le début les années 80 , il n'y avait que ça ou le système satnav
de nos jours je n'y reviendrai plus

Quand on connait la précision très approximatives des relèvements au compas, on peut questionner la précision de la mesure au sextant !

Bonjour,

Plus que le Sextant, ce que me semble avoir tué le GPS, c'est la tenue de l'estime.
Quelle est ma position estimée en fonction du Cap tenu, de la distance parcourue, de ma dérive liée au vent et au courant...
Et ce que je regrette le plus, c'est la fin des radiophares...Tenue de l'estime + Gonio, c'était franchement suffisant pour les petites traversées type Corse/Continent.

Yann

J avais appris avec le livre d Alain Grée , 30 ans plus tard je n occupais de son bateau a St Trope z ...

Le sextant comment Dire .....
il y avait le silex et l'allume feux
Les signaux avec drapeaux et la VHF
La poste à cheval et les mails
le fax et le scanner
Le télégramme et le sms
le telephone de 1879 et le smartphone
le minitel et internet
Il y a le sextant et le Gps

LOl (Humour )

Ps je ne suis qu'un plaisancier( pas un navigateur au long court) qui avait appris (vaguement ) à s'en servir il y a 40 ans lors de la préparation militaire marine quelle prise de tête
En 2022 je peux comprendre les nostalgiques de """c'était mieux avant""" mais je leur laisse ..à leur fantasme

Pour passer le temps et par plaisir lorsque l'occasion se présente l'on utilise le sextant. Mais notre route c'est le GPS qui est pris en compte
Donc pour l'heure on utilise le gps

J'ai récemment donné des cours de nav astro, parce que c'est un sujet que je trouve passionnant.
Mais à une stagiaires qui venait avec un projet de traversée de l'atlantique à la rame, je lui ai évidemment conseillé la redondance avec plusieurs GPS de secours à piles, plutôt que de compter faire son point avec un sextant sur une radeau (même si le radeau est relativement stable) en cas de panne électrique.
Le risque de faire tomber son sextant à la mer, dans ces conditions, me paraît plus grand que celui de la guerre mondiale ou vent solaire qui brouillerait les signaux satellite.
Ceci dît, pour ce genre de traversée on peut avoir une idée approximative de sa latitude en observant la hauteur du soleil à la culmination, ou de l'étoile polaire, sans même utiliser de sextant.
On arrivera de toutes façons de l'autre côté au bout de quelques semaines...

Bonjour a tous

La navigation astro :ni fantasme ni réalité.
Une autre époque surement.
Je n'ai que des bons souvenirs de navigations au sextant.
J'ai aimé l'apprentissage , d'abord avec un système d'abaques totalement imprécis.
J'ai aimé la première traversée avec un Ebco et les tables D et B ou on osait seulement viser le soleil.
J'ai adoré cette rencontre avec un vieil amiral qui me fait découvrir les étoiles couché a l'avant dans le génois soirs après soirs jusqu'a ce que j'en connaisse assez et tout les trucs et astuces pour m'en servir au mieux.En une semaine de location aux Antilles ,il a fait de moi un navigateur.
Mon dada , c'était les étoiles .Après quelques jours en mer , je savais a quelle heure, dans quel azimut et a quelle hauteur trouver, même entre deux nuages, les étoiles dont j'avais besoin.
J'ai aimé la mutation vers les tables américaines , puis vers la HP41C (module navigation)quand on
m'en a offert une.
J'ai aimé le doute , cette petite voix qui disait a l'approche d'une terre: attention , t'es sur de toi là.
Bien sur , j'ai du parfois pester, jurer contre ce p----n de roulis , j'ai du me planter parfois dans mes calculs , mais j'ai ça , j'ai oublié.
Quand le satav est arrivé , heureusement pour moi ,le notre tombait tout le temps en panne et il a fallut deux ans pour trouver la raison ( faute constructeur).
J'ai aimé la poésie dans le fait de viser avec un petit instrument un astre avec des noms a faire rêver situés a des années lumière pour savoir que je suis là ... ou presque ,... enfin pas trop loin de...
J'ai aimé la "parfaite imperfection " de la navigation astronomique.
Etant moi-même parfaitement imparfait , cela me convenait bien.

Je ne regrette pas le GPS mais il m'emmerde quand même ce petit écran dans le cockpit qui me dit a chaque seconde quelle est la distance qu'il me reste et autres informations au dixième de noeud et au degré près.
La pensée "scientifique" nous abreuve de certitudes, nous enlève notre libre arbitre et nous empêche de rêver, en tout cas moi.

Après la solution mixte, tu prends juste ton téléphone carto et roule ma poule. Ainsi dans X année tu le garderas précieusement sur une vieille étagère, mais il n'y aura plus personne pour te dire, c'est un smartphone trommel? Trobien !! Tu le vends combien?

Ne pas oublier la gonio, en côtier c'était très efficace.

Je suis profondément d’accord avec l’ensemble des avis . Un seul aspect n’a pas été débattu . Les étoiles , le soleil , seront toujours là où elles sont .
Quand au satellites assurant le service GPS ( avec fin de vie programmée ) qui appartient à deux systèmes militaires ( USA et Russie ) et dépendent du bon vouloir de leur propriétaires , parce qu’on le vaut bien …
Étant au mouillage je ne branche que rarement le GPS et il y’a deux mois à peu près l’alerte de dérive sonne , au bout d’attentive observation visuelle je constate que tout vas bien .
En approfondissant je découvre que aucun satellite Glonass (Rus) n’est plus en vue sur l’ensemble de mes GPS ce qui dans mon cas a réduit la précision de positionnement de 2,5 m a plus de 15 m .
Par beau temps fixe , j’ai rapproché ça à la tentative maladroite des ricains de fournir quelques vieux avions à l’Ukraine ….
Peut-être que je me trompe.

bjr,
un post qui me fait plaisir ,
j'ai appris l'astro dans la plaisance grise dans les années soixante avec un poulain à tambour ,et dieumegarde et bataille .
à 15 M sur l'aileron d'un escadre et le timonier qui top l'heure
on arrive à bien schouter les astres ,puis c'était la compétition
à celui qui ferait le point le plus précis .
puis j'ai acheté un zeiss avec miroir hydrographique et les tables de 'Le souder' j'ai fait mon dernier point astro en 1994 ,depuis j'ai vendu mon sextant au YCF pour les nostalgiques .
maintenant en med je n'allume la carto qu'en vue des cotes plutôt que de prendre les instructions nautiques ,j'aime bien tenir mon estime en traversées .
quand la foison de batos en tôle fleurissait dans les champs
ou en ayatollah souvent ceux qui arrivaient au bout du projet je se retrouvaient au brésil plutôt qu'aux antilles sans tenir compte de la déclinaison qui est importante au milieu ,traverser à l'estime comme les frères
Berque ce n'est pas donné à tout le monde .

Et,maintenant il y en a en papier ,je vous le joint un modèle papier? oui! plus d'excuse  en cas de chute