Stabilité dériveur (construction amateur)

Bonjour tout le monde,

Pour me présenter rapidement : Je m'appelle Jordan, j'ai 32 ans et habite La Rochelle. Expérience à la voile en club sur dériveur Argo et Twin cat 15.

J'ai construit un petit dériveur en CP cousu-collé en m'inspirant de plusieurs bateaux (Vaurien, Caravelle, Mirror, Skiff...). Il mesure 3.20m.
L'idée était de le fabriquer car j'ai bien bricoler et de prendre du bon temps sur l'eau, navigation paisible à 2, pique-nique sur l'eau... avec un bateau très léger, facilement transportable et "beachable" et à moindre coût.

J'en suis pour l’instant à l'étape des premiers tests et mon principal soucis est la stabilité. Je pense que la forme de coque et son faible poids sont en cause. Je l'ai un peu améliorer en changeant la dérive, et en ajoutant 40 kilos de lest dans la coque, mais pour plus de sécurité, j'aimerai le stabiliser encore un peu.

J'envisage pour ma part 2 solutions au choix:

  • Ajouter 2 flotteurs (dans l'esprit des stabilisateurs de kazak) mais esthétique par terrible qui transformerai mon dériveur en trimaran !

  • Ajouter 2 ailerons sur l'arrière du bateau à l'angle entre le bordé et la sole façon nageoire pectorale ou pelvienne de requin...

Pour vous faire une idée du dériveur, voici mon blog sur les étapes de construction : lepetitderiveur.canalblog.com[...]/

Je suis donc preneur d'idées et de conseils...
Je vous remercie par avance

Jordan

L'équipage
01 juil. 2015
01 juil. 2015

En statique il n'y a que deux stabilités: celle de forme de la coque et celle de lest porté par la coque. On peut marier les deux. Il faut savoir ce que l'on veut. Selon le principe d'Archimède, plus on est lourd plus on déplace de l'eau et donc plus on a besoin d'énergie pour démarrer et avancer, une partie de l'énergie étant ensuite accumulée sous forme d'inertie, qui peut ètre parfois un avantage.
Dans une barque, un Dériveur, l'ennemi c'est le poids et le frein à l'avancée la largeur (et la surface mouillée). Dans un vrai dériveur la dérive n'est pas lestée (le lest éventuel est seulement fait pour compenser juste sa flottaison). La stabilité statique vient donc de sa largeur et de la répartition dynamique du poids des passagers. La stabilié dynamique complémentaire vient de l'équilibre entre la force vélique et la force de l'antidérive.
Vous avez le choix: élargir avec des flotteurs légers
et transformer votre dériveur en cata ou lester à l'intérieur (c'est alors un DI), ou à l'extérieur avec dérive légère (DL) ou mettre une quille (mobile) lestée (pour moins porter de lest il faut de la longueur et donc du titrant d'eau).
Pour la stabilité dynamique par plans porteurs il faut de la vitesse et savoir gérer cette stabilité.

01 juil. 2015

Merci outremer !
Aucun problème en dynamique, c'est en statique ou à faible vitesse que ce pose le problème de stabilité surtout en départ de plage ou au moment de monter à bord.

01 juil. 2015

Bonjour, sympa ton petit voilier. La cause de ton problème semble liée à une faible largeur de la coque. C'est ce que je pense en voyant tes photos. Je ferais une petite remarque concertant le gréement. Le mat est très en avant et on dépasse certainement les 10% entre le centre de voilure et le centre de carène. La voile au tiers me semblerai plus adaptée vu de loin. Le lest de dérive ne va rien apporter à mon avis par contre je trouve que ta dérive n'est pas très large. Il ne faut pas oublier que sur un petit voilier qui ne va pas très vite la surface du plan anti-dérive est important pour remonter au près, et elle doit avoir une surface au minimum de celle d'un Optimist. Conclusions pour moi : j'ai le même problème que toi sur mon voilier de 6 m qui a une faible largeur de flottaison et après être passé de 200 à 260 kg de lest pas grand changement sur le voilier à l'arrêt : donc ne pas insister sur le lest et je pense qu'il faudra vivre avec. Améliorer le plan de voilure pour un bon équilibre sous voile.
Bons test
jac

01 juil. 2015

Le petit dériveur c'est une façon rigolote de vivre le bateau. Par principe on sait nager et on porte un gilet. C'est en plus très formateur au niveau voile et permet ensuite de gérer un gros voiliersans complexe.

01 juil. 2015

Plutôt que tenter d'améliorer la stabilité du bateau, je suggère d'apprendre à faire avec. C'est-à-dire de se placer au milieu du bateau lorsqu'il est à l'arrêt et d'accompagner ses mouvements lorsqu'il y a du clapot. Sous voile, compenser la force du vent sur les voiles en se déplaçant plus ou moins du coté du vent.
Tout cela est une habitude à prendre et devient très rapidement instinctif.

01 juil. 201516 juin 2020

Plutôt d'accord, en dériveur, on apprend dessaler et resaler, ça fait partie du "métier".

Pour ce qui est d'une éventuelle amélioration, vu le profil de la coque, je remplacerais ta quille par ce que les Anglo-Saxons appellent un skeg, c'est-à-dire une quille pas très haute mais qui coure sur au moins la moitié de la coque.
je te mets une photo pour que tu vois.
Ce type de quille répartit l'appui sur une plus grande longueur pour une surface équivalente à une quille classique.
J'ai ce type de quille sur mon open OD16, construit il y a 4 ans, et je peux passer d'un bord à l'autre sans frayeur.
PS: je navigue dans les Pertuis depuis PdB.

01 juil. 2015

Merci pour vos messages.

J'ai l'habitude de naviguer sur dériveur "moderne" Argo, de gérer la gîte, et le desallage/ressalage ne me fait pas trop peur surtout en cette saison ;-). ça m'est arrivé 3 fois sous spi samedi dernier entre l'ide de Ré et La Rochelle !

Pour mon petit bateau perso, je souhaite naviguer vraiment plus cool et la plupart du temps à deux. Je suis en train de réfléchir à des flotteurs démontables pour avoir les 2 options.
Concernant la dérive, j'ai lu qq part qu'une dérive longue et fine était plus efficace pour remonter au vent...

01 juil. 2015

Il faut s'entendre sur les directions de référence: plan de dérive long dans la longueur du bateau ou vers la profondeur.
Un plan antidérive peut ètre vu comme n'importe quelle aile. Sous cet angle sont rendement est lié à sa finesse,
et sa finesse est fonction son allongement (La finesse est le rapport longueur/largeur, pour un bateau longueur depuis la coque vers le fond de l'eau. En avion la conséquence est importante:une finesse de 10 (habitulle) veut dire laché de 1km d'altitude, l'avion touchera le sol à 10km (un planeur de compet=50 laché de 1km planera 50km).
Une quille longue, facile à fabriquer, a donc un très mauvais rendement théorique mais assure facilement une certaine stabilité de route et surtout en dérapage, à l'inverse de la dérive profonde, difficile à réaliser, (cf bateaux de course actuelle) qui a un fort rendement permettant de contrer une grosse force vélique mais qui ne facilite pas la stabilité dynamique (réglage de la voilure indispensable pour soulager le safran, une dérive arrière facilitant aussi l'équilibre général..
A noter qu'avec un Dériveur on régule la longueur du plan antidérive en fonction de la direction du vent, ce qui fait jouer sur son centre de portance et sa surface mouillée.

01 juil. 201501 juil. 2015

@chandler17 : c'est prévu la quille, je dois la coller dans les jours qui viennent

Et peut être qu'on se croisera un jour l'eau !

01 juil. 201516 juin 2020

Tu n'as pas entièrement tord sur l'allongement du voile de dérive mais la portance est également liée à la vitesse. Sur un IMOCA le voile de quille est très étroit et sa portance est lié à la vitesse du voilier entre 10 et 30 noeuds. Sur un petit dériveur de 3 m qui va atteindre dans de bonnes conditions 5 noeuds c'est différent. en plus pour l'arrivée de plage une grande dérive complique l'affaire.
Hier j'ai fait du ZEF Junior bateau de 3,20 m des années 1970 et avec 2 adultes de 75 kg pas de problèmes à condition de bien se positionner dans le voilier.
Jac

01 juil. 2015

@Mojo, et bien si tu vois sur le plan d'eau dans une coque bleue dont le nom est "Jellyfish" quelqu'un qui rale parce qu'il vient encore de rater un bar, ou sur une coque rouge, dont le nom est "Starfish" quelqu'un qui rale parce qu'il a pas poussé assez loin avant de tirer son bord, ça doit être moi.

01 juil. 2015

@chandler : je garderai l’œil ouvert.
Normalement je refais un test le weekend du 11/12 juillet

01 juil. 2015

j'ai un copain qui avait modifié un "seil" (voile aviron) avec deux flotteurs d'astus 16 (de mémoire). cela marchait pas mal du tout. je sais qu'il a revendu le seil, mais pas les flotteurs. tu veux que je lui demande s'il les vend toujours?

01 juil. 2015

Merci louis33, c'est vraiment très sympa de ta part, mais je préfère les faire en CP pour être raccord avec ma coque de noix.

Après discussion avec mon "équipière" ce midi, la décision est prise de faire 2 flotteurs démontables, car trop compliqué de gérer l'équilibre à 2 sur cette petite embarcation. Pour le navigation en solo, pas de flotteurs.
+ Ajout d'un skeg allant de l'arrière du puits de dérive au tableau.

18 juin 2023

Bonjour , as tu essayé de dessaler et de remonter dedans avec du vent et des vagues ? c'est curieux je ne vois pas de caissons latéraux de flottabilité , quand tu remontes dedans y a t il encore beaucoup d'eau ?. De plus les francs bords sont assez haut , pas facile de remonter à bord . Le Mirror qui a un fond en vé assez prononcé , a lui aussi un problème de stabilité initiale , il peut dessaler facilement si personne n'est à bord , mais une fois chargé le problème disparait . Ton bateau est une copie des sharpies du 19 eme siècle donc tu navigues dans les mêmes conditions : tu es assis sur un banc , mais à l'intérieur du bateau , donc le couple de rappel de l'équipage est faible . Il n'y a pas de sangle de rappel , donc si le vent monte tu ne peut pas sortir au rappel comme sur n'importe quel dériveur. Si tu veux vraiment naviguer il faut refaire l'intérieur , et installer un caisson de flottabilité de chaque coté , ceci à l'intérieur sur pratiquement toute la longueur du bateau ( comme un 420 ). Après dessalage il n'y aura pas d'eau à l'intérieur et tu pourras t'installer au rappel pour pouvoir tenir ton bateau avec les sangles.Si ce bateau est destiné à faire de "la parade nautique" il est très réussi et l'objectif est largement atteint.Mais si c'est pour naviguer il a 150 ans de retard sur la pratique du dériveur ! . Il n'est pas le seul dans ce cas il suffit de regarder la vidéo du ressalage d'un "SKERRY" ( voile /aviron qui fait fureur en ce moment) les caissons d'extrémité sont insuffisants ,le bateau plein d'eau se retourne sans arrêt et on peut pas remonter à bord . ( il n'y a pas de caissons latéraux sur un SKERRY car on n'est plus dans "l'esprit" voile/aviron- donc "l'esprit" du 19 eme siècle décidera de ton sort une fois sur l'eau !). En une semaine tu peux construire un PD-RACER ou une OZ-GOOSE avec caissons latéraux, c'est laid comme bateau, mais tu navigues de suite à la voile pour trois fois rien, et en toute sécurité.

Phare du monde

  • 4.5 (67)

2022