Tour du monde en First 456

Le F456 est un très beau bateau, rapide et marin.
Néanmoins, personnellement, ce n'est pas du tout le genre de bateau que je choisirais pour naviguer loin, d'autant moins dans des contrées un peu difficiles.
Faible isolation, descente abrupte, cockpit peu protégé, cabines arrières engoncées sous le cockpit, mat très haut et voilure non divisée, quille rapportée, safran suspendu, tirant d'eau important, faible stabilité de route ... beaucoup de choses qui me paraissent rédhibitoires en grande croisière.
J'ai eu un F42, du même architecte en école de croisière pendant des années et me suis régalé pour des navigations en Europe en équipage, mais jamais je n'aurais envisagé de le garder pour partir autour du monde.
Avec notre C&N 48, en naviguant dans le nord, nous sommes plusieurs fois monté sur des souches. Grâce à notre avant et notre quille longue, ce fût juste un incident. Qu'en aurait il été avec une quille rapportée et un safran suspendu? Nous transportons 1 tonne d'eau, 500l de gaz oil, 1 stere de bois pour le poêle, notre bibliothèque et de quoi être autonome pendant des mois. Comment faire sur un bateau sans cale?
Je pense qu'il y a des bateaux faits pour la croisière estivale en Europe, et d'autres pour le voyage. On va en Land Rover en Afrique, pas en porsche.
Après, tout est possible. Le F456 a un très beau carré et on les trouve vraiment peu chers.
Je vois que les ambitions ont changé www.hisse-et-oh.com[...]-voyage

Si tu écumes un peu Youtube tu trouveras une vidéo d'un prof de 50+ et sa fille de 20+ qui ont fait deux tentatives de passage de nord ouest avec un sunfast 32 avec comme unique renfort pour la glace une tôle inox à l'étrave pour que la glace ne dézingue pas la strat direct. Cela écrit, tout en ayant peut-être que 2% de l'expérience de ED850 ce qu'il écrit "tombe sous le sens". Par exemple: aux hautes latitudes les vents sont souvent faibles (situations anticyclonique) donc il faut du mazout pour le moteur et pour le chauffage, beaucoup de mazout. La capacité d'emport compte donc. Aussi dans ces régions la cartographie est trés approximative et les possibilités d'assistances techniques trés limitées. Un lest rapporté et un safran suspendu n'est du coup pas idéal. Cela dit si c'est juste pour faire "un peu de Groenland" sans plus ça le ferait certainement (sur un malentendu comme dirait l'autre). Le bateau est grand et tes bidons de diesels trouveront certainement une place à bord ou sur le pont, tes possibilités d'exploration seront juste limitées vu la fragilité du bateau. Pour conclure ce fameux équipage de sunfast 32 est resté bloqué un mois pour cause de panne de démarreur moteur. Quelques pièces en rab et une bonne boite à outils serait donc à considérer. Beaucoup de gros dériveur alu dans les hautes latitudes mal cartographiées. Si ils touchent il suffit souvent de remonter le lest et de repartir.

J'ai fait de la course en Manche sur deux First 42 (le petit frère). Un standard et un régate, lest plomb et Mat Nirvana trois étages de barres de flèches, plus haut. Magnifique... mais jamais je ne ferais de grande croisière là dessus.
C'est infernal au portant (pas stable de route) et border le génois au près...
Et les rangements et l'autonomie, comme dit au dessus, c'est pas ça.
Dans les gros Bénéteau, je choisirais plutôt un Idylle 1350.
Chez Jeanneau, un Sun Kiss 45-47.

Oui c'est amusant cette idée très répandu qu'un vieux racer cruiser ne peut pas faire un bon voilier de voyage avec un excellent rapport taille/prix. Pour preuve cette annonce trouvé sur la bourse aux équipiers :

"Recherche équipiers/equipières pour Transpacifique. Depart de Panama, mars/avril 2025 à destination des Marquises, Polynésie française.

Le bateau est un Bénéteau First 42 de 1982 (plan German Frers pour les connaisseurs) que j'ai entièrement retapé et avec lequel je voyage depuis 3 ans (Méditerranée, Canaries, Cap Vert, Les Antilles depuis la République Dominicaine jusqu'aux Grenadines).
Il est parfaitement équipé et preparé avec frigo, panneaux solaires, pilote, dessalinisateur...

Pour ma part, je suis ingénieur et architecte naval. Après plusieurs années passées au bureau d'étude chez Beneteau puis au sein du Groupe Catana, j'ai validé mon monitorat de plongée et mon Master of Yacht 200t Unlimited.
Je navigue depuis plus de 20 ans, seul ou en équipage, avec des dizaines de milliers de milles à mon actif, que ce soit en régate ou croisière."

Je pense qu'on peut aller partout avec n'importe quel bateau. Il y a eu un italien qui a fait un tour par les 40emes en mini 6.50. D'autres sont allés dans les glaces en Armagnac et on voit des Catalac naviguer dans les canaux de Patagonie.
Bien sur, tout est possible.
Je pense néanmoins que ces cas sont des exceptions et relèvent plus de l'exploit que de la navigation.
Certes, il est possible de s'équiper pour faire le quart dehors sous le blizzard, mais disposer d'un poste de veille ou de barre protégé est non seulement plus confortable, mais aussi plus sur. Avoir à bord l'équipement, le matériel et les réserves qui permettent d'être autonome dans toutes les conditions est tout aussi positif. Avoir un bateau capable d'encaisser non seulement du mauvais temps, mais tous les aléas de la navigation lointaine (choc avec des OFNIS, glaces ou tronc d'arbres...) sans perdre la quille ou le safran est aussi une grande sécurité. Pouvoir manoeuver des voiles de surface réduites avec un gréement fractionné est toujours plus facile, disposer d'un cockpit profond et abrité l'est aussi.
Encore une fois, tout est possible, mais on voit tant d’échecs, d'arrêts, de bateaux en voie d'épavisation autour du monde beaucoup par mauvais choix qu'il me semble utile parfois de revenir aux essentiels : Un bateau simple, pratique, confortable marin et robuste est pour la navigation lointaine et la vie à bord permanente plus adapté qu'un coursier estival.

Voici. Un bel exemple de voyage en Patagonie sur un Tupperware. Déjà signalé dans un fil hisse et oh.
m.youtube.com[...]@tupaia

Le budget d'achat est une chose, le budget d'entretien une autre. Dans ces tailles surtout, même en faisant beaucoup soi-même, ce n'est pas négligeable. De fait, un bateau "pas cher" ne veut pas dire grand chose, parce qu'il faudra prévoir "large", voire très large pour l'entretien.

Après, notre ami ne nous a pas tout dit. Sa famille, c'est papa, maman et deux ou six enfants ? ;-)

Avec ce budget pour cette taille de bateau c’est plutôt Rick rack.
Sinon techniquement, pour ce programme de cabotage avec une traversée de temps à autre, avec un bon chauffage, pourquoi pas.
Mais ne pas oublier que le voilier est le moyen le plus lent, le plus coûteux et le plus inconfortable pour aller d’un point à un autre.