Type de risque avec un gréement dormant plus tout jeune...
Bonjour,
J'ai du mal à me faire une idée du niveau de risque avec un gréement dormant qui n'a pas été changé depuis longtemps (disons plus de 20 ans...) et des conséquences en cas de défaillance.
Je vois bien les recommandations qui sont plutôt de le changer tous les 10-15 ans, mais en même temps beaucoup naviguent avec un gréement bien plus vieux sans problème... et je comprends la situation car c'est surtout une affaire de "probabilités" vu qu'il y a peu de signes annonciateurs...
Du coup j'aimerais en savoir plus sur les conséquences possibles en cas de rupture en navigation (plaisance côtière) et les possibilités ou non de les gérer en urgence ?
Je vois bien le risque que le mat tombe, fasse bélier contre la coque, que la voile chalute, le tout a priori dans des conditions météo un peu musclées...
Mais d'un autre côté je me dis que j'ai 3 haubans de chaque côté, un pataras double, un étai soutenu par la drisse de génois... et que la rupture de l'un d'eux me laisserait au moins le temps d'affaler voire de reprendre le hauban avec un bout de chaîne ou autre... voire de couper les haubans pour abandonner le tout... Il y a d'ailleurs plein d'expériences de ce genre où finalement on rattrape la situation, et à l'inverse un gréement récent ne protègera pas à 100 % du risque non plus.
Qu'en pensez-vous ? Est-ce qu'une situation de rupture a des chances de pouvoir être rattrapée à temps ou bien est-ce que, même en plaisance côtière, le risque est trop grand pour se reposer là-dessus ?
Merci pour vos retours d'expérience !
Su un élément du gréement casse en raison d'une charge trop élevée, il est probable que le mât tombera ou cassera.
L'âge n'est pas un critère essentiel, moins que l'utilisation et la fatigue. Si le bateau a passé sa vie au sec ou au port, le gréement sera moins fatigué que s'il a beaucoup navigué dans des conditions difficiles: mer formée, clapot, fortes rafales.
bla bla bla
j'ai peur que les materiaux vendus actuellement soit d'une qualité inferieure à ceux qui ont été utilisés auparavent.
C'est vrai que c'est une question intéressante. J'ai plus d'exemples de démâtages avec des haubans neufs qu'avec des vieux.
Chez nous, certains haubans sont d'origine (51 ans) mais le mat est d'une section bien supérieure à ce qu'on peut faire maintenant, la surface de voile répartie sur 2 mâts et on tire peu sur la mature, notamment grâce à la carène et au poids du bateau qui engendre des mouvements assez doux.
Je pense que sur une carène moderne, qui tape et a des mouvements assez violents, un gréement calculé limite, il est bien de changer régulièrement (10/15 ans), surtout si on "tire" un peu dessus. Par contre, moins on a un comportement agressif, plus le bateau est lourd avec des mouvements doux, plus on peut garder son gréement longtemps.
Notre seul critère pour changer un hauban est quand de la rouille apparait sur un toron.
Exemple vécu en 2002 : un bas hauban lâché par vent et mer tout à fait maniable. 15 nds mer belle.
Même en ayant affalé et mis tout de suite une cravate : trop tard. Mat flambé. Sur un gréement qui avait 20 ans et un mât idem.
Il est tout à fait faux de dire que tout était mieux et plus costaud avant.
La différence c’est que dans les années 60-70, seuls les plus riches pouvaient se permettre de s’acheter un voilier. Les matériaux de cette époque étaient hors de prix.
De nos jours il est facile d’avoir du matos de qualité bien supérieure à ce qui existait avant mais il faut y mettre le prix.
Et encore je pense que proportionnellement le prix de la bonne qualité de nos jours est meilleur marché que celle d’autrefois.
De plus, de nos jours on tire bien plus sur nos bateaux qu’autrefois.
Dans les années 60-70 le commun des mortels ne naviguait pas. Et les privilégiés qui naviguaient faisaient de la croisière côtière.
A quelques exceptions près qui se comptent sur les doigts des mains et que tout le monde connaît.
Hello,
J'avais changé les 2 bas haubans , à Grenade, ils avaient 19 ans.
Les nouveaux arrivaient des US, le vendeur m'a sidéré en m'annonçant maxi 4 ans de durée de vie!
Gréement de 17 ans sur mon mono, surdimensionné( entre 10 et 12mm), une poutre en guise de mât...comme le dit Ed, le bateau ne tape pas, et est sous toilé.
Je ne compte pas y toucher durant les 10 prochaines années...🙄
En ce qui concerne les risques lors d'un dématage, ils sont modérés. Perdre son safran est beaucoup plus handicapant. Le mat qui perce la coque est rare, le plus souvent le mat se range bien sagement le long de la coque. Ensuite, on arrive généralement à en redresser un bout pour faire route. Sinon, il reste le moteur. Un collègue a ainsi traversé l'atlantique, après dématage, en se faisant livrer régulièrement des bidons de fuel par des cargos de passage.
Je pense que changer le gréement est plus une question de feeling. Naviguer tranquillement, c'est être sur de son bateau. Si pour ton bien être, tu dois changer tes haubans, fais le.
Mais les démâtages aux Antilles ou en retour (arrivée aux Açores) sont bien plus souvent sur des gréements neufs. Mais comme je l'ai dit, ce n'est pas un critère. Un voilier léger, très voilé, susceptible de taper dans les vagues et aux mouvements secs, avec un mat sucette sollicitera bien plus son gréement qu'un voilier de voyage lourd et stable.
Il faudrait retrouver le fil, ou l'initiateur avait ouvert les sertissages, et pris des photos.
Bonjour,
quand j'ai décidé de faire le traitement osmose, l'idée de laisser le bateau sur la ZT huit ou neuf mois mâté avec les coups de Tramontane d'hiver à 45 knt m'inquiétait un peu.
J'ai donc décidé de le démâter.
Quand la grue a tout posé sur le quai, les câbles détendus se sont enroulés en queue de cochon anarchique, pas possible de les étaler le long du mât ou de les enrouler proprement. J'ai pensé qu'ils avaient peut-être un peu souffert...
Le gréement avait vingt cinq ans à ce moment là, pas de traces de corrosion sur les câbles, pas de fissures au niveau des sertissages, pas de quoi s'inquiéter, quoi.
j'ai quand même pris la décision de tout remplacer, le surcoût par rapport au traitement osmose étant somme toute très acceptable.
Mais c'est vrai que j'ai été un peu déçu, obligé au bout d'un an de traiter tous les sertissages qui commencaient à se corroder à l'acide phosphorique avant de couler du suif chauffé au pistolet thermique dans les terminaisons de câbles.
J'avais quand même interrogé avant le gréeur qui avait piloté l'ensemble sur le problème, et sa réponse a été que son sous-traitant réalisait d'autres travaux non inox dans son atelier et que cela polluait un peu ses sertissages.
Pas grave, juste cosmétique...
Bon, c'est quand même le genre d'argument que j'ai du mal à entendre, et on est un peu en froid depuis.
Mais le mât est toujours debout et je surveille tout ça de près, pour le moment, ça va...
VdB
Un bon voilier à déplacement modéré voir léger donnera moins d'effort sur le gréement .le sertissage .on écrase un câble inox dans un manchon inox .le mariage est compliqué est loin d'être sur .pour toi si un câble pète par vent soutenu tu as des chances que ton mat tombe ....
Merci pour toutes vos réponses, ça m'éclaire pas mal pour imaginer ce qu'on pourrait devoir faire en pareille situation...
En gros personne n'évoque de danger pour l'équipage ni de gros risque pour le bateau, ce qui est rassurant...
Pour info j'ai regardé ce que dit le Cour des Glénans sur l'avarie de gréement, c'est intéressant : "le mât tombe assez lentement en raison de son inertie de rotation et aussi parce que les voiles cessent immédiatement de porter pour se comporter comme un parachute"... Donc ça confirme un peu que ce n'est pas une avarie "massive" qui met en danger immédiatement (toujours dans le cas d'une navigation côtière bien sûr)...
Si j'ajoute vos constats qu'un gréement récent peut aussi avoir des problèmes, ça ne plaide pas forcement pour se précipiter à le changer, du moins ça n'est pas une garantie...
Merci beaucoup !
Si tu es près de la côte et que le vent t'y pousse, un démâtage peut être une avarie "massive", pour reprendre ton expression.
Sur mon GS 106 de 1986, j'ai changé 2 fois le gréement, même s'il n'y avait pas de trace de rouille ou de gendarme sur les câbles, mais bien sûr impossible de visualiser la fatigue des matériaux Sterven plus haut
Donc changement une fois en 2003, par Véga Voiles (Le Grau du Roi), sans besoin de démâter, ils ont remis des câbles de 7 mm/
Cette année, en profitant du démâtage pour le transport, par Comptoir Nautique La Roche Bernard, ils ont utilisé du câble (de qualité) en 8 mm.
Je serai donc tranquille pour de nombreuses années.
Par ailleurs j'ai lu quelque part (Nauticus ? Alain Grée ?) que souvent les démâtages survenaient par vent moyen (F 4...) lorsque on navigue avec toute la toile GV haute et Génois complet, car les efforts sur le gréement sont situés beaucoup plus haut, que lorsqu'on arrise, ce qui abaisse le centre de poussée des voiles.
Changer ou pas le gréement… le risque est faible mais il existe.
Et il n’y a pas que les câbles, mais aussi toutes les liaisons, un ridoir est bloqué empêchant tout réglage.
Mon bateau va sur ses 18 ans, il a un passé de régatier et je le possède depuis 7 ans en navigant de 4 à 6 mois par an à raison de 2000 à 3000 NM par saison.
Ce n’est pas un bateau lourd et il plutôt surtoilé.
Le gréement est en Dyform, peut-être plus solide que le monotoron.
Je pense qu’il peut durer encore longtemps, mais je n’ai jamais démâté et il est prudent de vérifier et régler tout le gréement, de revoir le passage des câbles électriques qui se baladent dans le mât.
Donc je vais changer tous les câbles l’hiver prochain et ça va me coûter une blinde, mais si un jour je le vends ça me fera un argument..en attendant je dormirai plus tranquille.
tout depend de la qualité des cables et des sertissage..cette histoire de changer tous les 10 ans est une connerie contractuelle des assureurs presque un dogme...un greement bas de gamme peut commencer a merder au bout de 10 15 ans, mais le mien par ex est tout en Sarma ( qui ne travaille plus que pour l'aviation) a maintenant 50 ans et je ne suis pas pret de la reformer.
Un autre facteur est le type de greement , je veux dire qu'un greement type "moderne" avec un seul cable au depart des haubans qui tient toute la hauteur du mat est beaucoup pls a risque qu'un montage " ancien" avec un cable par etage.
pareil pour les greements a barres de fleches poussantes sans bas etais ni bastaque
dire que l'on a un mat plus gros est une hérésie ,il est donc plus lourd ce qui rend le voilier rouleur au mouillage ,
et si un galhauban casse il fera pareil ,
tout doit être en symbiose ,le moindre déséquilibre se paie
comptant . déjà les archi surdimentionnent ,alors pourquoi en rajouter .ou alors vous n'avez pas confiance donc n'achetez pas de la série faites vous faire votre navire avec vos spécifications .
moi je m'en fous le gréement dormant je n'en ai pas ,
mais pour un voilier de voyage se serait norsman ou équivalent ,
sur le neptune 99 que j'avais acheté au salon de paris 1980
le mat était coupé pour rentrer au cnit je l'ai reçu à hyéres avec un bout de mât et une bôme et sans moteur mais avec un intérieur superbe évier inox salon en alcantara
jean pierre breton m'a fourni un profil du même poids que celui qui était prévu mais avec 1M de plus ,le père russo
m'a fait mon gréement et mes voiles .
j'ai gardé ce voilier 12 ans ,on a sillionné une partie de la med avec sans jamais ressentir de faiblesse et pourtant on en a pris ,à l'époque la météo ce n'était pas celle de maintenant .malheureusement il a brûlé au port de hyéres ,incendié par son voisin une vedette qui a pris feu .
alain
Bonjour,
Indépendamment des problèmes de solidité qui ont été évoqués, la question de la couverture d'assurance est importante. En effet les compagnies auront tendance, compte tenu de la vétusté qu'elles appliquent après plus de dix ans, à ne rien rembourser en cas de sinistre. Ce qui peut être très problématique.
J'ai souvent vu des voiliers avec l'étai rompu à cause de l'enrouleur ,démâté bien sur , est ce fréquent?
Pour l étai il faut un cardan en bas et en haut, il souffrira moins avec un Gse
Comme souvent sur HEO j'ai l'impression que l'angoisse de voir une défaillance de ce côté diminue avec le nombre de milles que l'intervenant a aligné au cours de sa vie.
Oui, les vieux Lewmar 40. J'ai que ça à bord. les mêmes pour génois, spi, drisses de foc et de spi. Ils sont increvables. Ceux de spi, sur le toit de la cabine arrière dont je ne me sers pas ne sont jamais entretenus et fonctionnent toujours parfaitement. C'est très dur de changer du matériel, car tout ce qu'on achète tombe en panne bien avant ce qui est d'origine.
En complément de mon commentaire photo du cockpit, remis à neuf cet hiver, le moindre pet réparé