Vieux Commandant...Histoire Vraie!!!

L’histoire que je vous raconte doit se dérouler entre 1972 et 1973, puisqu’ensuite je n’ai plus fait d’escales en Afrique du Sud.
Nous sommes en escale à Walvis Bay, en Namibie, qui a l’époque s’appelle encore South West Africa.
Un jeune belge d’une vingtaine d’année monte à bord, et comme je suis l’officier de quart il s’adresse à moi.
En fait, il était à bord d’un voilier battant pavillon français mais l’a quitté.
Quelques mois auparavant, non « au paravent », Il a été engagé par un couple de français, des commerçants de la côte d’Azur, qui ont revendu leur commerce (si mes souvenirs sont bons, une boulangerie) pour réaliser leur rêve :
Acheter un voilier, et s’en aller faire du chartering du côté des Seychelles ou des Maldives, je ne sais plus.
Passer par le canal de Suez ? Impossible à l’époque, celui-ci est fermé.
Ils décident donc de passer Gibraltar, descendre par les Canaries, longer l’Afrique de l’Ouest, contourner le Cap de Bonne Espérance, l’Afrique du Sud et remonter la côte Est en longeant Madagascar.
Y’a-t’il un Hic ?
Oui et un grand... nos deux boulangers ne connaissent rien de la mer, rien de la navigation et bien peu de la voile. Donc, pour ne pas renoncer à leur rêve, ils passent une petite annonce : « Cherchons convoyeur pour amener un voilier depuis la Méditerranée vers les Seychelles ».
..et ils allèchent un jeune belge aventureux, avec promesse d’un bon salaire.
Le jour du grand départ est arrivé, larguez les amarres et en route cahin-caha... sauf que le belge s’y connait bien en voile mais pas du tout en navigation au grand large !
Prendre une position ? Niet !...

Et à l’époque pour mes amis les Modernes du groupe, c’est sextant, soleil-étoiles, jumelles, compas magnétique, et basta ! Rien d’autre !
Et donc ce qui devait arriver arriva et nos trois « mousses-que-terre » vont aller se perdre en plein Atlantique sud, s’éloignant de plus en plus de la côte d’Afrique... et là je vous raconte
peut-être des balivernes, auquel cas ce sont celles du belge que je rencontrai à Walvis Bay... toujours est-il qu’un jour ils ont aperçu la terre droit devant !
Vous devenez où ?
Pas l’Amérique, non, ça c’est Christophe....
Je vous le donne Émile... Sainte-Hélène ! Bonjour petit Caporal !
Coup de bol ? Mensonge de marin en plein délire ? Délire de marin en plein mensonge ?
Fume, c’est du belge !
Ensuite ils vont piquer plein Est et finir par atteindre le continent africain et Walvis Bay.
Les deux français, pas contents, décident de réduire le salaire du belge dont les faibles compétences ne justifient en rien le salaire !
Le gars se fâche et les quitte, et se retrouve en Afrique, sans le sou, à chercher un navire en route vers l’Europe... « E.T. , Maison ! »
Le couple de français ?
Ils étaient eux aussi livrés à eux-même, manquaient eux aussi de tunes, le mari faisait des petits boulots pour subsister.
La suite ?
Notre commandant a conseillé au jeune belge d’aller au consulat (impossible de l’embarquer, nous allions en Afrique de l’Est) et nous ne l’avons pas revu avant notre départ.
Quant au couple français, comme cela se passait il y a une cinquantaine d’année, je suppose qu’ils ont depuis lors quitté Walvis Bay en route vers les Seychelles où ils devraient bientôt arriver !
CONCLUSION :
La voile ?... un RÊVE, mais de préférence : rêve éveillé !
La photo: le port de Walvis Bay dans les années 70.

L'équipage
28 août 2021
28 août 2021

Belle histoire et bien racontée! Mon père, capitaine au long cours a trainé régulièrement ses basques dans tous ces coins. j'avais oublié que la Namibie se nommait SWA. Grace à son métier, je voyageais par procuration.


28 août 2021

J'ai été 4 fois à Walvis Bay ( entre 2006 et 2011) pour faire des arrêts techniques sur des Supply, de bons souvenirs !


Phare Amédée jour d'orage en Nouvelle Calédonie

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