Voyage à travers la Méditerranée en 420

ÉPISODE 1 : MON BATEAU EST TROUÉ
Note pour moi-même : avant de faire un énorme trou dans ton bateau pour poser un vide-vite acheté à 30€ sur Leboncoin, vérifie que ce dernier soit étanche.
J'ai donc trois solutions :
-soit je répare mon vide vite en faisant un joint avec des vieilles tongs (seulement je ne suis pas sûr que le problème vienne exclusivement du joint, le vide vite est un peu vrié).

-soit je remets mon vide vite en place et je blinde de sikaflex (je gagne du temps mais j'ai plus de vide vite)
-soit je comble le trou avec de la fibre de verre et je mets un autre vide vite étanche de l'autre côté (meilleure solution mais très chronophage).
À part ça le bateau est bientôt prêt, mes caissons sont à peu près étanches (et pleins de bouteilles d'eau vide), j'ai fait installer des prises de ris maison sur ma grand voile, je dois aussi me débrouiller pour ajouter des dames de nage en faisant une extension sur mes listons , renforcer l'etambrai pour y installer un système de régulation de longueur pour le bout de mon ancre et mettre des penons sur les voiles. Une formalité !
À bientôt !

Mets une seule dame de nage à l'arrière pour godiller, c'est plus efficace.

Hello Romain,
Pourquoi avoir changé de pseudo ?
Bonnes vacances !

L’appui avant de ta coque sur la remorque est-il pivotant?
Si c’est e cas, remorque au bord et parallèle à l’eau.
- dessangler
- reculer le 430 de quelques centimètres pour le dégager de la butée d’étrave.
- passer à l’arrière, soulever le tableau arrière.
- faire tourner le bateau de 90°.
- Le poser à l’eau.
- passer à l’avant pour le sortir de la remorque.
- l’immobiliser à l’eau et remonter la remorque.
- se préparer et partir naviguer.

Je le faisais régulièrement seul avec un 470.

Si tu as des papiers à faire évite Toulon...
Tu peux contacter Bastia en Corse ,ils me les ont fait en 15 jours alors que sur Toulon c'était 6 mois à un an d'attente à l'époque...
Après sur un 420 je ne sais pas si on te demandera quoi que ce soit .

Bonjour Zampini,

probablement un peu tard pour cette saison, mais dans ton cas, un petit emmagasineur pour ton foc serait vraiment un plus.
Tu dois pouvoir trouver çà d' occase pour quelques roros et çà te changerait la vie.

Bon courage pour ton trip très sympa!
Gorlann

Plutôt une copine que la bière ?

Bonjour à tous,
Je vous fais un message court car je n'ai plus beaucoup de batterie. Il n'y avait pas beaucoup de houle aujourd'hui ce qui m'a permis de naviguer un peu. Je suis actuellement à Carqueiranne. J'ai mouillé dans une crique, tous c'est relativement bien passé si ce n'est qu'il n'y avait pas beaucoup de vent et que surtout j'ai essayé de beacher sur une plage et les sauveteurs ont refusé. Si quelqu'un en sait plus sur le droit ou non de beacher, je suis preneur car même les sauveteurs n'ont vraiment pas l'air au clair avec les règles en vigueur. Merci à demain

En dehors des parcs nationaux, le bivouac est autorisé en montagne du coucher au lever du soleil. C'est probablement pareil sur les plages?

Bonjour à tous,
Résumé du jour 2 et 3 :
Pour le jour 2, je me suis senti beaucoup mieux malgré une absence inquiétante de vent. C'est le jeu, dans le sud-est. Le littoral est magnifique mais il y a beaucoup moins de vent que le Sud-Ouest. Du coup j'ai dû utiliser un peu mes rames, ce qui me déplaît fortement car les dames de nage que j'ai installé sont très fragiles. J'ai bricolé ça comme je pouvais sur mon 420. Pour ceux qui connaissent, j'ai beaché une première fois aux hospices civils de Lyon près de Giens, où j'ai rencontré une aide-soignante qui m'a expliqué l'histoire et la fonction de cet endroit. Très intéressant. Malheureusement, j'ai dû quitter les lieux parce qu'elle m'a dit qu'il n'y aurait pas possibilité de dormir là étant donné que les gardes sont très scrupuleux. Je me suis donc mis sur une petite crique à côté de Giens et ai visité le village après avoir bu une bière avec des gens que j'avais également rencontré. Village absolument magnifique!
Jour 3. Après avoir longuement discuté de navigation et d'aventure avec deux trois personnes sur la plage je reprends la mer... À la rame. Le manque de vent commence sérieusement à m'inquiéter. J'avance ensuite tout doucement en vent arrière. Arrivé au niveau de l'île où se situe Porquerolles, le vent commence à monter et je peux naviguer à peu près normalement. C'est d'ailleurs une question que j'ai envie de vous poser si vous connaissez le 420. Il semblerait qu'il y ait une allure proche du vent arrière le plus strict, que je ne puisse pas suivre, un peu comme au près. Je me dis que c'est dû au fait que je n'ai pas de spi mais je n'en suis pas sûr. Il faut dire que mes pennons que j'ai installé moi-même ne sont vraiment pas efficace, ou du moins je ne sais pas les utiliser.Je fonctionne donc un peu au feeling. Arrivé ce soir sur une plage au marais salins proche d'Hyères. La technique de faire rouler le bateau sur des pare-battages qui m'avait été donné sur le forum il y a 2 ans marche à merveille. Dans deux jours, mon cousin me rejoindra pour participer à cette terrible aventure.
Merci à tous pour votre contribution et à bientôt!
Ps : je me suis mis récemment à Instagram et je mets quelques petites vidéos de mon voyage. Si cela en intéresse certains : romain_zampi (je crois qu'il faut m'ajouter pour voir les vidéos mais je n'en suis pas sûr)

Il faut regarder "Insta", comme ils disent, il poste une video tous les soirs.
J'ai droit à un envoi perso...
Il a un équipier, ils étaient à St Tropez hier, le 420 mouillé à La Ponche si j'ai bien vu, mais le vent s'était levé... ???

Totalement HS.
Je trouve que le recours au dictaphone plutôt qu’au clavier pourrait rendre compréhensibles certains messages proposés à la lecture sur le forum 🤣🤣

Jour 6 : L'état de grâce
La navigation avait commencé vers 10h, marquée par mon agacement. À chaque fois que nous voulions partir, le vent s'arrêtait. Et nous nous retrouvions tous les matins à ramer. Peut-être que nous étions trop proches de la côte. Mais après tout Barni n'était pas insatisfait, la vitesse ridicule du bateau permettant à chacun d'entre nous de nous baigner régulièrement en suivant le bateau à la nage. Je ne saurais dire si le vent s'est levé ou si mon initiative de prendre le large à la rame s'est montrée fructueuse, mais le bateau se mit à avancer à une vitesse plus que respectable, Barni à la barre. Se fût un vrai plaisir de naviguer (un peu) au large, doublant même les voiliers habitables. Mais nous nous heurtâmes à ce problème de vent arrière, qui nous imposait un "angle mort" pire qu'au près. Je regrettais alors, à défaut d'avoir pris mon spi, de n'avoir pas au moins pris mon tangon pour le mettre sur le foc. Car nous eûmes un mal fou à passer le cap Lardier, alors même que le vent poussait dans sa direction. Je constatais et reconnaissais alors mon manque de connaissances en navigation (un ou des livres à me conseiller ??), l'étang que je côtoyais pour m'entraîner étant trop petit pour ce genre de considération. Nous reussîmes malgré ces contraintes à passer les deux caps (Lardier et Taillat). Malheureusement je dus sortir les rames pour passer le cap Camarat. C'est alors, je ne sais pourquoi, que le vent se leva à tellement que le 420 n'avait jamais autant gité et je soumis l'idée à mon équipier de passer la nuit à St Tropez voire St Maxime. Mais l'angoisse de voir le vent retomber le fit refuser. Nous voilà donc à la plage de "Tahiti", sous le bruit assourdissant des bars. La soirée fut difficile pour Barni et je craignais même un abandon. Il se sentait tanger sur la chaise du restaurant, et s'était régulièrement plaint de "coup de chaud" au cours de la journée. Nous dormions sur la plage à côté de notre bateau, juste en face d'une grande et riche villa surveillée par un garde à l'oeil interrogateur.

Contre les coups de chaud: boire (de l’eau) plus que de raison. L’overdose de température ne prévient pas!

Pour la navigation, essaie de te documenter sur les brises thermiques; grasses matinées bienvenues😉.
Pour exemple: ici actuellement à Saint Malo, vent quadi nul à nul le matin, montant gentiment à une bonne dizaine de nœuds l’après midi🌬⛵️👍.

Saint Tropez tu t’éloignes de 100 m du vieux port, il n’y a plus grand monde, surtout après le 15 août; et même avant.
Profitez.

Merci de partager ici pour ceux qui n'ont pas insta ou autres réseaux.

Si jamais tu y joins plus de photos pour nos yeux ce sera encore plus parfait et pour les rares fautes franchement c'est agréable à lire. Flora est taquine 🤣🤣

Bonjour à tous,
Jour 8 : Désireux de faire un bon repas avant de partir, nous décidions d'attendre que le snack de la plage de St Maxime ouvre pour tester leur burger. En effet nous avions été content du service de la veille (je suis très sensible aux tournés des patrons). On regrettera tout de même à Sainte-Maxime la présence de jeunes sangliers qui nous obligeait à hisser, tous nos vivres en haut du mât (n'y a-t-il pas de chasseur dans la région ?). Nous partîmes donc un peu plus tard que d'habitude, toujours sous l'oeil curieux des vacanciers, très (trop) nombreux à 13h ce qui rendait la mise à l'eau délicate. Et nous réprîmes la mer comme d'habitude sans vent, le barreur et le rameur de plus en plus coordonnés. Le vent se leva comme d'habitude en début d'après midi de manière extrêmement légère. C'est d'ailleurs pendant tous les débuts d'après midi que je sentais de manière si forte la fatigue. J'étais épuisé et l'envie de dormir me prenait, ce qui me décevait. En effet il y a deux ans j'avais été étonné par la facilité avec laquelle j'arrivais à dormir "normalement". Après réflexion, il est possible que le fait d'avoir oublié un cache-œil m'ai coûté très cher d'un point de vue fatigue. En effet je me réveillais très tôt et n'arrivais pas à me rendormir. Comme d'habitude en fin d'après midi le vent tomba, alors que nous étions encore loin des côtes. C'est alors qu'une certaine fierté s'empara de moi. Il y a quelques jours j'aurais été très mal à l'aise à l'idée d'être éloigné du bord alors que le bateau n'avançait plus. Mais là rien ne nous dérangeait. En maîtrisant mon mal de mer (qui ne m'avait jamais vraiment quitté), j'installais mes rames et mon système de dame de nage (très fragile je vous le rappelle) et je me mis tranquillement à ramer, sachant pertinemment qu'il y en avait pour une heure. Je me dis également qu'en à peine trois jours, mon coéquipier aussi avait fait des progrès. Barni, ce geek adepte de mathématiques et de jeux videos rétro n'avait pas du tout le profil de l'aventurier. Un rien le paniquait : peur de casser ses lunettes, son téléphone, peur de ne pas arriver à l'heure et de rester bloqué en pleine mer, peur de se blesser avec les vis de la barre (oui je reconnais ne pas les avoir coupé, mais bon s'il avais fallu changer de barre on aura bien eu l'air malin avec nos vis coupées). Vous l'aurez compris, Barni est d'un naturel craintif, c'est d'ailleurs pour cela qu'il avait abandonné il y a 2 ans. Mais là je le trouvais plus calme, plus posé, plus disposé à se surpasser. Enfin bref, plus prompt à l'aventure. Il avait réussi à surpasser le mal de mer, les coups de chauds, les traversées interminables à la rame et allait finir l'aventure (il partait le lendemain) heureux et prêt à retenter l'expérience, regrettant de devoir partir et de n'avoir pas vu davantage le 420 au vent. Nous arrivâmes à la rame à l'île d'or, et après avoir tourné pendant une demi-heure, nous décidâmes de nous installer dans une magnifique petite crique.

Je vous publie ça sans relecture car je dois aller me coucher. J'aurais pu attendre demain mais je ne sais pas si j'aurai le temps et je ne voulais pas vous faire attendre trop longtemps.
Bonne lecture !
Jour 9 : c'était une petite crique qui, quand nous accostames, était bondée. J'eus l'idée de mouiller mon bateau juste devant la plage (c'était des galets et le 420 avait déjà assez souffert comme ça). Barni m'avertit "l'espace est très restreint, si le vent tourne il va taper ce rocher" . Le vent allait tourner. Après avoir mis des tonnes de pierres sur mon ancre pour qu'elle ne bouge pas, je m'employais à creuser autour d'un rocher sous l'eau qui me semblait excellent pour l'amarrage, et fixer un bout à celui-ci et au tableau arrière. Fier de moi, je regardai Barni et lui dit : "Là il ne bougera plus". C'est à peu près à ce moment que vint une femme avec une assiette pleine à la main "on a fini de manger et on a des restes, j'ai pensé que vous aviez faim" dit elle. " Vous avez très bien pensé Madame" répondis-je avec reconnaissance, sachant pertinemment que le régime alimentaire de Barni se limitant aux pâtes au beurre, l'intégralité de la portion allait me revenir. Voilà quelque chose je n'ai me semble-t-il jamais écrit : si l'aventure m'a appris beaucoup de choses sur moi-même (je dis ça pour la forme, je n'ai jamais vraiment su ce que ça voulait dire "apprendre sur soi-même") elle m'en a davantage appris sur les Français. Messieurs dames, je vous l'affirme, l'hospitalité et la générosité des gens dans ce pays n'ont rien à envier aux autres.
Mon acolyte et moi-même avions, malgré le peu de jours que nous avions passé ensemble, mis en place une routine. Tout d'abord nous nous lavions ensuite nous mettions la tente et enfin nous allions au restaurant recharger les batteries, restaurant qui la plupart du temps était fermé ou sur le point de l'être car nous avions accosté trop tard et pris trop de temps pour nous préparer. Nous nous retrouvâmes donc à l'entrée du port à manger des pizzas.

Le matin je me levais comme d'habitude beaucoup trop tôt. Quelle sensation étrange. Les matins d'hiver où je me réveille pour aller travailler, ma sensation de fatigue s'accorde avec le froid et la nuit ambiante. Mais là, avoir cette sensation quand un paysage sublime s'offre à moi, je me sens presque coupable. Je regarde la mer et je me dis que je devrais apprécier ce moment, que quand j'y songerai je serai nostalgique, mais la fatigue est plus forte. La mer était déserte, le soleil s'était à peine levé sur ces eaux calme et orange. Mais c'est en tournant la tête qu'un splendide tableau apparu devant moi. Sur la plage à moitié dans l'eau, une jeune femme se pavanait, vêtue uniquement d'un chapeau avec lequel elle jouait sans jamais le mettre sur la tête. Elle semblait si apaisée et ne semblait faire qu'un avec la mer,qu'on on aurait pu croire qu'elle y habitait. Ses cheveux étaient châtains, longs et bouclés :
Était-ce dont cela une ondine ? Je comprenais alors pourquoi ce bon vieux Georges tenait tant à se faire enterrer sur une plage de Sète*. Même la fatigue ne résista pas à une telle vision. J'entrepris alors de sortir de ma tente. N'allez cependant pas vous imaginer quoi que ce soit : j'avais simplement très envie de faire mes besoins et la belle et sa photographe, aussi charmantes soient-elles, me gênaient fortement dans mon entreprise. Je suis désolé, leur dis-je, vous n'aviez sans doute pas prévu que des clanpins ramènent leur tente et leur vieux bateau. On vous a ruiné votre décor. Ne vous inquiétez pas, me répondit-elle en souriant, le bateau c'est joli (menteuse). C'est juste que j'avais prévu de vraiment de me mettre encore plus nue. Je n'osai pas lui répondre que si c'était pour l'Art, Barni et moi-même étions prêt à accepter cet affront aux bonnes mœurs. Et puis elles partirent je ne sais où.
Mon désormais ex équipier avait rendez-vous avec mon oncle sur les coups de 11h. Il me proposait de manger au restaurant ensemble, ce qui me chagrinait un peu car le vent commençait à monter, mais je ne résistai pas à l'invitation. Après un très plaisant repas, je pris la mer seul et effectivement le vent était monté. Je commençais en vent de travers et chose rare, je me mis au rappel. Je passais ensuite au près et je constatais avec amertume une énième erreur technique. Je ne m'en étais pas rendu compte comme il n'y avait pas beaucoup de vent, mais je partais du principe que si l'étai était etarqué, alors les haubans du mât seraient tendu et le foc accroché à l'étai fonctionnerait convenablement. Mais non, la technique était la suivante, je devais tendre d'abord l'étai grâce à ma poulie coinceuse, hisser le foc le plus fort possible et ensuite relâcher l'étai pour que le guindant soit le plus tendue possible. Bref, la voile vascillait et le près était difficile, mon "angle mort" s'étant élargi. J'aurais dû m'arrêter sur le côté ou m'arrêter sur une bouée pour faire la modification. Mais allez savoir pourquoi , quand je suis parti je suis parti et je ne veux à aucun prix m'arrêter. J'allais comprendre bien assez tôt que c'était une funeste erreur.
Je ne sais si c'est la fatigue ou le fait de se retrouver seul, mais je sentis peu à peu la déprime arriver, rien de très grave soyez rassuré, mais la soirée ne fût pas la plus joyeuse bien que rien de dommageable ne m'était arrivé. Si ce n'est la routine : une heure pour trouver une plage, je trouve une crique, je me lave je mets la tente et je mange (pas au restaurant cette fois-ci). Quand un jeune homme qui s'était installé sur la plage avec sa copine, intrigué vint me parler, je ne puis lui répondre honnêtement quand il m'interrogea sur la solitude : "ce n'est pas facile". Peut-être que cette phrase fera sourire les navigateurs solitaires de ce forum. Mais je l'affirme, malgré tous les gens que je rencontrais, et ils étaient nombreux, ce soir-là, je me sentais très seul et triste. Après avoir terminé l'agréable conversation avec ce jeune homme, je me mis en tête de me coucher et d'essayer de dormir le plus rapidement possible. Mais je ne pus m'empêcher de penser que sûrement lui aussi, comme nos artistes de ce matin , il avait espéré être seul sur cette plage ce soir. Ceci dit, nous étions quittes: ils s'étaient installé à l'emplacement où j'escomptais mettre ma tente.
*Mer qui vous l'avez compris, n'était pas plus dérangée par le vent que la veille ou l'avant veille

**Dois-je vous faire l'affront de vous réécrire les paroles de la chanson ? Non, je suis sûr que vous les connaissez aussi bien que moi, c'est moi le jeune ici après tout.

Merci tant pour les récits que pournles photos. C'est très agréable a lire et regarder.

Bon, j'avoue ne pas trop savoir quoi penser de ces naufrages. Pour tout le reste, un vrai régal :)

Bah c'est la rentrée des classes 🥴. Je me disais bien que c'était un gros fake.

Jour 10 : lors des premiers jours de mon aventure, un père de famille m'avait dit : " ça me fait plaisir de voir des gens qui vont au bout de leurs rêves". Je commençais à sentir en mon corps ce qu'il y avait au bout de mon rêve. Une fatigue très forte, si forte que j'avais envie d'être à la maison, presque envie de retourner au travail. Comprenons-nous bien, si j'avais été téléporté au travail, j'aurais dans la seconde regretté mon choix car je voulais finir ce que j'avais à faire et arriver en Italie. Mais mon état physique me faisait broyer du noir. C'est d'ailleurs une question que je pose ici aux lecteurs. Vous connaissez cette sensation de fatigue ? Cette sensation qui vous fait détester tout ce qu'il y a autour de vous, vous fait remettre en cause tous vos choix de vie. Ce qu'il y a de déconcertant dans cet état, c'est que c'est à ce moment-là qu'on se sent être le plus proche de la vérité, le plus honnête avec soi-même. On se dit qu'on ne devrait pas vivre à tel endroit, qu'on serait tellement mieux ailleurs, que notre vie ne nous correspond pas, que nous n'aurions pas dû faire tel ou tel choix etc... Et puis on se repose, tout va mieux et on change d'avis. Je ne peux m'empêcher de songer que cet être cynique détient au fond de nous une certaine vérité inavouable. Quoiqu'il en soit, cet être fît émerger en moi deux réflexions : la première était qu'au bout de ses rêves il y a le ras-le-bol, la fatigue, l'envie de faire autre chose, de retourner chez soi. La deuxième était que, paradoxalement, je me sentais fait pour l'aventure et je me scandalisais de ma situation. En effet, était-ce la vie de quelqu'un de sage de rêver toute l'année d'une aventure qui ne durera en vérité, pas plus de deux semaines ? Songer sans cesse à un périple qui ne représente qu'une infime partie de sa vie ? Ce n'était pas normal, je devais vivre davantage l'aventure dans ma vie. Et pas seulement deux semaines en août. Comment je comptais m'y prendre ? Je vous en parlerai peut-être plus tard . Car j'entends en écrivant la voix de Flora me disant : "tu nous saoules avec tes bêtises, arrête de parler de toi parle nous du bateau". Elle n'a pas tort. Après tout nous sommes sur un forum de voile. Mais qu'est-ce que vous voulez que je vous raconte de ce jour-là : la météo était mauvaise, il pleuvait, la mer était moche, désagréable et inhospitalière. Je passais devant Cannes, je trouvais ça laid. Je vis beaucoup de Yatch, preuve la richesse n'achète pas le goût. Personne n'a eu l'idée de mettre un peu de couleur sur ces bateaux ? Mettez du vert ou du bleu si vous n'aimez pas le risque. Mais ce blanc et noir monotone c'est insupportable. Les voiliers d'antan avaient plus fière allure. Seul réconfort de la journée, je me rendais compte que l'Italie n'était plus si loin , et que peut-être j'allais pouvoir l'atteindre avant la fin de la semaine et donc l'atteindre avant le temps que je m'étais imparti. Le 420 accélèra, j'arrivais à Antibes et j'entrepris même de me poser sur ce qui semblait être un club de voile. Mais comme d'habitude je voulais avancer à tout prix et je continuais. Résultats la pluie tombait et j'atterris sur une plage de galets à Villeneuve Loubet. Au moment de rentrer dans la zone des 300m, un moniteur de jet ski me fît signe de revenir en dehors de la zone, signe auquel je refusai de prêter attention. "Ça fait 10 jours que je vais où je veux et c'est pas aujourd'hui que ça va changer" me dis-je. Malheureusement à mon arrivée je n'eus pas à attendre longtemps avant que la gendarmerie ne vienne me rendre visite. " Je suppose que je n'ai rien à faire là" leur dis-je d'un ton blasé. " Oui vous n'avez même pas le droit de vous déplacer avec ça dans la zone des 300 m". " "Eh bien je vais le ramener à la bouée et je vais revenir à la nage" leur répondis-je la mort dans l'âme, agacé de la situation. J'avais froid, j'étais fatigué, il pleuvait et j'allais devoir me coltiner 600 m de nage avec des sacs étanches. Ça faisait maintenant 10 jours que je parcourais la Méditerranée sans moteur, à tirer des bords et à ramer toute la journée et on me parlait comme si je faisais une sortie d'une heure en jet-ski. Je fis ma peine, et je finis au macdo pour recharger mes batteries*. Après avoir traversé la morose zone commerciale, je posais ma tente dans un parc soit disant naturel plein de détritus juste à côté de la route.

Oui, les gens étaient très admiratifs de mon voyage et je recevais énormément de compliments dont je ne peux nier qu'ils me galvanisaient et me donnaient du courage
** La batterie aura été un énorme problème durant ce voyage. Vous me direz si je n'avais pas fait le guignol à poster une vidéo par jour sur Instagram, j'aurais eu plus de batterie...