Eclatement du Safran
- L’éclatement
du safran:
- Je pensais en avoir
fini avec tous les problèmes de solidité de mon bateau, mais en remettant
l’ETAP 30 à sec après ce périple en Méditerranée, nouvelle surprise : Le
safran est fendu! (Vues 20 et 21)
(vue 20)
(vue 21)
- Me reviennent alors en mémoire
les conditions un peu musclées rencontrées entre Malte et la Sicile où
quelques déferlantes vicieuses avec 25 à 30 nœuds de vent
ont quelque peu bousculé le bateau, mais sans plus cependant.
- Il est donc encore nécessaire
d’intervenir sur cet équipement manifestement sous dimensionné pour la
croisière!
- Démontage du safran et
analyse du problème:
- Après démontage, on
s’aperçoit que la mèche du
safran est en aluminium et a un diamètre de 50 mm. Elle est rayée sur le
palier inférieur (Vue 21)
- Le safran est fendu tout
autour de cette mèche. (Vue 21)
- A notre grande surprise, un
sondage met en évidence que cette mèche ne s’enfonce que sur environ
la moitié de la hauteur du safran!
- Calculs d’efforts sur la
mèche:
- Un calcul, (réalisé
avec l’aide d’universitaires que je tiens à remercier),
a montré que le safran, et donc la mèche (puisque c’est un safran
suspendu), est soumis à des efforts de flexion
pouvant atteindre dans des cas limites des valeurs proches de une tonne !
- Une simulation faite sur
une mèche en aluminium de 50 mm de diamètre a montré que celle ci se déforme
de 5 cm à son extrémité si elle est soumis à l’effort mentionné
ci-dessus!
- On n’est pas loin d’une
déformation permanente de la mèche, et les rayures de la portée inférieure
de la mèche s’expliquent donc.
- Pourquoi la mèche en
aluminium n’a pas plié de manière permanente?
- La mèche ne s’enfonçant
dans la pelle que sur environ la moitié de sa hauteur, c’est la pelle du
safran qui pliait et empêchait ainsi la génération et la transmission de tels
efforts!
- Mais le bateau dans des
conditions de vent et de mer un peu musclées, était de ce fait difficilement
contrôlable. Il partait irrémédiablement
au lof dès que les conditions de vent et de mer devenaient un tant soit peu
difficiles. Ce comportement était normal, puisque le safran en pliant s’effaçait
dans l’eau! La pelle se vrillait alors dans l’eau et il aurait été intéressant
de pouvoir photographier la figure correspondante !
- Dans ces conditions, la barre
devenait d’une fermeté telle qu’elle échappait pratiquement des mains du
barreur dans certaines conditions qui étaient loin d’être catastrophiques,
car 25 à 30 nœuds de vent et une mer courte et hachée ce sont des conditions
normales en Méditerranée pour peu que l’on s’éloigne un peu des côtes !
- Solution adoptée pour résoudre
ce problème:
- Sur proposition de Monsieur
VERDE, (Chantier Métal Marine de Port Napoléon) il a été décidé de
construire un nouveau safran avec
une mèche en acier inoxydable toujours
de 50 mm de diamètre.
(Vue 22)
- Cette mèche s’amincit à
la partie inférieure du safran, et va jusqu’au fond de ce dernier!
(Vue 23)
- La pelle du safran est
aussi en acier inoxydable.
- Le palier inférieur a été
remplacé par un élément en bronze et sa fixation sur la coque est renforcée
(environ une tonne d’efforts à cet endroit!)
- Après consultation de
l’architecte, la compensation du
safran est augmentée de 3 cm.
- Le profil du safran est un
peu plus épais que celui d’origine, gage d’une meilleure portance au prix
d’un tout petit peu plus de traînée,
mais qu’importe en croisière!
- Le résultat : Une
fabrication du safran dans les règles
de l’art, et dont le poids supplémentaire dans l’eau n’est supérieur que
d’une dizaine de kilogrammes par rapport au safran d’origine. La finition de
ce safran est telle, qu’après remontage sur le bateau (qui est à sec au port
de Martigues), plusieurs personnes se sont étonnées de la présence d’anodes
sur un safran en polyester ! (Vue 24)(vue à venir)
Safran réalisé par : Chantier Metal Marine Verde à Port Napoléon (13) - 06 20 60 56 48