Entre le Plaisir et la Sécurité

Beaucoup de matelots prennent leurs claviers pour nous parler du vrai plaisir qu’ils ont eu en partant en mer sur leurs voiliers et ils nous assurent qu’ils reviennent toujours trop tôt de leurs croisières ; mais d’autres nous rappellent qu’avant de partir, il faut être sur de revenir, qu’il vaut mieux souvent rester au port et toujours voyager en sécurité.
Je n’ai sûrement pas assez de connaissance nautique pour savoir ce qu'il faut faire pour concilier ces deux vérités, s'il faut … ou plutôt ..etc.. ; mais je vous propose juste une histoire (à peine drôle !!) sur ce thème.

C’est un patient qui vient voir son cardiologue, avec des résultats d’examen qui sont vraiment mais alors vraiment pas bons, le dialogue suivant s’engage :
« cher monsieur, commence le cardiologue, à partir de demain matin, je vous conseille vivement les légumes bouillis, plus d’alcool, plus de sucre, 30 minutes de footing par jour, de plus je vous prescri tous ces médicaments à prendre matin-midi-soir, avec prise de sang et examens complémentaires.
- mais que puis je espérer gagner, avec un régime si drastique répond le patient, interloqué mais lucide.
- de la vie !! du temps de vie !! répond enthousiaste ment le médecin.
- mais alors combien de mois, d’années, déclare anxieusement le patient ?
- alors là, lui répond le cardiologue, selon les dernières études, vous allez gagner au moins 5 mois et demi sur les quarante qu’il vous resterait statistiquement à vivre.
- C’est tout ?
- Mais non , déclare le toubib !! A partir de demain, vous allez voir !! Vous allez tellement vous emmer…. toute la journée que vous allez trouver le temps bien plus long !!

L'équipage
18 jan. 2004
18 jan. 2004

il est vrai que partir

sur un bateau dangereux et mal équipé par tempête, avec une mer démontée et un vent d'enfer est un tel plaisir qu'il serait vraiment domage de s'en priver..

bye

18 jan. 2004

Vous pouvez répéter la question ?

Je pas tout comprendre. Merci éclairer mon lampignon

18 jan. 2004

en moins obscur ?

ben la question serait "comment arbitrer quand c'est plus ou moins dangeureux de prendre du plaisir ?"

18 jan. 2004

Merci bien, c'est exactement ce que je craignais

Oserais sortir mon.....Joker. :-)

Voilà bien LA question dont la réponse te fera réussir ou non ton projet. Pas le contenu de la réponse, bien sur, mais le fait que la démarche faite te permettra d'assumer quoiqu'il arrive.
Tous les participants entameront la même démarche (les pitinenfan sont exemptés car adaptables à toutes situations et qu'en plus ivonpa se prendre la tête pour des conn.., alors que la nitendo est encore branchée). Au bout de la démarche, tu te rends autonome (dans la tête) ou pas. Le résultat n'est pas important, c'est comme de bosser dans le privé ou d'être fonctionnaire, ça n'est pas très différent, c'est pas pareil c'est tout :-)

Pour le risque physique, la mort, je dirais rejoker... Facile de se suivre tous les 25metres à 170 sur l'autoroute (je suis pas certain que tous sachent assumer d'ailleurs). Pourquoi les megapoles sont-elles construites pour la plupart dans des failles techtoniques ? J'ai l'impression que ce n'est pas totalement de l'inconscience, mais qu'il y a aussi une partie de deal avec Mère Nature. Et on assumera les morts, les siens, les autres... ou on fera assumer la sienne aux autres ;-) C'est une question de confiance, en la nature, en toi, des autres en toi, de toi en les autres.
C'est bien une démarche personnelle et ta réponse est bien celle qui te sera le mieux adaptée (à un instant donné).

C'est pas vraiment grave, mais quand même : t'es pas dans la merde :-D :-D

19 jan. 2004

pourquoi,et de quel droit arbitrer?d'abord.

c'est une nouvelle manie,arbitrer,juger,dans le cas present,si on se contentais de comprendre,ce serait deja vachtement bien,non ?de là à juger........

18 jan. 2004

Scusez, j'ai p'têtre une idée

Tu serais pas en train de confondre trainenlairder :-) et circuler en bateau à voile ?
C'est quoi revenir ?
revenir vivant de cet horrible et angoissante épreuve
ou revenir reprendre la vie de tous les jours ?
Si c'est un problème de choix, ça c'est une question qui demande vraiment reflexion...
En fait, là où je suis perturbé, c'est que je vois pas trop le lien entre le début de ton post et la fin de l'histoire du cardio. T'as peur de faire chier à continuer de vivre comme tuu fais ou quoi ? ;-)
Enfin, c'est une bonne question et je vos remercie de nus l'avoir posée :-D

18 jan. 2004

farfadet ?doucement,mon ami.....

bah,c'est quoi,qu'est ce qui t'arrive,c'est le temps ou quoi?
passe ton ship a riva,tu seras moins morose....
moi,qui ai de trés grave blemes cradiac',je ne comprend pas ce que tu veux dire,désolé ....
en tout cas,si tu as envie de naviguer de consert,au printemps ce sera avec plaisir ,si tu n'es pas trop pressé.quel est d'habitude ton programe de nav'?

quand à JP,je ne sais pas qui manque à un tel point d'humour,pour ne pas avoir compris,le sien !!
je vais de ce pas,oh et puis non,je laisse le coupable,corriger sa betise.........

gerard.

18 jan. 2004

La trouille ou l'inconscience !

Voilà ce qu'il y a entre le plaisir et la sécurité !

Quand tu en as choppé une bonne et que tu t'en est sorti vivant, tu te poses moins ce genre de question !

A la différence du malade cardiaque qui peut être condamné, quand tu sais que tu as la vie devant toi pour naviguer, tu évites de stopper ça bêtement en poussant le bouchon de l'inconscience un peu trop loin.

Et pour certains dont je fais parti, il y a aussi l'amour, l'amour de celui ou celle que l'on a pas envie de quitter avant l'heure.

Avant de découvrir la mer, j'étais fou des voyages en moto. Un proverbe de motard bien connu qui trouve son sens ici aussi: "un bon motard, c'est un vieux motard !". C'est à dire celui qui aura su éviter de mettre la poignée en coin quand le risque n'en valait plus le coup.

Au fait, c'était qui déjà le marin qui, à la dernière Route du Rhum, a refusé de continuer parcequ'il ne voulait plus risquer sa peau, et qui a vu toute la flotte de cata décimée peu de temps après ?

19 jan. 2004

LA PEUR !!!!

N’est pas toujours maîtrisable et sage est celui qui sait la reconnaître et ne pas aller plus loin, car il évitera à d’autres d’exposer leurs vies pou sauver la sienne.
Et comme cela à été dit dans ce fil il n’y a aucune honte à la ressentir.

19 jan. 2004

Pour répondre à gébé

Il n'y a rien à redire quand quelqu'un, arrivé devant l'obstacle, juge que le morceau est trop gros pour lui.
J'ai renoncé deux fois au Horn, en deux TDM, parce que j'estimais que les conditions étaient au dessus de ce que je pouvais assumer. ET JE N'AI PAS HONTE.
J'invite tous mes détracteurs à publier leur livre de bord. On va bien rigoler.

19 jan. 2004

Je comprends pas...

Pourquoi serait-ce chiant de se soucier de sa sécurité?

On se soucie de bien bouffer, de bien naviguer, de bien dormir, de trouver les bonnes escales etc. :-)
On peut bien trouver du temps pour se soucier de sa sécu.

Personne n'aurait l'idée de partir sans safran (même celui qui n'aime pas barrer), alors sans ligne de vie, sécu, insubmersibilité.

Il s'agit pas de bouffer des légumes toute sa vie; on peut naviguer sécu en s'amusant...

19 jan. 2004

je crois comprendre

ska voulu dire farfadet:jusqu'ou va tu pousser la securite sur ton camion. Dire 'Personne n'aurait l'idée de partir sans safran, ligne de vie, bib' me semble un peu general . Mais se dire : et si j'etais pris dans une baston qu'a pas ete prevue (genre une deperession qui se creuse d'un seul coup, ou une ptit depression secondaire qui apparait , etc...), ai je mis tous les atouts dans ma manche ? Par exemple, si je fais un 90 ou 100° (sans parler de 360), tout ce qui est retenu par gravite va commence a bouger, alors mes coffres de carre, cabines, etc.. ferment ils ? ai je des manivelles de winches en secours a l'interieur du bato, un manchon de pompe de cale en double, etc... On peut aller tres loin dans la demarche et paser beaucoup de temps a optimiser tout ca. Mais si on va pas dans les xx rugissants ou hurlants, alors jusqu'ou pousser le demarche ? Voila comment j'ai compris la question.
PS: chui en train de lire la derniere edition de navigation par gros temps et ca donne a reflechir....

19 jan. 2004

t'as bien compris !!

et cela sans vouloir aller dans les quarantièmes ..

19 jan. 2004

De Broc et autres

bonour à tous

Gebe, je ne suis pas tout à fait d'accord avec ton analyse, au contraire, je respecte à 200% la décision d'arrêter de Bertrand de Broc qui s'est fait une peur bleue en manquant d'éperonner (si j'ai bonne mémoire) un tri qui s'était retourné. il me semble bien que dans le Vendee Globe, il avait déjà eu quelques chavirages à son actif et je conçois tout à fait qu'il ait estimé que le jeu n'en valait pas la chandelle.
c'est à mon avis une décision extrêment courageuse que de dire je ne veux plus courir en solo sur ces machines en dépit des pressions du sponsor qui d'ailleurs l'a viré dans la foulée. Décision qui là me semble maquer quelque peu d'élégance. En plus, il me semble qu'en terme d'image, soutenir la décision de son coureur eut été nettement plus positif (surtout de la part d'un groupe bancaire et, on connait tous la frilosité des banquiers...et leur tendance à ne prendre aucun risque!)
pour moi, bravo Monsieur de Broc

cordialement

19 jan. 2004

n'est ce pas tout bonnement de la sagesse ?

c'est ce qu'on dit de Prost qui refusait de prendre le depart en cas de pluis trop abondante,certain l'on traité de lache,bien sure,mais si il n'y avait pas eu les contraintes mediatiques les departs n'auraient pas ete donnés.
de toutes façons tous ces fameux grands prix,ce sont terminé par des carnages et arretés avant la fin,donc ridicules...............
en bateau,tu ne peut pas t'arreter au bord de la route,et si tu as,meme pro,la sagesse de ne pas partir,c'est aussi donner le bon exemple aux autre marins pour leur faire prendre consience de jusqu'ou il ne faut pas aller.
au glorieu temps des cap horniers,il y en a qui callaient quand ça passait pas,et d'autres qui forçaient et qui maintenant encombrent les fonds.....
ne pas cofondre navigation,et concour de bites,serait un bon debut..............
je me permet de vous recoler pour la x'xieme fois un texte connus,mais que certain,n'on jamais "lu,et comprit",jusqu'au bout............

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

(et surtout ceci,les gars !)

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, ô frères implacables !

19 jan. 2004

"En mer vous pouvez tout faire bien,

en respectant les régles, et même ainsi la mer vous tuera.Mais si vous etes un bon marin, vous saurez au moins, à l'heure de votre mort, où vous vous trouvez."
J Scott, le chasseur de navires.
A+

Phare de Pulau Langkuas, Au nord ouest de l'île de Belitung en Indonésie

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