Estime (pour faire plaisir à Pierre2)

Prendre la mer, c’est d’abord quitter la terre, quitter un monde stable et familier pour m’élancer vers l’horizon.
Prendre la mer, c’est laisser mes marques habituelles pour en découvrir de nouvelles en aiguisant tous mes sens :
Avec les oreilles, sentir le vent qui fraichit ou vire, avec chacun de mes muscles, la douceur ou la violence de la coque cherchant son passage dans les vagues.
Prendre la mer, c’est entendre la vague d’étrave glissant sur le bordé, la chute de la voile qui vibre quand le vent monte, le beuglement ou la cloche de la balise qu’il faudra bientôt virer, le sillage, éphémère cicatrice de mon passage.
Prendre la mer, c’est retrouver les parfums de l’océan, attendre et savourer ceux apportés par une brise de terre.
Après la vague explosée sur la coque qui se termine en douche c’est retrouver le gout de l’océan en serrant les lèvres comme pour ne pas céder.
Partir en mer à la voile, c’est contempler les lignes et les couleurs, scruter la nuit tombante ou la brume à la recherche de l’éclat du phare attendu, fouiller le paysage pour reconnaître le caillou, l’amer qui se détache de la côte, suivre le bateau du pécheur qui semble ivre mais pourtant en plein travail, guetter dans le ciel le stratus, tenter d’éviter le cumulonimbus, essayer de faire le ménage dans les illuminations des mastodontes qui foncent sans me voir.
Prendre le large, c’est me sentir libre, neuf, pur, pour m’offrir et recevoir le monde marin par chacun de mes pores.
Dans ce monde qui me tolère seulement, pour mieux m’en enrichir, je veux être élémentaire, essentiel, originel.
Face aux douceurs et aux combats que m’offre l’océan, je veux être tête nue :
Je me suis préparé du mieux possible, je me suis décidé, j’ai largué, maintenant je suis prêt à ses amours et à ses duels.
Pour vivre aussi intensément, j’ai besoin d’être seul dans un face à face finalement proche d’une quête de spiritualité.
Pour plus de plaisir encore, j’ai envie, j’ai besoin d’une part d’incertitude, d’inquiétudes et de doutes, non pas de risque mais d’aventure ainsi seule l’estime est mon outil, une machine, anéantirait en un éclair la construction magique qui se déroule devant moi.
Et quand enfin apparaît la terre là où je l’attendais, si l’aurore au même instant déchire le ciel, l’extase est infinie.

L'équipage
12 juin 2009
12 juin 2009

au dela de 60 ans

t'as plus besoin de "part d'incertitude" , les émotions du quotidien , l'enrichissement spirituel ,le poids des muscles manquant ,le calcul du temps qui te reste ...
de tous les sophistes , notre propre raison est presque toujours celle qui nous abuse le moins....:litjournal

12 juin 2009

mais

avoir perdu le besoin de cette « part d’incertitude », n’est-ce pas une sorte de résignation face à l’avenir ?
Cela ne risque-t-il pas d’entrainer à son contraire : un besoin sécuritaire, impossible à assouvir et forcément vain devant les jours et les années qui passent ?
Faut-il lutter contre sa propre raison pour le retrouver ou accepter son absence par fatalisme ?

12 juin 2009

ou

trop gênant? ;-)

12 juin 2009

houla !!!

trop profond !!!:lavache: ploufff !!!!

12 juin 2009

eric

je n'ai plus besoin de "la part d'incertitude"
n'y d'un demi , n'y d'un tiers ,je "suis l'incertitude même"...a ne plus douter , ou serrai la part du rêve .. Reste l'envie d'essayer , trouver le courage de ces audaces..

13 juin 2009

tiens

:tesur: perso, j ai toujpous besoin d une part d d inconnu , a découvrir!

mais bon, je n aurais 60 piges que dans un mois!:lavache:
;-p

12 juin 2009

mais

le monde n'a pas à nous tolérer, nous sommes ce monde! s'en exclure, c'est se fuir, et fuir sa réalité.

Et la vie n'est que de l'incertitude, ne pas le croire, n'est que prétention ou aveuglement; seule sa finitude est sûre.

12 juin 2009

Clari,

Je ne parlais que modestement du monde de la mer devant lequel on ne se sera toujours que tout petit.

12 juin 2009

Juste pour contribuer...

Quitter l'arène des guerriers de l'AVOIR
Couper son moteur sans peine
Ecouter l' a cappella du dieu Eole et de ta Belle
Percevoir l'harmonie du Roi et de la Reine
Soulever le voile de l'ETRE caché, qui s'éveille
Et se dire je SUIS !!!

Bon Vent

Serge :. (Kalevala)

12 juin 2009

Pourquoi y fait.................

.......tant de bruit que ça ton bourrin ????
:mdr:

12 juin 200916 juin 2020

Fais comme moi...............

........change de bourin........

12 juin 2009

oui

mais il n'a pas de monde, ni d'être devant lesquels je ne me sente petit

12 juin 2009

C'est bien dit...

Je crois que je vais l'apprendre par coeur et le déclamer à chaque sortie de port, une fois les voiles établies et le moteur arrêté...

12 juin 2009

Oui !!!

Honda HB 4t 5cv. Mais de toute façon ça fait toujours trop de bruit...

12 juin 2009

de la poesie

qui ne prend pas le tête , c'est si rare...

12 juin 2009

pfffff

l'est pénible cte grand escogriffe bourguignole a savoir si bien écrire, et à si souvent trouver l'mot ( sans maux ) juste

Allez hop un ban

la la la la lalalère clap clap clap ( ter )
la la la la lalalère clap clap clap ( ter )
la la la la lalalère clap clap clap ( ter )

;-)

Et en plus il fait d'jolies choses avec son joli ch'ti canote

12 juin 2009

.

:alavotre: ;-)

12 juin 2009

enfoiré!

pis d'abord, j'suis qu'en escale, pas plus bourguignon que reblochon, si j'peux, un peu marin et ça'm suffit ;-)

merci

tu m'as fais plaisir,et tu ecris bien pour un bourguignon !

Quelque part entre Sognefjord et Måløy, Norvège.

Phare du monde

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Quelque part entre Sognefjord et Måløy, Norvège.

2022