Interview de Kévin Escoffier

Un article du Monde intéressant sur "l'affaire Escoffier ", structurée autour d'une longue interview du navigateur, qui permet d'avoir son avis, et une vision plus précise de la situation.

Où l'on apprend ce que la plaignante lui reproche (de lui avoir ploté les seins à deux mains à deux reprises alors qu'elle venait lui faire une accolade de bonjour dans un bar bondé, plus quelques palpations fessières et poitrinaires dans la foulée),

Où l'on apprend que Kévin s'est excusé du quiproquo auprès de la dame, mais réfute les accusations, et que personne dans ce bar n'a confirmé les accusations,

Où l'on apprend que Kévin dit avoir produit 66 témoignages de collègues féminin et masculin qui ont navigué jusqu'à 1 mois avec lui sans souci, mais que ça n'a rien changé à la position des institutions, et que personne n'a voulu témoigner à visage découvert, (il avance l'hypothèse que personne veut se mettre ses sponsors à dos),

Où l'on apprend que la FFV l'a exclu en s'appuyant sur trois autres témoignages de femmes arrivés entre-temps,

Où l'on apprend que Bruno Dubois, dirigeant de son équipe lors de la VOR en a rajouté en signalant des comportements datant de 2018,

Où l'on apprend que son équipe Holcim PRB l'a effacé de son website et de son équipe même s'il venait de faire un beau palmarès avec trois victoires d’étape, une deuxième place au classement général et un record mondial de distance parcourue sur vingt-quatre heures,

Où l'on apprend que le Canard enchaîné a publié à plusieurs reprises des histoires privées sur Kévin sans rapport avec l'affaire si ce n'est la thématique du sexe, (hautement morale voire tabou)

Où l'on apprend que quasi toutes les personnes sollicitées par Le Monde (Holcim PRB, FFV, B.Dubois, la plaignante, les autres témoins de l'affaire...) n'ont souhaité répondre aux questions,

Où l'on apprend l'avis de celles, du milieu, qui ont accepté de parler au journal, déclarant pour l'une, qui avait "subi" la drague de Kévin:

"Aujourd’hui, même si je ne me considère pas comme victime et que je ne participe pas au dénigrement ambiant, je ne peux m’empêcher de penser, à la lecture des articles, qu’il n’a pas volé ce qu’il lui arrive. »

Et pour une autre:

"En soirée, Kevin est un gros lourd, mais je ne connais personne que cela a traumatisé. Sans le défendre, je suis choquée par la vindicte et les accusations anonymes auxquelles il fait face. A Lorient, les conversations le désignent parfois maintenant comme “le violeur” [ce dont il n’a jamais été suspecté], et certains ne lui adressent plus la parole au nom de “la cause”. Or, la présomption d’innocence existe et Escoffier, en tort ou non, a le droit de se défendre et de travailler. »

L'article concluant sur:

Le navigateur a « dû licencier, sur [ses] deniers », son équipe, « une trentaine de personnes », et a mis sa maison en vente.

En bref, un beau gâchis, et la certitude, concernant les violences sexistes et sexuelles, que la société change ses mœurs.

Reste maintenant à trouver le juste équilibre judiciaire, social et professionnel.

FJ