Le sextant et le couteau
( Bon il va être temps qu'on nous laisse sortir, j'en conviens ...)
Le sextant et couteau
Parfois il est perdu
Dans ces hétéroclites
Et coûteux instruments
Qui tomb-ent en rideau
Pour naviguer à vue
Et le doute l’habite
Mais qu’est ce que c’est qu’c’temps
Où l'on s’équipe en trop
Le cap’tain n’en peut plus
Il est à la limite
Il se dit mais bon sang
Ou ai-je mis mon couteau
Quelqu’un l’aurait-il vu
Sa colère est subite
Voyez vous mon sextant
Cette fois-ci c’en est trop
Car l’adage est connu
De ceux qui cohabitent
Et répété souvent
La bite et le couteau
Sont toujours les bienvenus
Quand le sextant l’habite
Le cap’tain est content
Tout va bien sur l’bateau
Dom
Et oh, chez les voileux
C'est la fin des bohèmes ?
Oiseaux du large aux voeux
De modestes carènes
Dans les années deux milles
Ou débiles, je sais plus
C'est la course aux cent milles
Pour des yachts "m'as-tu vu"
Fini les vagabonds
Aux voiles et coques de noix
Il faut avoir des ronds
Pour hisser le pavois
Des sail drive, des ordis
Centrales et gros guindeaux
Conso et bourgeoisie
Du bling bling pas que beau
Si tu fais pas douze mètres
Tu montres la misère
Et va donc ailleurs paitre
La marina prospère
Mais en ces temps couverts
Cyclone capitaliste
L'horizon reste ouvert
Pour les minimalistes
Crise écologique
Et réveil des consciences
Les bohèmes anarchiques
Ont encore leurs chances
Bien vu creek!
Beau poeme Dom ,en ces temps incertains c'est bien de revenir a l'essentiel !
Beaux poèmes, ça fait du bien d'autant plus qu'il y a la forme et le fond.
Si nous touchons souvent le fond,
un comble pour des navigateurs,
le bonheur qui fait surface devient rare.
Merci
Cdt
Yves
Creek, tu es super,
Le couteau accompagne l'homme depuis qu'il est descendu de l'arbre, mais pas le sextant, et celui qui jette la modernité aux orties, doit aussi y mettre cet instrument sophistiqué (et fragile).
Peut-être, dans quelques décennies, les vieux voileux parleront-ils, la larme à l'oeil, d'un instrument antique qu'on appelait le "GPS".
En matière de progrès, tout est relatif; et à l'échelle de l'humanité, le sextant reste un instrument d'une modernité incontestable et dont la navigation s'est toujours privé jusqu'à une époque très récente.
La nostalgie déplace nos rêves vers les temps de Pidgeon ou Slocum, mais, sincèrement, doit-on avoir des regrets car rien ne nous interdit de faire pareil, rien et surtout pas l'argent, ils n'en avaient pas. Et pourtant, et pourtant...