Petit récit de l'été

Quelques copains ont aidé, quelques autres ont partagé, ici, ailleurs.
Ici, pour Calou (et Patrick) qui a transmis son fier Samouraï, pour Alain qui a aidé aux bonnes règles de transmission, pour Flora :) qui y est aussi pour beaucoup, pour Marco qui a prêté sa survie, Pour Christian Koala V, toujours attentionné et plein de bons conseils, j'en oublie ; bref.

Un petit coup de projecteur sur huit jour en mer, en juillet.

Et vous pouvez poster les vôtres à la suite !

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18 juillet, départ des Cabanes de Fleury sur le Samouraï "collectif" - puisqu'on est quatre propriétaires, en direction de Canet en Roussillon. À bord, Olivier, un bon copain qui vit en Colombie côté Caraïbes, et ma pomme. On va rejoindre un deuxième samouraï, le fameux Takatoukité, basé à Canet.
La météo à dit ("le grand manitou a dit") : Est F2 au matin tournant progressivement au Sud dans l'après midi ; aussi partons nous Sud sud-est dans le brouillard et la fraîcheur, babord amure. Le soleil perce vers midi, le vent monte et tourne progressivement au sud. Nous ne ferons qu'un bord en tournant avec l'air, en réduisant la toile loin entre Leucate et Barcares, pour arriver sur Canet avec de belles grosses vagues.
Les copains sont en train de bricoler la chaise moteur, dans une espèce de petite marina où ils ont un anneau. Belle soirée. Nous rejoignent Alain et Anne, la deuxième partie de l'équipage d' "Antineis", qui se fera appeler successivement Itineris et Antignasse !

19 juillet, départ vers midi pour Paulilles après les dernières courses, trois sur chaque bateau. Petit air pour doubler Béar, premier bord à bord des deux frères de sang (le Samouraï Takatoukité porte le numéro de série 430, le Samouraï Antinéis le 431 !) Tous deux ont été donnés par leurs anciens propriétaires qui naviguent sur "plus grand". Bref, notre beau Génois Mylar fait la différence, mais pas de beaucoup...
Mouillage, baignade, apéro, baignade (fraîche quand même, l'eau..). Et au repas du soir, puisque c'est pleine lune qui s'annonce, on décide d'une nav en départ de nuit après quelques heures de repos, histoire de voir le soleil se lever face à la lune qui se couche.
L'air de la nuit baisse à l'approche de l'aurore. La bascule nuit jour se fait au large de Banyuls. Merveille !
Arrivée mi journée à Cala Culip, dernier mouillage avant Creus, après un peu de moteur. Baignade, apéro, baignade, déjeuner, baignade, balade sur le Cap jusqu'au Phare. La petite annexe gonflable tient à peu près le coup, mais à trois, on a le cul qui mouille !
On part à la tombée de la nuit pour Cadaques, rejoint en un peu plus d'une heure presque tout au moteur. Bouée à droite dans la baie, plus personne pour nous accueillir, on file au restau. Mince, l'Espagne n'est plus ce qu'elle était !! 23h et des piquettes, et on nous refuse (à six pourtant, avec la terrasse encore bondée.. Rrroh...). On se consolera plus loin, en plein centre, avec des planchas de poiscaille trop fameux...
L'équipage du "bateau des vieux" rentre se reposer sous la lune, celui du "bateau des jeunes" part danser .. sous la lune ; mais en ville.

20 juillet, on décanille avant qu'il n'y ai trop d'activité (je suis un lève tôt !) et on va mouiller juste à la sortie de la baie, avant le phare, Cala Nans. Nous ne sommes que deux dans cette petite crique. Après nos ablutions et le petits déj royal, c'est balade à terre : un beau four de verrier, des terrasse sur tout le relief, un phare sans gardien. Je prélève mes habituel végétaux pour le jardin au retour, pas bien sûr que ça repoussera.
De retour au bateau, il y en a 15 autour de nous qui sont arrivés de Cadaques ! Des petites minorquines, des zod et des catalanes surtout, et pas une voile. Taud obligatoire, joie de vivre et exubérance. Nous remontons l'ancre pour aller rejoindre le Sam jaune à Cala Montjoi, à deux heures vers Rosas. Les copains se sont arrêtés (prise de coffre) juste avant, à la Cala Pelosa. Il se sont fait livrer une paella directe du restau par bateau, à bord, et sont en train de digérer en somnolant (ça a du être copieux..). Soirée à essayer de pêcher (ça saute de partout autour de nous) et jouer à "contact". Sans oublier le mojithau offert par Takatoukité, qui a une glacière à bord..
La météo annonce du grand frais pour demain très tôt, et pour trois jours : après discussion, on décide de partir bonne heure avec la tram aux fesses pour traverser la baie de Rosas et aller se mettre à l'abris aux Medes, avec Estartit en face. Dans la nuit orage sec, éclairs à deux cent mètres, l'annexe qui s'envole, la foudre tout près : j'ai les chocottes et je rentre à l'intérieur.

21 juillet, on prend deux ris et on met le foc n°1 au départ. Takatoukité est parti 5' devant, mais il est déjà à moitié couché dans les rafales.. Trop de toile pour eux, et les garcettes de ris très serrée boudinent la GV d'une manière inquiétante. Nous on suit, on démarre fort, puis très fort. Passé l'abris de la côte, au large de Rosas, on se tape surf sur surf, de plus en plus longs. L'étrave fend la mer avec deux grande moustaches de part et d'autre, c'est très grisant. C'est la première fois que je barre ce bateau à ce rythme, il se comporte sainement mais demande quand même une bonne concentration. On est trempé malgré le vent arrière. On guette au gps le chiffre le plus élevé quand une vague nous transporte plus qu'une autre : on est à plus de huit nœuds de moyenne, avec des surfs à 11 et 12 !
La baie est vite traversée. On est bien en vue des Medes et j'évite de m'approcher de la falaise. Je crains les turbulences côtières. Les jeunes (jaune !) quant à eux, rattrapés et distancés, vont nous dépasser.. en longeant les falaises : alors que nous avons déjà une nette baisse du vent, il bénéficie d'un venturi qui les amène à nous montrer la poupe. Quels stratèges, ces d'jeuns ! Un maquereau finit sa vie dans le cockpit..
Arrivés aux bouées sous le vent des îles Medes, nous prenons un grand pied en observant les spécimens de la réserve à poissons. Fin d'après midi, on traverse pour Estartit (15') et nous nous mettons à quai. Très sympa, l'accueil, le pot offert par la capitainerie, les sanitaires + que nickel.
Soirée ? Apéro sur le jaune, repas sur le blanc ! Une amie nous à rejoint, qui prendra la place de celle qui s'en va demain, sur le bateau "des jeunes".

22 juillet, on va voir le marché, on achète deux souvenirs pour les chéries au retour, on retourne se baigner au milieu des poissons juste en face. Par gros vent comme c'est le cas, on essaie le foc seul. C'est probant sauf que c'est assez difficile pour virer : l'avant ne veut pas passer, il faut beaucoup d'élan. Retour pour 17 heures. Ira t on au grand concert de Jazz de ce soir ? Cécile Mac Lorin est en scène pour le festival. On ira à côté des grilles, sur la promenade, écouter quelques morceaux. Anne, Titanne pour l'équipage, qui est saxophoniste à la fanfare, restera jusqu'au bout :)

23 juillet. On reste jusqu'à midi passé. "Chez Robert", menu complet, extra, avec boisson : 10,50 €... Je paie le port, ça m'arrive, 90 pour deux nuits. On reviendra à Estartit. On remonte la côte dans une mer chaotique. Le vent n'est plus bien fort, et les derniers miles seront au moteur. Cala Mongo, très chouette. Juste en dessous d'Empuria Brava, derrière la pointe. Nuit tranquille.

24 juillet. Traversée inverse de la baie de Rosas, dans des sautes de vent étonnantes : un coup on s'arrête, un coup Éole se rappelle qu'on est là, puis ça vient de l'autre côté (est) puis ça s'arrête et ça repars au nord. Trois fois comme ça. On finit par attraper mieux en allant chercher au large, et un bon F4 Sud Est nous amène à Joncols. On choisit la partie sud (il y a deux calas côte à côte, au fond d'un grand "fjord") où ne restent que trois voilier et un moteur sur le départ. Baignade. Météo : ça devrait se lever Nord dans la nuit, raffaleux. On sait que demain on remonte encore vers la France (je retravaille d'ici peu..).
Dans la nuit, ça piaule bien, ça tourne, ça descend de la montagne, un coup à droite, un coup à gauche. Les trois bateaux qui étaient avant nous sont des 12/15 mètres. Nous sommes les deux petits, devant, nez au creux de la plage. On évite beaucoup. 5 mètres de fonds, j'ai mis les 25 de chaine et les 15 de câblot. Mais le bateaux "des jeunes" a trop peu de chaîne (15 ?) et pas plus de câblot. Alors que je veille dans le cockpit, je les vois déraper doucement, mais surement, vers le coin aux falaises. Lampe torche plusieurs fois vers eux, par les hublots, mais comme rien ne bouge je corne tut-tut tut-tut tut-tut .. Tut-tut ..ça résonne dans toute la Cala, puis je vois, tel des lémuriens, trois têtes sortir puis rentrer puis sortir puis rentrer ! Ils balaient autour avec une lampe puissante, évalue visiblement la situation. Luc démarre, Benji remonte l'ancre et revient mouiller un peu plus en avant de là où il était. Et dans le quart d'heure qui suit, le vent se calme, baisse, baisse. Ouf, je vais dormir... deux heures.

25 juillet. On pars avec toute la toile. On devrait avoir Nord 3, 4. Très beau temps, Creus est passé en trois heures. On se "tire la bourre" avec nettement plus gros que nous, c'est étonnant, et très plaisant. Ça gite pas mal, on est vraiment serré et ça tape peu. On file bien et on passe LLança en début d'aprèm. Je m'écroule dans la berceuse de la mer et la bienveillance des copains. Réveil : on vient de doubler Béard, et le cap est sur Canet, m'annonce le barreur ! Trappeur et Anne ont décidé de me ramener à Canet, plutôt que je descende à Port Vendre puis auto-stop. J'apprécie, of corse. Arrivée tardive à Canet, dans la fatigue, mais avec une inoubliable moules frites sur le quai face aux vieux gréements !

Demain 26, je rentre bosser ; les amis gardent le bateau quatre jours. Il iront dormir à Colera (cher), puis Puerto de la Selva avec la famille, puis Paulilles et retour aux Cabanes.

Que c'était bon ! Vivement la prochaine !

Pierre

L'équipage
06 sept. 2016
06 sept. 2016

Merci Pierre...très vivant et sympathique. Pendant ce temps, nous étions à Minorque.
J'espère que l'année prochaine tu passeras par Argelès.

06 sept. 2016

:pouce:

06 sept. 2016

:bravo:

:bravo: :pouce:

06 sept. 2016

Très bonne idée et récit sympa. Le mien pour cette année est là :

clinkemaillie.free.fr[...]016.pdf

Merci pour le récit, bien littéraire et agrémenté de jolis extraits et citations.
Brauquier, Leprest et Reggiani, y a pas mieux !

:litjournal:

Cabo Sao Vicente

Phare du monde

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2022