Projet d'extraction de pétrole aux Abrolhos (Brésil)

Bonjour,
Je viens de recevoir une pétition concernant un projet pétrolier près de l'archipel des Abrolhos.
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Nous avons mouillé près de ces îles il y a un an et demi. C'est l'un des meilleurs souvenirs de notre voyage.

Extrait de notre journal :
Le Parque Nacional Marinho dos Abrolhos...bonheur !
25 juin - Je me réveille vers 5h30 car je sens que le vent forcit, un grain nous passe dessus, on affale le génois léger (notre génois lourd est plié sur le pont, la bande anti-UV est déchirée). Une demi-heure après, nous hissons de nouveau le génois, Manu part se reposer et je contemple le lever du soleil. Il nous reste 20 milles à parcourir
L'objectif de cette escale est la présence de juin à septembre de baleines Jubarte, des baleines à bosse ; venant de l'Antarctique, elles font halte dans les eaux chaudes de cette partie du Brésil pour mettre bas.

Ce sont d'abord de magnifiques oiseaux qui apparaissent en nombre : des fous bruns, des frégates, ces grands oiseaux sombres à la queue bifide (mais peu sympathiques, car ils dérobent souvent la pêche des autres oiseaux) et d'autres que nous ne reconnaissons pas.

Au loin, nous apercevons plusieurs souffles et éclaboussures et tout à coup, elles sont visibles à environ 400m. Elles jaillissent de l'eau et retombent dans d'énormes gerbes d'eau : des baleines !
Il existe deux mouillages près de l'île principal Santa Barbara, le vent vient du secteur Est, nous décidons de prendre une bouée au sud car une avancée rocheuse offre une meilleure protection, il nous faudra 3 essais pour réussir à prendre la bouée dont le cordage est bien gluant.
D'origine volcanique, l'archipel des Abrolhos est le premier parc national marin du Brésil (1983), il est donc interdit d'y débarquer ; l'île principale Santa Barbara est occupée par les militaires qui gère le phare et le site. Les 4 autres îles sont sont encadrés par l'association IBAMA.

Nous avons la visite de Louka, un garde du Parc, qui nous explique nos droits (très restreints) et nos devoirs. Il nous propose de visiter avec lui la petite île de Siriba : RDV est pris le lendemain matin. Après un repas frugal, nous enfilons palmes-masques-tubas et plongeons tous les 4 ; en se rapprochant de la côté, on nage dans un aquarium : poissons verts et jaunes, bleus, jaunes et noirs, des rayures, des points, des zébrures, la diversité est incroyable et nous évoluons au gré du ressac à quelques dizaines de centimètres d'eux. Nous découvrons également des coraux chapeiroès (ils sont unis par leur extrémité supérieure qui recouvre de véritables labyrinthes), au Brésil, ils ne sont présent qu'aux Abrolhos. C'est une chance incroyable d'être içi.

Le lendemain, Louka vient nous chercher à 9h, il nous conseille de prendre notre matériel de plongée. Nous abordons la petite île qui culmine à 16m. Le tour de l'îlot se fait à quelques mètres de fous masqués, de pailles-en-queue (des phaétons) et des fous bruns.

Puis, Louka nous accompagne en plongée et nous apercevons 2 tortues ! Pendant notre tour de l'île, Thélème est arrivé. On se raconte nos 3 jours à la VHF, le départ est fixé au lendemain. L'après-midi, nous plongeons de nouveau tous les 4 et avons la chance de suivre 2 autres tortues peu craintives pendant plusieurs minutes. C'est magique.

27 juin. Nous sommes dans l'eau à 9h les enfants et moi. De nouveau entourés de poissons multicolores, nous verrons une petite raie ; Pascal s'est également équipé et nous rejoint sur le bateau. Il nous raconte qu'il est parti visiter Camamu après son demi-tour et surtout qu'il a glissé et est tombé sur sa main, elle est tout enflée, nous échangeons sur les semaines à venir.
Nous levons l'ancre à 13h30, j'appelle Louka à la VHF pour le remercier encore et lui dire au revoir, un petit vent d'Est de 6-7 nœuds nous pousse entre 3,5 et 4 nœuds sous un beau soleil. Pour une fois, Pascal ne nous double pas ! Nous apercevons encore des souffles et des jets d'eau et là, nous vivons un moment inoubliable, elles sont là tout autour de nous, l'une d'elle nage à une quinzaine de mètres de Pikaïa. Leur respiration est puissante : quand l'évent s'ouvre le bruit ressemble au son du souffle pour éjecter l'eau d'un tuba mais en mode « avion de chasse ».

Pendant plus de 20mn, elles évoluent autour de nous accompagnées d'une dizaine de dauphins qui jouent à l'étrave, le cœur battant, nous tâchons de prendre quelques photos et de faire quelques films. Le summum arrive avec une baleine qui tourne sur le dos à l'avant, découvrant son ventre blanc et son énorme nageoire de 5m de long passe à 60 cm de l'étrave. Jules est soudain effrayé par la proximité de ce grand mammifère marin, il craint pour la sécurité du bateau. Peu à peu, elles s'éloignent et nous reprenons notre respiration car l'excitation et l'émotion nous l'ont coupé. Le vent est tombé pendant cet épisode et les voiles pendent et battent doucement. La navigation au moteur reprend.
Vers 17h, le vent reprend un peu de force nous permettant de remettre le génois tangonné. Le calme revient, derrière nous, au loin, le phare des Abrolhos scintille, la constellation de la croix du Sud est bien visible. Je prends le quart de 21h à minuit, nuit belle et paisible sur Pikaïa qui fend doucement l'eau.

Merci de la signer et de la partager le plus possible.
Gaëlle

L'équipage
06 oct. 2019
06 oct. 2019

c'est pas que je sois contre, mais le gouvernement brésilien me semble peu réceptif aux avis internationaux et à l'écologie.

06 oct. 2019

pas de vagues et pas d'ingérance dans la politique des pays étrangers
en 39 c'était pareil ,
maintenant c'est la guerre contre le réchauffement climatique que nous sommes en train de perdre .
alain

06 oct. 2019

le problème n'est pas le "pas de vagues". le problème est que les populistes se nourrissent des avis venus de l'étranger pour remonter leur opinion en jouant sur la fibre nationaliste.

06 oct. 2019

salut
il y a déjà de nombreuses exploitations offshore un peu au sud de l'archipel, ce n'est pas une pétition qui va les empêcher d'en faire dans l'archipel, il faut juste espérer un changement de gouvernement et un changement politique dans la plupart des pays d'amérique du sud, les gouvernements neoliberalistes sont une catastrophe économique et écologique mais ça commence à bouger sérieusement au Brésil, Argentine, Colombie et en ce moment en Equateur et Pérou avec le risque du retour du pire exemple de neolibéralisme sauvage et mafieux du Fujimorisme, dont le bolsonarisme est (pour le moment) un pâle reflet.
seuls les peuples de ces pays peuvent changer l'orientation écologique et économique de leurs gouvernements, malheureusement de façon plus violente qu'avec des pétitions !

mais l'intention est bonne je signe

06 oct. 2019

! Estas de chunga "Quizás" !

07 oct. 2019

@romphaire : ¡ no, serio y bien documentado!

06 oct. 2019

Heu et si on ne dit rien et que l'on ne fait rien, les populistes s'en serviront aussi ?

06 oct. 2019

Trop chouette les abrolhos.
La terre entière va être pourrie et on en connaît les conséquences

06 oct. 2019

Inutile ou pas , j'ai signé.

15 oct. 2019

Moi aussi

07 oct. 2019

Bientôt 1 000 000 de signatures, je ne sais pas si cela pourra convaincre le gouvernement brésilien de renoncer au projet... Mais ça donnera au moins du poids à l'argumentaire des locaux qui s'en inquiète.

07 oct. 2019

:oups: un million de signatures, pour plus de 200 millions d'habitants, ça fait à peine 0,5%...

Et puis Bolsonaro va s'en foutre autant qu'il s'en est foutu pour les demandes officielles qui lui ont été faites pour le non déforestation de l'Amazonie.

On est mal... :-(

07 oct. 2019

non il faut des signatures ! il faut que les brésiliens fassent des pétitions contre tout, quelque soit le sujet (et ils en ont un wagon de sujets les pôvres) ça créé un maximum de mécontents et aux prochaines élections, alternance automatique:
Bolsonaro ciao, Lula da Silva bem-vindo.

zavez compris le maquiavelismo, resultado: Bolso = malo, Lula = bueno! viva o Brasil !
en France pas besoin, on a le RIP, on est pas des sauvages !

08 oct. 2019

Jamais rien compris à la politique brésilienne, pour ma part.
Sinon qu'il y a des très riches qui ne voient que leurs intérêts, peut-être le pays où c'est le plus flagrant.

09 oct. 201916 juin 2020

salut Flora,

alors tu penses comme De Gaulle « O Brasil não é um país sério » et ... Macron !

Brésil, pays immense, populations éducations croyances hétéroclites, états dans l'état, multiples ingérences étrangères, impossible à gérer, Lula était arrivé pour quelques temps à trouver un consensus de quasi unanimité, Rousseff s'en était pas trop mal sortie, retour en arrière avec Bolsonaro, ça commence à bouillonner dur dans la marmite sud américaine !
je viens de traverser la Colombie puis l'équateur, le Pérou et maintenant la Bolivie puis l'Argentine, sur ce chemin de plus en plus de foyers très chauds de contestations sociales, :whaou:

les petits problèmes européens et les pétitions pour la protection des baleines brésiliennes font un peu figure d'anecdotes par ici :-(
mais il faut quand même signer les pétitions et soutenir avec nos petits moyens de citoyens vivant en démocratie les peuples en détresses, les indiens d'Amazonie et des Andes, pas les fazendeiros hein !

ou alors on dit que tout ça c'est de la fake news diffusée par les cartoneros de Buenos Aires, les cafeteros colombiens, les cariocas des favelas
et les indiens de l'Acre :-D
www.lexpress.fr[...]89.html

09 oct. 2019

Le Brésil pour moi est une énigme... je n'y ai jamais mis la quille, mais cela ne changerait probablement pas la perception que j'en ai, tant il doit y avoir de "Brésil" différents.
Quand j'étais jeune dans les années 70, je travaillais dans l'aéronautique, on parlait déjà d'un pays émergeant, plein de promesses, ma boîte avait passé un accord de coopération avec le constructeur EMBRAER... qui a fini par faire flop. Ce n'est qu'un exemple bien sûr.
J'ai cru aussi que Lula allait réussir... quid des accusations de corruption ?
Je suis très proche d'une brésilienne installée maintenant en Europe, c'est une femme "normale", si tu vois ce que je veux dire... ben elle était pro-Bolsonaro ! Dorénavant, on évite le sujet.

La révolution viendra peut-être des minorités indiennes, en effet. Il faut les soutenir, c'est sûr. Mais on va essayer de les manipuler eux aussi !

Bref :reflechi:

15 oct. 2019

Projet pour l'instant reporté :
www.change.org[...]5195114
:topla:

15 oct. 2019

on signe, mais on s'engage aussi, histoire de cohérence, à éliminer tout le pétrole superflu dans nos vies ? bateaux en premier ? :)

17 oct. 201917 oct. 2019

Je signe bien sur, mais au regard de la situation actuelle il y a peu d'espoir.
On a foré et testé des puits dans des zones très sensibles sans problèmes avec des coûts énormes ainsi que des procédures très strictes. Je ne vois pas faire ça là-bas.
A une époque l'état a refusé l'extension du bloc en face du CEL des Landes l'opérateur ayant jugé la non-rentabilité c'est retiré. Dans cette réclamation les voix de gens du métier s'étaient ajoutées à celles des locaux.

Phare du monde

  • 4.5 (61)

2022