Qui est le Saint-Exupéry de la navigation à la voile ?

Très bonne question, à laquelle je n'ai pas de réponse, car il est vrai que les navigateurs sont rarement de grands écrivains comme pouvait l'être St-Ex, du moins ceux que j'ai lu, mais je n'ai pas tout lu, donc je suis comme toi...cela dit on peut quand même apprécier des écrivains, qui, même s'ils ne sont pas exceptionnels, peuvent être très agréables à lire.

Louis Bernicot peut-être ?

Pour moi c'est Jacques-Yves Le Toumelin, dont le livre Kurun m'a fait découvrir l'envie de faire de la voile en 1962.
Mais il ne faut pas oublier Alain Gerbault. J'avais lu son livre au début des années 50, mais sans trop le comprendre.

Moi ce sont les Damien qui m’ont stimulés alors que l’on construisait notre bateau en famille fin 70.

Jack London

A propos de Jack London, s'il y a un livre de mer à lire absolument, c'est "Le loup des mers", un monument de la littérature maritime, selon moi.

Sinon comme tu sembles aimer les belles phrases, on en trouve plein dans beaucoup de poèmes consacrés à la mer, comme un en particulier que je trouve magnifique, c'est les "les conquérants" de José Maria de Heredia dont je cite une partie:

"Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
l'azur phosphorescent de la mer des Tropiques
Enchantait leur sommeil d'un mirage doré ;

Ou, penchés à l'avant des blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
Du fond de l'Océan des étoiles nouvelles."

C'est joli, non?

Absolument oui, un chef d'oeuvre !
Un roman âpre et violent sur la nécessaire adaptation d’un être humain civilisé pour survivre dans un milieu hostile.
London a écrit 2 autres romans traitant du monde maritime: Les Mutinés de l'Elsinore et l'aventureuse.

Ptet Conrad aussi, (perso j'avais pas trop accroché sur le seul que j'ai lu mais bon)

Je n'ai jamais lu Joseph Conrad mais il a navigué sur des voiliers et a été capitaine sur l'Otago.

Comme José, Joseph Conrad, pour l'ensemble de son oeuvre. C'était un marin, mais l'essentiel de son oeuvre est assez généraliste, pas vraiment des récits de mer. Ce sont des oeuvres de fiction, pas des récits de navigation. Un seul vrai récit de navigation, mais bien romancé, Typhon, court et facile à lire, sinon, des oeuvres comme "le frère de la côte", ayant le monde de la mer pour cadre, mais pas comme sujet... L'ensemble de son oeuvre ( Lord Jim, Au coeur des ténèbres, La flèche d'or, La folie Almayer, La rescousse, et bien d'autres) est à lire absolument !

Roger Vercel n'a jamais navigué mais il a écrit de superbes romans sur la mer et les marins

Pêle mêle des classiques français avec une plume qui ont navigué : Rabelais, René Dugay Trouin, Louis Garneray corsaire de Surcouf aux siècles passés, plus récemment au 2 derniers siècles Eugène Sue, Victor Hugo, Conrad (de nationalité British et polonaise, personne n'est parfait mais il avait une écriture avant-gardiste et du style), Henri de Montfreid, Jules Verne, Pierre Loti, Alexandre Dumas. Certains d'entre eux yachtmens et capitaines au long cours. Plus récemment difficile d'en trouver avec un style marquant qui dépasse l'écriture journalistique, Le Toumelin Janichon, Roger Vercel effectivement, j'aime beaucoup, de Kerchove aussi et ceux déjà cité plus haut, je partage l'avis sur Moitessier, il m'a fait rêver tout de même.
La France, malgré beaucoup d'expédition maritimes d'envergure a moins intégré ces faits dans la littérature classique, nous étions culturellement moins tourné vers la mer que les anglais qui ont eu de grands écrivains en littérature maritime.

Henry de Monfreid « les secrets de la mer rouge » où il retrace ses aventures dans la corne de l’Afrique. J’ai beaucoup apprécié cet auteur
Ça date mais Eugene Sue a été un des rares auteurs à dénoncer de manière réaliste la traite négrière dans un livre « Atar Gull » nom du héros noir qui vengera ses frères. Eugene Sue avait à l’instar de Zola des convictions socialistes. Il a écrit plusieurs romans maritimes, avant « les mystères de Paris » qui deviendra un grand succès. Je crois qu’il n’est plus édité

Jules Éric Joseph de Bisschop, dit Éric de Bisschop. Avec les Confidences de Tatibouet!

Cela fait assez longtemps que je n'arrive plus à terminer les récits maritimes, je m'ennuie également et pourtant je suis un lecteur avide. La littérature d'aventure et de voyage est également sur le déclin à mon avis (en terme de qualité, pas de volume).

À noter même si ce n'est pas un livre purement maritime, Le rivage des Syrtes de Julien Gracq.

Stephan Sweig était un virtuose de l'écriture, dommage qu'il n'ait pas écrit plus à propos des marins et des voyages. J'espère un jour trouver un exemplaire de Magellan.

Pour Stephan Zweig j'ai des titres mais qui ne concernent pas la voile et la mer. Le plus connu est le Joueur d'échecs, et il a écrit entre autre "Le voyage dans le passé" qui raconte une histoire un peu triste car ce sont des amants séparés longtemps à cause de la guerre qui se retrouvent bien tardivement après des années. Mais l'écriture est vraiment magique, presque musicale.
fr.wikipedia.org[...]n_Zweig

Ah oui, très bonne suggestion tiens ! J'aime bien Patrice Franceschi

J'ai aucun souvenir des Travailleurs de la mer à part la pieuvre et les figures de style caractéristiques de Hugo (parfois outrancières;-) . Lu il y a longtemps.
Au même siècle Poe avait écrit une nouvelle sur le Maelström et une autre maritime que j'ai oubliée.
Là aussi on sort du sujet...
Perso je dirais que Saint Ex était un écrivain qui a volé. Et non un aventurier qui a écrit comme trop souvent...

Une attention spéciale pour « Fortune de mer » de Kersauzon-Noli

On a bien-sur oublié de citer les aventures du matelot Django "J'ai même pas fais le tour du monde"

Et puisque tu es, sauf erreur, amateur de multi, j'ai retrouvé ça dans une vieille collection que j'ai récupéré mais pas encore lu, la grande époque du début des multis en courses

Rien qu'au titre tu comprends quand même que ce sera pas des envolées littéraires...

J'ai déjà eu l'occasion de le dire dans un autre fil, mais je considère que la bande dessinée n'est pas de la littérature, c'est un autre art dans lequel on trouve des chefs d'œuvre, mais rien à voir avec la littérature.
J'ajoute que dans la littérature, la vraie, c'est l'esthétique de l'écrit qui prime, contrairement à la bande dessinée. C'est du moins mon avis.

Existe en Français: Saoirse dans les mers du sud, aux Editions maritimes et d'outre-mer

Si l'on recherche un Bouvier ou un Moitessier, c'est-à-dire une écriture assez poétique et contemplative, je pense à Oceans's song d'Olivier de Kersauson. C'est un texte magnifique et plutôt surprenant pour un marin qui recherche la vitesse et qui est assez direct dans ses interventions orales.

Dans le genre belle écriture et récit de voyage il y a le bouquin de Le Toumelin.

Dans le genre roman, il y a les livres de Patrick O' Brian. Il était bien documenté sur l époque (début du XIX émergents siècle)

Curieux ! J’ai le sentiment exactement inverse quand je suis en avion, y compris quand j’ai appris à piloter : le bruit, le confinement, et la monotonie du vol qui est constante même si l’on avance à plusieurs centaines de km/h m’ennuient profondément.

Ahahah Pierre, tes interventions me font souvent sourire. Glandouiller à 8km/h :)
Je suis d'accord avec toi sur pas mal de points, notamment le contexte de l'écriture. A ma petite échelle, dans mes dizaines de carnets de voyages, la qualité d'écriture change en fonction de l'intensité de la vie. Sur la route sans le sous dans des pays aventureux, l'écriture est agréable. Dans les moments difficiles de la vie, certaines belles épiphanies. Dans un mouillage aux Caraïbes entre 2 apéro et la langouste avec Véro, l'écriture est chiante (voir en fait inexistante pour être honnête). Pas de mystère pour les chefs d'oeuvres de la littérature Russe dans le contexte que l'on connait !
Mais tout de même, il y'a le talent à différencier du contexte : certains arrivent à emballer des milliers (millions ?) de lecteurs en passant un hiver dans une cabane sur les rives du Baïkal... ;)

Pour l'avion, dépendant de quelle avion on parle il va rapidement plus vite que ses propres réflexes quand on apprend. Un peu l'impression que j'ai quand j'ai décidé trop tard s'affaler et que me retrouve à 7 noeuds dans une entrée de port. En avion, si tu voles aux instruments dans la bafougne, que tu arrives dans un aéroport que tu ne connais pas, que la tour ne sait pas encore trop quoi faire avec toi dont la vitesse d'approche est bien plus lente que les B737 derrière et devans toi...ça va vite un avions et tu n'as pas 20 min pour réfléchir ou te poser sur le côté en attendant de reprendre tes esprits. De plus, saint ex, si son avion était plus simple, les circonstances dans lesquelles il volait étaient mortelles pour les abrutis ou les distraits. Rien de tel qu'être mis en position de jouer sa vie sur une décision pour bien écrire à mon avis, si on a le don à la base.

Peut-être même, que lorsque que l'on croise une caisse qui flotte, il y a un mouton dedans !!!

Voici quelques années, on m'a donné un livre dont la lecture m'a particulièrement réjoui. je n'avais jamais entendu parler de l'écrivain Farley Mowat. "Le bateau qui ne voulait pas flotter", tel est le titre du livre, est une petite pépite savoureuse que les lecteurs néophytes de la voile apprécieront, l'aspect technique restant très secondaire.
www.babelio.com[...]/497793

"La vagabonde des mers", d'Ella Maillard ! J'en ai trouvé l'écriture très savoureuse.

Arturo Pérez-Reverte : sa série "Capitaine Alatriste" et surtout "Le cimetière des Bateaux sans nom".

Voilà qui me fait penser à un vieux souvenir de lecture dont je conserve encore l'émoi en mémoire.
"La dernière escale du Tramp Steamer" d'Alvaro Mutis
www.babelio.com[...]r/65393
Un univers que seuls les écrivains d’Amérique latine ont les clefs d'entrée

"La mer est ronde" de Jean-françois Deniau.