Qui navigue de nuit ?

Tous les ans notre club organise une régate en septembre d'une soixantaine de miles. Le départ se fait à 19h00. Ce n'est pas comme naviguer le jour.

Alors on les ignore, puisqu'on ne peut pas les voir. On a fait cette régate une vingtaine de fois sans accrocher de bouée.

@Pierre3 : Tu disais : "la beauté de la nature au lever du soleil" ?

Avant-hier matin, au nord de Tenerife, en route entre San Sebastian de la Gomera et Las Palmas, pour ma première nuit solo. Mon équipière préférée est comme prévu rentrée en Suisse pour travailler entre juin et septembre. Le télétravail me laisse quelques libertés et je m'enhardis. Un peu.

Il y a ces instants magiques, où tu hésites à sortir le smartphone pour immortaliser ces couleurs. Une partie de toi se satisferait largement de n'en garder qu'un souvenir fugace, irracontable. Et puis il y a "les autres". Ceux qui sont à terre, par devoir ou par manque d'imagination. Alors, pour le partage, tu craques, tu prends une photo. Même si ce n'était pas absolument nécessaire.

Il y aura d'autres matins...

:-)

Cela m'arrive quand l'étape ne peux se faire en 12 h. 😉

Bonjour à tous,
Oui, on aime bien les navigations de nuit !
Que ce soit pour passer l'écluse à la bonne heure et avec la marée, pour une longue étape ou juste pour le plaisir, comme regarder les feux d'artifices !
On essaye de choisir les nuits avec lune car les nuits sans lune on trouve cela beaucoup plus compliqué.
On essaye de s'écarter des côtes pour éviter les sorties de port et les pécheurs.
Et on préfère faire ca au printemps quand les nuits sont courtes.
Le radar est aussi une bonne aide pour confirmer le visuel.
J'évite d'être en solo, la nuit est moins longue avec les quarts (de 2 à 3 heures) bien que le dernier quart avant le matin est toujours long.
Voila, des beaux souvenirs aussi : la vague d'étrave fluorescente au nord de la mer des Wadeen, le levé du jour en arrivant dans un estuaire plein d'oiseaux, ...

Idem et à deux... c'est mieux ! ;-)

c'est pas mal comme nav ..mais il faut gérer son sommeil donc sieste obligatoire dés l'apres midi ...ensuite pour bien profiter de la nav de nuit et bien se reposer on fait des quart de 4h (on est generalement deux à bord) ..22h /2h et 2h/6h
j'ai toujours un bouquin sur les étoiles pour reperer les constellations...
par contre passer le rail comme l'on a fait en Juin la nuit c'est du boulot ...
mais c'est super comme nav ..et consignes strict ,on s'amarre m^me dans le cockpit,interdiction de pisser pardessus la filiaire ,pas question d'aller seul à l'avant

Bjr
" Restaurer Entretenir les bateaux en bois " edition Chasse marée (324pages)
tres bien fait
José

@ Penduick33
Un ancien bien connu mais difficile à trouver maintenant, celui de Pierre Sizaire :

booknode.com[...]0916473

Mais il y en a un plus récent sympa avec un outil pour repérer les étoiles :

www.decitre.fr[...]38.html

Je viens de faire 2 traversées A/R en solo entre continent et Corse, la dernière en pleine saison maintenant, et j’ai été étonné par le faible trafic : les ferrys habituels, très peu de cargos, très très peu de voiliers ou même bateaux de plaisance. Toujours la magie de la nuit, et la chance d’avoir du vent presque tout du long, parfois sous un ris. Non, ce n’était pas mieux avant !

@ Aquilon
Super !
Beaucoup de retours du même genre : peu de monde partout.

Hello,
Dernière "grosse" nav en date:Panama-Guanaja(Iles de la Baie, Honduras), 800mn, 6 jours, 5 nuits, en solo.
Bizarrement je suis beaucoup moins sujet au mal de mer la nuit, j'imagine que mon oreille interne se met au repos...
Comme pour Ed, on prend un rythme au fur et à mesure des nuits...le plus fatiguant en ce qui me concerne reste la nav de 24h, durant laquelle souvent je n'arrive pas à dormir.
Ceci dit, je suis tout de même bien content d'arriver, hein...

Mon bateau étant sur le bassin d'Arcachon, on peut difficilement éviter une nuit en mer, pour sortir comme pour rentrer. En plus avec les tirs du CEL, on ne peut passer que de nuit, le 13 juillet, j'ai dû passer la zone entre 16.30 et 8.30. je n'aimerais pas avoir des trous dans les voiles !

Ciel en feux aux Baléares également, automne 2012

Ces lumières de début et de fin de journée sont toujours époustouflantes.

Nuages de sang sur Puerto Deseado

La citation d’Homère, dans l'odyssée, c'est "l'aurore aux doigts de rose"😉

J'adore naviguer de nuit. Ma compagne aussi, comme ca elle dort tranquillement pendant que je fais du faux solo. Elle trouve les navigations beaucoup plus rapide.
En revanche, la nuit dans certains secteurs, il y a vraiment du monde à l'AIS !!!

et la voûte céleste...

Et ma couette en plume😀

San Marco , pour moi j'apprécie pleinement le quart lorsque je suis seul question de caractére

;:-)) et aussi "à fond, à fond, à fond" comme disait Jean Alesi avant de "faire gravier"

Pas de bol de mon côté, toutes mes equipieres embarquées sont des oiseaux de jour...🙂
Du coup elles sont en pleine forme à leur réveil !😁

www.google.com[...]/aclk

Moi c'est le dernier quart que je préfère, voir le jour se lever, c'est toujours magique.

Très joli ce fil !
Que c'est beau les mots de marins, la poésie n'est pas loin, du crépuscule à l'aube du matin, vos sensations sont enchanteresses, et c'est ici que commence l'ivresse !
Merci de vos partages mes amis.

Comme quoi on a pas tous les mêmes ressentis, car moi contrairement à toi Flora, j'aime bien la tombée de la nuit en navigation, et le fait d'entrer dans la nuit est pour moi comme de commencer un nouveau voyage au sein duquel je me sens en quelque sorte protégé par la nuit, dans un cocon intime, et bizarrement quand l'aube survient, je me sens plus vulnérable, c'en est fini des douceurs de la nuit.

Puisqu'on parle poésie qui n'est pas sensible à cette émotion du lever de lune en mer ?

La mer est grise, calme, immense,
L'œil vainement en fait le tour.
Rien ne finit, rien ne commence :
Ce n'est ni la nuit ni le jour.
Point de lame à frange d'écume,
Point d'étoiles au fond de l'air.
Rien ne s'éteint rien ne s'allume :
L'espace n'est ni noir ni clair.

Albatros, pétrels aux cris rudes,
Marsouins, souffleurs, tout a fui.
Sur les tranquilles solitudes
Plane un vague et profond ennui.

Nulle rumeur, pas une haleine,
La lourde coque au lent roulis
Hors de l'eau terne montre à peine
Le cuivre de ses flancs polis ;

Et le long des cages à poules,
Les hommes de quart, sans rien voir,
Regardent en songeant , les houles
Monter, descendre et se mouvoir.

Mais, vers l'Est, une lueur blanche,
Comme une cendre, un vol léger
Qui par nappes fines s'épanche,
De l'horizon semble émerger.

Elle nage, pleut, se disperse,
S'épanouit de toutes parts,
Tourbillonne, retombe et verse
Son diaphane et doux brouillard.

Un feu pâle luit et déferle
La mer frémit, s'ouvre un moment,
Et dans le ciel couleur de perle
La lune monte doucement.

LECONTE DE LISLE.

Je profite de l'occasion pour remercier ED850 qui a parlé dans je ne sais quel fil, d'un bouquin intitulé "Samarcande" que j'ai acheté, et grâce auquel j'ai découvert l'existence de ce poète dont je viens de citer le passage d'un de ses quatrains.

Expérience quasi nulle (une seule nuit en mer, petit temps et mer calme, comme équipier) : j'ai trouvé ça magique (surtout le crépuscule et l'aube), mais ça m'a filé un peu la trouille quand même... bizarre comme sensation, envie de recommencer mais un peu l'appréhension d'y retourner.

Perso je crois que j'aime les 2...
Les deux ont leur charme, leurs couleurs...
C est vrai que le soir on va vers la quiétude... la tranquillité.
Le matin c'est différent... Le trafic augmente peu à peu... on est moins "décalé"...

Mais en même temps on retourne à une situation plus normale... plus sécure. Avec plus de repères...
Après une nuit en mer on ne fait plus tout à fait parti du monde... plus celui des terriens en tout cas... c'est jouissif de passer une nuit seul en mer... mais un peu angoissant...
L'aube nous ramène progressivement a une certaine norme, une certaine logique...

Ce que j'affectionne particulièrement c'est appareiller de nuit. je suis incapable de me l'expliquer.
J'adore quitter un port la nuit...

En ce qui me concerne, la nav. de nuit est une contrainte que j'accepte très volontier quand il s'agit de faire des traversées, que ce soit de la Manche ou d'un océan. Tout y est un peu plus délicat, par exemple le réglage des voiles, ou quand la mer forcit, l'appréciation des vagues. Clairement, dès lors que je prends mon quart, je n'ai qu'une envie, rejoindre ma banette en espérant de pas devoir remonter de sitôt sur le pont!
Jean

Hola !!
Mon plus beau souvenir d'une nav de nuit... entre Alghero et Mahon...

Fin août, il fallait revenir au port d'attache (Almerimar) donc, nav de >24h environ, escale minorquine, puis le continent.
Aprés avoir observé un gros cétacé croiser notre route, à environ un mille devant nous, totalement indifférent à notre présence, mais lui (ou elle) faisant route vers le nord, peu à peu l'obscurité est tombée, avec mon équipier, on s'est préparé pour la nuit (mer belle, pétole, ciel dégagé) un peu de fraîcheur nocturne, vu un seul cargo faisant sans doute route vers Gib, gv hissée et bordée, bourrin ronronnant, cap vérifié, pilote réglé...) tout dans le vert !!

Il prend le premier quart, je dois le relever à minuit, donc je plonge dans le carré et ...zzzz...zzzz...zzzz...
Tout d'un coup un cri et mon copain qui me demande de monter d'urgence !!!
Même pas eu le temps d'avoir peur, car là, dans la nuit, au milieu de "nulle part", tout autour du bateau, une vision magique !!!

Le clair de lune éclairait la mer et aussi loin que nous pouvions voir : un champ de minuscules voiles bleues ... des "méduses portugaises".
Toute la mer, autour de nous, dans toutes les directions, recouverte d'un tapis que l'on aurait juré être des violettes !! (nous n'avions même pas bu un godet depuis la veille).
Nous avons suivi notre cap et traversé ce champ improbable et féérique, muets devant l'étrangeté et la beauté de ce que nous avions sous nos yeux.
Sans doute le spectacle marin le plus magique qu'il m'ait été donné d'admirer !!

www.bing.com[...]/search

Combien de temps a duré la traversée de champ improbable ... ... aucune idée précise ... ??? (à la louche entre 15' et 30')
Et puis, un nuage sans doute, la lumière lunaire a déclinée, et avec elle la phosphorescence de ces méduses.
La magie était passée, seul restait l'éblouissement de ce moment incroyable. Nous sommes restés un long moment, silencieux, espérant que le phénomène allait se reproduire, hélas ... non :o(

Le plus c.. de l'histoire, c'est qu'aucun de nous deux n'ait pensé une seconde à descendre prendre l'appareil photo.

Ce n'est qu'à notre arrivée à Mahon que nous avons pu savoir ce que nous avions vu, et appris la dangerosité de ces bêbêtes :o((

De mes "quelques" navs de nuit, j'ai bien d'autres souvenirs, mais jusqu'à l'amarrage final, celui-ci restera sans doute le plus beau et le plus étrange !
Bon vent à toutes et tous :o))

Une grosse bête... ou un banc de petites !

A l'opposé, l'été, plus on monte vers les hautes latitudes, plus les quarts de nuits rétrécissent, jusqu'à disparaître complétement...
Jean

Comme le cotier, c'est pas notre truc, nous rejoignons "le large" rapidement, moins de stress, moins de monde, pas de cailloux. C'est vraiment de la détente, un apéro, une bouffe, un café, et nous préparons les quarts, on commence par une petite veille en fonction des horaires et si il fait déjà nuit, ensuite je pars, me coucher, mais c'est la le problème, je me fait une bonne grosse nuit, ma femme adore veiller donc elle ne me réveille pas, dans la mesure du possible et de la météo