VOTRE régate d'anthologie

De temps à autre, il ne manque pas de régatiers pour nous parler de leur régate qui ressemblait " à peu prés" aux images connues d'un Figaro dans une tempête bretonne de 45 nds.

Pour ma part, j'ai effectué plus de 1000 régates et à ce jour, une seule m'a particulièrement marquée. C'était pourtant il y a 30 ans!

Et vous, quelle conditions exceptionnelles avez vous rencontré en course?

L'équipage
15 nov. 2009
15 nov. 2009

face à votre expérience

incommensurable, je m'incline et n'ose m'exprimer.

15 nov. 2009

Nos expériences sont utiles à tous

Humm, n'est ce pas vous qui avez écrit sur un autre fil que vous aviez couru récemment une régate de nuit aux Etats-Unis par 45 nds de vent. Pour ma part, je n'aurais pas osé prendre le départ.

Nous serions pourtant heureux de connaitre comment cela s'est passé, le nombre d'abandons, les avaries éventuelles, les conditions rencontrées... Nous sommes sur un forum, donc un lieu d'échange et pour faire part à d'autres de notre expérience.

Quand on régate depuis 35 ans, il est normal d'avoir plus d'expérience qu'après quelques années. On a un certain recul aussi, Les voiliers et la manière de naviguer ont changés.

Je me suis pourtant bien gardé de relater ce que j'ai vécu et, pourtant, je sens un soupçon d'ironie dans votre phrase. Sans doute parce que j'ai écrit 1000 régates. J'aurais pu ajouter en croiseur. Cela ne fait que 28 manches de régates par an.

Votre expérience nous intéresse. A votre plume.

18 nov. 2009

MA RÉGATE D’ANTHOLOGIE

En août 1979, l’avant-veille du départ du trop célèbre et meurtrier Fastnet, lors de la dernière régate de la Semaine de Cowes, le Royal Yacht Squadron a donné un départ dans des conditions rares. Compte tenu de la dépression profonde qui passait sur le sud de l’Angleterre, seuls les « one tonner », « two tonner » et « maxi » étaient autorisés à naviguer. Sur la ligne se trouvait donc les classe 1 dont Condor -30 m - les admiralers du monde entier ( Néo-zed, Australiens, Américains…) et une dizaine de « petits », les « one tonner « (11.5 à 13m).

Je courais sur Tapacenbal, un plan Berret en bois moulé, voilier rapide dans la brise qui avait régnée toute la semaine et nous courions pour la première place au classement général. Notre concurrent le plus coriace était l’anglais Oystercatcher.

Fidèle à leur habitude, le Royal Yacht Squadron a donné le départ au vent arrière vers l’est, à l’heure précise. Pourtant un nuage sombre s’annonçait juste derrière nous venant des Needles, dans l’ouest du Solent.

Au coup de canon devant Cowes, le vent était établi à 40 nœuds. Cela « fumait ». Seuls, Bermudes, Cider & Roses, Oystercatcher et nous même envoyons le spi tribord amure, plein vent arrière, en route directe vers la première bouée : South Bramble. La plupart des autres concurrents préféraient naviguer sous génois ou foc tangonné.

Equipage affuté, notre envoi de spi se passe sans difficulté et Tapacenbal déboule à une dizaine de nœuds vers la bouée. Le spi ne peut être plus bridé. Pour ma part, je suis au bras de spi et il me suffit d’être attentif. Tout le travail est pour le barreur, hyper concentré. De temps à autre, on sent un coup de gite sur tribord, à la contre-gite mais on s’habitue.

« Cela baigne » et, passé la première minute, nous sommes décontractés. Nous prenons le temps de « jeter un œil » derrière nous sur le roulis rythmique impressionnant des IOR classiques. Le Joubert Bermudes, skippé par Yves Pajot, nous précède ainsi qu’un anglais. C’est bien parti pour nous, car nous savons que nous « allons mieux qu’eux » au près. « Cela devrait le faire ».

Soudain, il ne reste plus qu’un spi devant nous et, 20 secondes après, nous longeons Bermudes démâté. Nous nous réjouissons. Le départ a été donné il y a moins de 5 minutes ! Le grain monte, violent, les barber ne peuvent être plus souqués, le spi lourd orange plus bridé. Sans doute à une quinzaine de nœuds, sur un clapot court et une mer plate, Tapacenbal accélère sur un rail. Nous sommes tendus et, chacun intérieurement, pense que ce n’est pas vraiment raisonnable mais «cela le fait ».

Cela déboule bien et sommes maintenant à moins d’un mille de la bouée, juste derrière Cider & Roses que nous voyons soudain pivoter brutalement et se coucher. Il n’a plus de safran. A moins de 500 m de la première bouée, nous sommes en tête. Toutefois, le courant nous a un peu dépalé dans l’est de la route et Lionel, concentré, nous maintient magistralement sur la panne avec une légère contre gite. Avec 50 nœuds de vent, il faut le faire.

Nous étions trop en confiance. Brutalement, bien qu’après deux ou trois alertes, notre Berret part à l’abattée comme ces carènes savaient si bien le faire. La bôme empanne violemment, se plaque sur la bastaque tribord reprise. C’est la guerre. Chacun d’entre nous essaie de se coordonner avec les « collègues ». La grand-voile claque violemment, le spi chalute sur tribord.

Pour ma part, étant au bras de spi du tangon planté dans l’eau, dans un cockpit dont le plancher est quasi vertical, j’essaie sans doute de choquer le bras alors que le winch tribord est sous l’eau. Le plus urgent est de reprendre la bastaque bâbord et de choquer celle de tribord, sous l’eau, couché que nous sommes à 80°. Le safran, en permanence sorti de l’eau est inopérant et nous dérivons, couché sur notre tribord amure. Nous voyons clairement la grand voile se découdre, les lattes se glisser hors de leur gousset.

Une fois la bastaque choquée, la drisse de spi larguée, tant bien que mal les équipiers avant, Loïc et Alain, récupèrent le spi et Tapacenbal se redresse. En même temps, François et Bébert affalent la grand voile dont plusieurs laizes se décousent et renvoyons un foc 2. C’est alors que nous nous apercevons que le pont en contreplaqué est arraché sur 50 cm2 à bâbord et 30 cm2 à tribord au niveau des poulies de barber-haulers ! Au niveau de la bastaque bâbord, le pont est aussi arraché.

Nous continuons notre route plein vent arrière, sous foc seul, juste devant la flotte encore en course sous génois ou foc tangonné et, surprise, avec notre petite voile d’avant, équipage décontracté, notre carène planante va aussi vite qu’eux !

Toujours vent arrière vers les Forts, nous croisons la flotte des classe 1 de retour au louvoyage. Condor, Gauloises 3, sous 3 ris et foc nous croisent. Bien calé dans le balcon arrière, avec mon appareil photo, malgré la visibilité réduite et la pluie, je mitraille les voiliers qui passent à proximité. Curieusement, nous sommes toujours en tête de notre classe !

Un admiraler, Casse tête V passe juste devant nous bâbord amure et vire immédiatement. Je le photographie. Alors que son équipage reborde son foc, il prend sa gite et, dans une rafale, sa tête de mat se glisse entre notre pataras et notre mat !

Je prends la photo alors que nous nous couchons et que notre mat se plie à hauteur de la première barre de flèche. Il ne nous reste plus qu’à continuer notre route vers Gosport, sous le vent à quelques milles. Adieu le Fastnet. Nous ne connaissions pas encore notre chance.

Nous saurons par la suite que, dans la matinée, 54 noeuds de vent ont été enregistrés à la station météo voisine et qu’un équipier est mort dans un empannage involontaire.

Pour la jeune classe, lors du Fastnet 1979, 19 voiliers ont été abandonnés et récupérés, 5 bateaux coulés après leur abandon par l’équipage et il y a eu 15 morts, pour la plupart dans leur canot de survie. Notre « agresseur » Casse tête V, malgré sa taille, était du lot des nombreux voiliers qui ont rencontré de sérieuses difficultés.

15 nov. 2009

ironie ;-)

de régate, on passe discrètement à manches ... ;-)

"Humm, n'est ce pas vous qui avez écrit sur un autre fil que vous aviez couru récemment une régate de nuit aux Etats-Unis par 45 nds de vent. Pour ma part, je n'aurais pas osé prendre le départ. "

Non ce n'est pas moi qui ai écrit ça.

La règate, la vraie autour de 3 bouées, est rarement trop rock n roll ..passé 25 knts établis ça reste au port.

En course au large ça arrive de se faire brasser copieusement.

mais bon je ne vois pas trop l'intérêt du sujet ..

a quoi bon parler de spi ou de prés dans le baston.

Alors que la majorité n'utilise plus de spi passé 10 knts de vents,
et encore avec un immonde assymetrique vaguement croché à l'étrave qui a part un peu de couleur dans le paysage n'apporte pas grand chose.
et utilise leur moteur au prés.

il y a quelques temps j'avais survolé un sujet du genre sortir par F6 raisonnable ou pas ..qui m'avait bien amusé, celui ci s'en rapproche.

15 nov. 2009

dificile

a raconter surtout que je suis mauvais au clavier azerty et encore plus avec l'orthographe,mais je peu vous dire que les bord GL en dérivur type lazer son un pied formidable et une ecole redoutable pour le toucher de barre,sinon mon meilleur souvenir et une course en med,la dewailly,qui part de Nice,fait le tour de porquerolles pour revenir a Villefranche,on est parti avec f6 a 7 au spi et comme on devait passer Antibes on etait pas vraiment plein pot et les aulofées etait frequentes,vers Antibes les classe 1 qui partait 1 h apres nous on ratrapés,quel spectacle!de les voir debouller sous spi et big boy pour certain,a 1h on etait au levant alors que l'on etait partis a 17 ! le vent est tombé jusqu'a l'aube ou le mistral c'est levé et pour passer Giens ca a été coton mais apres re spi ...et puis voila,une remise de prix ou on c"est fait aplaudir car plus petit bateau arrivant,8.5 m,on ce rend pas compte sur l'eau mais la moitier de la flotte avait abandoné.

15 nov. 2009

une défaite, ça le fait ?

En mousse (c'est dire si ça fait un moment...) il fallait ABSOLUMENT être devant notre dernier opposant, on l'a donc marqué toute la manche et à 200 m de l'arrivée, a force de regarder derrière, on est tombé dans un "trou" de vent. Lui nous a vu nous arrêter, a réussi à tirer un bord et nous a passé !!!
C'est super les régates en Med...

15 nov. 2009

Chapeau bas Viking35...

Je me croyais très malin avec mon expérience de 22 ans de régates et plus de 500 courses avec le même bateau...
Souvenirs ?? Difficile... peut-être cette Semaine
de La Rochelle où un très violent coup de vent a surpris la flotte (et les organisateurs), quelque part du côté de St Martin de Ré. Heureusement, vent de Sud-ouest, donc sous le vent de l'île de Ré, mais au près sous le viaduc. Là on a vraiment eu la trouille d'une collision avec un autre bateau, rigoureusement impossible de descendre sous le vent pour surveiller... avec des rafales enregistrées par Chassiron à 54 noeuds, le pont d'Oléron fermé à la circulation, des fusées rouges partout, la Snsm débordée qui recommandait aux concurrents de se laisser dériver vers le fond de l'anse de l'Aiguillon, cette femme qui pleurait sur le 16, avec son mari terrassé parle mal de mer et dont l'ancre chassait vers l'île d'Aix. Heureusement que nous étions en zone abritée, le même coup de tabac 2 heures plus tôt à la pointe des Baleines, brrr..
Des bons souvenirs : bien sûr, la victoire à ces 18 h d'Arcachon qui réunissaient 180 bateaux, où nous avons allié les bons gestes, avec un zeste de chance et le temps qui convenait à notre petit bateau.
La rancoeur : oui,une fois, surtout à cette course d'une douzaine d'heures autour du Tour du Phare de Cordouan. Nous étions en tête à 500 mètres de l'arrivée à Royan quand nous sommes tombés dans un trou de vent. Dépalés par le courant montant de l'estuaire de la Gironde, on a réussi à mouiller par 20 m de fond, puis à refouler le courantjusqu'à l'arrivée : derniers...Raaaah ! Les autres n'avaient pas subi le trou de vent!!
Et tout ça pour une médaille en chocolat, ou une coupe qui moisit pleine de poussière quelque part sur un placard de la maison (ou une bouteille de vin dégustée plus tard entre copains !). Mais...que d'émotions.... et quelle convivialité après l'arrivée !

15 nov. 2009

UNE COURSE MEMORABLE en 1974

Le récit relaté par notre ami Plic lors d’une Semaine de La Rochelle me remet en mémoire une course qui, si elle n’est pas ce que j’appelle d’anthologie, reste mémorable.

Au printemps 1974, je courais sur un Contessa 35 flush deck. Le voilier qui avait gagné la One Ton Cup l’année précédente. Bref, le meilleur voilier du monde dans sa catégorie.

Devant courir la Semaine de La Rochelle, son propriétaire, Monsieur B…des V… avait engagé un skipper reconnu de l’époque, payé, ce qui était extrêmement rare à l’époque.

La course La Trinité /La Rochelle était une course de ralliement de 100 milles qui avait la particularité de partir à 20 h. C’était donc une course de nuit et, cette année là, le vent de nord-ouest était dans l’axe de la route.

Plein vent arrière, avec une vingtaine de nœuds, sous pi et big-boy, ce type de carène (architecte: Peterson) nécessitait à l’équipage au complet une attention sans faille pour ne pas partir « au tas ».

Le roulis rythmique était la règle et nous commencions à nous inquiéter quand la bôme touchait l’eau puis quand, sur l’autre bord, le tangon s’en approchait. Quand après trois balancements, le mouvement ne se résorbait pas, c’était mauvais signe… Pour les profanes, le big-boy mesurait 50 % de la surface du spi et avait pour avantage principal, celui de stabiliser le roulis.

Le barreur n’était pas à la fête et ne pouvait se déconcentrer. Pour des raisons tactiques, notre barreur et aussi skipper, seul capable de barrer longtemps dans ces conditions, avait décidé d’empanner toutes les heures pour rester sur la route directe.

C’est facile à dire et à écrire mais irréaliste avec un équipage jeune et découvrant le bateau, qui ne comportait pas moins de 14 winches. A l’époque, il n’existait pas de bloqueur et chaque manœuvre (hale bas, balancine, bras, écoute de spi, écoute de génois…) revenait sur un winch qui lui était propre. De plus, l’empannage à un tangon imposait un bras et une écoute sur chaque bord et donc une coordination sans faille lors du passage du tangon sous l’étai.Moment délicat ou le spi était livré à lui même.

Bien entendu, l'éclairage était inexistant et je vous laisse le soin d'imaginer le "sac de nouilles" dans les cockpits de manoeuvres passant pas 14 winches!

Chaque heure, l’empannage, nécessitait d’affaler le big-boy, d’empanner le spi, puis de renvoyer le big-boy sur l’autre amure. Dès le premier empannage, qui ne s’était pas bien passé, c’est un euphémisme, en tant que vieux de l’équipage, 23 ans, j’étais intervenu pour suggérer au skipper, J.M.C…. que ce serait surement plus efficace de limiter les empannages et qu’il nous explique un peu, plutôt que de hurler à la barre.
Peine perdu, nous n’avons sans doute pas fait de coquetiers à chaque empannage et nous nous sommes sans doute un peu améliorés au fil de la nuit mais « c’était chaud ». De temps à autre un départ au lof nous réveillait…

Manifestement la pédagogie n’était pas le point fort de notre skipper. Au point que vers deux heures du matin, alors que notre spi était enroulé autour de l’étai, je me souviens parfaitement qu’à deux ou trois équipiers, nous faisions semblant de démêler ce fichu spi pendant que notre barreur vociférait à l’arrière. Nous n’en « avions rien à foutre » et nos conciliabules auraient pu s’appeler « petite discussion dans un balcon avant… »

Il n’empêche qu’à 3 heures du matin, il a décidé de remettre cela sur l’autre bord. De nouveau, cela ne s’est pas bien passé. Cette fois, rendu fou par notre incompétence, il cède la barre franche au propriétaire et se précipite vers l’avant. Deux secondes plus tard, le propriétaire barreur empanne involontairement et la bôme frappe violemment notre skipper dans le dos. Il est projeté sous la filière détendue. Grâce au fait que j’étais dans le cockpit de manoeuvre central, en me précipitant je l'ai empêché de passer à l’eau.

Le dos très douloureux, JM C… finira la course allongé dans une couchette et nous continuerons sur un bord sans empanner jusque dans le Pertuis breton.

Au petit matin, nous découvrons, le Carter 37 « Pordin Nancq » sur notre travers. Finalement, pour de petits débutants, nous n’avons pas si mal "marché".

20 ans plus tard, j’ai eu l’occasion d'en parler avec JM C… Cette course est mémorable pour lui aussi mais pour une autre raison. Il a eu, cette nuit là, deux hypophyses de vertèbres cassées qui se rappellent à lui trop fréquemment à son goût…

Cela peut paraître étonnant aux plus jeunes, mais en 1974, un Contessa 35 était en France un « gros » voilier, ce qui se faisait de mieux. Par exemple, ce même voilier à fait cette année là trois fois la couverture des revues nautique de l’époque !

15 nov. 2009

Tu as deviné...

Effectivement, je ne parlais pas de "Tapie" mais de son synonyme...

Que les non régatiers nous pardonnent de ne pouvoir comprendre.

15 nov. 2009

J'avais reconnu aussi...

j'ai régaté une fois avec lui comme skipper en 78, sur un contention 33, je confirme que ce n'est pas un grand pédagogue.
Ce qui n'enlève rien à ses qualités de régatier.

15 nov. 2009

ahh

sacré Carpet ..

15 nov. 2009

vu les indices

c'était pas dur ;-)

15 nov. 2009

c'est en effet simple

je le croise de temps a autre en monotype traditionnel

16 nov. 2009

MA régate d'anthologie...

ou plutôt ma régate tout court, puisqu'à part quelques régates à l'école de voile entre stagiaires, je n'en ai plus jamais fait...

En 1972 au Club Med aux Restanques.

Sur Vaurien. J'avais 16 ans.

Première manche, comme équipière je chope une nénette en bikini (une vieille d'au moins 30 balais) qui s'était inscrite pour bronzer sur la mer plutôt que sur la plage. Comme je m'intéressais plus au réglage des voiles qu'au réglage du bikini, je me qualifie en terminant honorablement 5ème ou 6ème, je sais plus. En plus en solo (puisque la nénette bronzait) et sans coinceurs de foc...

Deuxième manche (finale ;-) ) un gamin de mon âge m'accompagne, on passe la ligne de départ en queue de peloton, au premier virement, le gouvernail se décroche et je perds une minute à le remettre et puis on remonte, on remonte, on remonte... au troisième tour, engagés sur le premier, on empanne "à la corde" la dernière bouée et après un près très serré car le vent refusait, on gagne à une longueur.

J'ai gagné une bouteille de Clairette de Die qui a trôné des années dans ma chambre. C'est la seule coupe que j'ai jamais eue.

Rien à voir avec vos superbes expériences, mais c'est un souvenir de jeunesse que j'aime encore à raconter...

16 nov. 2009

Dans la pétôle aussi...

Devant le peu de réaction, je commençais à me poser des questions sur l'intéret du sujet que j'ai initié... Les régates d'anthologie ne se passent pas obligatoirement dans le baston...

Pourtant, pour fréquenter les bars des clubs depuis longtemps et lire H&O régulièrement, je ne compte plus les récits de quilles en l'air et les barres de flèches dans l'eau.

J'avais oublié que le vent et la gite sont proportionnels au nombre de bières ingurgitées. C'est aussi la preuve que devant son clavier, on boit moins...

On peut aussi élargir à "vos NAVIGATIONS d'anthologie."

21 nov. 2009

MA PREMIERE FOIS

Un dernier texte qui, si ce n'est pas une navigation d'anthologie, reste mémorable pour moi.

Et vous avez tous eu une "première fois"...

Nous étions en stage de croisière, partis la veille dans la nuit de Granville à cinq sur un Ghibli ( 6.5 m ). Arrivés le samedi matin à l’aube à Jersey, mon copain François, a embarqué sur un autre voilier, jugeant mon expérience suffisante.

Le courant s’inversant vers l’est en fin d’après midi, nous avons quitté le bassin de St Hélier, à la godille et à la voile, vers 15 à 16h. Les bateaux n’ayant pas de moteur hors-bord. La météo était celle d’un temps habituel de Manche à cette époque de l’année. Ni mauvais, ni froid mais gris et bouché. Le vent est modéré, force 4 d’ouest.

Nous laissons la Demie de Pas derrière nous et filons bon train sous grand voile à 1 ris et foc 1, cap au Sud vers les Minquiers.

En novembre, la nuit tombe vite. Peu de souvenirs me reviennent en mémoire de ces 15 milles vers l’ouest de Chausey. Sans doute, une certaine anxiété, puis la satisfaction de découvrir les feux successifs des Caux puis de Chausey et des Ardentes. Sans doute aussi, le plaisir maintenant inconnu de tracer un semblant de point par relèvement sur une table à carte éclairée, tant bien que mal, par le faisceau d’une lampe torche.

En effet, la route imposée passe par l’ouest de Chausey. Et aucun feu ni bouée ne balise les rochers acérés des Rondes de l’Ouest et de La Déchirée.

Pas facile donc, de se situer. Par exemple, pour le danger isolé de la Cancalaise, situé deux mille dans le sud-est, il suffisait de le parer en relevant le phare de Chausey. Encore fallait-il que le relèvement soit correct sur le compas de relèvement « Mini-Morin » un tantinet baladeur sur un voilier barré par un stagiaire qui en était le plus souvent à sa première expérience maritime.

Ce dernier danger paré, il fallait encore arrondir les trois balises Ouest non éclairées du Marteau sous le phare de Chausey avant de remonter le Sound au louvoyage contre le courant et de mouiller dans la nuit noire.

Aujourd’hui, un coup d’œil sur Maxsea, et quelques modifications de cap sur le pilote, bien abrité sous une capote, auraient permis une navigation sans soucis, pourtant source de la satisfaction d’avoir déjoué tous les pièges.

16 nov. 2009

eh oh Daniel

j'avais compris que c'était un fil restreint aux régattes dans le baston + sinon j'ai 2 souvenirs forts - sans baston - que j'essaierai de partager avec un peu plus de temps !

16 nov. 2009

Gravé à vie, dans la pétole...

En 1975, se terminait le Triangle Atlantique. Après la Whitbread de 1973, c’était la deuxième fois qu’une course à étape inter-continentale était organisée dans le monde.

Après avoir relié St Malo à Capetown, puis Rio de Janeiro, le BOBIV, un Cornu de 14 m construit chez Labbé à S Malo terminait son triangle vers Portsmouth sous les ordres de son skipper, un gamin de 17 ans : Franck Escoffier.

Notre atterrissage lors de notre dernier jour de mer est joliment relaté par mon ami, André Gentil, dans son excellent livre de mer, « Par les trois caps, t’es pas cap » :
« Après 60 jours de mer, nous remontions de Rio de Janeiro vers Portsmouth, dernière étape du Triangle atlantique. L’anticyclone nous avait joué des mauvais tours et fait prendre du retard au point de nous rationner en eau et nourriture.

Nous entrâmes en Manche par une épaisse brume. Le petit temps s’installa durablement. La brume durait depuis trois jours et notre point astro vieillissait mal. La gonio reprit du service, les instructions nautiques furent épluchées jusque dans les moindres détails. C’est de l’ouïe que vint la délivrance. Deux sons de corne toutes les trente secondes. C’était bien elle.

Nous étions à quelques milles de la pointe Ste Catherine au sud de l’île de Wight. Le son de la corne était désormais sur notre arrière bâbord. Nous nous tenions tous les sept sur le pont, silencieux, recueillis.

Des remous inquiétant firent monter la tension d’un cran.
-On est dans la roche…Très près de la côte.
-Chut. Taisez vous ! J’entends une voiture.
Debout au pied du mat, Térénia murmura, incrédule :
-Regardez, des vaches.
-Où ça
-Là haut.
-Regardez là haut sur la colline, entre les bouchons de brume.
-Elles volent ?
-Non, elles broutent. Oh, nom de Dieu, des vaches !
Imaginez la scène, sept navigateurs hirsutes, à faire peur, apercevant des vaches sur les flancs verdoyants de l’île de Wight après cinquante-sept jours de mer ! »

A l’époque, le rôle du navigateur était primordial. La navigation se faisait exclusivement à l’estime et c’était agir en bon marin que, dans la boucaille, et même en course, on abatte pour reconnaître une bouée ou une cote afin de conforter l’estime.

C’était un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître…

Ils ne jouiront jamais de la satisfaction qu’apportait la découverte du point d’atterrissage espéré qui succédait à des heures de doute. Le navigateur pouvait enfin se la jouer modeste alors qu’il distillait à l’équipage depuis des heures, voire des jours, des positions dont il doutait…

On le constate, en dehors de la radio-gonio, aide toute relative, aucun progrès n’avait été effectué depuis des centaines d’années.

Aujourd’hui, durant la durée de cette course (170 jours de mer), on effectue trois tours du monde…

16 nov. 2009

ma regate à moi ...

je n 'ai jamais fait qu 'une seule et unique regate dans ma vie !

le lieu : la charente , Fort Lupin ...
l 'année : autour de 1975 ...
le bateau : caravelle orange en bois ...
l 'equipage : boutonneux/pisseuses avec QI type
acarien ...

LA regate :

Après une semaine de stage où je tentai d' apprendre à faire un noeud de chaise et à godiller , un dieu vivant , blond et bronzé appelé "moniteur" me plaça comme equipier sur une sorte de barge à voile denommée pompeusement "caravelle" , comme si nous pouvions esperer l 'Amerique à son bord !
De la voile , j 'en ignorais pratiquement tout .
Tout au plus , j 'appris dans la douleur et le desespoir à "border l 'ecoute de foc" ...
D ' ailleurs , j 'ignorais beaucoup de chose de la vie egalement !
A la barre , il y avait une vielle d' au moins 16 ou 17 ans ! un vrai furie , motivée et agressive .
Le reste de l 'equipage , je ne m 'en souviens plus tant j 'ai juré de les oublier ...
Toujours est-il que ce dimanche matin , tout les bateaux du club etaient au depart .
Nous arrivions tant bien que mal à nous aligner et le depart fut donné . L 'elite , le gratin etait partie bien vite sur leur 420 et autre moth europe !!! Tandis que nous , sur nos caravelles , pietres marins debutants , stagiares stupides de peu d' envergure , les regardions partir au loin , sans jamais decoler de la ligne de depart ... Nous etions bordés à fond , calé sur notre bouchain , bateau gité à souhait , au rappel comme le fond les aînés , dejà le trapeze est dans nos rêves...Mais que nenni , le courrant de la Charente ne nous fera jamais franchir la ligne de depart ...
Ce jour là , aucune caravelle ne sera classée .
Ma regate s' arreta là , sans jamais avoir commencée ........Mon stage egalement .

ce jour là je n' aurais jamais cru qu 'un jour je fusse marin , et encore moins qu 'un jour je ferais de la voile pour mon plaisr sur mon propre bateau !!!
dire qu 'aujourd'hui , 35 ans plus tard , je navigue en Charentes , au même endroit , rigolant à la simple pensée de ces caravelles oranges bloquées par le courrant , toutes voiles dehors !!!
Mes debuts à la voile furent vraiment lamentables . Je n 'ai que de mauvais souvenirs !
je n 'ai jamais refait de stage , degouté à jamais de l ' apprentissage collectif , un autodidacte etait né ............

:-D :-D :-D

16 nov. 2009

Tout a déjà été écrit...

Là : gwenvidik.over-blog.com[...]92.html

Et là aussi : gwenvidik.over-blog.com[...]08.html

Et il y en aura d'autres... Ou pas.

16 nov. 2009

Je l'ai déja mis deux fois, mais je ne m'en lasse pas...

www.dailymotion.com[...]2_sport

Arrivée devant Hyères de la troisième manche du trophée SNSM.

Jacques

17 nov. 2009

Mais ce n'était pas l'américa's cup...

Le problème était que la ligne était trés petite.

Le choix de faire respecter notre tribord était dangereux. Le voisin (un 42.7) était lui même coincé par un autre voilier sous son vent, également prioritaire. Cet autre voilier était donc prioritaire sur le 42.7, et nous étions prioritaire sur les deux.

Faire loffer le 42.7, c'était prendre le risque d'un départ au tas pour lui, et qu'il nous coupe en deux par l'occasion.

Le faire abattre, ce n'était pas possible, il y avait l'autre en dessous, prioritaire.

Tu connais la régle absolue : tout faire pour éviter le carton.

Vu l'enjeu, nous nous en foutions complétement de finir 4ème ou 6ème, c'est à dire de passer devant ou derrière les deux qui arrivaient babord amure, et qui semblait (au moins le 42.7) un peu à la limite(équipage peu nombreux, grand spi, du vent).

En fait, on avait choisi donc de passer derrière. Mais une vague nous a renvoyé au surf et nous a fait repasser devant et il n'y avait plus la place pour relofer derrière.

Donc empannage sur la ligne...

Dans le bordel, j'ai juste eu le temps de voir le gars qui pointait sur le monocoque qui marquait la ligne d'arrivée. Il était debout dans la descente, cramponné à la VHF. Je pense qu'il a vraiment eu peur.

Bon souvenir, et j'invite tous le monde à participer à la suivante (enjeu : dépasser les 100 bateaux !). C'est à l'ascension, en trois manche (Bandol - Porquerolles, Porquerolles - le Lavandou, Le Lavandou - Hyères).

Jacques

17 nov. 2009

Mouais, je ne vois pas ça comme ça.

On est derrière. On décide de rester derrière.

Je ne vois pas bien à qui il faudrai le dire.

On accélère. On n'est plus derrière mais à coté. On s'est rapproché, on est à quelques mètres, coincé entre le 42.7 dont on voit bien qu'il ne peut pas abattre, et le bateau pointeur.

On est prioritaire, la régate se termine. On est sur la ligne. Il est évident que, si on continue comme cela, on va au carton. Comme il est tout aussi évident que le 42.7, en train d'affaler le spi, ne peux rien changer.

Alors signaler quoi ? On empanne et on pars de l'autre coté.

La règle fondammentale, qui est inscrit au préambule des régles de course c'est "chacun doit éviter la collision".

Jacques

19 nov. 2009

Précision

Quand on parle de route, c'est le cap ET la vitesse. Si tu passes brutalement de 12 à 15 noeuds, tu as changé de route, c'est à toi d'anticiper, AMHA

RV

19 nov. 2009

A titre pédagogique

Erendil nous écrit :
"J'étais prioritaire puisque Tribord. " OUI et il n'y a pas de notion de changement de cap ou de vitesse ( sauf dans le cas d'un bateau rattrapant, mais ce n'était pas le cas ici).

"Nous étions tous les deux engagés à deux longueurs de la bouée. " NON. S'il s'agissait de la ligne d'arrivée, la bouée ne doit pas être prise en compte.

"Il ne devait pas me géner," OUI un tribord est toujours prioritaire.

" et je lui devais de l'eau." NON

"Je lui ai laissé de l'eau, il m'a géné." OUI il t'a empéché de faire ta route la plus rapide vers la ligne.

La seule question valable pour moi, c'était "et l'autre ?". "Je parle de celui derrière le 42.7."

Réponse : Tu ne devais pas tenir compte de l'autre voilier qui d'ailleurs était loin.

Imaginons que je réclame. Pourrait il, lui, réclamer contre celui de derrière sur le thème "il ne ma pas laissé la place pour abattre et respecter la priorité du cata" ?

OUI, bien sur. C'est ce qui se serait passer dans une régate "sérieuse"

Ensuite le jury apprécierais la notion de place entre les bateaux. Il est évident que 100m pour un laser, un voilier de 40 pieds ou une goélette de 42 m à St Tropez n'ont pas la même valeur.

En ce qui me concerne, compte tenu de la vidéo, j'aurais jugé que le troisième voilier n'était pas concerné par l'engagement.

19 nov. 2009

Perfectionnement à la régate -suite-

Erendil a écrit :"
Donc tu me dis qu'il n'y a pas de règle d'engagement à l'arrivée ?"
-NON, c'est la notion de "route normale " qui compte.

"Donc on imagine que tu peux faire rater la ligne à un voilier qui est à coté de toi en le lofant ? (imaginons un cas où on serait tous les trois babord amure. Le 42.7 aurait donc eu le droit de me faire lofer pour me faire passer de l'autre coté du bateau pointeur ?)."
NON. Il ne pouvait t'emmener au delà de sa "route normale" mais là, la notion d'"engagement à la marque" est de nouveau prioritaire puisque vous étiez bâbord amure. Si tu avais été à son vent et "engagé", il devait te "laisser de la place" à la "marque"

D'ou l'intérêt de connaitre les règles de base. Mais je reconnais que l'ensemble est complexe si l'on ne pratique que quelques régates occasionnelles.

C'est pourquoi, pour des concurrents expérimentés, des régates du style EDHEC ou Voiles de St Tropez comportent plus de risques matériels que des régates d'un bon niveau ou tous les concurrents connaissent les règles du jeu.

17 nov. 2009

Et les règles de priorités?

Vous avez été bien gentils avec le First 38 (?) qui arrivait babord amure. Il pouvait facilement passer vent arrière.

Mais en Méditerranée, connaissent ils les règles de priorité?

17 nov. 2009

mouhaii - désolé

des règles de courses ça s'applique toujours.

quand tu commences à avoir des gars tribord qui volontairement et SANS LE SIGNALER se mettent à passer derrière les babords ..ça devient n'importe quoi et casse bateau.

17 nov. 2009

on va en faire un plat

ta video à l'appuie on voit nettement

que ça sent la règate saucisson
2 bateaux en route de collision.
une situation "étau" qui se dessine avec plusieurs babord bord à bord

personne n'anticipe, et ça gère à l'arrache à la fin dans l'oubli total des règles de course ..

c'est tout sauf de la régate,
en effet éviter le contact est la priorité, mais éviter de créer des situations qui mènent au contact est pas mal non plus.

Mais bon ça n'enlève rien au plaisir que vous semblez prendre, et ton bateau est bien joli

19 nov. 2009

Mon humble avis

D'abord, tout ça va très vite et c'est toujours difficile de prendre la bonne décision, surtout dans l'excitation de l'arrivée et sous spi avec du vent.

Ce que j'en comprends:

1) tu vas à 12 noeuds, donc bcp plus vite que les 2 monos

2) avec ton expérience, bien que prioritaire puisque tribord amures, tu prends la décision de passer derrière et ceci, me semble-t-il, est bien capté par ta vidéo.
Je pense que les 2 autres ont fait la même analyse, donc aucune raison pour eux de prendre la moindre initiative.

3) pour une raison x, tu changes de cap et te retrouves en route de collision

Mon analyse est que, faisant cela, tu as perdu ta priorité tribord. Des bateaux se croisant NE DOIVENT PAS CHANGER DE ROUTE, ce que tu as fait (à ton corps défendant, je sais).

En cas de crash, je doute fort qu'un jury ou des assurances t'aient donné gain de cause.

Ca s'est bien terminé, tant mieux.

RV

19 nov. 2009

Ouais, voyons encore.

Changement de route : difficile de reconstituer tout de mémoire et la vidéo n'apprend pas grand chose. De souvenir, nous sommes restés en route directe vers la ligne. Donc pas de zig-zag ou de changement de direction.

Le monocoque est un 42.7 sous spi. Nos vitesses étaient trés similaires, autour de 12 nd. Sauf lors des surfs, où, plus léger que lui, j'ai pris 2 nd de plus.

Au début de la vidéo, on pense effectivement passer derrière et Pierre, qui gérait le spi, tente de le dégonfler un peu sur l'amure pour ralentir et passer peinard.

En fait, tout se complique en arrivant sur la ligne, puisque on se rend compte qu'elle est vraiment petite, et que le 42.7 n'a pas abattu comme cela aurait été raisonnable (deux raisons probables, il était lui même coincé par le monocoque sous son vent, et il n'est pas certain qu'il ai bien compris que nous étions aussi dans la régate, étant le seul cata).

La porte devient donc trés étroite, et c'est là que nous accélérons pour, au final, repasser devant (enfin, je le crois, mais il est possible, sans classement scratch, qu'il était devant, on s'en fout).

Jusque là, même si c'était chaud, tout le monde passait la ligne sans problème. On est bord à bord avec le 42.7 et on se prépare, lui et nous, à affaler le spi.

Le problème vient quand il affale. Il part nettement au lof (sans distribil, mais bien 20° d'écart). C'est là que je gueule "putain loffe pas loffe pas". Il se reprend et réabbat pendant que moi j'empanne.

Alors désolé les gars, mais non. J'étais prioritaire puisque Tribord. Nous étions tous les deux engagés à deux longueurs de la bouée. Il ne devait pas me géner, et je lui devais de l'eau.

Je lui ai laissé de l'eau, il m'a géné.

Réclammation, jury, DSQ pour lui. C'est évident.

La seule question valable pour moi, c'était "et l'autre ?". Je parle de celui derrière le 42.7.

Clairement, le 42.7 devait abattre pour ne pas me dérange, ou rester sur sa route. Mais en tout cas pas loffer.

Imaginons que je réclamme. Pourrait t'il lui réclammer contre celui de derrière sur le thème "il ne ma pas laissé la place pour abattre et respecter la priorité du cata" ?

Jacques

19 nov. 2009

Merci pour tes précisions

Je pensais que les régles d'engagements étaient valables aussi pour la ligne d'arrivée (en particulier le bateau pointeur, puisque c'est de lui dont il est question, c'est lui que j'ai frolé sur mon babord, étant coincé à tribord par le 42.7).

C'est pour cela que je pensais devoir de l'eau au 42.7.

Donc tu me dis qu'il n'y a pas de règle d'engagement à l'arrivée ? Donc on imagine que tu peux faire rater la ligne à un voilier qui est à coté de toi en le loffant ? (imaginons un cas où on serait tous les trois babords amure. Le 42.7 aurait donc eu le droit de me faire loffer pour me faire passer de l'autre coté du bateau pointeur ?).

Revenons à ce arrivée. Pour moi, je ne m'occupais du troisième bateau que dans le sens où je devais vérifier que le 42.7 avait l'eau pour manoeuvrer. Le jeu n'était pas de l'envoyer contre le troisième, qui en plus se trouvait prioritaire sur lui.

D'accord aussi avec toi, la réclamation du 42.7 sur le 3ème était a mon avis recevable.

C'est couillon, on a développé ça sur le fil des régates d'antologie, alors qu'il y avait un fil spécial sur ce problème de priorité. J'ai confondu les deux.

Jacques

19 nov. 2009

voila

voile traditionnelle, cette année pendant le TGVT 36 abandons sur 41 canots !
tout est dit dans le reportage.avec diaporama.

www.guadeloupe.franceantilles.fr[...]396.php

19 nov. 2009

merci Lebigor

pour le lien

belles photos et ça permet de prendre des nouvelles de la Guadeloupe...

22 nov. 200916 juin 2020

Une petite pour le fun ;-)

Pas vraiment une vraie course, mais plutot un moment sympa...

Pendant le visu de Foleux, une petite régate s'improvise sur la vilaine entre Trihéol, kydysoja ( tous deux ) sur Dragonfly et Clarivoile sur Casamence46 )

A la bord de celui ci Frontloop, Clarivoile, Lobass, JPierre ( désolé, je ne suis plus très sur du nom ) et bibi...

Départ 10 minutes après les DGF, on envoie le spi...

Pendant une heure, nous descendons vers la Roche Bernard, pas beaucoup de vent.

A un moment donné, le soir tombant, nous décidons de revenir vers Foleux, et on vire...

Le vent de face, nous commençons a tirer des bords toutes les 10 minutes, en allant raser les berges de ce magnifique fleuve...

Avec un 14 m, faut pas se louper...

Clarivoile entonne les ordres, Frontloop a la barre maitrise, et nous embraquons... embraquons... pendant que l'épouse de Clarivoile discute tranquilement avec les épouses des autres équipiers dans le carré, tout en faisant des coockies ;-)

Derrière nous, Kydysoja marche d'enfer, et après plusieurs bords, parvient a nous déposer...

Trihéol étant parti le premier, est maintenant loin derrière, mais revient vite également...

Ils marchent vraiment bien ces tris ;-)

3 petites heures de bonheur dans un endroit magique... ;-)

Rien a voir avec vos régates de semi/pros, mais pour une première, j'en garderais un très bon souvenir

:-) :-)

23 nov. 2009

La Course Jacques-Cartier 2009

Cela s'est passé l'été dernier le 24 juillet. Pas de vents de 40 ou 50 kn mais une journée magique.

En 2009 c'était le 475ième anniversaire de la journée où Jacques Cartier (malouin de son état) a planté une croix à Gaspé pour prendre possession du territoire au nom de votre roy. 475 ans qu'on se les gèle ici à cause de lui :-)

Alors avec quelques copains j'ai organisé cette Course Jacques-Cartier 2009. Au départ cela devait être modeste mais avec un bon marketing c'est devenu un événement qui est passé dans l'histoire du nautisme québécois. Nous avons d'ailleurs reçu le mérite "Événement de l'année 2009" de la Fédération de voile du Québec. 96 voiliers, 438 membres d'équipage. Pour nous c'est gros, très gros.

Alors par cette belle journée du 24 juillet je suis parti de Anse-à-Beaufils pour une petite journée de régate vers Gaspé ... avec beaucoup d'autre voileux sur la même ligne de départ. Après un départ au près serré tous ces canots on abattu pour passer entre Percé et l'Île Bonaventure au portant et sous spi. À la sorti du chenal il y a eu des pointes de vent à 32 kn. Mon vieux cotre en bois a fait 10,3 kn!! Je ne croyais pas cela possible mais c'est le GPS qui le disait. J'avais un équipier breton. Il est convaincu que cette performance c'est grâce à lui! :-D

En entrant dans la baie de Gaspé, accueil des baleines et des phoques. Voir autant de voiliers autours de nous suscitait un sentiment que ni moi ni mon équipage n'avions connu avant. Et que dire de l'entrée dans le Havre de Gaspé au fond de la dite baie. Pour y accéder il faut passer par un étroit goulet. 96 voiliers en tir groupé qui arrivent en même temps (bon ok disons étalé sur 2 heures) en fin d'après-midi. Au moins la moitié ont conservé le spi pour ce passage délicat.

Et finalement le plus important, tous ces navigateurs, parti de chez eux depuis une semaine pour certain, se sont retrouvés au bar de la capitainerie. Méchant party.

Vous étiez dignement représentés. Le ketch Chalbaya de Mortagne sur Gironde était là pour cette arrivée mémorable. Son propriétaire avait fait la Grande traversée de l'Atlantique l'année précédente comme équipier sur un cata. Il est tombé en amour avec Gaspé. Alors cette année il a traversé l'Atlantique avec son ketch pour être de la fête. Après une escale de 3 semaines ... et bien il a retraversé l'Atlantique.

04 fév. 201504 fév. 2015

Pour faire suite au fil "départ à l'abattée" .
Vous y trouverez le récit du départ à l'abattée le plus violent que j'ai vécu...

04 fév. 2015

Premier championnat du monde des Fun (7m) à La Rochelle, équipière depuis un mois sur ce bateau. Départ très calme, mais lors d'un bord sous spi près de la longe Boyard mon 6° sens m'a fait quitter ma position au rappel pour m'asseoir vers l'intérieur. Quelques secondes après le bateau s'est couché, le bras de spi s'est libéré tout seul du taquet coinceur et le bateau s'est stabilisé à plat. 60 spis étaient à l'horizontale avec leurs écoutes, un bateau proche avait démâté. Il a fallu un peu de temps pour rendre le bateau manoeuvrant et une fois tout remis en ordre le skipper a décidé de remorquer le bateau démâté. Nous sommes arrivés sans problème avec la GV seule au 3° ris jusqu'au port, avons largué le bateau en remorque et avons terminé en nous dandinant jusqu'au ponton faute de vent à la fin (pas de moteur).

C'est toujours au mois de mai que j'ai rencontré de telles conditions dans la région (comme plic lors d'une semaine de la Rochelle).

04 fév. 2015

2 souvenirs

le premier en planche à voile, il y a plus de 30 ans, la grande epoque des planches de division 2 à gros volume
première regate de la saison, dans les vosges, sur un etang à coté d'Epinal
l'eau est à 8 degres, la température exterieure ne passe pas les 5 degres.
je reviens d'une semaine d'entrainement au grau du roi ou j'ai fait l'acquisition du premier mat alu et je me retrouve etre le seul à disposer de ce nouveau matériel
c'est loin d'etre négligeable car à l'époque, les mats étaient des guimauves, la voile déversait dès que le vent montait.
en clair, ce mat me permettait de naviguer en sous puissance.

bon depart et dans les minutes qui suivent,
grosse tempète de neige
avec un bon coup de vent à 25 noeuds
en arrivant à la boué de près, en tete, je me retourne et voie la flotte toutes voiles dans l'eau, assis sur les planches près de la ligne de depart

j'imagine que la manche est annulée et fais demi tour pour les rejoindre

le zod du comité fonce vers moi et m'explique que non, la régate continue, je revire et fini la manche avec la totalité du bord de près d'avance sur le deuxième
merci z spar !!!

le second il y a 3 ans
je suis embarqué sur un swan 601 pour courir la manche italienne de la rolex cup, la volcano

c'est la première fois que je monte sur un tel barlu qui m'impressionne beaucoup, je suis un petit garçon, rien n'est à l'echelle connue

nous partons de marseille pour un convoyage jusqu'à gaétta en italie
nous sommes 6 à bords dont un skipper pro, coureur et figure du circuit figaro

sauf qu'un sérieux coup de mistral s'annonce
nous partons en fin de journée, sous gv à 1 ris et prenons un second ris dès le frioul
30 noeuds avant la tombée de la nuit
le skipper me propose la barre pour voir
et me voilà moi, à la barre d'un truc tout carbonne de 60 pieds
qui ne descent jamais en dessous de 10 noeuds
et qui part au surf à plus de 20 noeuds à la moindre vague
quel pied

on passe porquerolles et ça monte encore
40 noeuds, je rends la main,
la barre est trop lourde et glissante pour moi,
pas envie de casser une si belle machine
et ça forcit et la mer grossi

à 3 heures du mat, 45 noeuds établis, des claques à plus de 50 noeuds, des trous de 5 à 6 metres qui deferlent
la quille qui vibre de folie passé 25 noeuds,
le pont balayé par les vagues
nous aurons battu le record de vitesse du bateau
avec une pointe à 31 noeuds
et bien sur mon record personnel

j'avoue ne jamais m'etre senti en danger
merci notre skipper
avoir été très très impressionné par l'état de la mer
et les chocs que le bateau a été capable d'encaisser

nous passions bonif vers midi le lendemain,
fin de la houle et arrivée sans encombre à gaétta le lendemain

on aura juste explosé la capote de descente et perdu un compas de barre, sur un empannage musclé

la régate comme le convoyage retour fut beaucoup plus calme et c'est tant mieux

une expérience unique que je n'oublierai jamais

05 fév. 2015

bjr,
j'ai le souvenir d'une régate à hyères pendant novembre
ou nous étions partis par petit temps et dans le bord de largue
le vent est monté en une minute à plus de quarante noeuds
le plus gros voilier 17m "niama" à dématé ,certains ont même coulé
je ne compte pas les dématages .
avec le neptune 99 on c'est retrouvé le mat dans l'eau avec le spi transformé en chalut .
avec les dégâts la régate a été annulée
les maitres voiliers du port se frottaient les mains
heureusement aucun bléssé .....
alain

07 fév. 2015

Ma seule régate : régate de fin de stage à mes premiers cours en opti... Je devais avoir 7 ans.
tout le monde le long de la ligne et au départ... Tout le monde met le nez dans le vent et s'arrête. 30 gamins qui se mettent à chialer. Depuis, c'est promenade ou croisière pour moi.
:)

09 fév. 2015

Et bien la mienne, de régate d'anthologie, c'était pétole et pétole !!!
En 1993 (environ) a eu lieu une course autour du monde en équipage, par étape, contre les vents dominants sur des 70 pieds tous identiques : les voiliers étaient des vrais bêtes de près, sloop en tête.
Chaque voilier était loué à une entreprise, qui faisait ainsi sa com' interne.

Non, je n'ai pas fait le tour du monde !

Mais il était prévu que ma boite, dont la filiale anglaise avait réservé un des voiliers, organise un "événement" en louant les 10 bateaux pour le pont de l’ascension, avec l'alibi que nous allions entraîner le bateau anglais; suis-je clair ?

J'étais un des heureux gagnants, sélectionné pour aller passer quatre jours à Cowes; le 3ème étant consacré à une régate, aller-retour dans le solent Est, avec virement de la tour Nab.
Je n'étais que simple équipier au milieu de 3 professionnels (qui avaient la vraie responsabilité du bateau) et d'une dizaine de collègues, dont un skipper.
Mais pour cette régate, cela fut pétole de chez pétole :5 noeuds de vent au plus et très souvent encore moins.
Après un départ raté, nous étions bon dernier des 10 voiliers .....
Au bout de deux heures, toujours loin du paquet, il fut décidé d'ouvrir ce qu'il avait été préparé pour le déjeuner cela incluait la boisson ramenée de France .....

La nav' n’intéressant plus personne, je me mit d'accord avec le skipper pour régler cette énorme boat; j'avais en effet quelque compétence sur la régate en dériveur sur lac, où la pétole est habituelle.
La nouvelle tactique fut simple, et transposé du dériveur à un 70 pieds :
- laisser la barre au neutre, ne perdre aucune énergie à vouloir changer l'axe du bateau => la barre à roue fut confié à une jeune équipière :-)
- agir sur la grand-voile pour la mettre, à la main, en position re récupérer chaque molécule d'air en mouvement => je pris le palan d'écoute de la grand voile (immense, peut-être 100 m²) à la main, et changeait sa position en fonction de ce que j'imaginais être le sens du vent.

Et cela marcha !!! Petit à petit nous primes une vitesse de ... 1 noeud, voir un peu plus, tandis que les autres restaient quasiment immobiles. En 2 à 3 heures nous remontâmes notre handicap, et passant juste au "vent" de la flotte, et nous avions pris la première position; le doute et la désillusion à bord du voilier avait fait place à l’excitation, cela aidé par la fameuse boisson importée de France.

La régate fut raccourci à un passage de bouée (pas de tour Nab ce jour là) et tous le monde se (et me) congratula sur cette victoire surprenante, car seule la 1er place est jolie.

Une nuit de (très) gros temps a suivi, avec le cocktail organisé à Cowes.
:pouce:

Souvenirs, souvenirs

09 fév. 2015

régate saucisson sur le lac d'Hourtin Carcans :
- Bernard, tu peux embarquer Jordi et sa maman ?
- Ouais, pas de problème.
Sauf que j'ai vu arriver Jordi sur un fauteuil roulant poussé par sa maman. Bien plus grand et plus lourd que moi, Jordi (à cette époque) est bien invalide ; il faut le porter pour les changements de bord, le caler pour qu'il ne se casse pas la gueule.
En quelque heures, il est passé de "grognon" à heureux, et aujourd'hui, quelques années après, il parle de manière quasi compréhensible, il utilise ses bras, certains jours il arrive à se dresser sur ses jambes, et ... il s'éclate en mini J
Bien sûr, je ne me rappelle absolument pas de notre place, et je n'en avais rien à foutre, j'avais mieux que la bouteille du premier prix !

10 fév. 2015

pour ma part c'etait il y a longtemps car je n'ai fait que des regate en deriveur ( peu), j'avais 20 ans .
c'etait a l'ENV de beg rohu ( est que ca existe encore?) il y avait surtout des mecs de l'equipe de france espoir tres surs d'eux...avec mon equipier ( branleur comme moi) on gagnait une regate sur deux les autres etaient furax...

10 fév. 2015

Fin de stage de quinze jours pour encadrants sur l’étang de thau.
Triangle, voiler Mentor, cinq voiles au portant à cinq gulus.
Superbe!

10 fév. 2015

toi aussi t'es vieux!!! :doc: :oups:

10 fév. 2015

Notre régate d'antologie, c'était en 2012; la multi-golfe, 1ère étape de la saison.
Le Samedi soir, on est second au général.
Le Dimanche matin, ça souffle fort. La 1ère manche est bonne. Dans la seconde, un concurrent nous file sous le nez alors que je tente de contrôler le Farrier qui est notre concurrent n°1. Finalement on finit second, devant le Farrier. Résultat, à ce moment-là, nous sommes 1er au provisoire.
Il est 13-14h, nous tirons des bords sous GV seule, au ras de la côte, pour grignoter un en-cas, abrité tant bien que mal du vent rafaleux. Mais malgré ça, mon équipière n'arrive pas à se réchauffer; elle claque des dents dans sa combi sèche. La mi-Avril, ça peut être frisqué.
Je lui dis, ok, on est là pour se faire plaisir; c'est plus le cas alors on abandonne; sans courir la manche ultime. Elle résiste, et me dit que je vais lui en vouloir à mort jusqu'au restant de ses jours ;-)
"- Bateau comité pour Tribal; nous abandonnons et rentrons au port
- Bien reçu Tribal, nous accusons réception et vous disons à l'année prochaine."

Nous faisons route vers la cale de mise à l'eau et là, la VHF crépite. Les autres concurrents manifestent eux aussi leur envie de rentrer au chaud. Finalement, le bateau-comité annonce la fin de la régate; résultat = Tribal déclaré vainqueur!
C'est pas vraiment une régate d'antologie, mais plutôt un concours de circonstances ;-)

10 fév. 2015

il y en eut plusieurs pour nous.
D'abord sur un Bélouga en 1981, première manche gagnée de justesse, deuxième manche une place de second derrière notre adversaire principal, troisième et dernière manche on se regarde dans le blanc des yeux l'air indifférent puis après le départ, le vent monte, puis monte encore et il se met à neiger dru, bateaux blancs et voiles blanches sur fond blanc, on ne voyait rien et on découvrait les autres le nez dessus pas avant. Avec ce vent là on a abandonné . D'abord on ne voyait pas les bouées. Le plaisir oui, la galère glacée non.

en 82 ou 83 je ne sais plus, le jour du départ de la course du rhum, petite régate du dimanche sur la Rivière Erdre. Juste avant le départ de la dernière manche je ne la sent pas bien, je ramasse le gégène pour mettre le petit foc auto vireur. Bonne idée ! sitôt le départ lancé le vent se met a hurler, le bateau comité dérape, les micros chavirent les uns après les autres, d'autres se retrouvent jetés sur la pelouse du château d'en face et certains restent coincés le mât et les voiles dans les branches des arbres sur le bord de la rivière. Avec seulement le petit foc autovireur nous réussissons à passer la marque de près, c'est ensuite un portant au planning jusqu'à notre club où nous arrêtons, pas la peine de continuer plus que trois bateaux sur l'eau et plus de comité...Après avoir eu un mal fou à pour prendre la bouée du corps mort nous filons en voiture chercher nos gosses qui faisaient une régate d'optimist sur un autre plan d'eau (Mazerolles pour les gars du coin) . Les gosses pliaient le matos à terre: "Alors ? c'était pas trop dur dans cette tempête ? - Quoi ? quelle tempête ? "
Vous allez me dire;" Quoi ! pas de régate gagnée, pas de podium triomphant ?"
Les souvenirs les plus forts ne sont pas obligatoirement les plus radieux !

10 fév. 201510 fév. 2015

Je ne sais pas si je peux parler de régates d'anthologie.

1.- C'était en ?, à Granville.
Sur invitation très aimable de Viking35 qui me surestimait sans doute ! :langue2:
A part Daniel, je ne connaissais personne.

Dès le café du matin, j'ai tout de suite compris qu'on n'était pas là pour rigoler.
Il n'y avait que 2 bateaux au départ, Karibario A40 et un autre, et très vite on a vu qu'on aurait le dessus.

A un moment j'ai merdé à l'embraque. S'en est suivi une volée de bois vert de la part du skipper "Monsieur, qu'est-ce que vous foutez, bordel !".
Le "monsieur" suivi du vouvoiement m'a coupé les pattes.
J'ai mis fin à mes ambitions de compétiteur redoutable. :mdr:
Daniel n'avait rien entendu. Donc, merci de ne pas lui répéter des fois qu'il aurait encore besoin de mes talents.

2.- Chronique d'un non-événement : une régate au large de La Rochelle (année ?), grand beau temps, pétole, très vite décision est prise d'arrêter de s'exciter, les deux DF920 se sont retrouvés amarrés à couple sur une eau plate, on a bu des coups, on s'est régalés, on a bien rigolé ...
Clarivoile, Nemo1, Jorginho, merci de ce grand moment qui m'a permis de revoir mes ambitions de compétiteur à la hausse !

3.- La Multi Golfe de la Trispeedcup en 2013, Tribal (qui me surestimait, lui aussi ?) me propose un embarquement à bord d'un des deux bateaux les plus performants pour cette régate avec un concurrent qui venait d'acheter le sien, que je ne connaissais pas et que ma présence a rassuré immédiatement pendant quelques secondes (les toutes premières !).

Ambiance très sympa on board mais les coques du tri n'ont pas pris feu pendant les combats redoutables.
On a été tellement bons, tellement sûr d'avoir des chevaux sous le capot, qu'on était encore au mouillage quand le départ de la dernière régate a été donné !
Résultat des courses : peut-être pas derniers mais pas loin, l'autre bateau, le sister-ship étant arrivé 1er.
Mais ils étaient jeunes et compétents ! Y a pas de justice.

Si vous cherchez un équipier pour plomber votre participation à une régate, faites-moi une proposition très encourageante.
J'étudierai le dossier. :whaou:

10 fév. 2015

:pouce:
C est noté. Ne dit on pas que la valeur attend le nombre des années? Et ben non, on le dit pas. Dommage, hein ? :-p

10 fév. 2015

Les "régates d'anthologie" ce sont celles qui se racontent au bar du club, peut être parfois pour chercher á se rassurer après de belles frousses, je n'ai pas échappé á la règle et puis je m'en suis lassé. Faute d'équipage et aussi parce que j'ai découvert la voile par la littérature, mes quarante ans passés je me suis lançé dans la voile en solitaire. Alors pour moi, petit terrien qui n'en revenait pas d'avoir son propre bateau, d'être au milieu de la mer avec rien que du bleu (ou du gris) autour, d'être heureux sans motif bien précis, les moment d'anthologie en régate ça n'a été rien d'autre que des petits moment que je m'offrais, comme ça, pour le plaisir: faire un tour sur le balcon avant rien que pour admirer mon bateau et ses voiles gonflées, la douche rapide et obligatoire au petit matin pour me remettre á neuf, la bière et sardine au petit dej, l'appel du copain pas loin qui me félicite pour l'empannage et á qui je souhaite bonne chance pour le sien, l'adrénaline qui monte qui monte avec le vent... Je n'ai pas fait de régates bien prestigieuses, le championnat d'Espagne c'est pas le Figaro mais j'ai mis tout le meilleur de moi même pour le gagner (á 55 ans), pas pour gagner vraiment, mais surtout parce que je pensais au petit garçon qui vivait loin de la mer et qui rêvait de bateaux et qui était trop craintif pour penser qu'un jour, lui aussi...
(Dans cette ambiance des solitaires on rencontre aussi moins de héros post-régate, chose que j'apprécie.)

12 fév. 2015

C'est une régate qui m'a beaucoup marquée par son aspect dramatique et parce que je l'avais terminée seul. J' ai même entendu quelqu'un, qui y avait participé (nom d'un architecte célèbre à Marseille), m'en parler 20 ans plus tard aux Antilles...
Événement survenu avant le drame de l'Airel à Marseille... J'en devisais encore il y a quelques mois avec l'ancien président du club.

Par un dimanche de Février de 1979 ou 80, départ d'une régate à Cassis avec deux marques à virer: phare de la Cassidaigne au Sud et une bouée à l'île de Riou avant Marseille. Il fait froid et le vent de Nord-Ouest est déjà à force 5. Trente bateaux sur la ligne. Comme la plupart du temps, je régate en solitaire, le jury et mes concurrents habituels fermant les yeux sur cette entorse au règlement de course de la fédération de voile. Je prend un très bon départ en 3° position car les conditions musclées incitent les skippers à ne pas se bousculer sur la ligne. Comme le 1° cap est bien portant, j'ai gardé toutes mes voiles hautes. Après 2 milles vers le Sud, le mistral forcit d'un coup jusqu'à 35/40 nœuds! Je garde le cap en me disant que je vais pouvoir poursuivre vers le phare de la Cassidaigne en masquant un peu ma voile d'avant et qu'après avoir viré le phare, je prendrai mon temps pour changer de génois et prendre mes ris dans la grand-voile. Je suis très attentif et même tendu à garder le bateau dans son cap et à résister ainsi à ce qu'il parte au lof ce qui lui coucherait le mât à l'horizontale. Je ne peux pas me retourner une seule fois pour voir par qui je suis suivi car je me retrouve tout seul devant dans cette galère. Après le phare, j'ai dû mettre plus de10 minutes pour affaler le génois, le rentrer, en endrailler un autre beaucoup plus petit (foc 2) et prendre ensuite mes deux ris sur la grand-voile. Choses faites, je sens que mon Gladiateur va encaisser le long bord vers Riou car le mistral étant bien NW, je pense faire le cap en un seul bord. Sur la fin, j'ai été obligé de virer 2 fois pendant que j'avais des rafales à plus de 40 nœuds sur mon anémomètre pour atteindre enfin la bouée. J'étais assez fatigué mais le retour fut rapide et beaucoup moins inconfortable puisque ma route me rapprochait de la côte bien protégé de la houle. J'avais fini par me rendre compte que personne ne me suivait et je n'en revenais pas. 4 heures après le départ, je passais la ligne d'arrivée. Arrivé à mon ponton, 3 régatiers me tendent mes amarres, me demandent si j'ai fait le parcours et voyant leurs mines étonnées et tristes à la fois leur dis: que se passe-t'il? Réponse: 1 mort et un bateau coulé!
Quand le mistral avait soudainement forci, un bateau était parti au lof et éventré le concurrent voisin qui avait coulé. Sur un autre voilier, le skipper s'était précipité pour affaler son génois, était tombé à l'eau glacée et quand il avait été récupéré, il était trop tard. Tous les bateaux avaient abandonnés, certains avaient porté secours aux naufragés et d'autres étaient partis se réfugier en fuite à La Ciotat .
Ce jour là, j'ai vécu une aventure étonnante mais triste que m'avaient permis les qualités de mon bateau et...ma santé.

Phare de Sant Joan de Labritja - ES - 27 juin 2021

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