Yvan Bourgnon, juste Wow !

Bonjour à tous, le nouveau défi d'Yvan Bourgnon je ne vois pas que cela a déja été posté alors voici le le lien www.voilesetvoiliers.com[...]erreur/
Ça c'est de l'aventure ! Et pour le coup ça répond à pas mal de fil sur : petit bateau pour du gros temps, quel bateau, quelle couleur pour les coussins de cockpit dans le gros temps etc :) la réponse semble plutot être ça dépend qui tient la barre ;)

L'équipage
08 juil. 2017
08 juil. 2017

Quel phénomène ! non seulement il n'écoute pas les conseils prodigués ici mais en plus il va taquiner les ours !
mais c'est vrai qu'il ne parle pas de la couleur des coussins de cockpit, quel dommage :)

08 juil. 2017

Immense! Cet autre monde.

gonflé mais préparé !

ce n'est pas à la portée de tout un chacun ...

09 juil. 201709 juil. 2017

Documentaire sympa à venir dans les prochains jours, la BA ci dessous, il y a pas à dire c'est le marin qui fait le bateau et le mental qui fait le marin ^^
cdn.streamlike.com[...]getCode

"Lors de mon tour du monde, je suis tombé quatre fois à l’eau, mais elle était chaude."...!!!
:tesur:

10 juil. 2017

Il a même fait un stage au GIGN pour apprendre à utiliser une carabine.
Quel homme!
Bon, je retourne devant ma télé...

11 juil. 2017

Il a des corones le yvan....
Il va avoir un cv impressionant le bougre.

11 juil. 2017

:pouce:
c'est ces mecs la qui nous (me?) font rêver, qui ne rêveraient pas d'avoir les même capacité et une paire aussi grosse....
Merde à lui !

11 juil. 2017

Parce que dans l'histoire l'ours n'est pas fou ! il ne vient que lorsque le casse croute croise à quelques nœuds... et dégommer un ours qui nage avec juste la tete qui dépasse... avec l'adrénaline qui te fait trembler.... et la nuit ? il dort le lascar ?

11 juil. 2017

Mouais... bof. Voilà un trip qui ne me fait pas rêver.
Je ne dénigre pas le bonhomme qui est cent mille fois plus compétent que moi sur un bateau mais j'ai du mal à apprécier l'intérêt de la chose. Du moins l'intérêt médiatique parce que lui, il va s'éclater sur le dos de ses généreux donateurs.
Bon vent aux derniers aventuriers dont Yvan Bourgnon fait partie!

11 juil. 2017

Ben l’intérêt c'est le défi.Moi je trouve ça super.

14 juil. 2017

Y a t'il un suivi de ce défi ?

14 juil. 2017

2 mois en autonomie sur un cata de 900kg. Comment fait-il ? Il suce des glaçons et il chasse le caribou ?

Quand je vois la taille des valises que ma chérie prépare pour un simple we...

14 juil. 2017

:acheval: :acheval: :acheval:

27 juil. 2017

c'est impressionnant de l'écouter répondre aux questions et donner des nouvelles en direct sur facebook chaque semaine (ça a duré 30mn ce soir) :pouce: :pouce: :pouce:

30 juil. 2017

J'ai vu son petit hobby cat à la marina de punnauia à Tahiti quand il a fait son tour du monde.
Affronter les océans avec un bateau de plage...
je me suis dit que c'était vraiment un extraterrestre pour moi....

30 juil. 2017

@Moana rien à voir en comparaison d'un "Hobie Cat " ;-)

30 juil. 2017

Oups "hobie cat" pardon... saleté d'écriture intuitive. ...

Je me doute que c'était mieux préparé. .. mais c'était tout petit quand même! !!

30 juil. 2017

Le passage du Nord-ouest c'est pas mal bloquer cet année,
Il y a deux passages soit Bellots pass soit Peel Sound: toujours bloqués à ce jour:
iceweb1.cis.ec.gc.ca[...]3.xhtml

30 juil. 2017

Incroyable!!
:lavache:

02 août 2017

je mets les dernières informations pour remonter le sujet:

Passage du détroit d’Amundsen en coups de vent

Le vent est monté à 35 nœuds hier dans le goulet du détroit d'Amundsen, mais de secteur Ouest, donc portant. Yvan et « Ma Louloutte » se connaissent par cœur et chaque bruit a une signification bien précise dans les moments délicats : « Je n'ai pas forcé dans ce vent fort. Je connais les signes qui m'indiquent quelle toile porter. Quand la drisse de grand voile claque à l'intérieur du mat, je sais qu'il est temps de prendre le deuxième ris, quant le mat siffle, les 35 nœuds sont dépassés et je dois prendre le troisième ris... »

Délaminage surprise sur le mât

Hier, c'est sous grand voile seule à trois ris qu'Yvan a salué le plus fort du vent, sans prendre de risques pour lui ou le matériel. C'est pourquoi l'étonnement fut grand de constater le délaminage du mât au dessus des barres de flèche. : « Ce mat est très renforcé, avec un manchon intérieur, donc je ne pense pas que la structure soit affaiblie. C'est sans doute une peau de carbone de finition donc superficielle qui s'est décollée. Je n'ai pas tiré sur le bateau dans le coup de vent et ne comprends pas la cause de ce décollement. Je pense que je pourrais réparer au mouillage, dans 3 jours environ.»

Monter au mât est une des corvées les plus craintes par Yvan. En mer, il a du s'y coller deux fois pendant son tour du monde et en garde un souvenir mitigé. Le faible déplacement de « Ma Louloutte » s'accommode mal du gabarit d'Yvan au milieu du mât, et un roulis ample et brutal se crée qui oblige le marin devenu acrobate à défier les lois de l'équilibre. La prochaine expérience se déroulera en eaux abrités et au mouillage, vraisemblablement du côté de Gjoa Haven.

Une navigation hasardeuse

Dans cette portion du passage du Nord Ouest particulièrement resserrée, la présence de nombreuses îles, îlots et têtes de roches rend périlleuse la progression d'Yvan. D'autant plus que les Canadiens mentionnent que seule une bande de 2 miles de large est correctement cartographiée. De nouveau au près, Yvan doit s'en éloigner pour prolonger ses bords. La couleur changeante des fonds lui sert d'indicateur, mais le risque de heurter une roche non répertoriée existe bien, car la brume épaisse tombe sans prévenir en quelques secondes.
Malgré tout, c'est entouré de dizaines de phoques et otaries et sous le soleil, que la vacation s'est terminée.
Article sur L'amélioration de la cartographie maritime du passage du Nord-Ouest, dans l'Arctique, devient une priorité
en savoir plus: www.lemonde.fr[...]44.html

14 août 2017

up

Récit d’Yvan Bourgnon à Taloyoak, tout au nord du Canada, avant d'attaquer la partie la plus septentrionale de son périple, une bande de 400 km de long. Yvan et « Ma Louloutte » sont actuellement en attende que ce couloir se libère des glaces :
« Pour la première fois depuis que je navigue, je suis mis à l’épreuve du stress. Ma zénitude habituelle est bousculée. Je découvre ce que veut dire l’appréhension, la conscience du danger proche. Je me suis même surpris, de m’être retrouvé des heures durant, le ventre noué avec l’impossibilité de trouver des moments pour me détendre. Quand j’arrive à Taloyoak, je vomis mon stress jusqu’au plus profond de mes tripes. Que m’arrive-t-il ? Moi qui ai toujours déroulé comme si tout était dans la normalité, mon quotidien. Aurais-je trouvé mon Everest ici dans le Grand Nord ?
Le Tour du Monde qui semblait le défi ultime était loin de me montrer toutes les difficultés possibles. Le plus dur, ce n’est pas d’avoir les doigts gelés, ce qui met la barre au plus haut, c’est le sentiment quasiment permanent de ne pas avoir de marge de sécurité : un démâtage et je n’ai pas le temps de confectionner un gréement de fortune avant d’aller me crasher sur une falaise ; un dessalage et je n’aurai pas assez de sensibilité aux doigts pour redresser mon cata ; une ancre qui dérape au mouillage et c’est également le drame assuré sans moteur. Je sais en tout cas que je suis au sommet de ce que je pourrai réaliser avec ce genre d’engin en solitaire.
Après les 10 jours de pluie glaçante de l’Alaska, les températures négatives de Hat Island, les milliers de cailloux et hauts-fonds qui me barrent la route, je suis arrivé ici au bout de mes forces naviguant depuis 1 semaine sans pilote automatique mais avec des souvenirs exceptionnels. La nature m’a offert un spectacle d’une pureté hallucinante. Les bélougas, les narvals et les baleines m’ont montré le chemin et m’ont surtout montré qu’ici, seuls les grands mammifères survivent.
Les difficultés continuent, je m’apprête à rentrer dans un run très compliqué à travers les glaces. A ce jour, c’est un vrai bouchon de glaces. La question est : est ce que ça va s’ouvrir cette année ? Espérons-le ! Il va falloir naviguer pendant 3 jours dans un couloir très étroit. Parfois il y aura seulement quelques mètres entre la côte et les glaces avec l’impossibilité de mouiller pour dormir. Les glaces peuvent investir le peu de zones de replis et je n’aurai pas le droit de toucher la banquise, sans compter les caprices de la météo influencée par le relief local.
La bonne nouvelle du jour, c’est que mon pilote est enfin réparé et j’ai pu remettre « Ma Louloutte » à son plein potentiel pour attaquer la face nord jusqu’au 75° Nord !!
Je suis reposé et prêt pour le prochain round. »
Yvan Bourgnon

15 août 2017

:lavache: :lavache: :lavache:

16 août 2017

Une semaine d’attente interminable à Taloyoak

Ce n'est pas un endroit qu'on choisirait pour des vacances, et pourtant Yvan est contraint d'y séjourner au mouillage depuis le 9 août. Des réparations indispensables sur les pilotes ont nécessité deux à trois jours, et sont maintenant terminées. Le bateau est en ordre de marche. Le temps passe lentement mais petite baie en eau peu profonde qui accueille « Ma Louloutte » est poissonneuse ; Yvan a ramené à bord plusieurs poissons non identifiés mais bons à consommer comme toutes les variétés qui vivent dans ces eaux polaires.
Un état des lieux des stocks de nourriture restant à bord a rassuré le marin. C'est vrai qu'il avait sauté plusieurs repas dans la première quinzaine du défi Bimedia, à cause des conditions de pluie ou de froid.

A quand le déblocage des glaces ?

« Je suis là depuis déjà une semaine et pour l'instant la situation n'a pas évolué positivement. Certains points de banquise libérés se sont même provisoirement reformés. Je me rassure par des statistiques. Depuis une dizaines d'années le passage s'est toujours ouvert ! Ce qui est sûr c'est que ici le froid, la neige et le verglas reviennent dès le début septembre, et il vaut mieux ne pas traîner trop dans le coin »

Actuellement seuls des brise-glaces canadiens parcourent la zone, pour ouvrir la voie aux barges de ravitaillement des populations isolées dans ce nord Canada. Aucun voilier n'a franchi le passage depuis l'arrivée d'Yvan à Taloyoak , et pourtant ce sont des bateaux souvent en acier ou en alu qui peuvent sans crainte cogner des growlers.

« L'incertitude est grande quant à la date de l'ouverture mais je sais qu'avec un bon vent d'est elle peut se faire en deux trois jours. Donc je prends mon mal en patience et guette les signes d'une rotation à l'est et d'un renforcement des vents. »

Dès qu'une brèche le permettra, Yvan s'y engagera pour une remontée vers le nord périlleuse le long d'une côte montagneuse sans réels abris, où des profondeurs très importantes même près des côtes rendent impossible l'usage de l'ancre. De plus, l'étroite bande de mer libre de glaces entre la terre et la banquise sera sans doute parsemée de growlers...

16 août 2017

ben y va encore casser son canot !

17 août 2017

Vraiment impressionnant comme défi. Ca dépasse la mesure humaine.
Même si le grand nord a toujours été pour moi un grand rêve, je lui laisse celui là.

Par contre, ce qui me gène un peu dans les projets de l'ami Yvan, c'est qu'on a parfois l'impression que ce qui motive ses projets au départ est plus la difficulté de ces défis et le danger que l'envie de les réaliser simplement.

En tous cas, je n'ose même pas imaginer ce qu'il vit entre le froid, le vent, l'humidité, les growlers, le stress, etc, etc, etc... Seul au monde, aucun échappatoire, aucun droit à l'erreur.

On est pas si mal à régater entre deux bouées sur le Léman.

19 août 2017

Roulette russe pour Yvan Bourgnon sur le Défi Bimedia

« J'avance à 4 nœuds en tirant des bords de largue et je commence à voir pas mal de glaçons. Le problème est que pendant la semaine d'arrêt à Taloyoak, les nuits se sont bien installées. J'ai 6 heures d'obscurité maintenant et il m'est impossible d'avancer dans ces champs de glace sans visibilité ; ce serait comme de rouler sans les phares par nuit noire en rase campagne. »

La seule solution pour Yvan est de mouiller pour la nuit, mais les fonds sont le plus souvent rocheux et compliquent fortement cette option. Malgré tout, la nuit dernière il avait trouvé une portion sablonneuse où l'ancre a pu crocher : « Mon mouillage comporte une bonne partie de cordage en plus de la chaîne, pour des raisons de poids. Cette nuit, j'ai entendu des bruits suspects dans mon demi-sommeil... J'ai d'abord pensé à des ours, et finalement j'ai vu des growlers qui frottaient contre le bout du mouillage. C'est dire que je devrai être vigilant même à l'arrêt, car la glace pourrait trancher la partie textile du mouillage ! »

En effet, les vents d'Est à Sud Est décollent de la côte, en raison de la température plus élevée de l'eau le long du rivage, des morceaux de banquise qui dérivent vers le large et peuvent heurter « Ma Louloutte » qui tente de progresser dans une très étroite bande côtière.

Dans un entonnoir

Face à lui à quelques miles, Yvan voit la banquise quasiment toucher la côte et fermer le passage. Il peut soit tenter de contourner par l'Ouest ce premier bouchon, en n'allant pas plus loin que 3 à 4 miles pour chercher l'ouverture si elle existe : « Si je m'engage dans une brèche à l'Ouest, les vents peuvent faire dériver la glace derrière moi et je me retrouverais alors bloqué et entouré de glace. C'est un risque que je ne dois pas prendre. »

Non seulement les chocs avec les growlers pourraient faire des dégâts sérieux voire irréversibles sur les coques en carbone de « Ma Louloutte », mais surtout Yvan deviendrait une cible facile pour les ours polaires. Un voilier allemand en allu (Ovni) croisé hier, en a vu jusqu'à une dizaine un peu plus au Nord.

Yvan va peut-être utiliser son drone pour se trouver un passage dans cette masse mouvante de glaces dont la géographie se modifie constamment, ou opter pour la sécurité et attendre sur ancre, que le passage s'élargisse un peu en bord de côte. Plus au Nord près des Iles Tasmania, un autre bouchon de glace se profile sur sa route.

21 août 2017

les nouvelles du jour:

Nuit et glaces, un cocktail détonnant sur le Défi Bimedia

Les jours sans fin ne sont plus qu'un souvenir, les nuits obscures, sans être totalement noires, durent déjà 6 heures : « Au plus sombre des nuits je peux apercevoir un growler à moins de 200 mètres avant d'être dessus ! Autant dire que ce serait trop tard pour manœuvrer. Je dois donc trouver un coin abrité chaque soir pour mouiller, ça rallonge la route en plus, d'aller au fond des baies pour trouver l'endroit adapté.»
En effet, Yvan ne peut pas mouiller ailleurs qu'en eau peu profonde de 2 à 3 mètres, la longueur de chaîne embarquée est prévue pour ce type de profondeur. Or sur sa route, les fonds sont importants même près des côtes, et l'obligent à s'enfoncer loin à l'intérieur des reliefs.

Hier, il restait à Yvan 36 miles à parcourir avant la prochaine baie avec des vents de face. La certitude de ne pas y arriver avant la nuit et la présence de growlers dérivant sur sa route, l'ont conduit à se rabattre sur Paysley Bay.

Là, par vent très faible et par 2 mètres de fond, Yvan se pensait tranquille. Il a commencé à dormir, mais bientôt « Ma Louloutte », tout doucement s'est rapprochée d'un banc de sable, jusqu'à s'échouer mollement par l'arrière : « Encore une fois j'ai du me mettre à l'eau, pour repousser les coques et réussir à repartir. Une galère ! il m'a fallu 2 tentatives pour flotter à nouveau. C'est sans doute ma longueur de chaîne insuffisante qui fait décrocher l'ancre aussi facilement. L'ancre, elle, n'est pas en cause. Si c'était à refaire j'emmènerais plus de chaîne quitte à alourdir encore plus le bateau. Si je m'échoue à marée haute, je pourrais bien être définitivement bloqué, ce serait trop bête d'abandonner à cause d'un banc de sable»

Après cette épreuve, Yvan s'est endormi, quand des détonations puissantes l'ont fait sursauter : « On aurait dit des explosions à la dynamite comme pour déclencher les avalanches en montagne. J'ai fait le tour du bateau et constaté que j'étais entouré d'une centaine de growlers qui en éclatant à cause des différences de température, provoquaient ces véritables détonations ! »

Pas d'inquiétude pour autant car les glaçons dérivaient lentement et ne risquaient pas de boucher l'entrée de sa baie. Malgré tout il faut surveiller le mouillage, la partie cordage pouvant être tranchée par les bords acérés de ces masses de glaces.

Ce matin Yvan devait quitter son mouillage, si toutefois les vents très faibles le permettaient.

21 août 2017

Il est couillu le Bourgnon!!

DT...

23 août 2017

Reculer pour mieux passer entre glaces et îles Tasmania sur la route du Défi Bimedia

De Paysley Bay à l'anse qui l'accueillerait la nuit suivante, 36 miles à parcourir. Avec « Ma Louloutte » plutôt du genre surtoilée, cela devait être une formalité. Or, le vent de face, faible à nul, et les innombrables growlers en travers de sa route en ont décidé autrement ; debout sur ses bancs surélevés avec la télécommande du pilote et des jumelles en main, Yvan passe les 2/3 de son temps à chercher un passage entre les blocs de glace et le 1/3 restant à redescendre sur le trampoline pour virer. Il estime avoir viré près de 150 fois pendant ces 36 miles à 1.6 nœuds de moyenne.

Malgré cette combativité, la nuit est tombée depuis plus de 2 heures accompagnée de brume épaisse, quant Yvan arrive enfin à mouiller.

Demi-tour

A l'aube, il est reparti vers le nord et les Iles Tasmania, mais 3 heures plus tard, il rencontre une concentration de glace telle que le passage n'est plus possible. Devant le risque d'être entouré par les growlers, Yvan décide de faire demi-tour et de rejoindre la baie qu'il avait quittée : « C'est assez déprimant de voir que le temps passe et me rapproche de la mauvaise saison, et de revenir sur mes pas. Mais avec ce vent presque inexistant, à part sur le Léman pendant « le Bol d'Or », impossible de prendre du plaisir. Pour grappiller de malheureux miles, j'expose « Ma Louloutte » à des collisions dangereuses avec les glaçons et risque de me faire enfermer au milieu d'eux. Le plus sage est de revenir à mon point de départ de ce matin ».

L'attente de jours meilleurs

C'est reculer pour mieux sauter, car les vents faibles de nord vont laisser la place à des vents de sud de 25 nœuds qui pourront pousser les glaçons et dégager la place. Yvan doit ronger son frein et patienter le temps que ce ménage se fasse, peut-être 48 heures...

Il sera alors au portant pour couvrir la distance qui le sépare des Iles Tasmania puis du Détroit de Bellot, avec toujours la crainte avec le retour du vent fort, d'un choc à grande vitesse avec les growlers.

23 août 2017

Les nuits doivent êtres assez froides et rudes a bord ,ainsi que compliqué le système d' intendance pour petit dej , se laver , sécher .La barre est trés haute quand on sait le genre de navigation prévue à chaque étape . 'j espère qu'il réussira son passage , c'est vraiment fortiche .Et risqué .

25 août 2017

Yvan coincé à 15km du but, j'ai écouté (en différé) le direct de ce soir, il est assez stressé...

« Ma Louloutte » prise au piège sous l'emprise des glaces

Après son demi-tour hier, contraint par les innombrables growlers qui barraient sa route et le vent très faible de face, Yvan a retrouvé la petite baie qui l'avait déjà abrité la nuit précédente.

A l'aube, le réveil fut terrible ! Autour de « Ma Louloutte » à perte de vue, des plaques de glace dérivantes ont doucement envahi la baie pendant le sommeil du marin : « Quand je me suis réveillé c'était déjà trop tard ! Les glaces bloquent la sortie de la baie, et je suis totalement impuissant devant cette situation. Je n'ai pas les cartes en main. Si le vent passe au sud il dégagera peut-être la situation. S’il continue à souffler de nord et qu'il se renforce, les masses de glace vont dériver sur moi et écraser le bateau à la côte. »

Les nerfs à rude épreuve

Le contraste est saisissant entre le soleil, la blancheur éclatante des glaces, le calme, et d'autre part le drame qui se joue. Yvan est totalement à la merci des éléments, il n'a de prise sur rien. Seul le vent peut lui venir en aide. C'est d'autant plus rageant qu'à quelques miles plus au nord, le bouchon de glace des Iles Tasmania semble s'être résorbé et lui laisserait la voie libre pour s'approcher du Détroit de Bellot. : « J'ai un peu craqué j'avoue. Je me suis tellement battu depuis quelques jours pour quelques misérables miles, que de faire demi-tour déjà m'avait fait mal au moral, c'est la première fois que je fais demi-tour depuis le début de ma carrière de marin aventurier. Et là, c'est la pire des situations, le défi pourrait s'arrêter là si le vent ne m'aide pas. Je suis vraiment sur un fil. »

27 août 2017

L’incertitude pour Yvan Bourgnon sur le Défi Bimedia

Après avoir fait demi-tour pour la première fois de sa carrière de marin, devant une densité extrême de growlers qui menaçaient l'intégrité des coques de « Ma Louloutte » et risquaient de l'emprisonner, Yvan s'est extrait du piège, sous haute tension nerveuse et grâce à son habileté à manœuvrer. Il avait rejoint son mouillage vendredi, à la tombée de la nuit : « L'entrée de la baie était barré par les glaces accumulées par le vent. Je désespérais de pouvoir rejoindre mon mouillage et commençais à envisager une nuit de dérive en mer à la merci des growlers. Et par miracle, un passage entre la côte et un bloc de glace s'est élargi à cause du courant, pour laisser juste la largeur du bateau. Je dis « miracle » parce qu'au même moment, le vent qui était de face et m'interdisait de m'engager dans ce couloir, est passé travers !! J'ai profité de cette conjonction inespérée pour franchir l'obstacle ! »

Bien abrité des vents de sud, Yvan s'est préparé au repos plus que mérité. Soudain le vent est passé nord, ramenant avec lui un cortège de growlers qui ont mis en péril la tenue de l'ancre. C'est au bout d'un long combat qu'il à réussi à quitter cet emplacement pour en chercher un plus propice, aux nouvelles conditions de vent.

Présence humaine

Au matin, la petite baie abritait 3 autres bateaux venant du sud. Des voiliers en aluminium et motorisés, qui pourtant n'avaient pas réussi à aller plus loin, en raison du même bouchon de glaces rencontré par Yvan.

Pouvoir parler à la VHF est un soulagement après ces longues épreuves dans l'isolement total.

Une brèche étant possible, les vents ayant tourné, une nouvelle tentative de passage est décidée. Deux bateaux tentent le coup en même temps que « Ma Louloutte ».
Longeant la côte pour suivre l'étroit couloir d'eau navigable, les voiliers se retrouvent après quelques miles dans un cul de sac. Même le 18 mètres néo zélandais en alu, aux moteurs surpuissants, ne peut aller plus loin !

Le coup est rude. Pour la troisième fois, il faut renoncer et revenir au point de départ. : « Les vents n'ont pas réussi à chasser les glaces et pourtant ils soufflaient dans une direction favorable. Secteur Nord ou Ouest, on est sûr que les glaces ne dériveront pas. S'il faut qu'il y ait de l'Est pour que ça bouge, c'est loin d'être gagné ! L'an dernier, un des bateaux présents dans la baie n'a pas vu de glace sur la même portion du parcours. C'est clairement une mauvaise année... »

La marge fond...

Pour la dernière partie du défi avant que la mauvaise saison ne reprenne ses droits, Yvan ne doit pas rester bloqué plus de 10 jours. La marge de temps fond plus vite que la glace, et le rapproche des nuits plus longues et froides, des tempêtes plus fréquentes, des brouillards givrants qui enserrent et alourdissent le gréement …

Le Défi Bimedia vit ses heures les plus incertaines, son issue est menacée.

27 août 2017

C'est clairement une bonne année... pour les ours blancs!

27 août 2017

Bonjour,
passionné depuis toujours par les navigations dans les glaces, je suis ce défi avec intérêt.
Par contre, je suis très surpris par l' attitude d'Yvan Bourgnon, qui s' attendait apparemment à faire le passage du Nord-Ouest sans trop de problème avec les glaces!
Pour avoir navigué au Spitsberg et Groënland, dans les glaces on ne fait pas forcément ce que l' on veut, mais ce que l' on peut.
Même Sir Ernest Shakelton avait du s' y reprendre à trois fois pour réussir à récupérer son équipage sain et sauf sur l' ile de l'Elephant, et il avait déjà une grosse expérience de la navigation dans les glaces!
Alors pour moi, il n' y a vraiment rien d' extraordinaire à ce que Yvan et sa "Louloute" aient des problèmes.
J' espère qu'il réussira, mais j' ai l' impression qu' il se voyait déjà avoir réussi avant de commencer!
Gorlann

28 août 2017

Attente glacée par vent de Nord sur le Défi Bimedia

Toujours au mouillage dans la petite baie qui l'abrite depuis 6 jours et après trois tentatives infructueuses de franchissement du bouchon de glace quelques miles plus au nord, Yvan subit depuis hier des vents glacés. Soufflant du nord à 25 nœuds, ils ont fait chuter la température à moins 5 degrés.

Pour éviter que son eau de consommation ne gèle, Yvan la stocke dans son duvet pendant son sommeil, avec son réchaud, qui lui aussi craint les températures négatives.
Bien qu'abrité par sa protection coulissante, couvert de plusieurs couches de vêtements, et dans son duvet, le froid le saisit : « Le vent de nord est glacé, je n'ai jamais eu de température aussi basse depuis le départ. Je remue les doigts de pieds constamment pour éviter l'engourdissement, même dans mon duvet. Heureusement le mouillage tient bon malgré les 25 nœuds et je suis un peu à l'écart des growlers. »

Chaleur humaine

Le seul réconfort dans cette situation d'attente rude et incertaine, est dû à la présence dans la baie de voiliers qui pour les mêmes raisons qu'Yvan, patientent au mouillage. Bien sûr leur confort est sans commune mesure avec celui de « Ma Louloutte » puisqu'ils sont grands et dotés d'aménagements confortables. Mais les conversations par VHF suffisent pour redonner à Yvan une dose salutaire de chaleur humaine : « C'est sympa de pouvoir parler un peu. Il y a Susan que j'avais rencontrée à Nome et qui est là pour être la première femme à franchir le Passage du Nord-Ouest en solitaire. Elle est marquée par les conditions de glace actuelles et hésite à renoncer. Mais c'est super méritant déjà, ce qu'elle a accompli à plus de 70 ans ! »

Le vent de nord, un mal pour un bien ?

Le vent fort et très froid, même s'il est compliqué à vivre pour Yvan, lui laisse l'espoir de voir la position de la glace se modifier : « C'est sûr que le vent de nord n'est pas la bonne direction pour éloigner la glace. Mais avec les vents faibles des jours précédents, il ne s'est rien passé de bon. Là, au moins on peut imaginer que ça va faire bouger quelque chose, cette force de vent. La glace pourrait bien se fracturer et laisser un passage pour rejoindre Bellot. Les jours derniers, sans vent, la situation avait évolué dans le mauvais sens, le bouchon de 10 miles, au nord des Tasmania Island est passé à près de 60 miles ! Donc je préfère que ça brasse, même de nord ! »

Aujourd'hui, alors que deux paquebots sont en attente pour passer et que seuls les brise-glaces peuvent avancer, il est impossible de dire quelle sera l'issue du Défi Bimedia ; chaque jour passé à attendre rapproche de la mauvaise saison qui compliquera voire rendra impossible la tentative du passage du Nord-Ouest pour 2017 ...

02 sept. 2017

Lettre d’Yvan Bourgnon armé de patience sur son Défi Bimedia

3 semaines d’attente et 3 tentatives pour tenter l’impossible : essayer de passer à travers un mur de glace. Mais où est passé le réchauffement climatique ?

Ce matin du 31 août, je sors de mon sac de couchage recouvert de neige et je réalise que mon sort tient à peu de chose. Il en faudrait peu pour que la baie gèle et que je reste piégé dans ce désert très éloigné de toute civilisation.

Comment attendre si longtemps dans un froid de gueux sans aucun confort ?! Ma petite tente fait la largeur de mes épaules, mon dos n'en peu plus. Après toutes ces semaines de dingue, j’ai l impression d'hiberner tel un ours polaire. La solitude et l'ennui me plongent dans les rêveries ; l'envie de finir, l'envie évidemment de retrouver ma petite famille, jamais de toute mon existence je ne me suis retrouvé dans une pareille situation ou la patience est le maître mot !!

Ici l'hiver commence bien le 1er septembre, la nature ne veut pas me laisser passer ou veut elle simplement me montrer qui est le chef...

Après 4 ou 5 essais où je risque ma vie à chaque fois, il faudra peut être que je rebrousse chemin. Jamais dans ma carrière je n'ai eu ce choix à faire ! Que ça va être dur si c’est le cas... Une chose est certaine, je n ai jamais autant vibré, autant eu de moments critiques, de solitude, vu de paysages aussi purs, de plaisir à observer cette nature si écrasante.

Je dois maintenant avouer que la prise de risque est énorme, avoir touché de si près une pratique aussi extrême de mon sport me permettra de partager et de vivre pleinement tout ce qui me reste à vivre. Je me sens prêt pour ce dernier round et il faut que le pack de glace décide de m’offrir un petit passage, un tout petit passage sur les 15 derniers milles encore bloqués aujourd'hui. C'est si peu, après avoir déjà réalisé 2500 milles.

Après cela, je serai de nouveau dans une navigation que je maîtrise, jusqu'à l'arrivée au Groenland, avec peu de glaces.
Merci mille fois pour vos soutiens, je n'en ai jamais eu autant besoin. Si je suis pris par les glaces, pensez à m envoyer toute votre chaleur que je puisse m en sortir...

02 sept. 2017

Merci La Tortue de ces infos.
Ça chauffe pour lui(façon de parler)

02 sept. 2017

Yvan est reparti, dernière tentative... croisons les doigts!!

02 sept. 2017

Oui croisons les doigts .Son approche de l'aventure ,la manière dont il la décrit et qu'elle a de l'impacter est franchement empreinte d'une grande sagesse et d'une grande lucidité . Nul doute qu'il doit y avoir à bord une petite place pour Laurent trop tôt disparu . Allez Ma Louloutte on finit le job .

02 sept. 2017

Il y a bien quelques bateaux autour quand même :-)

02 sept. 2017

;-) :-) ;-)

03 sept. 2017

Il a reussi à passer, chapeau bas!

03 sept. 2017

La Mer de Baffin comme récompense sur le Défi Bimedia

Un nouveau départ

Le Défi Bimedia a bien failli s'arrêter à Weld Bay où la pause forcée qui a duré 12 jours pour cause de barrière de glace, n'a pas été une sinécure. Après 3 tentatives manquées pour franchir le bouchon de glaces qui bloque le passage à quelques miles de ce mouillage, et des risques énormes pour « Ma Louloutte » et pour sa vie, Yvan avait dû se résoudre à patienter : « C'est la première fois dans ma carrière que je fais demi-tour, et aussi la première fois que je dois m'en remettre au hasard ou à la chance. Je n'avais plus les cartes en main, et c'est totalement nouveau pour moi. Le froid, le givre, la neige même, ont rendu cette attente compliquée et très rude, physiquement et mentalement. La nature veut me remettre à ma place et me montrer qui commande. »

A 11 heures françaises samedi, Yvan a levé l'ancre de son mouillage à Weld Bay, au sud des Tasmania Islands. Les vues satellites du jour laissaient penser que le blocage infranchissable s'était fragmenté pour se muer en une zone avec une importante densité de growlers, mais laissant la possibilité au gré des vents et courants de trouver des brèches navigables.

Face au Détroit de Bellot

Après une douzaine d'heures de navigation au près, souvent entouré de glaçons, Yvan est arrivé à hauteur du Détroit de Bellot, sous la neige et par moins 2°. Il avait plusieurs options : Soit attendre pour s'engager dans ce couloir étroit avec le début de la marée, soit s'y engager directement même si la marée avait commencé depuis plusieurs heures. Il faut rester le plus près possible du centre du chenal pour profiter du courant maximum. Le vent prévu est faible et portant et devrait être annulé par la vitesse due au courant, si bien que le vent apparent pourrait être de face. Yvan a tant rongé son frein à Weld Bay qu'il a choisi la deuxième solution au risque de profiter deux heures de moins du courant de marée.

Un Détroit express

La bonne nouvelle est que le Détroit est libre de glace. En 3 heures, le plus serré du détroit était avalé avec des séquences à plus de 8 nœuds au milieu du Détroit !

L'incertitude qui pesait sur le Défi Bimedia depuis plusieurs jours et menaçait de piéger Yvan définitivement, est presque totalement dissipée.

D'autres bateaux qui ont choisi de forcer le passage par l'ouest, alors qu'Yvan lui est passé à l'est, sont bloqués en lisière de banquise. Parmi eux la barge qui transporte l'épave du bateau d'Amundsen !

Reste que la saison est bien avancée et que l'hiver Arctique est de retour depuis le du 1er Septembre, ce qui laisse peu de marge pour rejoindre le Groenland et augure pour la suite du parcours, de conditions potentiellement difficiles en termes de force de vent, de durée de nuit et de froid.

Tant espéré, le moment de tracer un sillage en Mer de Baffin est enfin là, depuis 3h 30 dans la nuit de samedi à dimanche !

05 sept. 2017

Le Défi Bimedia libéré des geôles Arctiques

La prison de glace a enfin ouvert ses portes, estimant qu'Yvan avait suffisamment payé pour son droit de passage. 12 jours bloqués, à la limite du renoncement, et puis samedi dernier, une 4ème tentative presque désespérée, et en tous les cas de la dernière chance, a laissé « Ma Louloutte » passer !

Les growlers étaient présents sur la route d'Yvan, mais le Détroit de Bellot lui même, libre de glace. En 3 heures, le plus serré du détroit était avalé avec des séquences à plus de 8 nœuds ! L'incertitude qui pesait sur le Défi Bimedia depuis plusieurs jours et menaçait de piéger Yvan définitivement, est presque totalement dissipée.

D'autres bateaux qui ont choisi de forcer le passage par l'ouest, alors qu'Yvan lui est passé à l'est du Détroit de Franklin, sont bloqués en lisière de banquise. Parmi eux la barge qui transporte l'épave du bateau d'Amundsen ! Ils ont fait appel à un brise-glace pour venir les sortir de ce mauvais pas.

Dimanche Yvan profitait du vent faible en sortie du Détroit pour se reposer et ne cachait pas son soulagement : « J'ai bien crû que le Défi Bimedia allait s'arrêter à Weld Bay. Je suis immensément soulagé d'être maintenant sorti de ce traquenard. La navigation dans cette dernière partie redevient plus classique, avec des difficultés sur lesquelles j'aurai un pouvoir d'action. Contre la banquise, je n'avais aucune autre arme que la patience, et cela aurait bien pu ne pas suffire. »

En liberté conditionnelle

Aujourd'hui, Yvan remonte vers le nord entre Baffin Island à l'Est, et Sommerset Island à l'Ouest. Pour le moment sa progression vers le nord compense le rallongement naturel des nuits, et l'obscurité est toujours d'environ 6 heures ; une fois dans le détroit de Lancaster, il devra mettre cap à l'Est puis au Sud-est pour faire route directe sur Nuuk ; les nuits feront alors près de 12 heures.

Les growlers seront normalement peu ou pas présents jusqu'à Nuuk, mais les icebergs oui. Si même la nuit leur présence peut se signaler au marin par une baisse rapide de la température, en revanche, les brumes épaisses de la mer de Baffin en cette saison rendraient périlleuse toute navigation : « En cas de brume qui masque parfois les étraves, je n'aurai pas d'autre solution que de me laisser dériver en attendant que ça se dégage ! Mais la patience est quelque chose que j'ai appris ici. Et au moins un iceberg peut se contourner ! »

Les brouillards givrants seront peut-être au rendez-vous et avec eux les risques d'alourdissement du gréement sous une gangue de glace. N'oublions pas non plus que Sommerset Island que longe Yvan depuis sa sortie du Détroit de Bellot est une des zones regroupant le plus d'ours polaires en Arctique. En cas d'obligation de mouillage il devra être très vigilant.

Restent les tempêtes et les vents catabatiques dont la saison commence...

On le voit, la liberté laissée par les glaces est relative, et Yvan est comme en conditionnelle !

05 sept. 2017

Collision sans gravité avec un morse sur le Défi Bimedia

Depuis le départ samedi de Weld Bay, Yvan n'a pas vu le soleil et le soulagement d'être passé in extremis de l'autre côté de la barrière de glace, n'empêche pas que de nouvelles difficultés surgissent.

Comme au début du Défi Bimedia, les panneaux solaires privés de luminosité, ne chargent pas suffisamment les batteries et Yvan doit barrer à la place des pilotes. Il est déjà dans le rouge au niveau sommeil après seulement 4 jours de navigation depuis Weld Bay. Pour l'instant, rien ne dit que les conditions vont en rester là et le marin garde bon moral.

Il fait route au près, par 12 nœuds de vent, sur une mer à 0° et de l'air à moins 5° ; les embruns sont de retour dans ces zones sans glace, et augmentent la sensation de froid due au vent apparent : « Ce sont les conditions les plus froides depuis le départ de Nome, et je n'arrive pas à me réchauffer les pieds malgré mes 4 paires de chaussettes »

Hier, la progression de « Ma Louloutte » a été brutalement stoppée ! Dans ces régions mal cartographiées Yvan a d'abord pensé à un choc contre une roche. Quand il a aperçu les défenses d'un morse entrain de plonger dans son sillage, il a compris la vraie nature de cette collision : « Heureusement, je n'allais pas très vite et les coques n'ont pas souffert, le morse non plus je crois. Par contre comme j'ai choqué le gennaker en urgence il s'est accroché au panneau solaire et s'est déchiré. J'attendrai un moment plus calme pour recoudre et appliquer un « Composite Patch ». Je ne suis pas inquiet ».

La Mer de Baffin est libre de growlers mais la vigilance est toujours de mise, une rencontre est toujours possible même si les probabilités sont faibles.

05 sept. 2017

Bimedia contre Bi défense la nouvelle web serie . ;-)

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Et pour un peu de curiosité.

www.encyclopediecanadienne.ca[...]orse-2/

06 sept. 2017

Moins 7° au sommet du Défi Bimedia

Remonté vers le Nord depuis la sortie du Détroit de Bellot samedi, Yvan a atteint hier le point le plus au nord du Défi Bimedia, proche des 74 degrés Nord, et des conditions de froid très rudes. Les moins 7 degrés sont difficiles à supporter pour Yvan qui est frigorifié même au fond de son duvet. Les doigts engourdis rendent la moindre manipulation compliquée, et pour ajouter à l'inconfort, l'absence de soleil depuis 4 jours l'oblige à barrer presque constamment ; Il utilise les minces réserves d'énergie fournies par les panneaux solaires pour que les pilotes prennent un peu le relais la nuit.

Sous la menace du froid et des coups de vent

Le givre et le verglas qui recouvrent « Ma Louloutte » ont des conséquences inattendues. Yvan s'est aperçu que quand le mât est recouvert de verglas, la gorge dans laquelle coulissent les galets de ralingue de grand voile, est obstruée. Il lui est alors presque impossible d'affaler la voile. Un réel danger en cas de grain brusque qui demanderait une réduction de toile rapide. Un chavirage pourrait survenir, et avec une eau à 0°, c'est une éventualité totalement interdite. « Depuis que j'ai conscience de ce problème d'affalage dû au gel, j'ai pris la décision de naviguer avec 1 ris dans la grand voile en permanence. Je ne risquerai pas d'être surpris par une rafale traître, tans pis si je suis sous toilé le plus souvent. » De plus, son eau gèle même dans son duvet et les batteries des écrans de lecture de cartes ne tiennent plus la charge.

Le salut viendra peut-être du cap à l'Est qu'Yvan peut suivre depuis qu'il est entré dans le détroit de Lancaster, et du cap Sud–Est qui suivra. La température de la mer devrait remonter et avec elle celle de l'air.

Une autre menace se profile sous la forme d'une dépression très creuse qui pourrait être la plus violente depuis le début du défi. Les abris ne sont pas légion le long de cette côte montagneuse aux paysages sublimes. Pond Inlet est en ligne de mire et semble pouvoir convenir au mouillage.

Mais il faudra se méfier, a cause des températures largement négatives, de ne pas se faire piéger par de la banquise qui pourrait en se formant figer la surface d'un plan d'eau abrité. « Au large les mouvements de houle et les vagues contrarient la formation de glace à la surface, par contre, près des côtes, au calme, je dois être sur mes gardes pour éviter de me faire prendre au piège »

07 sept. 2017

Coup au moral pour Yvan Bourgnon sur son Défi Bimedia

Une descente contrariée

Depuis son entrée dans le détroit de Lancaster et la fin de la montée vers le nord, Yvan avait vraiment la sensation de faire route directe vers le but. D'abord à l'est puis au sud est, chaque mile gagné boostait son mental après la trop longue attente à Weld Bay.

Mais voilà qu'aujourd'hui, « Ma Louloutte » sous la menace d'une dépression très creuse avec des vents prévus de 50 nœuds, doit se mettre à l'abri une nouvelle fois et probablement pour au moins 4 jours ! Des conditions de vent de cet ordre, Yvan en a surmontées souvent dans sa carrière et pendant son tour du monde sur « Ma Louloutte », mais par 70° nord lorsque la mer est à 0° et l'air à moins 7°, un chavirage serait sans doute fatal. C'est pourquoi le sens marin impose de ne pas courir ce risque.

En direction de Pond Inlet Yvan a mouillé hier dans une baie au pied de montagnes et d'un petit glacier, dans des fonds de 2 mètres. En raison d'un marnage supérieur à celui indiqué sur les cartes, l'ancre a décroché obligeant Yvan à se mettre à l'eau pour éloigner le bateau du rivage et repartir à la recherche d'un havre plus sécurisant. Au passage, il lui a fallu briser la surface gelée de qui menaçait de le bloquer.

Lutter contre le froid, le vent, et la déprime

Le prochain mouillage sera délicat, et certainement sur deux ancres pour résister aux fortes rafales attendues. C'est la mort dans l'âme à l'idée de ce nouvel arrêt qu'Yvan a parcouru les derniers miles hier. Le froid cinglant à moins 7°, le verglas et les stalactites qui emprisonnent les bouts, ou empêchent la grand voile de coulisser sont difficilement supportables en temps normal mais Yvan prend sur lui. Malheureusement, la perspective d'être longtemps à l'arrêt une fois de plus, vient saper à la base cette volonté durement mise à l'épreuve :
« C'est dur, très dur, le sort s'acharne sur moi. Je suis gelé, il n'y a pas de soleil depuis 5 jours, et de ne plus avancer c'est carrément déprimant. Ici c'est tout ou rien depuis le début : soit des vents faiblards soit des coups de vents. Et même au mouillage avec 40 ou 50 nœuds, je ne peux pas faire grand chose en cas de problème. Je n'arrive même pas à maintenir mon eau liquide en mettant les bouteilles dans mon duvet ; du coup je ne m'hydrate pas assez. J'ai eu des crampes violentes à cause de ça. Pendant le tour du monde, j'ai eu une seule fois une baisse de moral, ici c'est souvent. Vraiment je suis au bout de ce que je peux donner. »

Quelques moments magiques, comme sa rencontre avec 5 narvals, viennent ponctuellement alléger le très lourd quotidien d'Yvan.

07 sept. 2017

"En raison d'un marnage supérieur à celui indiqué sur les cartes" :heu: :tesur:

07 sept. 2017

Chanceux et valeureux les marins qui pratiquent ou ont pratiqués les hautes latitudes .
Chanceux de part avoir un accès a ce que notre offre cette planéte de plus sauvage ,même si ce n'est pas réservé a ces latitudes ,et valeureux pour être aller chercher en se mettant en péril ,s'engageant dans de tels périples . Connus ou inconnus ils partagent à tout jamais cette expérience.
Ma Louloutte et Yvan en chient aujourd'hui ,comme tout ceux qui s'y sont frottés à leur façon . Plus de Bourgnon là ,un aventurier de plus à ajouter sur la liste ,et un très grand marin. Ce qu'on savait déjà ,et valeur d'exemple comme homme de mer .

08 sept. 2017

Fort coup de vent attendu sur le Défi Bimedia

Stand by Météo pour Yvan Bourgnon

Hier à Hatt Bay, Yvan semble avoir trouvé le mouillage qui le protégera efficacement pendant le fort coup de vent attendu. Au plus fort, les rafales dépasseront les 45 nœuds et « Ma Louloutte » sur ses deux ancres devra résister pour ne pas chasser et s'échouer.

Le sentiment d'être au bon endroit pour ce qui l'attend a apaisé et reboosté le moral d'Yvan. Il est situé à quelques miles dans l’ouest de Pond Inlet, et pourra poursuivre sa route dès que le vent et la houle seront redevenus maniables, sans doute pas avant dimanche soir ou lundi.

Quelques points positifs

Un facteur important dans les jours qui viennent, est la remontée des températures 2 ou 3 degrés au dessus de zéro, qui rendront la vie d'Yvan plus confortable, ne serait-ce que pour s'hydrater sans avoir à faire fondre son eau avec le réchaud, qu'il devait au préalable avoir lui même réchauffé afin qu'il fonctionne. Les crampes qui le handicapaient, faute de boire assez souvent, devraient le laisser tranquille.

Le calme relatif va lui permettre de réparer la déchirure du gennaker avec des patches composite. Yvan l'avait choqué en urgence après sa collision avec un morse, et la voile s'était accrochée sur un panneau solaire.

Ensuite la descente le long des côtes Canadiennes sur la Mer de Baffin pourra reprendre, avec plusieurs options de route selon les conditions météo : « L'important c'est que je me rapproche de ma petite famille, cette perspective m'aide à tenir jour après jour. »

09 sept. 2017

Ce qu'il fait sur son petit cata est vraiment un truc DINGUE !
Courage à lui et bonne chance aussi car il en faut.
www.bateaux.com[...]is-alle

09 sept. 2017

Bonjour,
j' en reviens pas!
Yvan découvre que dans le passage du NO il fait froid, qu' il y a de la glace, du brouillard et même des tempêtes...
Il l' aurait su s' il avait jeté un petit coup d' oeil aux bouquins de Willy de Roos par exemple.
Enfin, je lui tire quand-même mon chapeau car c' est un VRAI aventurier des temps modernes, sacrément couillu et honnête de le dire!
Gorlann

10 sept. 2017

Mouillage surréaliste à Hatt Bay sur le Défi Bimedia

Le stand by météo de « Ma Louloutte » prend des allures totalement hallucinantes dans une petite anse à quelques miles de Curry Island. Hier, Yvan avait prévu du costaud au niveau du mouillage en affourchant ses deux ancres, mais attendait des vents de 25 à 30 nœuds qui sont en fait montés à 40 et plus dans les rafales. « Ma Louloutte » tirait violemment sur ses chaînes et se faisait secouer par un clapot d'un mètre.

Comme si ce n'était pas suffisant, le catamaran s'est plusieurs fois retrouvé sur une coque ! La conjonction des rappels brutaux des chaînes, des mouvements du clapot et des fortes rafales ont provoqué ces figures de style qui ont obligé Yvan à user de son poids pour maintenir son bateau à plat et lui éviter de se retourner !

Un voilier Australien, et un remorqueur qui tracte la barge du bateau d'Amundsen avaient rejoint la même baie ; Yvan effaré a vu le remorqueur chasser, et la barge derrière lui venir au contact du voilier mouillé un peu en arrière. Le voilier sous la pression a pris une gîte de 45° et Yvan pouvait voir l'équipage en panique essayer de se dégager. C'est seulement quand le remorqueur a mis ses machines en avant que la situation s'est rétablie : « Incroyable, surréaliste ! Je n'ai jamais vu une telle scène ! Un moment j'ai même craint que cet attelage ne m'arrive dessus et emporte « Ma Louloutte » ! J'ai eu le capitaine du remorqueur à la VHF, il m'a dit que depuis dix ans qu'il navigue sur ce bateau et dans cette région, c'est la première fois que ces ancres dérapent ! »

La rencontre hautement symbolique entre le bateau d'Amundsen, premier explorateur à avoir franchi le passage du Nord-Ouest et Yvan était déjà improbable, mais dans de telles circonstances, personne n'aurait pu l'imaginer.

Attention, car le plus fort des prévisions de vent est pour la nuit de samedi à dimanche avec plus de 50 nœuds dans les rafales. « L'endroit semble sûr même si j'ai fait du freestyle hier ! Mes ancres n'ont pas bougé et c'est le principal. Avec 50 nœuds si elles dérapent ce sera l'échouage assuré. »
Yvan aura l'énergie suffisante pour surmonter cette tempête, car les nouvelles sont bonnes pour les jours suivants : « Quand cette dépression sera passée, il y aura normalement 3 à 4 jours favorables à la traversée de la Mer de Baffin, avec en plus des températures qui redeviendront positives ! Donc je suis prêt si tout ça se confirme à partir dès lundi pour la traversée. Une fois de l'autre côté, les mouillages sont nombreux pour s'abriter en cas de coup de vent alors que côté canadien ils vont se raréfier. Là je sens bien la suite et je pourrais être à Nuuk le 20 !! ».

Bien sûr personne ne sait mieux qu'Yvan que des pièges et des retournements de situations sont toujours possibles. Mais pour une fois l'horizon semble s'éclaircir pour l'issue du Défi Bimedia !

11 sept. 2017

Le Groenland en ligne de mire pour le Défi Bimedia

Ne pas s'envoler

La tempête a tenu ses promesses au mouillage de Hatt Bay, et les 60 nœuds des rafales sont les plus élevés mesurés depuis le début du défi. Suite à ses figures de style pendant le premier coup de vent il y a deux jours, où « Ma Mouloutte » s'était parfois retrouvée sur une coque et Yvan au rappel, des solutions ont été imaginées : « Pour éviter de me retrouver à l'envers cette fois -ci j'ai rempli d'eau de mer des bidons et jerricans, pour alourdir les flotteurs. 200 kilos de chaque côté ! Ça a aidé à maintenir le bateau à plat dans les longues heures de tempête. C'était vraiment stressant et angoissant, avec un tel vent, si mes ancres chassaient c'était l'échouage assuré. »

La dernière traversée

Hier soir heure française, le vent avait déjà bien baissé et Yvan a quitté son mouillage à minuit. Il est sorti du long passage encaissé entre des montagnes après Pond Inlet, et entre ce matin dans la Mer de Baffin. La tempête est encore perceptible dans les mouvements de houle et de vagues, qui vont peu à peu s'apaiser.

Le vent de nord modéré devrait permettre à Yvan de tenir des moyennes élevées les premiers jours de cette traversée vers la baie de Disko au Groenland. Près de 400 miles et 4 jours l'attendent avant de voir à l'horizon les massifs groenlandais.
Les pièges de cette fin de parcours sont encore potentiellement nombreux : Vents forts, brumes soudaines, icebergs le long des côtes groenlandaises. Mais la somme de difficultés surmontées jusque là donne à cette navigation en Mer de Baffin, loin des mouillages infernaux et enneigé, un goût de délivrance.

Après son atterrissage près de Disko Bay, Yvan descendra vers le sud et Nuuk, son point d'arrivée. Entre les deux, les mouillages sont plus nombreux et plus sûrs qu'au Canada Arctique.

suivez la cartographie en direct: ledefibimedia.com[...]/

12 sept. 201716 juin 2020

Hatt Bay : Affichez la circulation ... Qu'est ce que je fais là, sur mon ordi :oups:

12 sept. 2017

Le passage du Nord-Ouest : toute une Histoire

Le mouillage de Hatt Bay fut théâtre d'un fort coup de vent durant lequel « Ma Louloutte » sur ancre a fait des figures de style sur une coque, et d'une tempête, où lestée de 400 litres d'eau de mer dans des bidons, elle est restée à l'endroit malgré la violence des rafales. Cette escale restera aussi marquée par la rencontre entre Yvan et une barge tractée par un remorqueur ; sur la barge, l'épave renflouée du « Gjoa » d'Amundsen, explorateur Norvégien et premier à franchir le Passage du Nord-Ouest en 1906.

Propulsé en Mer de Baffin

Reparti hier à minuit heure française, quelques heures après le remorqueur, Yvan pensait voir, comme prévu, le vent mollir progressivement. C'est le contraire qui s'est produit, entre les montagnes qui entourent le « fjord » à l'est de Pond Inlet. : « Le vent est monté assez brutalement, et jusqu'à 50 nœuds, la nuit est tombée et la situation est devenue intenable. « Ma Louloutte » n'est pas taillée pour ça, et j'ai rapidement tout affalé. Pour réduire la vitesse et contrôler un peu cette fuite, j'ai mis à l'eau mes 2 ancres flottantes... Et aussi mes deux ancres classiques ! Malgré ça j'avançais encore à 6 nœuds à sec de toile. Sans doute que le vent fort était augmenté par un effet venturi à cause des montagnes. Le vent soufflait dans l'axe du plan d'eau et m'a propulsé en Mer de Baffin. Je me suis rarement senti autant en danger.

Là, il est passé à 35, 40 nœuds avec une mer très formée et des creux de 4 m assez rapprochés. Comme il avait tourné au nord j'ai continué à fuir ver le sud, toujours à sec de toile. Impossible dans ce vent et cette mer casse bateau d'imaginer traverser directement vers la Baie de Disko ! Je pense que c'est trop risqué de tenter de traverser et je vais descendre en longeant le Canada. J'espère que ça va mollir comme prévu plus au sud. Je me raccroche à ça. Parce qu'en ce moment avec le vent du nord les températures sont très rudes. Dans une mer comme celle là assez escarpée, j'ai frôlé le chavirage deux fois et c'est sûr, ce serait la fin du défi... »

Les éléments prennent un malin plaisir à rendre toute prévision impossible sur le Défi Bimedia et encore une fois, l'optimisme à peine réapparu hier, a été tué dans l'œuf.

13 sept. 2017

Je vais chipoter... Il me semble que le Gjoa n'a pas sombré, il est transformé en musée et a servi pour des tournages.

Yvan a dû croiser le "Maud" : journalmetro.com[...]ctique/

Bon vent Yvan ! On a envie de croire que le plus dur est fait !

14 sept. 2017

Grande claque et petit plaisir sur le Défi Bimedia

Depuis le départ de son défi, Yvan compte les jours avec des conditions plaisantes sur les doigts d'une main. Mardi était une de ces rares journées, ensoleillée, sous un vent portant de 15 nœuds, et des températures positives !

Après la tempête subie dans la nuit de dimanche à lundi, c'est un plaisir dont Yvan sait profiter : « J'apprécie vraiment, je me fais plaisir à la barre et sans me geler. J'en ai tellement bavé pendant la tempête ! Je pense que c'est la plus forte que j'ai jamais subie avec « Ma Louloutte » ! Les rafales étaient d'une telle brutalité ! Je n'en reviens pas de m'en être sorti sans casse. A part mon ancre flottante principale qui a explosé. Elle est pourtant conçue pour un bateau d'une dizaine de tonnes ! »

Yvan continue donc sa descente le long des côtes Canadiennes et devait prendre hier soir une décision : « Je vais passer devant Clyde River, un village canadien avec un bon mouillage, et soit j'y reste 2 jours pour attendre des conditions optimales pour traverser vers la baie de Disko au Groenland, soit je continue le long du canada jusqu'au travers de Nuuk. Je n'ai pas encore pris ma décision, liée à la météo. »

Cette descente vers le sud a pour conséquence un rallongement significatif des nuits : « J'ai 9 heures de nuit maintenant et en ce moment elles sont totalement noires. C'est angoissant parce que les icebergs sont possibles dans cette zone. Et je suis obligé de reprendre mon rythme de sommeil par tranches de 20 minutes maximum pour éviter une collision. »

Yvan aimerait pourtant les voir de près les massifs icebergs de la Baie de Disko qui le font rêver. Mais sa sécurité prime et si les conditions pour traverser ne sont pas réunies il devra renoncer à ce spectacle extraordinaire et passer plus au sud.

16 sept. 2017

« Jeux » de hasard nuageux sur le Défi Bimedia

C'est devenu une rengaine habituelle sur le défi Bimedia. Au moment de franchir un point clé, les éléments se liguent pour retarder la progression de « Ma Louloutte ». Cette constatation s'est vérifiée une fois de plus hier. Alors qu'Yvan pensait avoir un créneau favorable pour gagner dans l'est vers les côtes Groenlandaises, le vent plus soutenu que prévu, la mer très formée avec plus de 3 mètres de creux déferlants, la nuit d'encre et la présence de champs de growlers ont eu raison de l'impatience de l'aventurier.

Roulette russe

Plusieurs plaques de glace de 50 mètres de long et à peine 1 mètre de haut ont étés frôlées dans des surfs, car aperçues au dernier moment. La surveillance permanente impose à Yvan de découper son sommeil en petites tranches et l'usure s'installe, le réveil n'est parfois pas suffisant pour le faire émerger. Dans la nuit noire, il serait suicidaire de naviguer dans de tels champs de mines ! C'est ce qui a guidé la décision d'Yvan de rallier un nouveau mouillage dans le sud de l'ile de Baffin :

« C'est épuisant de naviguer sous une telle pression, une part de hasard tellement importante ! En plus de ça, c'est constamment nuageux et les nuits sont noires, je vois à peine les étraves. Je me suis mis à la cape avant d'entrer dans le mouillage à l'aube. Mais même à la cape je dérive à 2 nœuds et si je touche un growler sous un mauvais angle je risque d'éventrer les coques ! Là je suis dans un endroit sûr ou je vais pouvoir récupérer. Le problème, mais je ferai avec, c'est que mon duvet s'est envolé et je n'en avais qu'un. Et les températures sont encore négatives malgré la descente au sud donc je gèle. »

L'anse de Qikiqtarjuaq dans laquelle se trouve Yvan a abrité le voilier polaire « Vagabond » pendant ses 4 hivernages successifs. Les filles du bord allaient chaque matin à l'école, en traîneau tiré par des chiens ou en scooter des neiges, au village le plus proche.

Le prochain créneau favorable à une traversée semble être dimanche matin, sous réserve des habituelles surprises concoctées par cette contrée réticente à se laisser dompter. Resterait alors environ 300 miles à parcourir, avec les icebergs, les coups de vents et les nuits de 10 heures pour compagnons, pour enfin rallier Nuuk, capitale du Groenland et ville d'arrivée du Défi Bimedia.

17 sept. 2017

Entre grande ourse et grand ours

« Ma Louloutte » est en stand by dans l'anse de Qikiqtarjuaq, à la fois pour dormir, si possible, et attendre un créneau favorable à la dernière traversée vers Nuuk.

Dans la nuit de vendredi à samedi, au mouillage, Yvan s'est allongé sur son banc couchette, essayant de s'endormir malgré le froid plus rude, maintenant qu'il est privé de son duvet. L'endroit est sécurisant, les fonds de bonne tenue pour son ancre et le sommeil a fini par l'emporter.

Soudain, alerté par une position inhabituelle du bateau, dont les étraves plongeaient sous la surface et le tableaux arrières s'élevaient 1 mètre au dessus de l'eau, Yvan a bondi hors de son abri de toile. Dès que ses yeux se sont habitués à l'obscurité, ses craintes se sont avérées fondées :
« Devant moi au niveau des étraves, un ours polaire avait les deux pattes posées sur le pont de la coque bâbord qui s'enfonçait sous l'eau. J'ai immédiatement pris mon pistolet qui reste toujours à mes côtés quand je dors, et tiré un pétard au dessus de sa tête, comme prévu dans la procédure, pensant l'effrayer par le bruit.
Il n'a pas bougé, totalement impassible, alors que mes oreilles sifflaient tant le bruit était assourdissant. Dans le même temps je n'ai pas cessé de hurler vers lui, comme on me l'avait conseillé. J'ai retiré sans plus de succès...Là j'étais tétanisé par la peur de voir le moindre signe de déplacement de l'animal, et pendant une ou deux minutes qui m'ont semblé une éternité, nos regards se sont croisés et la mort dans l'âme j'ai envisagé de m'emparer de mon fusil, sentant ma vie en danger.
C'est alors que très calmement sans aucun signe de crainte, l'ours a relâché la coque de « Ma Louloutte »qui a retrouvé son assiette normale ; Il à tranquillement glissé dans l'eau et je l'ai suivi des yeux tant que j'ai pu malgré l'obscurité.
Je suis resté à genoux sur mon banc pendant de longues minutes, tremblant comme une feuille, conscient d'être passé près de la catastrophe. J'ai attendu l'aube, sursautant au moindre bruit, et fouillant les profondeurs de la nuit sans lune à 360 ° . Là je me suis endormi malgré mes craintes. Plus jamais je ne me sentirai en sécurité au mouillage. »

Encore une fois Yvan peut s'estimer heureux de l'issue d'une mésaventure ou il à frôlé le pire. Ce midi heure française, il devait quitter ce mouillage, pour entamer la traversée vers Nuuk point final du défi Bimédia au Groënland. Son déficit de sommeil est toujours présent, et ses mains crevassées le font souffrir et le handicapent quant il s'agit de manipuler le moindre objet :

« J'ai tellement de mal à serrer quelque chose avec les doigts que j'ai laissé tomber à l'eau un de mes Ipads qui me servait à visionner les cartes. Et je redoute le moment de remonter la chaîne de l'ancre, je sais que ce sera une souffrance. »

17 sept. 2017

Dur-dur la vie de "marin d'eau-glacée"!
En tout cas, je lui souhaite bon vent pour sa dernière traversée sur Nuuk!
Gorlann

17 sept. 2017

Et les journaliste de ouest france, toujours aussi bons, qui parle de trimaran pour la louloutte d'yvan.....

Vas y Yvan.... :pouce: :lavache:

19 sept. 2017

La dernière traversée
Hier à 11 heures françaises Yvan a relevé l’ancre, malgré les douleurs provoquées par ses mains crevassées qui le font souffrir depuis plusieurs semaines. C’est avec soulagement qu’il laisse derrière lui Qikiqtarjuaq, l’endroit de l’île de Baffin le plus peuplé d’ours polaires. La nuit qui a suivi la visite du géant blanc d’hier a été stressante, et c’est avec plaisir qu’Yvan retrouve le large. Cap sur le Groenland, enfin !
Sous spi avec 10 nœuds de vent, mais chahuté par la mer résultant de la dernière tempête, les conditions ne sont pas idéales pour « Ma Louloutte ». Parfois, bien que vent arrière, les trains de vagues arrivent de face !
Pourtant le moral est bon et même au top, pour une raison simple : Le soleil est de retour ! Yvan a déjà donné en matière de coups de vent et tempêtes ces derniers jours, et ne se formalise pas d’une relative mollesse du vent ! :
«C’est sûr que je préférerais avoir 15 nœuds que 10 mais, en tous cas je préfère ça à la baston entre 40 et 50 ! Là je marche entre 5 et 6 nœuds cap à l’est pour l’instant, et même si l’air est entre moins 1° la nuit et plus 2° le jour, le soleil fait passer tout ça plus facilement ! »

Champs d’icebergs
En ce moment je croise des icebergs, environ 20 depuis mon départ du mouillage. Ce sont de vrais immeubles de glace d’environ 500 m de long et près de 100 mètres de hauteur pour les plus grands ! Le souci c’est que présence d’icebergs va souvent avec présence de growlers et c’est plus risqué, j’en sais quelque chose, car ils sont presque indétectables… La nuit, si je suis dans des zones douteuses, je n’hésiterais pas à me mettre à la cape pour éviter toute collision à vitesse élevée. »
En fonction des nuits, avec ou sans visibilité selon la couverture nuageuse, Yvan se voit arriver entre le 20 et le 21 à Nuuk. Mais gardons nous de vendre la peau de l’ours !

19 sept. 2017

Y'a d'la joie sur le Défi Bimedia

Soleil

Depuis hier le soleil est resplendissant et le moral est aussi au beau fixe. Le vent est faible mais aux allures de près, « Ma Louloutte » est plutôt bien lotie pour s'en tirer avec les honneurs. Les 12 mètres de mât qui offrent un fardage énorme quand Yvan doit fuir sous 60 nœuds à sec de toile, permettent une surface de voile conséquente dans les petits airs.

Etoiles et aurore boréale

La nuit, pas de nuages, pour la première fois du défi ou presque. Les étoiles se dévoilent enfin et pour achever le tableau, une aurore boréale s'est déployée devant les yeux écarquillés d'Yvan ! C'est la première fois qu'il assistait à ce féerique spectacle !

Même s'il est frigorifié, Yvan sait apprécier cette nature qui le nargue, comme pour lui dire : « Tu vois, ça aurait pu être comme ça tout le temps, si j'avais voulu. Mais ce Passage du Nord-Ouest doit se mériter et je t'en ai fais baver ! »

Bien sûr l'absence de nuages a pour effet de refroidir un peu plus les nuits, et Yvan dort le jour ; la nuit malgré de nombreuses couches de vêtements il ne peut trouver le sommeil, depuis que son duvet est passé par dessus bord, tant il est saisi par les températures négatives.

Ice free

Son avancée est sereine, les icebergs ne semblent pas présents au large dans ce détroit de Davis ni les growlers. Un souci en moins, après les immeubles de glace qui ont marqué le premier jour de sa traversée vers Nuuk. : « Franchement c'est génial de voir un franc soleil, d'admirer les étoiles et cette aurore boréale ! En plus j'ai de la visibilité la nuit et pas de glace en vue donc franchement, je vis une des premières journées plaisantes depuis le départ du défi. Il était temps ! »

Une zone de molle risque de piéger « Ma Louloutte » dans quelques heures, mais rien qui puisse altérer l'optimisme de notre marin aventurier.

68 jours après le départ de Nome, Nuuk n'est plus qu'à 2 ou 3 jours des étraves...

19 sept. 2017

C'est dingue de suivre une aventure aussi extraordinaire, seulement à travers des récits écrits. Aucunes vidéos . On n'y est plus habitué, mais finalement ce n'est pas plus mal, c'est comme avec un bouquin on fait marcher la boite à image personnelle . Même sans références vécues de ces endroits la le film est pas mal; il y a de drôles de bleus, gris et des gros et petits trucs blancs qui flottent qui n'ont pas l'air pas drôles du tout.

19 sept. 201719 sept. 2017

il y a quelques rares vidéos et photos, sur facebook un direct par semaine par téléphone satellite, ça permet de lui poser des questions en direct, c'est très sympa.

20 sept. 2017

Et aussi les dessins de Bertand Corbel

www.facebook.com[...]eizhber

19 sept. 2017

ah ok ,des videos de nav également ?

19 sept. 2017

Merci tortue :pouce: :pouce: finalement avec film c'est mieux ;-)

19 sept. 2017

Une nouvelle espèce d’humanoïde est apparue: le Suisse-Viking. En langage anthropologue le 'Suiking' .

Bon moi je m'en fout un peu de tout ça ,mais ce que voudrais savoir c'est ce qui s'est passé avec l'ours :-)

20 sept. 201720 sept. 2017

En même temp, pour ceux qui connaissent un peu Yvan au réveil,
faut se mettre à la place de l'ours.
Devant l'air de famille, il a crut reconnaitre un des cousins éloignés.

20 sept. 2017
19 sept. 2017

Il avait faim , mais pas assez . :non:

Ça va ,l,ours a rien eu ;-)

20 sept. 2017

Soleil et aurore boréale : Au 69ème jour, la lumière fut ...

Les aventuriers sont des gens à part

Hier alors qu'il était encalminé sur une mer d'huile, Yvan a annoncé la bonne nouvelle du jour. Etait-ce une pêche fructueuse ? Un spectacle unique comme une aurore boréale ? Une amélioration au niveau des crevasses de ses mains ? Du plaisir pris à la barre ?

Non vous n'y êtes pas du tout : « Aujourd'hui, c'est dingue mais j'ai pu enlever mon bonnet, je crois que c'est la première fois depuis le départ ! C'est fou ce que ça fait du bien de sentir le soleil me chauffer le crâne ! »

Il est vrai que la température qui a frôlé les 10 degrés, sous un soleil éclatant, arrivait à point pour réconforter le marin qui souffre énormément du froid la nuit, depuis qu'il a perdu son duvet. Bien sûr le spectacle des aurores boréales le réjouit, mais la sensation offerte par la caresse des rayons du soleil surpasse tout quand on sort d'une telle privation !

Yvan a tellement attendu à diverses reprises, soit que la glace le laisse passer, soit qu'une tempête se calme, que la pétole qui s'installe et devrait durer toute la journée de mercredi, ne l'impatiente même pas : « J'arriverai quand j'arriverai, c'est dommage que je n'ai pas embarqué plus de livres, c'est un moment idéal pour la lecture. J'ai vu des globicéphales dans l'après midi et parlé à la vhf avec un voilier qui faisait route au moteur. Bon sang, si on m'avait dit avant de partir que je passerais plus de 70 jours en mer ! »

Yvan profite de ce calme pour soigner son alimentation, les conditions extrêmes lui ayant souvent fait négliger ses repas. En surpoids d'une dizaine de kilos au moment de partir, Yvan les a perdus et le froid lui est plus difficilement supportable à cause de cela.

Progressant hier à 1,5 nœud, Yvan croit toujours en la possibilité d'arriver vendredi à Nuuk, avec le retour du vent.

21 sept. 2017

Encore dans sa bulle du Défi Bimedia

En vue du Groenland

Yvan et « Ma Louloutte » naviguent enfin sous les côtes groenlandaises, après une traversée depuis l'ile de Baffin qui aura réservé des conditions clémentes, ensoleillées le jour et étoilées la nuit. Même la température semble douce au marin avec 6°... Et il savoure le fait rare, de pouvoir enlever des couches de vêtements et de pouvoir faire respirer sa peau.
Il était scotché hier après midi sur une mer d'huile et commençait à prendre le temps de se remémorer certains temps forts de son incroyable exploit, en attendant le vent qui doit rentrer de nord aujourd'hui, pour le porter jusqu'à Nuuk.
Magistral

Yvan répétait avant le départ qu'il aimait ne pas tout savoir sur ce qui l'attendait, son plaisir d'aventurier étant en grande partie causé par la découverte et la surprise.

Avec le recul, on peut se demander s'il aurait signé en sachant ce qu'il allait subir, et combien de temps il le subirait ! 71 jours c'est presque la durée d'un Vendée Globe, le tout sans abri, sur son minuscule catamaran !

La ténacité d'Yvan est tout simplement extraordinaire et il fait honneur à l'illustre découvreur de cette voie qu'est le Passage du Nord Ouest, le Norvégien Amundsen en 1906.

Retour à la civilisation

S'il revient sur son passé proche depuis Nome, Yvan se projette aussi dans les prochains jours, après l'arrivée : « C'est sûr que j'ai hâte de retrouver ma petite famille, Géraldine et Tao qui a grandi sans moi depuis 3 mois. Mais j'ai aussi un peu d'appréhension après cet isolement de reprendre contact avec la civilisation. Je suis dans ma bulle pour encore une journée, un peu comme dans un sas de décompression. »

Sans coup du sort, Yvan sera dans la nuit de jeudi à vendredi, le premier marin à franchir à la voile le Passage du Nord-ouest en solitaire, sur un catamaran de sport non habitable...

21 sept. 2017

Bientôt la quille! :pouce:

21 sept. 2017

sur un catamaran ? :heu:

22 sept. 2017

Il est arrivé !
:pouce:

22 sept. 201716 juin 2020

Le Défi Bimedia l’Exploit d'une vie pour Yvan Bourgnon

A minuit et 12 mn la nuit dernière, Yvan Bourgnon est entré dans le chenal de Nuuk au Groenland, bouclant avec succès le défi le plus extrême de sa carrière et de sa vie, au bout de 71 jours d'un combat au bout de ce qu'il est possible d'endurer.

Au bout de lui-même...

Yvan Bourgnon, parti le 13 juillet dernier à bord de sa fidèle « Ma Louloutte » pour une nouvelle odyssée, vient à nouveau de prouver qu’il appartient à la race des derniers aventuriers. Pour ce défi givré, il a parcouru 7 500km entre le Pacifique et l’Atlantique, au cœur du cercle polaire arctique, bien au-delà du 70ème parallèle, sur une route océanique inédite. Une voie maritime où jamais un marin ne s'était aventuré en solitaire sur un voilier non habitable et qu’Yvan vient donc d’ouvrir pour la première fois de l’histoire !

Le détroit de Béring, Barrows, la mer de Beaufort, le golfe d’Amundsen ou encore la baie de Baffin : autant de points de repère légendaires sur un parcours jalonné d'éléments hostiles. La pluie tout d’abord, puis le froid polaire, les blocs de glace et les nombreux cailloux qui jonchèrent sa route mais également la faune, avec une omniprésence des ours polaires

Une aventure périlleuse au cours de laquelle Yvan a du naviguer à vue et dormir par tranches de 5 à 10 minutes. Yvan, pourtant aguerri aux épreuves maritimes, le reconnaît :
« J’en ai bavé plus que je ne le pensais. Les difficultés se sont accumulées tout au long du parcours. Ce Défi a été à coup sûr le plus difficile de tous ceux que j'ai accompli sur "Ma Louloutte", mon fidèle catamaran de sport. Le plus dur, c’était ce sentiment quasiment permanent de ne pas avoir de marge de sécurité : un démâtage et je n’aurais pas eu le temps de confectionner un gréement de fortune avant d’aller me crasher sur une falaise, un dessalage et je n’aurais pas eu assez de sensibilité aux doigts pour redresser mon catamaran, une ancre qui dérape au mouillage et c’était également le drame assuré, sans moteur. J'ai été aujourd'hui aux limites de ce que l'on peut réaliser avec ce genre d’engin en solitaire. J'ai aussi dépassé mes propres limites, et découvert la peur en mer. A cause des glaces, des tempêtes, des températures et des roches non cartographiées j'ai pensé des dizaines de fois que je ne m'en sortirais pas. J'étais constamment dans cette pression de n'avoir aucun droit à l'erreur »

Yvan est allé au bout de ce qu'un homme peut endurer, et son soulagement est immense de retrouver les siens, Géraldine et Tao, après 72 jours d'une rare intensité.

une fois n'est pas coutume, je colle la photo publiée sur fb.
Crédits Photo : Pierre Guyot

22 sept. 2017

bjr
superbe exploit que celui de Mr Bourgnon au regard des conditions de navigations sur ce minuscule cata de plage amélioré!
souvenons nous également que WILLY de ROOS qui avec son ketch en acier(WILLIWAW) de 13 m, en solitaire , a franchit le passage du nord ouest en 1977 ,du groenland au détroit de béring

cdlt

22 sept. 2017
22 sept. 2017

quelques minutes ce matin sur BFM...
en éspérant que les revues nautiques ...et Thalassa(?) reviennent sur ce périple.....gonflé...super gonflé....le bourgnon

22 sept. 2017

A voir maintenant sur Canal 35 Tnt Interview au Groenland.
IMMENSE!

22 sept. 201722 sept. 2017

Cela remet les choses à leur bonne place . Moi le premier suis fasciné par les courses aux larges, et exploits souvent plus médiatisés et plus grande échelle . Mais là finalement no comment .. ça parle tout seul. ;-)
Chapeau Mr Bourgon .

22 sept. 2017

Bonsoir,
ce que viens de réaliser Yvan me parait bien au dessus d' un Vendée-Globe.
Quel va bien pouvoir être son prochain défit?
Gorlann

22 sept. 2017

Très admiratif c'est incroyable ce qu'il a réalisé mais on ne peut pas comparer une course et une aventure (tres) extreme. :bravo:

23 sept. 2017

Ca n'a rien strictement rien à voir, et je ne vois pas l'intérêt de cette comparaison inappropriée.

22 sept. 2017

Va pouvoir s'occuper de sa fondation et son tri, plus du reste de sa vie .

22 sept. 201716 juin 2020

Une petite photo de l'arrivée, sous le soleil...

22 sept. 2017

Son prochain défi c'est de nettoyer les océans, c'est pas gagné mais vu le bonhomme y a du potentiel

www.theseacleaners.org[...]/

22 sept. 2017

Photo d'antologie . ;-)

23 sept. 2017

Dommage que les modos fassent pas correcteur de dictées, ce h qui manque me perturbe depuis maintenant 22 h .. :lavache:

23 sept. 2017

genr tu panse kon ai la pour vou donnez des cours de francé?

(on peux pas à ma connaissance éditer un post)

22 sept. 2017

www.france.tv[...]17.html

A 25'42''

(Pour ceux qui ont la patience de devoir se taper une bonne minute de pub insupportable !)

23 sept. 2017

« Je suis heureux et soulagé d’être enfin arrivé car jamais je n’ai eu autant froid de ma vie, jamais eu autant peur, jamais eu autant de situation de stress aussi inouïes. Je m’attendais à quelque chose de difficile mais pas autant. Clairement je me suis mis en danger de mort » a expliqué sobrement le navigateur en posant pied à terre. Dit par Yvan Bourgnon, cela donne un peu plus de portée à son exploit ! D.R.

www.voilesetvoiliers.com[...]ploit-/

23 sept. 201723 sept. 2017

Hello
Oui c'est un exploit que tout le monde bade...
Et s'il était mort suite à un chavirage, un ours ou autre, sa femme se serait retrouvée seule avec les mômes, tout ça pour l'ego, pour le passage dans les glaces...Ca lui aurait fait une belle jambe...Je trouve qu'il y a quelque chose qui cloche... Il serait célibataire,ok, mais ça n'est pas le cas...
Il y a des tas de gens qui sont TOUS LES JOURS en danger de mort, mais pas pour satisfaire leur ego, simplement pour gagner leur vie, par exemple les gars qui vont creuser des trous dans des mines improvisées, des sherpas qui montent en altitude pour aussi satisfaire l'ego des alpinistes qui veulent faire l'Everest, etc, etc...
Ceux là, quand ils sont morts, à peine une ligne dans les journaux...
Je trouve qu'il faut relativiser...
Non je ne suis pas jaloux, je trouve cet exploit incroyable,mais un peu égoïste vis à vis de sa famille...
Qu'en pensez-vous les mamans ?

23 sept. 201716 juin 2020

Oui.

Il faut combattre les égoïsmes !

24 sept. 2017

Je comprend ce que tu veux dire au sujet de cette aventure qui a mis la vie d´Ivan en jeux et aux possibles consequences pour sa famille.
.
Mais tout comme un mineur de fond, un chauffeur routier, ou un peintre sur son échafaudage, le travail de cet homme c´est justement d´être un aventurier .
N´est pas aventurier qui veut et Ivan Bourgnon est un vrai professionnel qui n´en est pas a son premier coup d´éssais.
.
Bien sûr l´objectif c´est la médiatisation, pour cela il faut du sensationnel du jamais vu et il deviens de plus en plus difficile de nos jours d´être le premier a faire quelque chose de nouveau, on repousse donc les limites a l´extrème et ca laisse peu de place aux non professionnels.
.
Cette expédition est une aventure, un exploit, mais c´est aussi et surtout une histoire d´argent.
Dans les récits de cette traversée on ne voit que la partie émergée de l´iceberg ( :-p ) mais en amont quel a été le travail de prospection pour trouver les sponsors et les décider a participer et financer cette navigation extrème?¿
.
Les conquérants de l´inutile ne le sont pas tant que ca, ils font avancer la technologie, des matériaux nouveau sont élaborés et permettent parfois de sauver des vies.
.
Et si tu demandes aux mamans ce qu´elles pensent de leurs enfants qui naviguent avec de petits bateaux sur cet immense Océan elles te dirons certainement qu´elles préfèreraient les avoirs auprès d´elles a la maison.

:famille:

23 sept. 2017

Juste wow sont les bons termes. Voilà une vraie aventure. Ses choix et sa vie ne regardent que lui et sa fa mille.

23 sept. 2017

Hello
Je connais quelques veuves d "aventuriers" professionnels, elles l'ont un peu mauvaise, seules avec leurs mômes parceque monsieur a fait un peu trop joujou avec les forces de la nature...
Aussi bien en mer qu'en montagne...
Je pense que l'ours a donné un message à Ivan, c'est qu'il allait peut-être un peu trop loin...
Lui seul a la réponse, si réponse il y a ?
Yes the show must go on...

23 sept. 201723 sept. 2017

qu'ils (ou elles parce que je connais au moins une ou deux filles dont je suis pas capable de faire le quart de la moitié de ce qu'elles font) est tout à fait compréhensible si elles/ils ne savent pas quoi dans quoi ils/elles se sont engagés… hors, il me semble que le plus souvent, lorsque tu décide de partager ta vie avec un aventurier suffisamment décérébré pour faire n'importe quoi n'importe quand pour devenir n'importe qui, tu sait à quoi tu t'engage, et si tu espère toujours éviter le pire, tu as conscience que cela peux advenir du jour au lendemain, beaucoup plus que M/Mme Lambda qui ne pigera pas le stupide accident de la route le matin en partant au boulot…

(vous noterez donc que le terme décérébré dans ce cas n'est absolument pas péjoratif, voire admiratif)

23 sept. 2017

Oui c'est vrai, tu as raison, mais les enfants eux ne choisissent pas hélas...
J'ai perdu mon père à 6 ans pour une tout autre raison,ça m'a tellement perturbé que ma mémoire est bloquée sur cette date là... Bon,je suis "normal" ça n'a pas je crois impacté mon développement, ma mère ayant rencontré quelqu'un qui m'a considéré comme son fils et m'a donné beaucoup d'amour
Je connais aussi
très bien l'ex d'un aventurier célèbre aussi pour ses exploits dans les glaces, elle est effectivement séparée, c'était un peu invivable les navs avec lui
Il faut de tout pour faire un monde...

23 sept. 2017

Et puis l'histoire de l'homme qui a vu l'ours ...on n'était pas là ! :jelaferme:

25 sept. 201725 sept. 2017

Interview : Yvan Bourgnon : "J'ai réussi, mais avec du recul ce n'était pas sérieux…

www.bateaux.com[...]serieux

"Par contre, ma prochaine aventure se fera sur des grands bateaux. Je ne prendrais plus de risques comme je l'ai fait sur le Passage du Nord-Ouest. L’aventure, ce n'est pas forcément synonyme de danger de mort. Je n'ai rien annoncé pour l'instant, mais je réfléchis sérieusement au projet et je ferais sans doute une annonce avant la fin de l'année."

25 sept. 2017

Bonjour, il est a rappeler qu' en 2007, le catamaran "Babouche" (7m50 et aussi sans moteur) avait déjà réussi le passage du Nord-Ouest en quatre mois, mais il était "habitable" et avec deux personnes à bord.
Gorlann

26 sept. 2017

Sacré Babouche. :bravo:

25 sept. 2017

Justement je regardais comme toi Gorlann les différents voiliers qui ont traversés ,un tri Corsair 31 qui l'avait fait en double avec aller et retour,un autre en solo qui avait dû arrêter a cause des glaces.
ET aussi Mickèle Demai ex speakrine télé en voilier...

Et aussi un canot ouvert,un norseboat de 5m60 avec deux britishs a bord

26 sept. 2017

@pierre2 Des américains l'avaient tentés sur un Hobie cat 18 ,il y avait une photo avec un gars sur les barres de flèches pour voir plus loin, mais je n'ai rien vu d'autre...tu as des infos là dessus ?
Sûr que suivant les années c'est plus facile... :-) ;-)

26 sept. 201726 sept. 2017

Barres de flèche sur un 18 ?

Edit : ah oui... m'en rappelais plus...

27 sept. 201727 sept. 2017

@pierre 2 Si tu peux traduire stp ?
www.google.fr[...]/search
avec google :
Latitude 38 - Premier Sailing & Marine de Californie du Nord ...
Latitude 38377 × 304Recherche par image
Jeff MacInnis et Mike Beedell ont passé trois étés sur Hobie 18 modifié pour réclamer le titre de First to Sail the Northwest Passage. Est-ce qu'ils le méritent?
. www.copblock.org[...]00.html

26 sept. 201726 sept. 2017

Donc il faut relativiser le dit exploit. Ego et médiatisation quand tu nous tiens!

27 sept. 2017

Pas nécessairement tu as suffisamment navigué dans le nord pour savoir que d'une année à l'autre il peu y avoir des conditions météo très très différentes ! ( et je pense surtout pour les deux passages NE & NW) même avec le réchauffement si le vent pousse la glace vers la côte, ça peut ne pas passer .

25 mars 2019

:reflechi:

08 avr. 202008 avr. 2020

Ma Louloutte est à vendre, qui qu'en veut ?

voilesetvoiliers.ouest-france.fr[...]3649a97

Phare de la pointe de Vénus Tahiti

Phare du monde

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Phare de la pointe de Vénus Tahiti

2022